Auteur (s): Enda RUP, ProVention Consortium
Type de publication: Ouvrage
Date de publication: 2008
LES STRATÉGIES INTERNATIONALES ET RÉGIONALES
Les catastrophes naturelles n’épargnent aucune région du monde : les événements des dernières années le montrent bien. Des centaines de milliers de personnes ont péri et des millions d’autres ont perdu leurs moyens d’existence du fait de phénomènes naturels. Désireux de réduire les effets des catastrophes et les importantes pertes économiques qui en résultent, des États et des institutions internationales ont mis en place des cadres institutionnels et adopté des stratégies pour réduire la vulnérabilité des nations et des communautés aux aléas naturels. Les principaux repères dans ce domaine sont :
- la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles (DIPCN) et la Stratégie et le Plan d’action de Yokohama (années 90) ;
- la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (SIPC) ;
- les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ;
- le Sommet mondial sur le développement durable (SMDD) et le plan d’action de Johannesburg (2002) ;
- la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes et le Cadre d’action de Hyogo (2005-2015).
Ces cadres institutionnels internationaux pour la réduction des risques de catastrophe et les stratégies adoptées dans ce domaine ont pour objectif de favoriser la sensibilisation des esprits, la mobilisation des ressources, le renforcement des capacités à tous les niveaux, le développement de la technologie, la coopération régionale et le financement des programmes de réduction des risques.
En outre, des institutions du système onusien comme le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Secrétariat interinstitutionnel des Nations Unies pour la Stratégie internationale de prévention des catastrophes qui dispose d’une représentation en Afrique (ONU/SIPC Bureau Afrique), la Banque mondiale, l’Union Européenne, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le Consortium ProVention, l’Organisation internationale de protection civile (OIPC), des communautés économiques régionales (CER) et des partenaires bilatéraux se sont beaucoup investis avec les Gouvernements nationaux dans la réduction des risques de catastrophe.
En effet, ils ont contribué à ériger la réduction des risques de catastrophe en priorité nationale, à l’intégrer dans les stratégies de développement, avec l’élaboration et l’exécution de programmes de réduction des risques de catastrophes, la mise en place de plateformes nationales, l’adoption d’une législation et réglementation adaptées, la promotion d’une culture de la prévention des risques à tous les niveaux et l’intégration de la dimension réduction des risques dans les interventions lors de catastrophes.
Des acteurs du secteur privé et de la société civile, notamment de nombreuses ONG, se sont joints à ce qui ressemble fort à une véritable coalition pour promouvoir la réduction des risques de catastrophe à tous les niveaux.
Aussi est- il heureux de constater que la mobilisation internationale en faveur de la réduction des risques de catastrophes s’est traduite en Afrique par l’adoption d’une politique et d’une stratégie communes, à savoir le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et la Stratégie régionale africaine de réduction des risques de catastrophe, assortie d’un plan de mise en œuvre.
En outre, des communautés économiques sous-régionales, comme la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ont entrepris d’élaborer et d’adopter des stratégies sous-régionales dont les objectifs, conformes à ceux définis dans le Cadre d’action de Hyogo et la Stratégie régionale africaine de réduction des risques de catastrophe, sont articulés autour des points suivants :
- faire un plaidoyer intense en faveur de la réduction des risques de catastrophe (RRC) et sensibiliser les esprits dans ce but ;
- développer et renforcer les institutions et les mécanismes ainsi que les capacités de résilience face aux risques ;
- intégrer la RRC dans les politiques, les programmes et les plans de développement ;
- incorporer la RRC dans la préparation aux catastrophes, la reconstruction et le relèvement ;
- renforcer la contribution de la RRC à la paix et à la sécurité de la région.
La politique communautaire de la CEDEAO s’appuie sur des mécanismes qui intègrent tous les acteurs ayant des compétences dans le domaine de la réduction des risques de catastrophe, y compris les communautés, les ONG, des acteurs de la société civile et du secteur privé.
Il est important de rappeler qu’en application des instruments internationaux et régionaux, un Forum régional africain a été mis en place, à l’initiative de l’Union africaine et du Bureau Afrique du Secrétariat interinstitutionnel des Nations Unies pour la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (SIPC), en vue de partager les expériences et informations sur la réduction des risques de catastrophe et discuter de la mise en œuvre des stratégies de RRC.
