Présentation générale : L’Institut national de recherche en santé publique (INRSP) est un Etablissement public à caractère administratif (EPA) doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. C’est un des centres de références de niveau national dans le domaine du diagnostic biologie, et de la recherche-action en santé publique. Il a pour missions : L’INRSP est placé sous la tutelle du ministre chargé de la Santé publique. Les organes de gestion de l’institut sont : Le Département médecine traditionnelle (DMT) Depuis les indépendances, le Mali a adopté́ une politique de valorisation de la médecine traditionnelle, selon les recommandations de l’OMS. La création de l’Institut national de phytothérapie et médecine traditionnelle (INRPMT), au sein de la Section recherche et contrôle de la Division d’approvisionnement pharmaceutique, date de l’année 1968. En 1973 cette structure devint Institut national de recherche sur la pharmacopée et la médecine traditionnelles (INRPMT), placé sous l’autorité du ministre chargé de la Santé publique. En 1981, avec la création de l’Office malien de pharmacie, l’INRPMT devint la Division médecine traditionnelle au sein de cet ensemble. En 1986, la Division médecine traditionnelle (DMT) a été rattachée à l’Institut national de recherche en santé publique (INRSP) et actuellement est l’un des cinq départements du même institut. Le DMT est chargé de la promotion de la médecine traditionnelle : entre autres, des activités de recherche médicale et pharmaceutique dans les domaines de la médecine et pharmacopée traditionnelles, finalisées à la mise au point et à la production des Médicaments traditionnels améliorés. Au Mali, près de 80% de la population utilise la médecine traditionnelle. Le DMT est un centre collaborateur de l’OMS. Il a pour missions : Les objectifs spécifiques sont : Les ressources humaines : Le personnel technique du DMT se compose de pharmaciens, médecins, techniciens de laboratoire et de dessinateurs. Les principales activités de recherche effectuées : Les difficultés majeures :
Les activités de recherche au département médecine traditionnelle de l’Institut national de santé publique « C’est une structure qui a vu le jour en 1968. Elle a été créée comme une structure de recherche sur la pharmacopée et la médecine traditionnelle. C’est la structure technique du ministère de la Santé et du ministère en charge de la Recherche pour tout ce qui est la gestion de la politique nationale de valorisation des ressources de la médecine traditionnelle. De ce point de vue, le département mène diverses activités. Nous récoltons toutes les informations de terrain en rapport avec les tradipraticiens, qui constituent les premier recours des populations. Notre travail commence auprès d’eux. Aujourd’hui, le premier partenaire stratégique du département médecine traditionnelle qui a ses démembrements sur le terrain, c’est la Fédération malienne des associations des thérapeutes et herboristes. Nous collaborons avec eux et notre travail commence par des recensements d’informations à leur niveau : des tradipraticiens, des plantes et des pratiques traditionnelles. Après la collecte de ces informations, le service ethno botanique de notre département procède à l’identification des matières premières. Ensuite, le service des sciences pharmaceutiques mène toutes les activités qui permettent de passer de la plante aux médicaments. C’est-à-dire, les analyses de phitochimies, les extractions, les études précliniques : la vérification de la toxicité et également la vérification de l’efficacité. Tous produits que nous allons élaborer doit répondre à trois critères clés : la sécurité, l’efficacité et la qualité. C’est à partir de ce service également, qu’on va déterminer la forme d’utilisation de la plante. Nous avons les tisanes, parce que traditionnellement c’est sous forme de tisane que les produits sont utilisés. Nous faisons la recherche et nous optons pour la forme traditionnelle améliorée qui sont des poudres qu’on va faire bouillir comme la forme d’utilisation traditionnelle, mais avec toute la recherche scientifique élaborée. Cela veut dire que les données du laboratoire nous ont permis de déterminer que la plante est plus adaptée sous forme de tisane. Enfin, nous arrivons au troisième service qui est le service des sciences médicales. Au niveau de ce service, sur la base de consultations