Auteurs : Stefan Germann et Ulla Jasper
Site de publication : ITU News
Date de publication : 2020
Type de publication : Revue
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Nous assistons au passage, à l’échelle mondiale, des soins de santé traditionnels et réactifs à une santé et un bien-être proactifs alimentés par des solutions numériques. Un article du Journal de la santé sur mobile publié récemment montre que 75% des entreprises spécialisées dans les soins de santé prévoient d’appliquer des stratégies en matière d’intelligence artificielle (IA) en 2020. Cela représente une grande opportunité de continuer à libérer le potentiel de l’IA et des technologies de pointe pour améliorer les soins de santé.
75% des entreprises spécialisées dans les soins de santé prévoient d’appliquer des stratégies en matière d’intelligence artificielle (IA) en 2020
L’adoption de solutions numériques est une bonne chose; cependant, elle soulève aussi des questions éthiques et sociétales essentielles qui nécessitent une réponse. Étant donné que la technologie est de plus en plus intégrée dans les services de santé, la production et l’utilisation de données de santé augmentent et continueront d’augmenter fortement.
Les possibilités d’exploitation du pouvoir de transformation des mégadonnées n’ont jamais été aussi grandes, mais nous devons de toute urgence trouver des solutions équitables et durables en matière de gouvernance des données de santé.
Opportunités et défis
La télémédecine, les agents conversationnels/applications dans le domaine de la santé et les montres intelligentes associés au suivi des réseaux sociaux et des données web offrent l’opportunité d’exploiter des données pour parvenir à une meilleure compréhension et susciter de nouvelles découvertes dans la santé.
Nos données de santé sont enregistrées, stockées et partagées en permanence, mais il y a peu de règles sur la façon dont les entreprises spécialisées dans les technologies utilisent les données sensibles des citoyens
Cette situation, conjuguée au rôle de plus en plus prépondérant du secteur privé dans l’élaboration de solutions pour le bien-être numérique, est source d’opportunités et de défis. Un dialogue de plus en plus critique axé sur les structures de gouvernance concernant les données de santé est engagé, mais il est temps qu’il se traduise par des actions concrètes. La situation actuelle présente un risque pour la vie privée des citoyens. Nous devons commencer à mettre en place des structures de gouvernance qui, à la fois, stimulent l’innovation et protègent notre vie privée.
La propriété des données de santé
La question de la propriété des données de santé doit être traitée avant que l’équité puisse être assurée. Du point de vue des droits de l’homme, la propriété des données de santé peut poser problème. Il existe de nombreuses questions sur la visibilité et le manque de confidentialité des informations sur les citoyens, en particulier des données. Nous aimerions assister à un développement différent où les entreprises et les pouvoirs publics utilisent les données des citoyens de manière responsable et transparente. Cependant, malgré l’émergence de nouvelles structures de pouvoir sur les individus, mais aussi de sociétés, la plupart des pouvoirs publics sont généralement peu disposés à réglementer les activités des grandes entreprises du secteur des technologies. À cela s’ajoute la résistance des entreprises à prendre la responsabilité systématique de tenir compte des droits de l’homme; l’émergence de nouvelles structures de pouvoir sur les individus doit être bien gérée.
Donner aux jeunes davantage voix au chapitre
Outre les efforts continus sur les données à l’échelle mondiale et les initiatives politiques sur la santé numérique mis en œuvre, comme le Groupe de haut niveau du Secrétaire général de l’ONU sur la coopération numérique, la Commission du Financial Times et du Lancet «L’avenir de la santé à l’horizon 2030: Grandir dans un monde numérique» et le projet de stratégie mondiale pour la santé numérique de l’Organisation mondiale de la santé, nous appelons la communauté mondiale de la santé à donner davantage voix au chapitre et à accorder plus d’attention aux jeunes (bon nombre d’entre eux sont naturellement nés avec le numérique), afin qu’ils participent à la construction d’un avenir juste et équitable.
Les jeunes peuvent être de grands initiateurs du changement, mais pour cela, ils doivent participer aux discussions sur notre avenir numérique collectif. Nous voulons nous assurer que les jeunes soient non seulement acteurs, mais qu’ils aient aussi un pouvoir et une influence réels dans l’élaboration de solutions innovantes et dans la mise au point de politiques et de programmes mondiaux.
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