Mission de l’ANVAR L’Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et des innovations (ANVAR) a pour missions la conception, la mise en œuvre et le suivi de la politique et des stratégies du ministère de Valorisation des résultats de la recherche et de l’innovation. A ce titre, elle est chargée essentiellement de:
L’Agence nationale pour la valorisation des résultats de la recherche (ANVAR), créée en 1996, s’occupe de la promotion des chercheurs et innovateurs Burkinabè. L’Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche œuvre pour que les résultats de la recherche ne dorment plus dans les tiroirs mais plutôt qu’ils servent directement au développement. Elle constitue de ce fait une mine d’informations pour chercheurs et utilisateurs.
Activités de l’ANVAR Je prends le cas d’un projet financé par l’UEMOA sur la valorisation des variétés de maïs à haut rendement dans l’espace UEMOA. Ce projet nous a permis de vraiment booster la production et l’utilisation du maïs et surtout d’organiser les différents acteurs en plateforme d’innovation. Cette plateforme prend en compte tous les acteurs impliqués dans le processus ; le producteur jusqu’au consommateur, en passant par les fournisseurs d’intrants, les transporteurs, les grossistes, les détaillants, les transformateurs, etc. Donc, il y a tout un consortium qui se réunit et qui interagit, selon les intérêts de chacun. De plus, il y a une traçabilité du produit final depuis le producteur jusqu’à l’utilisateur.
Je prends le cas d’un projet financé par l’UEMOA sur la valorisation des variétés de maïs à haut rendement dans l’espace UEMOA. Ce projet nous a permis de vraiment booster la production et l’utilisation du maïs et surtout d’organiser les différents acteurs en plateforme d’innovation
Un autre projet, qui n’a pas tellement abouti, c’était la valorisation des produits locaux. Il y avait six produits qu’on devait accompagner vers la valorisation, parce qu’on avait senti qu’il y avait un fort impact socio-économique. Malheureusement, la valorisation n’a pas pu se faire, naturellement, à cause du problème de financement et le fait que la recherche n’avait pas totalement abouti. Il faut un travail supplémentaire pour que l’on puisse aller à la valorisation de ces produits. Une autre activité, c’est le Forum national de la recherche scientifique et des innovations technologiques qui, tous les deux ans, met en relation le monde de la recherche et le monde des utilisateurs pour qu’ils puissent dialoguer. D’abord, pour montrer ce que les chercheurs ont trouvé, il y a une exposition qui montre les différents résultats et les innovations. Il y a ensuite des débats sur les besoins des uns et des autres, pour que l’arrimage puisse se faire. La valorisation des résultats de la recherche Souvent, quand les gens disent que les résultats ne sont pas valorisés, c’est par méconnaissance ou à cause d’une communication insuffisante. Quand vous prenez tout le Nord, n’eussent été les variétés améliorées de l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA), il n’y aurait plus de production agricole dans la partie Nord du pays. Parce qu’il a fallu trouver des variétés à cycle court, des variétés qui résistent à la sécheresse pour permettre de s’adapter aux changements climatiques. Donc, il faut au niveau de la communication qu’on puisse montrer aux politiques quel impact la recherche peut avoir sur le développement socio-économique de façon chiffrée.
Quand vous prenez tout le Nord, n’eussent été les variétés améliorées de l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA), il n’y aurait plus de production agricole dans la partie Nord du pays
Aujourd’hui, on se demande quel est l’impact des variétés améliorées de l’INERA, malheureusement on ne peut pas le chiffrer alors qu’on devait pouvoir faire une étude avec des chiffres sur cela. On n’est pas encore à un tel niveau de volonté. L’aspect financement est vraiment crucial. Les choses sont très limitées au niveau de l’État, mais il faut pouvoir aller chercher des financements, même si ce sont des prêts pour permettre de booster les résultats de la recherche. La relation entre le secteur économique et la recherche Le lien entre le secteur économique et le secteur de la recherche n’est pas très solide. C’est pour cela que nous sommes en train de créer un cadre de dialogue pour pouvoir mettre en relation permanente le monde économique et le monde de la recherche. Puisque, le plus souvent, ce sont des recherches qui ont été financées par l’extérieur, donc parfois qui ne répondent pas aux priorités nationales. Quand vous prenez nos entreprises, elles sont embryonnaires et n’ont pas une grande capacité financière. Il y a un besoin de renforcer le tissu socio-économique, le tissu de nos industries pour les amener vers l’utilisation de la recherche. Est-ce que ce que la recherche produite répond au besoin du monde socio-économique? Est-ce que les chercheurs sont au courant de ce que veut le monde des entreprises? Voilà le fond du problème. Les sources de financement de l’ANVAR L’ANVAR est financée exclusivement par le budget de l’État. Le budget du programme de la valorisation est à 5% du budget global des cinq programmes de l’agence. Comme vous le savez, dans tous les ministères, il y a ce qu’on appelle la régulation budgétaire. À un moment donné, l’État affirme que l’entrée des fonds n’est pas aussi importante, ainsi, certaines activités sont bloquées. Cette situation fait que notre projet qu’on est en train de mettre en place avec Agripole, a été régulé à zéro franc complètement. Il a fallu développer des initiatives avec les chercheurs qui ont des projets afin de pouvoir rassembler des fonds. Tant que nous n’aurons pas un financement pérenne, ce sera difficile de continuer les activités parce que cela demande un travail continu et soutenu. Les difficultés Le fait que nous soyons une direction qui n’a pas une autonomie de gestion est une difficulté. Cela fait que nous ne pouvons même pas prendre certaines initiatives comme pour trouver des financements supplémentaires. Ensuite, en matière de personnel, nous ne pouvons pas recruter. Ce sont des jeunes des autres ministères qui sont affectés. Le problème de l’autonomie de l’ANAVR est capital. De l’autre côté, il y a une très faible interaction avec les universités. Beaucoup de gens prennent l’ANVAR comme un bailleur de fonds. Notre rôle est d’accompagner les gens vers ce qui peut faire le lien entre leurs résultats et l’industrie. Une autre difficulté est le renforcement des capacités qui est nécessaire dans le volet de la communication.
