Nous avons des acquis, mais beaucoup reste à faire. Je m’appuierai certainement sur l’harmonisation du protocole de Maputo que l’on réclame depuis que le Sénégal l’a ratifié. C’est le protocole le plus complet en matière de protection de la femme et de l’enfant. Le Sénégal l’a ratifié sans réserve. On attend toujours de la part de l’État du Sénégal une harmonisation par rapport à nos lois intérieures. L’autre grand chantier, que nous avons au Sénégal, est le Code de la famille. Le Code de la famille du Sénégal doit être révisé. On travaille depuis quelques années sur le projet de loi que l’on voudrait que les femmes parlementaires portent parce qu’il y a déjà un document qui récapitule toutes les dispositions de ce Code de la famille considérées comme discriminatoires. Il s’agit d’éléments comme la recherche de paternité, le refus de paternité, le patriarcat qui domine ce code de la famille, la puissance paternelle et les autorisations parentales Il s’agit d’éléments comme la recherche de paternité, le refus de paternité, le patriarcat qui domine ce code de la famille, la puissance paternelle et les autorisations parentales. Il faudrait penser à réviser ce code de la famille qui ne fait que creuser les discriminations et le fossé, nous sommes en train de “remblayer” pour arriver à l’équité. Parce qu’avant l’égalité, il faut d’abord l’équité ! Obstacles majeurs Quand on parle d’obstacles, nous avons beaucoup de pesanteurs socio-culturelles. Les croyances ont la peau dure, comme on le dit, et il faudra, avant de construire, déconstruire. Cette déconstruction passera par l’éducation de la nouvelle génération. Elle passera certainement par la sensibilisation de cette génération actuelle. Le Sénégal est composé majoritairement de musulmans et aussi de catholiques, et toutes les religions ont souvent un discours ou une mauvaise interprétation qui remet en cause beaucoup de nos droits. Il faudrait dans ce sens-là qu’il y ait une autre approche, parce que la religion prône et valorise les femmes d’une manière extraordinaire. Il faut que la sensibilisation sur cet aspect puisse continuer. Mais il faut aussi que les chefs religieux puissent davantage s’immiscer dans le débat pour la promotion des droits des femmes. Il faut que nous, dans les organisations où nous exerçons, dans le plaidoyer que nous sommes en train de mener, qu’on y implique encore plus les leaders religieux. Il faudrait qu’il y ait une autre approche, parce que la religion prône et valorise les femmes d’une manière extraordinaire La religion a toujours plébiscité les femmes. Il faut pouvoir faire ressortir et faire entendre ce plébiscite. La Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples Sous la présidence de Mme Maiga, un important travail a été fait en Afrique en général par rapport aux droits humains. Cette commission, a eu une importance capitale dans l’harmonisation surtout des textes au niveau africain, mais aussi dans le dialogue. Il faut aussi dire que les États sont souverains, peu importe que la Commission soit là, fasse des recommandations et donne des directives. Il faudrait donner plus de moyens contraignants, de moyens d’action à cette commission pour souvent obliger les États à appliquer certaines dispositions. Il faudrait donner plus de moyens contraignants, de moyens d’action à cette commission pour souvent obliger les États à appliquer certaines dispositions Lorsqu’un continent comme le nôtre décide d’avoir une institution comme l’Union africaine, il faut que les États aussi se rendent compte qu’ils ont des institutions régionales qui doivent pouvoir influer sur leurs directives nationales. Ce travail, je pense que la commission est sur la route. Ils ont fait énormément de choses, il reste à leur donner encore plus de moyens et plus de pouvoir.
Je m’adresserai en particulier aux organisations de la société civile. Tout le travail de plaidoyer qui se fait, est par le biais des organisations de la société civile, peu importe le domaine, les thématiques abordées ou autre chose. Il leur faut créer plus de synergie. il faut que toutes les structures qui travaillent sur des thématiques bien données, apprennent à travailler ensemble et à créer des dynamiques ensemble Il est malheureux de voir dans une région ou un département du Sénégal, 15 organisations faire exactement la même chose. Il faut que les organisations de la société civile, les organisations non gouvernementales, toutes les structures qui travaillent sur des thématiques bien données apprennent à travailler ensemble, à créer des dynamiques communes.