La situation économique du Liberia
Perspectives économiques au Liberia
Banque africaine de développement, Organisation de coopération et de développement économiques, Programme des Nations Unies pour le développement
- Les faibles prix des produits de base continuent de peser sur l’économie du Libéria, qui s’est contractée de 0.5 % selon les estimations en 2016. La croissance économique devrait se renforcer à moyen terme et se situer autour de 4.0 % en 2017.
- Le gouvernement sera confronté à une tâche difficile : il devra rester concentré sur les priorités de développement pendant une année électorale, tout en composant avec une faible croissance qui pèse sur les recettes, une capacité d’emprunt limitée et des pressions accrues sur les dépenses liées à la sécurité et aux élections.
- Le gouvernement poursuit un certain nombre de mesures pour diversifier l’économie, accroître la productivité et l’entrepreneuriat, et promouvoir la création de valeur ajoutée et l’investissement dans le secteur agricole.
Le Liberia est toujours aux prises avec une baisse des prix des produits de base qui s’est traduite par une croissance voisine de zéro pour la troisième année consécutive en 2016. D’après les estimations, l’économie s’est contractée de 0.5 % en 2016. En prévision d’une croissance modérée pour les prochaines années dans les secteurs du minerai de fer et du caoutchouc, les pouvoirs publics cherchent à diversifier l’économie en augmentant la productivité dans le secteur agricole. On peut tabler sur une reprise de la croissance autour de 4.0 % en 2017, essentiellement grâce à une augmentation de la production d’or et de minerai de fer, à des projets d’investissement et à une expansion de l’agriculture. À moyen terme, la croissance devrait néanmoins rester inférieure aux niveaux des années précédentes.
Déjà mise à mal par la faible croissance, la politique budgétaire est en plus confrontée à l’augmentation des dépenses liées aux élections et à la sécurité. Avec le retrait de la force de maintien de la paix des Nations Unies, le gouvernement assume désormais l’entière responsabilité de la sécurité. Cette situation pourrait accroître l’incertitude, d’autant que les élections auront lieu en octobre 2017. Compte tenu de la faible croissance des recettes publiques et du resserrement des possibilités d’emprunt, la tâche du gouvernement est délicate puisqu’il devra, en pleine période électorale, concilier les dépenses et les emprunts avec les priorités de développement. Il est également crucial que le rythme des réformes de la gestion des finances publiques soit maintenu après les élections.
Les investissements dans la production d’énergie et l’accès à l’électricité aboutissent peu à peu et ces mises en service devraient progressivement lever l’une des grandes contraintes qui pèsent sur l’environnement des affaires. Pour pérenniser ces efforts et obtenir d’autres améliorations, il sera toutefois essentiel de renforcer les capacités dans le secteur de l’énergie. Par ailleurs, plusieurs couloirs de transport majeurs ont été créés. Malgré ces progrès, le pays reste à la traîne dans les classements internationaux relatifs à l’environnement des affaires, qui continue de freiner sa compétitivité, sa productivité et sa croissance. Le gouvernement s’est attelé à améliorer cet environnement, à attirer les investisseurs et à promouvoir la création de valeur ajoutée dans des chaînes de valeur clés de l’agriculture. Il devra intensifier ses efforts pour accroître les revenus et réduire le taux de pauvreté du Libéria, qui s’établit à 54 %.
Situation économique et financière du Liberia
La direction générale du Trésor français
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Ressources/16428_situation-economique-et-financiere-du-liberia
La réactivation du secteur minier au début des années 2010 a permis au Libéria d’opérer en quelques années à une transformation de son tissu productif (croissance de 8,1% par an entre 2011 et 2013) qui ne lui a cependant pas permis d’engager un réel processus de diversification économique : 1) le poids de l’agriculture a fortement diminué passant de 65,6% du PIB en 2007 à 38,8% en 2013, un secteur délaissé malgré différentes initiatives du gouvernement dans ce domaine, mais qui emploie toujours près de 50% des actifs. Le pays produit notamment de l’huile de palme, du bois et du caoutchouc, destinés à l’exportation ; 2) la part de l’industrie a quant à elle, augmenté passant de 7,9% du PIB en 2007 à 16,4% en 2013, en raison notamment de la réactivation de la production de minerai de fer, matière première devenue le 1er poste d’exportation du pays représentant 40% des ventes en 2014 d’après la CNUCED.
Hormis ses réserves de minerais de fer, estimée à 700 Mt, le sous-sol libérien renferme de grandes réserves de diamants, de bauxite et d’or. Par ailleurs, des opérations d’exploration pétrolière sont en cours, le gouvernement ayant accordé depuis 2010 des licences d’exploration pour 8 « blocs offshore ». Le secteur manufacturier (3,3% du PIB) a quant à lui, cru avec l’augmentation de la production de ciment.