Directeur de recherche en biologie et écologie végétales, le professeur Louis Sawadogo est le directeur général de l’Agence nationale de valorisation de la recherche du Burkina Faso.
The National Agency for Research Valuation (ANVAR), created in 1996, is in charge of the promotion of researchers and innovators in Burkina Faso. ANVAR strives for the promotion of research findings so that they become directly useful for development rather than lying dormant in drawers. As such, it constitutes a rich source of information for researchers and users. ANVAR Mission The missions of the ANVAR are to design, implement and monitor the Ministry’s policy and strategies for the promotion of the research and innovation results. As such, it is mainly in charge of:
ANVAR activities Let us take the case of a WAEMU-funded project on the promotion of high-yield maize varieties in the region. This project enabled us to boost the production and use of maize and, above all, to organize the various stakeholders into an innovation platform. This platform includes all stakeholders involved in the process; ranging from producers to consumers, including input suppliers, transporters, wholesalers, retailers, processors, etc. In other words, a whole consortium comes together and interchanges, depending on the interests of each. In addition, this platform makes it possible to track the final product from the producer to the user. Another project that was not so successful was the promotion of local products. Six products were identified as having a strong socio-economic impact and we had to promote them. Unfortunately, the project was not successful. This was naturally due to a funding problem and the fact that the research had not been fully completed. Further efforts are needed to promote the use of these products. Another activity is the National Forum for Scientific Research and Technological Innovation which, every two years, connects the researchers and users’ worlds for dialog. First, in order to show what researchers have found, an exhibition is held presenting the various results and innovations. There are also debates on the needs of both the researchers and the users, to ensure coordination between them. Promoting Research Findings Often, when people say that results are not valued, it is because of a lack of knowledge or insufficient communication. For example, in the North, if the improved varieties from the Environment and Agricultural Research Institute (INERA) had not been available, there would have been be no agricultural production in that part of the country. The reason was that short-cycle and drought-resistant varieties were needed to adapt to climate change. Thus, in terms of communication, policymakers must have quantitative information on the impact that research can have on socio-economic development. Today, the impact of the improved varieties of INERA is still unknown, unfortunately no figures can be provided, although a study should have been able to provide figures on this issue. This level of willingness has not yet been reached. Funding is therefore really crucial. State resources are very limited, but it is necessary to seek funding, even if it is in the form of loans to boost research results. Relationship Between Economic Sector and Research The link between the economic sector and the wealth sector is not very strong. For this reason, we are creating a framework for dialog to bring economic actors and researchers together on a permanent basis. More often, this research is externally funded, and therefore it does not always respond to national priorities. Our companies are in the embryonic stage, and therefore do not have a great deal of financial capacity. There is a need to strengthen the socio-economic fabric, our industries’ fabric, to bring them towards the use of research. Do the researchers’ findings meet the needs of the socio-economic world? Are the researchers aware of the needs of the industrial world? That is the root of the problem. ANVAR Sources of Financing ANVAR is financed exclusively from the State budget. The budget allocated to the promotion program is 0.5% of the overall budget of the five programs of the agency. As you know, in every Ministry there is what is called budgetary regulation. At some point, the State considers that the flow of funds is not as important, so we must freeze some of our activities. As a result, for the project we are implementing with Agripole, the budget has been regulated to zero francs completely. So, initiatives had to be developed with the researchers who have projects to consider ways to raise funds. Without sustainable funding, it will be difficult to pursue activities because they require ongoing and sustained work. Challenges One of the challenges we face is being a branch with no management autonomy. As a result, we are unable to even take certain initiatives, such as finding additional funding. Furthermore, we do not have the capacity to recruit staff. Instead, our staff is made up of young people coming from other departments. So, the issue of the autonomy of ANAVR is a major problem. On the other hand, there is very little interaction with the academic world. Also, many people consider ANVAR as a funding agency. It is our role to guide people towards what can make the link between their results and the industry. Another challenge relates to capacity building in communication.
Director of Research in Plant Biology and Ecology, Professor Louis Sawadogo is the Director General of the National Agency for Research Valuation (ANVAR) in Burkina Faso.