Cependant, il est regrettable de constater que l’engagement politique ainsi exprimé au sommet ne s’est pas encore traduit, au niveau des États pris individuellement, par la mise en place d’institutions nationales et locales faisant de la réduction des risques de catastrophe une véritable politique prioritaire.
En effet, l’intégration de la dimension RRC dans les politiques, priorités, stratégies et programmes nationaux de développement n’est effective que dans un petit nombre de pays, alors qu’il est reconnu que l’intégration de la réduction des risques de catastrophe au développement est une condition essentielle à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. Cette carence a pour conséquence l’insuffisance des crédits alloués à la réduction des risques de catastrophe. Il faut cependant reconnaître que des efforts ont été consentis dans ce domaine par certains gouvernements, souvent avec le soutien des partenaires au développement.
On constate également des lenteurs dans la mise en place des plateformes nationales qui sont pourtant destinées à faciliter la coordination des interventions et la concertation dans le domaine de la réduction des risques de catastrophe, laquelle est une activité transversale et multisectorielle, puisque vingt pays seulement sont dotés de plateformes. En outre, les communautés locales ne sont pas réellement impliquées dans les différentes activités des plateformes nationales existantes, même si, dans certains pays, on a tenté d’associer les populations et les organisations locales à la réduction des risques de catastrophe.
Les autres carences observées touchent, selon les constats faits par le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), au manque de stratégies efficaces en matière de préparation aux catastrophes et plus généralement de gestion des catastrophes, malgré les efforts fournis par certains pays pour se doter de capacités d’intervention, et au fait que la dimension RRC n’est pas intégrée à la gestion des interventions en cas de catastrophe.
Il est regrettable de constater que l’engagement politique ainsi exprimé au sommet ne s’est pas encore traduit, au niveau des États pris individuellement, par la mise en place d’institutions nationales et locales faisant de la réduction des risques de catastrophe une véritable politique prioritaire
On relève dans la plupart des pays une faiblesse, voire une quasi-inexistence des mécanismes de coordination et de réponse aux situations d’urgence causées par les catastrophes, une mauvaise répartition des compétences entre les différents acteurs et structures de gestion des catastrophes, la modicité des ressources humaines, financières et matérielles affectées à cette gestion et une quasi-absence de schémas et de mesures de planification préalable pour améliorer la capacité d’intervention en cas de catastrophe.
Compte tenu des éléments qui précèdent, force est de souligner que le renforcement de la coopération et de la coordination face aux aléas communs, l’intégration de la RRC tant à la planification du développement qu’à la préparation et à la gestion des situations d’urgence ainsi que l’implication des communautés à la RRC, doivent être plus que jamais des mesures prioritaires pour réduire la vulnérabilité de l’Afrique aux catastrophes.
LA CAPITALISATION DES EXPÉRIENCES DES PAYS
Le présent rapport rend compte, avec des encadrés et des illustrations photographiques, des expériences ou pratiques observées dans les pays suivants : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, République Démocratique du Congo et Sénégal. L’Annexe n° 1 donne un aperçu des différents projets qui constituent les programmes nationaux de réduction des risques et de renforcement des capacités mis en œuvre ou envisagés dans les pays précités. L’analyse diachronique de ces programmes nationaux aboutit à plusieurs constats :
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- L’environnement urbain, dans la quasi-totalité des pays d’Afrique, fortement lié à plusieurs facteurs, notamment :
- la déficience du cadre institutionnel et légal relatif à la réduction des risques de catastrophe ;
- une urbanisation anarchique, avec l’installation de populations sur des zones à risque, favorisée par des insuffisances notées dans la mise en œuvre des plans directeurs d’aménagement et de la réglementation sur l’occupation foncière et l’habitat ;
- la construction d’infrastructures qui, ne tenant pas compte du milieu, modifient l’écoulement naturel des eaux et l’imperméabilité des sols.
