Auteur: Tatou Dembele, fondatrice de la plateforme Ivorian Food
Type de publication : article
Date de publication : Avril 2017
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La cuisine ivoirienne répond bien plus qu’au simple besoin de se sustenter. Manger ivoirien c’est vivre un moment de pure délice dans une ambiance festive, chaleureuse et conviviale. Les repas sont colorés, variés, gouteux, épicés, des fois sucrés ou piquants et finalement, ils sont pleinement nutritifs. Pour un initié comme pour un adepte de longue date, la cuisine ivoirienne a toujours de quoi éveiller tous ses sens! Les ivoiriens aiment manger et sont fiers de leur culture culinaire si diverse.
Brin d’histoire : la diversité culturelle est au service de la richesse culinaire !
La Côte d’Ivoire est en effet riche de culture. Les grandes vagues de peuplement venues du nord (Les senoufos et les Malinkés), de l’est (les Akans) et de l’ouest (les Krou) ainsi que les migrations postcoloniales constituent aujourd’hui le peuple ivoirien. Le paysage culturel ivoirien si divers est exactement à l’image de sa gastronomie. Elle s’en retrouve enrichie !
Chaque grand groupe ethnique du pays à au moins une spécialité locale, une recette du terroir qui a su trouver des adeptes sur l’étendue du territoire et partout dans le monde. C’est par exemple le cas de l’attiéké, fait à base de semoule de manioc. L’attiéké est même devenu un symbole national
Dépendamment des cultures vivrière locales d’antan, certains ingrédients sont plus consommés ici ou là. Les ethnies du groupe Akan par exemple fêtent l’igname en début d’année. L’igname est une légumineuse très appréciée qui se consomme avec de la tomate, de l’oignon ou encore du poisson frit ou braisé. Dans le sud-ouest à Grabo, on célèbre la fête de la récolte du riz en Janvier. Dans le nord-est, à Yézimala, on célèbre la fête du maïs en juillet.
Chaque grand groupe ethnique du pays à au moins une spécialité locale, une recette du terroir qui a su trouver des adeptes sur l’étendue du territoire et partout dans le monde. C’est par exemple le cas de l’attiéké, fait à base de semoule de manioc. L’attiéké est même devenu un symbole national : le gouvernement a décidé de revendiquer depuis le 3 août 2016 l’appellation protégée internationale auprès de l’organisation africaine de la propriété intellectuelle.
L’alloco par exemple est un plat incontournable en Côte d’Ivoire. L’expression vient du mot “loko” de la langue de l’ethnie Bété à l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Il est fait de banane plantain qui est une ressource alimentaire importante pour les habitants de la zone forestière de la basse Côte d’Ivoire
Avec le temps et l’influence des cultures de la région ouest africaine, les mets du terroir se sont enrichi de nouveaux arômes. Les familles y ajoutent leur grain de sel, sans pour autant dénaturer les recettes de base. Les recettes dites ivoiriennes se retrouvent ici et là sous d’autres patronymes avec des certainement des variantes dans leur préparation !
L’alloco par exemple est un plat incontournable en Côte d’Ivoire. L’expression vient du mot “loko” de la langue de l’ethnie Bété à l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Il est fait de banane plantain qui est une ressource alimentaire importante pour les habitants de la zone forestière de la basse Côte d’Ivoire. Ce même plat, qui consiste simplement à faire frire la banane dans de l’huile, est nommé kéléwélé au Ghana, dodo au Bénin.
La cuisine de rue : le « street food » est incontournable.
Les échoppes et stands spontanés se multiplient le long des rues. Une simple table, un tabouret, un fourneau et de quoi servir, c’est souvent tout ce qu’il faut à ces braves femmes. Elles vendent des jus locaux dans des petits sachets sellés à la main aux enfants, du maïs braisé ou bouilli, de la banane braisée, des beignets sucrés ou salés, du pain sucré, de l’arachide, des chips de banane plantain, des petits bonbons caramélisés, du yaourt, bref tout ce qui fait plaisir à la panse!
