Le Centre d’information, de formation et d’études sur le budget (CIFOEB) est une organisation de la société civile qui œuvre pour la promotion de la bonne gouvernance économique et financière au Burkina Faso. Officiellement reconnu depuis septembre 2003, c’est en 2004 qu’il a pu effectivement démarrer ses activités. Le CIFOEB mène entre autres des activités d’information, de formation, de sensibilisation, des plaidoyers et des analyses budgétaires à l’endroit des citoyens et des pouvoirs publics sur les questions liées à la gestion des finances publiques. Pour mieux organiser ses actions en vue de l’atteinte de ses objectifs, le CIFOEB a mis en œuvre sur la période 2005-2007 son 1er Plan stratégique avec l’appui de nombreux partenaires techniques et financiers. Le 2ème a couvert la période 2008-2010 et le troisième de 2011-2015. Le plan stratégique qui est en cours d’exécution couvre la période 2016-2025 et est assorti d’un plan triennal 2019-2021 décliné en plan annuel. Mission La mission du CIFOEB est de promouvoir la bonne gouvernance économique au Burkina Faso par une gestion optimale des ressources publiques, en l’occurrence leur répartition équitable, efficiente et efficace notamment en faveur des populations défavorisées. Vision Le CIFOEB, un centre de référence, acteur d’une citoyenneté agissante pour la transparence et la redevabilité budgétaire. Objectif global L’objectif global du CIFOEB est de contribuer à la fourniture en quantité et en qualité des services publics de base à travers le renforcement de la gouvernance financière. Objectifs spécifiques Ses objectifs spécifiques sont :
Fonctionnement du CIFOEB La création du CIFOEB ( Centre d’information, de formation et d’études sur le budget) est venue du constat sur le fait que les finances publiques souffrent de façon générale en Afrique, particulièrement au Burkina Faso. Nous avons constaté qu’il y a une grande déperdition dans l’utilisation des ressources publiques. C’est au regard de ce constat qu’est né le CIFOEB. Nous sommes dans tous les domaines en ce qui concerne la bonne gouvernance économique et financière. Nous avons un projet de renforcement de la redevabilité et du contrôle citoyen des dépenses publiques dans les domaines de l’éducation de base, de la santé, de l’eau potable et de l’assainissement, qui est financé par l’UNICEF. Nous intervenons également dans la justice fiscale, par la participation à des consortiums et à des médiations de la société civile. Nous faisons également des analyses budgétaires. Ces analyses consistent à prendre régulièrement le budget de l’État, ou celui des collectivités et à les analyser. Nous essayons de voir si les engagements pris par le gouvernement burkinabè sont respectés conformément aux objectifs d’élaboration de ces budgets. En prenant l’exemple des droits humains pour lesquels le gouvernement s’est engagé, nous essayons de voir s’ils sont effectivement pris en compte dans l’exercice budgétaire.
Une autre difficulté est l’analphabétisme des populations. Prenons l’exemple du budget citoyens, ce n’est pas toujours facile de traduire les termes techniques en “français facile” ou en langues locales
Nous essayons de calculer des ratios, d’effectuer des comparaisons, pour voir si effectivement les engagements pris par le gouvernement sont respectés. Lorsque la dépense est inscrite sur la ligne budgétaire de l’État et qu’elle n’est pas respectée, nous procédons à des interpellations. Dans nos activités, nous élaborons également des « budgets citoyens ». Ce sont des types de budgets qui proviennent tout simplement de la simplification des budgets classiques qui sont difficiles à comprendre par les citoyens. Parce qu’en matière de budget, sauf pour un spécialiste en finance ou en économie, il n’est pas toujours évident de comprendre son contenu. Ainsi, le budget citoyen consiste à simplifier le contenu du budget au profit des citoyens ; que ce soit le budget de l’État, des communes ou des collectivités locales. Le financement de la recherche La plupart des ressources sont mobilisées auprès des partenaires techniques et financiers tels que l’UNICEF, l’Union européenne, la Banque mondiale, l’Ambassade du Danemark, Oxfam, la coopération allemande GIZ, la Coopération suisse. Nous approchons régulièrement la plupart des partenaires qui interviennent dans la bonne gouvernance économique et financière, afin de mobiliser les ressources nécessaires de façon optimale pour mener à bien les activités. Nous n’avons pas de partenariat direct avec l’État. Pour le moment, notre organisation de la société civile n’est pas déclarée d’utilité publique. Une telle reconnaissance permettrait au CIFOEB de bénéficier de contributions ou de partenariats directs de l’État, ne seraient-ce que des exonérations ou des appuis divers. Vis-à-vis du secteur privé qui manifeste de l’intérêt, nous envisageons de définir dans quelle mesure l’associer à nos activités et programmes. Les résultats des actions du CIFOEB Le Burkina Faso a traversé des situations tumultueuses au cours des cinq dernières années. Ce qui a permis aux organisations de la société civile de se positionner de façon très importante sur le plan national. Elles ont permis, par des sorties médiatiques et des informations relayées dans la