Auteurs : Meressa K Dessu, et Dawit Yohannes
Organisation affiliée : Institut d’Etudes de Sécurité (ISS)
Type de publication : ISS Today
Date de publication : 22 juin 2021
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La violence politique, les menaces terroristes et l’instabilité augmentent en Afrique. Le sommet pourrait permettre de trouver un terrain d’entente sur les mesures préventives qui répondent mieux aux intérêts des deux régions que les réponses réactives de gestion des conflits. Il pourrait également contribuer à réduire leurs divergences sur les questions de migration et de déplacement.
Le sommet prévu intervient alors que la Facilité de soutien à la paix pour l’Afrique, la pièce maîtresse du soutien de l’UE à l’Union africaine (UA), arrive à son terme. Depuis 2004, ce mécanisme de financement a fourni 3,5 milliards d’euros aux infrastructures de paix et de sécurité de l’UA, y compris à ses opérations de soutien à la paix. En mars 2021, il a été remplacé par la Facilité européenne pour la paix, qui a une portée plus large et permet de soutenir directement les efforts régionaux et nationaux.
La nouvelle facilité a une capacité de financement plus importante que la précédente, chiffrée à 5 milliards d’euros pour la période 2021-2027. Néanmoins, d’aucuns craignent qu’elle ne dilue le rôle de coordination et de supervision de l’UA et ne réduise le soutien institutionnel à la Commission de l’UA.
Au-delà du passage de la Facilité de soutien à la paix pour l’Afrique à la Facilité européenne pour la paix, l’UE vise un partenariat plus stratégique et plus adapté. Selon la stratégie proposée par l’UE pour l’Afrique, cet objectif peut être atteint en alignant les capacités et les instruments des deux Unions et en adhérant à des principes clés tels que l’appropriation, l’engagement et la responsabilisation mutuels.
La stratégie propose trois actions spécifiques en matière de paix et de sécurité : fournir une relation plus structurée ; intégrer la bonne gouvernance, la démocratie, les droits de l’homme, l’état de droit et l’égalité des sexes dans l’action et la coopération ; et assurer la résilience. La proposition accorde également une attention particulière aux femmes et aux jeunes sur les questions de paix et de sécurité.
Si ces engagements sont prometteurs, leur respect passe nécessairement par la résolution des quatre problèmes auxquels sont confrontées les relations UE-Afrique. Tout d’abord, l’inégalité des régions en matière de pouvoir économique et politique et d’avancées technologiques crée un partenariat asymétrique qui se caractérise principalement par une dépendance du bénéficiaire envers le bailleur. Il en résulte notamment un manque de consultations adéquates auprès des homologues africains.
Au-delà du passage de la Facilité de soutien à la paix pour l’Afrique à la Facilité européenne pour la paix, l’UE vise un partenariat plus stratégique et plus adapté. Selon la stratégie proposée par l’UE pour l’Afrique, cet objectif peut être atteint en alignant les capacités et les instruments des deux Unions et en adhérant à des principes clés tels que l’appropriation, l’engagement et la responsabilisation mutuels
Un deuxième problème réside dans la capacité de l’UA à gérer le partenariat, à définir ses priorités et à les aligner sur celles de l’UE. Alors que l’UE a créé un bureau de délégation pour soutenir la mise en œuvre, l’UA ne dispose ni de ce type de structure, ni du personnel nécessaire pour s’occuper de ce partenariat spécifique.
L’ambassadeur Bankole Adeoye, le nouveau commissaire chargé des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité de l’UA, a fait des partenariats inclusifs et intelligents l’une de ses priorités stratégiques. Pour améliorer les liens entre l’Afrique et l’UE, l’UA doit achever la restructuration de sa Commission et accroître sa capacité à gérer ses partenariats. Ces réformes permettront de mettre en œuvre des priorités stratégiques communes et d’obtenir l’appui de l’UE.
L’ambassadrice de l’UE auprès de l’UA, Birgitte Markussen, estime que la mise en place de dialogues politiques UE-Afrique soutenus pourrait « renforcer la visibilité auprès des populations des deux continents ». Cela permettrait de résoudre le problème de l’insuffisance des consultations avec les parties prenantes africaines et de créer une compréhension commune dès le départ.
Les dirigeants européens et africains doivent renouveler leur engagement en faveur d’une stratégie commune et de mécanismes de mise en œuvre qui accordent la priorité à la prévention des conflits en temps opportun. Pour ce faire, l’UE, l’UA et les communautés économiques régionales doivent investir dans les dialogues nationaux, les négociations, les médiations et les outils permettant de garantir que les parties respectent les accords conclus.
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