Ces femmes, on les retrouve au sortir des écoles, des universités, des chantiers, des administrations, bref, partout! La cuisson est généralement rapide et les mets coûtent peu cher en plus d’être vraiment gouteux. Ce sont des ‘’goodies’’, de quoi rendre le sourire aux adeptes à la descente d’une longue journée de travail. Gbofloto (beignets sucrés de farine), aller-retour (beignets salé jaune avec des vermicelles en accompagnement), gnonmi (beignets de mil), boul-boul (beignets de manioc accompagné de noix de coco rapé), claclo (beignes épicés de banane plantain très mure) : voilà quelques noms célèbres à retenir.
Les hommes quant à eux font braisé du poulet, de la viande de mouton ou de la viande de bœuf couramment appelés choukouya. Ils vendent du poisson braisé avec des boules d’attiéké bien chaud. Ils vendent des sandwichs bien garnis qu’on appelle couramment ‘’pain condiments’’. Ils tiennent des kiosques pour servir des repas simples et abordables et ce, de jour comme de nuit!
Le « ivorian way of eating » : la cuisine est omniprésente.
Oui, de jours comme de nuit, peu importe le lieu, il est possible de trouver de quoi manger qui soit délicieux! Les ivoiriens aiment manger dans une ambiance festive. Pour cela, il y a des maquis un peu partout. Les maquis sont un type de restaurant très populaire et en même temps un lieu de retrouvaille, de socialisation, souvent à ciel ouvert. On y vend des grillades, des plats locaux tel que le célèbre kédjénou de poulet cuit à l’étouffé avec des légumes.
Dans la catégorie des maquis on retrouve les allocodromes. Ce sont des espaces dans lesquels on vend principalement de l’alloco. Il y a aussi des garbadromes. On y vend du garba, qui est en fait du couscous de manioc à un prix abordable servi avec du thon frit, du piment frais, de l’oignon et de la tomate coupés en dés. Le garba est typiquement ivoirien. C’est le plat par excellence des ouvriers pour se cimenter l’estomac en préparation d’une dure journée de travail.
Il y a bien évidement des restaurants conventionnels dans lesquels on retrouve beaucoup de plats en sauce aussi beaux que complexes. On y commande des entrées chaudes et froides, des salades aussi colorées que savoureuses à base de fruits locaux de saisons; ananas, papaye, mangue.
Dans la catégorie des maquis on retrouve les allocodromes. Ce sont des espaces dans lesquels on vend principalement de l’alloco. Il y a aussi des garbadromes
On y sert aussi des repas bien européens. En plus, les restaurants vietnamiens avec les beignets appelés « nems » et les restaurants libanais qui se spécialisent sur les « chawarma » sont répandu en Côte d’Ivoire pour des raisons de migration socio-historiques.
Les ivoiriens ne manquent jamais d’humour. Un bon nombre de mets portent des noms plutôt astucieux qui font références à des icônes ivoiriennes. Le pain « Godio » (pain de la veille) porte le nom d’un célèbre vendeur de pain qui vendait des anciens pains.
Blissi Tébil est un artiste chanteur ivoirien. La légende raconte qu’il était en grève de la faim, revendiquant de meilleurs conditions et accommodements pour les artistes, alors qu’on le surprit à manger des bananes braisées. Depuis lors, les bananes braisées portent son nom. C’est la personnification même de la cuisine!
La cuisine ivoirienne est riche et la culture gastronomique est forte. Constamment célébrée de par les nombreux festivals en son honneur, il y a toujours des occasions spécial pour célébrer le foutou, le placali, l’alloco, l’igname, etc. La gastronomie ivoirienne est le résultat de la diversité culturelle.
Elle s’est véritablement enrichie de l’influence des cuisines de la sous-région. Enfin, retenons que la cuisine ivoirienne s’exporte et s’exporte joliment : de l’Afrique à l’Europe jusqu’aux Amériques, tous ses adeptes sont de véritables ambassadeurs !
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