presse, d’informer le citoyen. Le citoyen de nos jours s’est rendu compte qu’il y a eu des malversations peut être impunies ou des situations qui n’étaient pas de nature à favoriser son bien-être. Cela a entraîné par moments un manque de confiance envers les autorités et un refus total de payer les impôts, parce que les citoyens n’ont aucune maîtrise de la destination des ressources qu’ils peinent à mobiliser. Nous avons également mené une étude sur la contribution du secteur minier à la mobilisation des ressources au Burkina Faso. Il faut aussi dire que les études menées sont publiées au niveau de notre site web. Au-delà de ces études et des rapports d’analyses budgétaires, nous travaillons en collaboration avec plusieurs autres organisations de la société civile telles que le réseau national de lutte anti-corruption qui est une ONG de publication régulière des rapports sur l’état de la corruption au Burkina Faso. Nous les appuyons dans la publication au niveau de notre site web. Également, nous analysons les rapports de la Cour des comptes et nous n’hésitons pas à publier nos analyses pour permettre à la population de se les approprier.
nous avons organisé des journées de redevabilité au-delà des sessions de renforcement des capacités et de sensibilisations, qui constituent des cadres où les élus locaux rendent compte régulièrement de ce qu’ils font comme utilisation des ressources publiques
En perspective, nous voulons contribuer d’une manière ou d’une autre à dénoncer les cas avérés de malversation. Nous envisageons de le faire dans un langage facile de compréhension au profit de nos vaillantes populations. Prenons le cas du projet de renforcement de la redevabilité sociale et du contrôle citoyen des dépenses publiques dans les domaines sociaux de base. Sur le terrain, nous avons constaté des changements très intéressants chez les citoyens et du côté des collectivités territoriales. C’est un projet qui intervient dans 57 communes du Burkina Faso. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, nous avons organisé des journées de redevabilité au-delà des sessions de renforcement des capacités et de sensibilisations, qui constituent des cadres où les élus locaux rendent compte régulièrement de ce qu’ils font comme utilisation des ressources publiques. Grâce à l’organisation de ces journées, nous avons constaté une grande satisfaction des citoyens. Certains nous ont approchés pour nous remercier et nous inviter à étendre le champ d’action du projet. Certains souhaitent que nous couvrions tout le territoire national ; surtout qu’ils avaient des appréhensions quant aux maires et élus locaux dans leur gestion. En revanche, à travers l’organisation de ces journées, beaucoup de choses ont été comprises par les populations dans le contenu livré par leurs maires de tutelle qui sont aussi très satisfaits de ces journées. Au début, pour mobiliser les 57 communes ce n’était pas évident, mais aujourd’hui nous avons continuellement des sollicitations des maires qui demandent à ce que nous prenions en compte leurs communes, parce qu’ils se sont rendu compte que ces journées leur permettent de se rapprocher de leurs populations. Les difficultés La première difficulté est évidemment le volet financier, parce que nous aimerions étendre nos actions à toutes les communes du Burkina Faso. Actuellement, nous pouvons confirmer que nous sommes dans toutes les 13 régions du Burkina Faso. Pour ce qui est des communes, il y a plus de 350 communes au Burkina Faso et nous ne les couvrons pas entièrement. Par conséquent, nous avons besoin de ressources financières pour résoudre ce problème.
En perspective, nous voulons contribuer d’une manière ou d’une autre à dénoncer les cas avérés de malversation. Nous envisageons de le faire en un langage facile de compréhension au profit de nos vaillantes populations
Une autre difficulté est la réticence des acteurs. Il y a des gens qui ne croient pas à la bonne gouvernance économique et financière. Il y a des gens qui ne croient pas que la corruption peut définitivement disparaître du Burkina Faso. C’est une difficulté qui biaise nos actions. Une autre difficulté est l’analphabétisme des populations. Prenons l’exemple du budget citoyens, ce n’est pas toujours facile de traduire les termes techniques en “français facile” ou en langues locales. C’est une difficulté, car si le niveau moyen de nos citoyens pouvait ne serait-ce qu’atteindre le CE2 ou même le CM1, cela pourrait peut-être nous aider à passer beaucoup plus facilement le message que nous véhiculons. Message aux décideurs et à la population En tant qu’organisation de la société civile, au regard de nos missions de promotion de la bonne gouvernance économique et financière, nous invitons les gouvernants à prendre les dispositions idoines pour amoindrir ou éviter totalement la déperdition de nos ressources financières. Car on n’aimerait plus entendre parler de bâtiments décoiffés à l’orée de la réception définitive, ce qui constitue une perte sèche. Également, nous invitons les gouvernants à prendre des dispositions pour nous aider à combattre la corruption. La corruption est la principale gangrène qui entrave la croissance économique dans nos pays africains et particulièrement dans notre pays le Burkina Faso.