- L’environnement urbain, dans la quasi-totalité des pays d’Afrique, fortement lié à plusieurs facteurs, notamment :
En outre, le manque d’aptitude des collectivités locales à appréhender l’essence de leurs responsabilités en matière de développement local aggrave la situation.
On relève dans la plupart des pays une faiblesse, voire une quasi-inexistence des mécanismes de coordination et de réponse aux situations d’urgence causées par les catastrophes
Les facteurs précités exposent les populations, selon les situations, aux risques d’inondations, d’érosion côtière, de sécheresse, de variations climatiques, d’invasions acridiennes, de fuites de substances toxiques, d’accidents de transports, voire à des risques sismiques et volcaniques tandis que d’autres connaissent, en outre des situations de conflit avec les conséquences qui en résultent.
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- On observe que les structures étatiques exercent partout un rôle prépondérant dans la réduction des risques de catastrophe notamment en élaborant des lois, en mettant en place des structures chargées de la prévention des risques, en établissant des plans de gestion des catastrophes, et en conduisant la réalisation de programmes et de projets sectoriels pour la réduction des risques de catastrophe.
Cependant, l’absence de cadre institutionnel approprié, malgré les initiatives notées dans certains pays, et l’insuffisance des ressources humaines, matérielles et financières sont de sérieuses entraves à l’élaboration et à l’application de stratégies nationales de réduction des risques et à la mise en place de systèmes efficaces de lutte contre les catastrophes. - Toutefois, en dépit de ces obstacles, il est permis d’espérer que les efforts notables actuellement déployés dans plusieurs pays pour réduire la vulnérabilité des communautés aux catastrophes permettront d’améliorer la situation.Au Mali, la commune de Sanankoroba, avec l’appui de partenaires du développement et la participation des populations à l’installation d’un système viable de gestion des eaux de pluie, est parvenue à faire en sorte que le territoire intégral du village soit désormais à l’abri des inondations. La bonne gestion des eaux de surface a facilité la faisabilité du projet de lotissement et l’attribution des parcelles du village. Un système de gestion des eaux de surface prévoyant notamment l’entretien des caniveaux a été mis en place, tandis qu’un plan d’entretien a été établi et un comité de suivi mis en place pour assurer la viabilité du système.Au Burkina Faso, la stratégie de réponse de la commune a été, avec l’appui de l’Établissement public communal pour le développement (EPCD), de renforcer sa base économique par la construction d’infrastructures marchandes, de créer des ressources durables par le renforcement du tissu économique, de mettre en place un montage institutionnel performant adapté aux nouveaux défis par l’adoption d’une stratégie d’inclusion des populations et de recherche de partenariats.Au Sénégal, le Gouvernement est entrain d’exécuter le plan « Jaxaay » dont l’objectif est de réduire les risques et d’accroître la résilience des populations aux inondations, avec la construction d’une cité moderne sur une plateforme surélevée, dotée d’un système d’évacuation des eaux de pluie et des eaux usées. En outre, dans le cadre des solutions durables à apporter aux catastrophes, le Gouvernement a inclus la dimension de la réduction des risques de catastrophe dans le document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) qui couvre la période 2006- 2010.
- Les initiatives notées dans les pays concernés par les études de cas illustrent la volonté des communautés d’assumer progressivement leurs responsabilités dans le domaine de la réduction des risques de catastrophe. Cette volonté s’est exprimée dans un contexte marqué par l’application de politiques de décentralisation qui ont favorisé le transfert aux collectivités locales de compétences relatives à l’environnement, à la gestion des ressources naturelles, à l’aménagement du territoire, aux domaines, à l’urbanisme, à l’habitat, etc.En effet les communautés qui constituent une mine de connaissances sur les dangers locaux et les risques auxquels les populations ont été exposées dans l’histoire, se voient confier des responsabilités dans la gestion des affaires locales. Cette responsabilisation des collectivités locales en matière de réduction des risques de catastrophe, convient-il de le souligner, est conforme aux principes définis dans le Cadre d’action de Hyogo et la Stratégie africaine de réduction des risques de catastrophe.