médicales, les produits sont utilisés directement sur le patient. Ici, le produit peut encore faire l’objet d’études. Sur certains produits, il faut des essais cliniques supplémentaires. » Les résultats des activités de recherche et leur impact « C’est à l’issue de toute cette recherche que nous allons avoir des résultats qui vont nous servir à constituer les dossiers techniques des médicaments. Le dossier technique est composé des dossiers de sécurité, les dossiers d’efficacité et les dossiers de qualité et c’est l’ensemble de ces dossiers qui vont être soumis à l’organe de réglementation pour faire la demande d’autorisation de mise sur le marché. Plusieurs de nos produits ont fait le parcours et ont une autorisation de mise sur le marché depuis 1983. Ces produits figurent dans le formulaire thérapeutique national. Ils font partie de la liste des médicaments essentiels. On a sept médicaments qui sont le résultat de la recherche : Nous sommes en collaboration avec l’Ordre des pharmaciens qui s’est approvisionné au niveau de notre département pour mettre à la disposition des centres de prises en charge de la Covid-19 le sirop « Balambo » pour les symptômes de toux sèche. On a fait un produit qui est en test, à associer aux Anti Retro Viraux contre le VIH. Donc on a un certain nombre de résultats de recherche aujourd’hui, qui peuvent être valorisés, qui contribuent à l’accroissement de l’accès aux médicaments à base de plantes. » L’importance de la recherche en médecine traditionnelle « On a eu près d’une quarantaine de tradipraticiens de santé qui sont venus nous apporter des recettes pour la prise en charge symptomatique de la Covid-19. On a mis en place une équipe de recherche sur les vertus des plantes en question parce que notre rôle au niveau du ministère de la Santé et du ministère de la Recherche, c’est de donner les éléments de sécurité, d’efficacité, de qualité au ministère pour donner des indications sur les bénéfices des plantes et également donner ces informations aux tradipraticiens de santé.
Nous sommes en collaboration avec l’Ordre des pharmaciens qui s’est approvisionné au niveau de notre département pour mettre à la disposition des centres de prises en charge de la Covid-19 le sirop « Balambo » pour les symptômes de toux sèche
Nous ne sommes pas un centre de prise en charge de Covid-19, mais on vient d’avoir le financement de deux de nos projets à travers le financement national et nous avons proposé des tisanes que nous voulons associer à la prise en charge de Covid-19. Ce sont des tisanes qui ont des vertus thérapeutiques pour la prise en charge des symptômes associés à la Covid-19. Ces tisanes ont des propriétés contre les difficultés respiratoires, contre la toux, contre les inflammations et la douleur. Mais également, elles peuvent permettre de renforcer le système immunitaire et sont utilisées également contre d’autres maladies virales. Et aujourd’hui, nous avons plus de succès dans la prévention et même dans la prise en charge des affections hépatiques et de l’hépatite virale, parce que nous savons que la médecine occidentale n’a pas beaucoup de succès dans ce domaine. La méthode holistique de la médecine traditionnelle fait que la médecine traditionnelle a plus de succès dans le domaine des maladies mentales. La prise en charge des mentalités mentales ne se limite pas seulement à vous donner un médicament et vous isoler. Il y a les traitements, mais également toute une insertion sociale. On a fait un suivi du travail des traumatologues, on a vu que c’est les traumatologues traditionnels qui prennent en charge totalement le problème de traumatologie au niveau local parce qu’on n’a pas beaucoup de spécialistes. Un autre domaine également où on a eu de l’efficacité et qui mérite d’être valorisé, concerne les accoucheurs traditionnels. Pour lutter contre les difficultés d’accouchement des femmes à risque, contre la mortalité maternelle et néonatale, nous avons mené des recherches sur le terrain pour créer une collaboration avec le système traditionnel de prise en charge de la grossesse et de l’accouchement basé sur les accoucheurs traditionnels qui sont dans les villages. » Les principales difficultés « La principale difficulté que nous avons, c’est que notre statut de département au sein d’un autre institut fait qu’on n’a pas une autonomie qui nous permet d’avoir les ressources humaines nécessaires.