Il y a des gens qui ne croient pas à la bonne gouvernance économique et financière. Il y a des gens qui ne croient pas que la corruption peut définitivement disparaître du Burkina Faso
Nous les invitons également à cultiver ou à enseigner la culture de la redevabilité à tous les niveaux parce que, par moments, les populations ne comprennent pas grand-chose de tout ce qui se passe au niveau des actions de nos gouvernants ; ce qui génère des incompréhensions qui peuvent conduire à des mouvements sociaux non maîtrisables. Nous invitons la population à croire en la bataille pour une gouvernance vertueuse. Parce que c’est possible. Les changements nous les avons déjà constatés dans ce que nous faisons sur le terrain. Également, en matière de mobilisation des ressources, nous invitons les populations à respecter et à se conformer au civisme fiscal. Puisque si nos pays ne disposent pas de ressources propres ou lorsque ces ressources sont insuffisantes, on ne peut pas financer le développement.
Économiste, planificateur, agent du ministère en charge de la décentralisation, Soue Hyacinthe est chargé de projet au Centre d’information, de formation et d’études sur le budget du Burkina.
The Center for Information, Training, and Studies on the Budget (CIFOEB), is a civil society organization working to promote good economic and financial governance in Burkina Faso. Officially recognized in September 2003, it was in 2004 that it was able to start its activities. CIFOEB carries out, among other things, information, training, awareness-raising, advocacy, and budgetary analysis activities for citizens and public authorities on issues related to public financial management. In order to better organize its actions towards the achievement of its objectives, CIFOEB implemented its First Strategic Plan over the period 2005-2007 with the support of numerous technical and financial partners. The second covered the period 2008-2010 and the third the period 2011-2015. The strategic plan that is currently being implemented covers the period 2016-2025 and is accompanied by a three-year plan for 2019-2021 that is broken down into an annual plan. Mission CIFOEB’s mission is to promote good economic governance in Burkina Faso through optimal management of public resources, specifically their equitable, efficient, and effective distribution, particularly in favour of disadvantaged populations. Vision The CIFOEB is a reference center and actor of an active citizenship for transparency and budgetary accountability. Overall objective The overall objective of CIFOEB is to contribute to the provision of basic public services through the strengthening of financial governance. Specific objectives The CIFOEB’s specific objectives are to:
Functioning of CIFOEB The creation of CIFOEB was based on the observation that public finances are generally suffering in Africa, particularly in Burkina Faso. We found that there is a great waste in the use of public resources. It is in the light of this observation that CIFOEB was born. We are involved in all areas regarding good economic and financial governance. We have a project to strengthen accountability and citizen control of public spending in the areas of basic education, health, drinking water, and sanitation, which is funded by UNICEF. We also intervene in tax justice, through participation of consortia and civil society mediation. We also carry out budgetary analyses. These analyses consist of regularly taking the state budget, or the budgets of local authorities, and analysing them. We try to see whether the commitments made by the Burkinabe government are respected in accordance with the objectives for drawing up these budgets. By taking the example of human rights to which the government has committed itself, we try to see whether they are actually taken into account in the budget exercise.