- Les communautés ne pouvant pas seules exécuter des programmes de prévention des catastrophes, des partenariats ont donc été établis entre des structures étatiques, des collectivités locales, des ONG, des acteurs du secteur privé et des associations.En effet, les communes et communautés rurales se sont organisées, en relation avec des structures étatiques, des associations, des organisations non gouvernementales et, dans certains cas, des partenaires du développement, pour participer à la prise des décisions sur la réduction des risques de catastrophe et disposer des ressources leur permettant de réduire la vulnérabilité des populations aux catastrophes .Il en est ainsi de la commune de Sanankoroba au Mali, de Mananville au Bénin et de Koudougou au Burkina Faso.
- Un autre élément clef de ces expériences, c’est que les projets visant à réduire les risques de catastrophe ont été montés et exécutés dans le cadre d’un processus participatif et d’esprit de bonne gouvernance.A Sanankoroba (Mali), la population a non seulement puisé dans ses fonds propres pour compléter les dons reçus des partenaires extérieurs, mais a aussi participé à la construction de caniveaux, à la mise en place de pierres et de béton, à la sensibilisation aux risques et à la recherche de partenariats.À Koudougou (Burkina Faso), les autorités municipales et l’Établissement public communal pour le développement ont valorisé le savoir-faire local et adopté une approche participative et pédagogique. Les populations dans leur ensemble femmes, jeunes, opérateurs économiques, notables y compris les autorités traditionnelles, les conseillers municipaux, etc. ont été largement consultées dans le cadre des ateliers et comités de pilotage mis en place pour recueillir leur avis et les associer à la définition des priorités.
Cependant, l’absence de cadre institutionnel approprié, malgré les initiatives notées dans certains pays, et l’insuffisance des ressources humaines, matérielles et financières sont de sérieuses entraves à l’élaboration et à l’application de stratégies nationales de réduction des risques et à la mise en place de systèmes efficaces de lutte contre les catastrophes
Si ce partenariat a permis de mobiliser des moyens et de réaliser des programmes et des projets dans des conditions normales, toutefois, dans certains cas, le faible niveau de sensibilisation, de formation, d’organisation et d’équipement des populations ne les a guère incitées à assumer des responsabilités et à s’approprier les actions de développement.
- L’environnement de beaucoup de villes d’Afrique est caractérisé par la prolifération de dépotoirs anarchiques, l’insalubrité de certains quartiers et la prolifération des maladies liées à l’absence d’hygiène. Aussi la prise en compte des volets « environnement », « hygiène », « assainissement » et « santé » dans les programmes de réduction des risques de catastrophe, a contribué à une amélioration notable de la situation.C’est ainsi qu’ont vu le jour des projets pilotes de gestion des ordures comme la réalisation de sites de transfert de déchets et la mise en place de bacs de dépôt, afin de réduire les risques de propagation des maladies.Ainsi, à Koudougou, la rivière traversant la ville causait régulièrement des inondations dans les rues et les habitations à la saison des pluies, ce qui entraînait une prolifération des maladies hydriques et un isolement de certains secteurs par rapport au centre-ville. L’EPCD, en tant que dispositif technique de soutien à la mairie, a construit des ouvrages de franchissement, ce qui a permis de réduire les risques d’inondation et de maladies hydriques et de rendre accessibles tous les secteurs. En outre, l’EPCD s’est attelée à la réhabilitation du marché central, à la réalisation d’ouvrages de franchissement d’un marigot/lit de rivière et à la gestion des ordures ménagères.S’agissant de la prise en charge des réfugiés togolais au Bénin, le Centre régional pour l’eau potable et l’assainissement à faible coût (CREPA) a mis en place un projet pour prévenir le risque de propagation de maladies liées à l’eau dans les camps de réfugiés togolais. L’intervention du CREPA a porté sur la réalisation d’ouvrages d’évacuation des eaux usées et des excréments, la gestion des déchets solides et le suivi de l’éducation à l’hygiène sur les sites. Le CREPA s’est chargé d’alimenter tous les sites de réfugiés (9600 environ) en eau potable à partir du réseau public.En outre, les activités menées par CREPA incluent la sensibilisation aux questions de santé par des agents spécialisés et la création participative de comités d’hygiène. Les agents d’hygiène ont également organisé des séances d’information, d’éducation et de communication (IEC) dans le but de préserver la santé des réfugiés en faisant évoluer les comportements face aux maladies sexuellement transmissibles (MST) et au VIH/sida.