Et aujourd’hui, nous avons plus de succès dans la prévention et même dans la prise en charge des affections hépatiques et de l’hépatite virale, parce que nous savons que la médecine occidentale n’a pas beaucoup de succès dans ce domaine
Tout le personnel de notre département est composé d’une quinzaine de personnes. Mais, on a des collaborations externes et avec les collaborations que nous travaillons. Toute la recherche que nous sommes en train de mener s’inscrit dans le cadre de la formation, les thèses d’exercices ou thèses PhD. C’est surtout les enseignants-chercheurs, assistants et maîtres-assistants de la faculté de pharmacie, qui travaillent avec nous. J’ai au moins 6 assistants qui sont des pharmaciens ou enseignants-chercheurs. Ils ne font pas partie du personnel de notre département, mais du personnel de la faculté. Donc le travail de recherche est basé sur les jeunes enseignants-chercheurs. C’est eux qui nous accompagnent. Nous espérons qu’avec notre érection en Institut national, qu’on va nous doter des ressources humaines suffisantes. On a fait une demande d’ une soixantaine de personnes de toutes disciplines confondues pour la recherche. L’autre difficulté, c’est le manque de financement. Même s’il y a eu une volonté politique qui a construit ce centre, il faut des moyens pour l’entretenir. De ce point de vue, pour le moment, on n’a pas un fonds spécifique pour mener la recherche. L’autre difficulté que je ne peux pas omettre, c’est le charlatanisme qui est autour de la médecine traditionnelle, où tout le monde se déclare tradipraticien. Nous sommes victimes de la monétisation et de la publicité tapageuse. Nous aimerions que l’État joue son rôle, que chacun joue son rôle pour éviter la fausse publicité sur la médecine traditionnelle. » La collaboration entre les tradipraticiens et le département « Nous avons un processus de recensement des tradipraticiens. Quand un tradipraticien veut avoir la carte de thérapeute, il est identifié au niveau de notre département et nous adressons une lettre à la structure de santé locale. La structure de santé locale travaille avec le thérapeute et nous fait un rapport. Le médecin de la structure soussigne le rapport et indique les points sur lesquels le tradipraticien a travaillé avec eux et la durée.
L’autre difficulté que je ne peux pas omettre, c’est le charlatanisme qui est autour de la médecine traditionnelle, où tout le monde se déclare tradipraticien
Sur la base de ce rapport, le tradipraticien nous adresse une demande pour mener ces activités. Quand on vous donne le document au bout d’un an, on vous surveille, si vous faites de la publicité, vous ne respectez pas les règles déontologiques, la carte n’est pas renouvelée. Il y a également un processus d’agrément. Les tradi-thérapeutes qui ont la carte au bout de 4 ans peuvent faire la demande d’agrément et l’agrément est délivré par le ministère de la Santé. Avec cet agrément, il est habilité à ouvrir un cabinet de consultation. Aujourd’hui, la grande majorité des populations ont recours, même dans les villes à la médecine traditionnelle. Donc pour nous aujourd’hui, il y a un processus du ministère de la Santé pour que ce travail soit selon la réglementation. »
Docteure en pharmacie, Madame Rokia Sanogo a fait sa thèse sur les méthodes traditionnelles de contraception au Mali. À la suite de cela, elle a obtenu une bourse pour une spécialisation en Italie sur l’utilisation des substances naturelles pour la fabrication de médicaments.
Elle est revenue au Mali depuis 2001, et a commencé à enseigner à l’université de Bamako. Elle est la première femme agrégée en pharmacie au Mali. Professeure Rokia Sanogo est la cheffe du département de la médecine traditionnelle de l’Institut national en santé publique du Mali. Elle est également la vice-présidente du comité consultatif de la Médecine traditionnelle pour l’OMS et fait partie des 25 membres qui composent le comité régional d’experts de l’OMS.
Elle est experte de l’Organisation ouest-africaine de Santé pour la médecine traditionnelle et coordinatrice du Programme thématique et de recherche pharmacopée et médecine traditionnelle africaines du CAMES.
Rokia Sanogo est lauréate du Prix scientifique Kwame Nkrumah de l’Union africaine pour les femmes et membre titulaire de l’Académie des sciences du Mali.