Another difficulty is the illiteracy of the populations. Take the example of the citizens’ budget; it is not always easy to translate technical terms into “easy French” or local languages
We are trying to calculate ratios, to make comparisons, to see if the commitments made by the government are actually being met. When the expenditure is entered in the government’s budget line and it is not respected, we make inquiries. In our activities, we also draw up “citizens budgets”. These are types of budgets that come from the simplification of traditional budgets that are difficult for citizens to understand. Because when it comes to a budget it is not always easy to understand its content, except for a specialist in finance or economics. Thus, the citizens budget consists of simplifying the content of the budget for the benefit of citizens, whether it is the budget of the state, the municipalities, or the local authorities. Research funding Most of the resources are mobilized from technical and financial partners such as UNICEF, the European Union, the World Bank, the Danish Embassy, Oxfam, the German Cooperation GIZ, and the Swiss Cooperation. We regularly approach most of the partners involved in good economic and financial governance in order to mobilize the resources needed to carry out activities in the best possible way. We do not have a direct partnership with the state. For the time being, our civil society organization is not declared of public utility. Such recognition would allow CIFOEB to benefit from direct contributions or partnerships from the state, even if only through exemptions or various forms of support. With regard to the private sector’s interest, we are considering how to involve it in our activities and programs. The results of CIFOEB’s actions Burkina Faso has gone through tumultuous situations over the past five years. This has enabled civil society organizations to position themselves in a very important way at the national level. They have made it possible, through media releases and information relayed in the press, to inform citizens. The citizen nowadays has realized that malpractices can go unpunished and there exist situations that are not conducive to his or her well-being. At times this has led to a lack of trust in the authorities and a total refusal to pay taxes, because citizens have no control over the destination of the resources they are struggling to mobilize. We also conducted a study on the contribution of the mining sector to resource mobilization in Burkina Faso. It should also be said that the studies carried out are published on our website. In addition to these studies and budget analysis reports, we work in collaboration with several other civil society organisations such as the national anti-corruption network which is an NGO that regularly publishes reports on the state of corruption in Burkina Faso. We support them in the publication on our website. We also analyze the reports of the Court of Auditors and we do not hesitate to publish our analyses to allow the population to take ownership of them. In perspective, we want to contribute in one way or another to denouncing proven cases of embezzlement. We intend to do so in a language that is easy to understand for the benefit of our valiant people. Take the case of the project to strengthen social accountability and citizen control of public spending in basic social areas. In the field, we have seen very interesting changes on the part of citizens and local authorities. This is a project that is working in 57 communes in Burkina Faso. As part of the implementation of this project, we have organized accountability days beyond the capacity building and awareness-raising sessions, which are frameworks where local elected officials regularly report on their use of public resources. Thanks to the organisation of these days, we have seen a great deal of citizen satisfaction. Some approached us to thank us and invite us to extend the scope of the project. Some wanted us to cover the whole national territory; especially as they had apprehensions about the mayors and local elected officials in their management. On the other hand, through the organization of these days, many things were understood by the populations in the content delivered by their mayors who are also very satisfied with these days. At the beginning, it was not easy to mobilize the 57 communes, but today we are constantly approached by the mayors who ask us to take their communes into account, because they have realized that these days allow them to get closer to their populations. Difficulties The first difficulty is obviously the financial aspect, because we would like to extend our actions to all the communes in Burkina Faso. Presently we can confirm that we are in all 13 regions of Burkina Faso. As far as the communes are concerned, there are more than 350 communes in Burkina Faso and we do not cover them entirely. Therefore, we need financial resources to solve this problem.
In perspective, we want to contribute in one way or another to denouncing proven cases of embezzlement. We intend to do so in a language that is easy to understand for the benefit of our valiant people
Another difficulty is the reluctance of the actors. There are people who do not believe in good economic and financial governance. There are people who do not believe that corruption can disappear for good in Burkina Faso. This is a difficulty that impacts our actions. Another difficulty is the illiteracy of the populations. Taking the example of the citizens’ budget, it is not always easy to translate technical terms into “easy French” or local languages. This is a difficulty, because if the average level of our citizens could even reach CE2 or even CM1, it could perhaps help us to get our message across much more easily. Message to decision-makers and the public As a civil society organization, in light of our mission to promote good economic and financial governance, we call on governments to take appropriate measures to reduce or avoid completely the loss of our financial resources. For we would no longer like to hear any more talk of dishevelled buildings on the brink, which is a dead loss. Also, we invite governments to take steps to help us fight corruption. Corruption is the main gangrene that hinders economic growth in our African countries and particularly in our country Burkina Faso.
There are people who do not believe in good economic and financial governance. There are people who do not believe that corruption can disappear for good in Burkina Faso
We also invite them to cultivate or teach the culture of accountability at all levels because, at times, people do not understand much of what is happening at the level of the actions of our rulers. This generates misunderstandings that can lead to uncontrollable social movements. We invite the population to believe in the battle for virtuous governance. Because it is possible. We have already seen the changes in what we are doing on the ground. Also, in terms of resource mobilization, we invite the population to respect and comply with fiscal civility. Because if our countries don’t have their own resources or if these resources are insufficient, we cannot finance development.
An economist, planner, and agent of the ministry in charge of decentralization, Soue Hyacinthe is a project manager at the Center for Information, Training, and Studies on the Budget of Burkina Faso.