- L’utilisation des sciences et techniques s’est révélée très utile pour la gestion des situations de catastrophe et l’application de mesures préventives : les technologies spatiales et les modèles numériques d’altitude ont permis de cartographier les risques et les zones à risque, à Saint-Louis (Sénégal) et à Man (Côte d’Ivoire). Avec les systèmes d’information géographique (SIG), on a pu notamment visualiser et superposer toutes les données récupérées et générées dans le cadre des projets, lancer des recherches statistiques (densité de population sur une zone) ou spatiales (bâti inondé en fonction du niveau d’eau du fleuve), créer et imprimer des cartes thématiques à l’échelle.
- Présentés sous l’angle de la communication avec la population, les exposés sur les risques dans la ville de Goma (RDC), sur le parcours des réfugiés togolais au Bénin et sur le risque volcanique au mont Cameroun ont permis d’aborder des questions plus spécifiques comme l’aspect multisectoriel du risque, les incidences des situations de conflit et l’influence des croyances et des connaissances locales par opposition à la technologie et au savoir-faire modernes et leurs conséquences sur la communication des risques.
- On observe que les structures étatiques exercent partout un rôle prépondérant dans la réduction des risques de catastrophe notamment en élaborant des lois, en mettant en place des structures chargées de la prévention des risques, en établissant des plans de gestion des catastrophes, et en conduisant la réalisation de programmes et de projets sectoriels pour la réduction des risques de catastrophe.
L’environnement de beaucoup de villes d’Afrique est caractérisé par la prolifération de dépotoirs anarchiques, l’insalubrité de certains quartiers et la prolifération des maladies liées à l’absence d’hygiène
- Les liens entre le développement et les catastrophes se sont illustrés de fort belle manière dans la plupart des cas.En effet, si les inondations de Sanankoroba (Mali) et de Mananville (Bénin) s’expliquent par la réalisation de la route transmalienne et la réfection de la route inter-états, qui sont des actions de développement, on a constaté que l’omission du volet assainissement dans les travaux avait entraîné des inondations, confirmant ainsi la thèse que le développement peut être source de catastrophe s’il n’est pas bien maîtrisé.
Toutefois, des mesures durables ont été prises avec la construction de caniveaux à Sanankoroba et la mise en place de pierres et de béton qui ont écarté tout risque d’inondation dans la commune.A Pikine et Guédiawaye (Sénégal), les pouvoirs publics ont mis à profit la situation chaotique provoquée par les inondations pour appliquer le plan « Jaxaay », qui a pour objectif d’accroître la résilience des populations aux inondations, en investissant dans la construction et la valorisation de logements sociaux, la réalisation d’ouvrages hydrauliques et d’assainissement et la protection et la réhabilitation des écosystèmes de la zone des Niayes.A Rufisque (Sénégal) et dans le golfe de Guinée (au Bénin), où les risques d’érosion côtière sont principalement liés à un déficit chronique d’apports en sédiments dans la zone littorale et à l’activité humaine qui a aggravé les risques, les solutions proposées ont porté non seulement sur des actions à court terme visant essentiellement à renforcer les structures de protection, mais aussi sur des actions à moyen et à long termes consistant d’une part, à mobiliser des financements pour la réalisation d’un programme de développement touristique capable de stimuler l’économie locale et d’autre part, à utiliser les grands moyens pour mettre fin à l’érosion côtière.Ainsi, est prévue la construction à Rufisque d’une marina (port de plaisance), ainsi que de jetées, érigées en plateformes s’étirant sur 350 mètres dans la mer, devant accueillir différents immeubles de bureaux, d’appartements et de commerces à louer ou à vendre sur plans.Bref, si le développement peut provoquer, réduire ou empêcher les catastrophes, ces dernières peuvent créer des opportunités de développement, à condition que l’État, les communes, les ONG, les acteurs de la société civile et du secteur privé saisissent l’occasion qui s’offre à eux pour intégrer la réduction des risques de catastrophe aux actions de développement et aux interventions en cas d’urgence.
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