“The Covid 19 pandemic has shown us that research in traditional medicine is a very strategic area that our governments must fund”, Pr Rokia Sanogo, head of the traditional medicine department of the National Institute of Public Health
General presentation: The National Institute for Public Health Research (INRSP) is a public administrative institution (EPA) with legal personality and financial autonomy. It is one of the national reference centres in the field of biological diagnosis and action research in public health. Its mission is to: The INRSP is placed under the supervision of the Minister of Public Health. The management bodies of the Institute are: Since independence, Mali has adopted́ a policy of valorisation of traditional medicine, according to the recommendations of the WHO. The creation of the National Institute of Phytotherapy and Traditional Medicine (INRPMT), within the Research and Control Section of the Pharmaceutical Supply Division, dates from 1968. In 1973, this structure became the National Institute for Research on Traditional Pharmacopoeia and Medicine (INRPMT), placed under the authority of the Minister of Public Health. In 1981, with the creation of the Malian Pharmacy Office, the INRPMT became the Traditional Medicine Division within the Office. In 1986, the Division of Traditional Medicine (DMT) was attached to the National Institute of Public Health Research (INRSP) and is currently one of five departments of the same institute. The DMT is responsible for the promotion of traditional medicine: among other things, medical and pharmaceutical research activities in the fields of traditional medicine and pharmacopoeia, aimed at the development and production of improved traditional medicines. In Mali, nearly 80% of the population uses traditional medicine. The DMT is a WHO collaborating centre. Its mission is to: The specific objectives are: Human resources: The technical staff of the DMT consists of pharmacists, doctors, laboratory technicians and draughtsmen. Main research activities carried out: Major difficulties: Difficulty of collaboration between traditional and conventional medicine practitioners.
Research activities in the traditional medicine department of the National Institute of Public Health “It is a structure that came into being in 1968. It was created as a research structure on pharmacopoeia and traditional medicine. It is the technical structure of the Ministry of Health and the Ministry in charge of research for everything that concerns the management of the national policy for the valorisation of traditional medicine resources. From this point of view, the department carries out various activities. We collect all the information from the field in relation to traditional practitioners, who are the first port of call for the population. Our work starts with them. Today, the first strategic partner of the traditional medicine department, which has branches in the field, is the Malian Federation of Associations of Therapists and Herbalists. We collaborate with them and our work begins with a census of information at their level: traditional practitioners, plants and traditional practices. After collecting this information, the ethno-botanical service of our department proceeds to the identification of the raw materials. Then, the pharmaceutical sciences department carries out all the activities that enable us to go from the plant to the medicines. That is to say, phytochemical analyses, extractions, preclinical studies: verification of toxicity and also verification of efficacy. Any product we develop must meet three key criteria: safety, efficacy and quality. It is also from this service that we will determine the form of use of the plant. We have herbal teas, because traditionally the products are used as herbal teas. We do the research and we opt for the improved traditional form, which are powders that are boiled like the traditional form of use, but with all the elaborate scientific research. This means that the data from the laboratory has allowed us to determine that the plant is more suitable in the form of an herbal tea. Finally, we come to the third department, which is the medical sciences department. In this department, on the basis of medical consultations, the products are used directly on the patient. Here, the product can still be studied. For some products, additional clinical trials are required.” The results of the research activities and their impact “It is at the end of all this research that we will have results that will be used to compile the technical files of the medicines. The technical dossier is made up of safety dossiers, efficacy dossiers and quality dossiers and it is all of these dossiers that will be submitted to the regulatory body to apply for marketing authorisation. Several of our products have been through the process and have had marketing authorisation since 1983. These products are included in the national therapeutic formulary. They are on the essential medicines list. We have seven medicines that are the result of research : We are in collaboration with the Order of Pharmacists, which has obtained supplies from our department to provide the Covid-19 care centres with the syrup “Balambo” for dry cough symptoms. We have made a product that is being tested, to be combined with the Anti Retro Virals against HIV. So we have a certain number of research results today, which can be used to increase access to plant-based medicines.” The importance of research in traditional medicine “We had nearly forty traditional health practitioners who came to bring us recipes for the symptomatic management of Covid-19. We have set up a research team on the virtues of the plants in question because our role at the level of the Ministry of Health and the Ministry of Research is to give the elements of safety, effectiveness and quality to the ministry to give indications on the benefits of the plants and also to give this information to traditional health practitioners. We are not a Covid-19 management centre, but we have just received funding for two of our projects through national funding and we have proposed herbal teas that we want to associate with the management of Covid-19. These are herbal teas that have therapeutic properties for the management of symptoms associated with Covid-19. These herbal teas have properties against breathing difficulties, against coughing, against inflammation and pain. But they can also help to strengthen the immune system and are also used against other viral diseases. And today we are more successful in preventing and even treating liver disease and viral hepatitis, because we know that Western medicine is not very successful in this area. The holistic method of traditional medicine makes traditional medicine more successful in the area of mental illness. Dealing with mental illness is not just about giving you a medicine and isolating you. There is treatment, but also a whole social insertion. We followed up on the work of the traumatologists, and we saw that it is the traditional traumatologists who take total charge of the problem of traumatology at local level because we don’t have many specialists. Another area where we have been effective and which deserves to be developed is that of traditional birth attendants. To combat the difficulties of delivering women at risk, and maternal and neonatal mortality, we have carried out research in the field to create a collaboration with the traditional system of care for pregnancy and childbirth based on the traditional birth attendants who are in the villages.” The main difficulties “The main difficulty we have is that our status as a department within another institute means that we do not have the autonomy to have the necessary human resources. The entire staff of our department is made up of about fifteen people. But we have external collaborations and with the collaborations we work. All the research we are doing is in the context of training, exercise theses or PhD theses. It is mainly the teacher-researchers, assistants and lecturers from the Faculty of Pharmacy, who work with us. I have at least 6 assistants who are pharmacists or teacher-researchers. They are not part of the staff of our department, but part of the staff of the faculty. So the research work is based on the young teacher-researchers. They are the ones who accompany us. We hope that with our establishment as a National Institute, we will be provided with sufficient human resources. We have made a request for about sixty people from all disciplines for research. The other difficulty is the lack of funding. Even if there was a political will to build this centre, we need the means to maintain it. From this point of view, for the moment, we don’t have a specific fund to carry out research. The other difficulty that I cannot omit is the charlatanism that surrounds traditional medicine, where everyone claims to be a traditional practitioner. We are victims of monetisation and flashy advertising. We would like the state to play its role, for everyone to play their part to avoid false advertising of traditional medicine.” Collaboration between traditional healers and the department “We have a process for identifying traditional practitioners. When a traditional practitioner wants to have a therapist’s card, he or she is identified by our department and we send a letter to the local health structure. The local health structure works with the therapist and makes a report to us. The doctor at the facility signs the report and indicates the points on which the traditional healer worked with them and the duration. On the basis of this report, the traditional practitioner sends us a request to carry out these activities. When we give you the document after a year, we monitor you, if you advertise, if you don’t respect the ethical rules, the card is not renewed. There is also an accreditation process. Traditional therapists who have the card after 4 years can apply for accreditation and the accreditation is issued by the Ministry of Health. With this accreditation, they are entitled to open a consultation practice. Today, the vast majority of people use traditional medicine, even in the cities. So for us today, there is a process from the Ministry of Health so that this work is in accordance with the regulations.”
A pharmacy doctor, Ms Rokia Sanogo did her thesis on traditional methods of contraception in Mali. Following this, she obtained a scholarship for a specialisation in Italy on the use of natural substances for the manufacture of medicines.
She returned to Mali in 2001, and started teaching at the University of Bamako. She is the first female associate professor of pharmacy in Mali. Professor Rokia Sanogo is the head of the department of traditional medicine at the National Institute of Public Health in Mali. She is also the vice-chair of the WHO Advisory Committee on Traditional Medicine and is one of the 25 members of the WHO Regional Expert Committee.
She is the West African Health Organisation’s expert on traditional medicine and coordinator of the CAMES Thematic and Research Programme on African Pharmacopoeia and Traditional Medicine.
Rokia Sanogo is a laureate of the African Union Kwame Nkrumah Science Prize for Women and a full member of the Academy of Sciences of Mali.