Les autres activités de ce secteur connaissent une dynamique plus limitée, contrainte par une offre d’électricité insuffisante, une main-d’œuvre locale peu qualifiée et des coûts de production subséquents très élevés ; 3) la part des services dans le PIB a progressé passant de 26,5% à 44,7% du PIB sur la même période, soutenu très largement par l’aide publique au développement mais également tiré par le commerce et le développement du secteur bancaire. Le secteur tertiaire emploie près de 42% des actifs du pays.
A partir de 2014, le rythme de croissance s’est nettement ralenti, s’établissant à 0,7% en raison de l’épidémie d’Ebola et de la baisse des cours des matières premières, notamment du minerai de fer et du caoutchouc, principales productions en valeur du pays. En 2015, la croissance a ainsi été nulle puis s’est contractée de 1,2% en 2016.
Par ailleurs, l’année 2016 a été marquée par des pressions inflationnistes en progression, s’établissant à 12,5% en g.a. en décembre et portant ainsi la moyenne sur l’année à 8,8% contre 7,7% l’année précédente. Cette augmentation est notamment le reflet de la dépréciation du dollar libérien (15,8% sur l’année en raison d’une demande importante de devises pour régler les importations et aux moindres interventions de la Banque centrale) et de l’impact de l’augmentation des taxes sur les télécommunications et les transports ; en 2017, les autorités tablent sur une inflation à 8,2% en fin d’année.
Sur l’année, les réserves de change ont progressé (+4,8% en g.a. fin décembre) à 587,6 M USD (3,6 mois d’importations de biens et services contre 2,5 mois fin décembre 2015). Le déficit du compte courant s’est amélioré passant de -35,2% en 2015 à -25,1% en 2016, du fait de l’effet combiné d’une baisse des exportations (-7,1% en 2016), d’une baisse des dons liées à Ebola et des flux de la MINUL, et d’une forte baisse des importations en raison des importations financées par les aides (-13,2% en 2016).
La dette publique a quant à elle, augmenté passant de 39,5% du PIB en 2015 à 44,8% en 2016. En 2017, la croissance devrait repasser en territoire positif à 3%, portée notamment par l’augmentation de la production d’or, la reprise de la production agricole dans le cadre de l’agenda LATA même si les prévisions s’agissant de la production de caoutchouc demeurent stables, et une meilleure génération électrique avec la finalisation de la réhabilitation du barrage Mount Coffee.
La réalisation de ce scénario présente néanmoins plusieurs risques : l’éventuelle résurgence de l’épidémie Ebola, le retrait de la MINUL (mandat prorogé jusqu’au 30 avril 2018) et les risques en termes de sécurité intérieure notamment en période d’élections, les perspectives des cours des matières premières moins favorables que prévues (notamment s’agissant du minerai de fer qui a priori subira une baisse de l’ordre de 10 USD/tonne par rapport au niveau moyen enregistré en octobre-novembre 2016), et enfin, la tenue des élections générales en octobre 2017.
Du fait de la croissance rapide du secteur minier, fortement intensif en capital et peu créateur d’emplois, le changement de modèle productif en a fait une économie d’enclave. La croissance économique ne s’est donc pas traduite par une amélioration des conditions de vie de la majorité de la population et le pays se maintient ainsi dans une situation socio-économique et humanitaire des plus précaires qui n’a fait que s’aggraver avec l’épidémie d’Ebola : avec une population de 4,5 millions d’habitants, ce PMA est l’un des plus petits pays d’Afrique, présentant un IDH de 0,427 (ce qui le situe au 177ème rang mondial sur 188 pays du classement 2016 du PNUD), une espérance de vie à la naissance de 61,2 ans et un PIB par habitant de 473,5 USD. 75% de la population libérienne a moins de 35 ans et 42% est en âge d’aller à l’école (entre 3 et 14 ans).
Avant l’épidémie d’Ebola, seulement 34% des enfants libériens allaient à l’école primaire. Près de 80% de la population occupe un emploi vulnérable et 94% des travailleurs gagnent moins de 2 USD par jour. Environ la moitié de la population vit en zone urbaine, avec une concentration d’un tiers des libériens à Monrovia. La concentration de jeunes sans emploi formel en zone urbaine présente un risque majeur d’instabilité.
Les autorités s’appuient sur deux plans nationaux de développement à moyen terme : 1/ l’Agenda pour la Transformation (Agenda for the Transformation 2013-2017) : un plan de développement à moyen terme pré Ebola qui vise à développer les infrastructures, afin de renforcer le secteur privé, diversifier l’économie et accroitre la productivité, tout en rendant la croissance plus inclusive ; 2/ le Plan de Reprise et Stabilisation Economique (Liberia Economic Stabilisation and Recovery Plan), développé en mars 2015 pour répondre aux nouveaux enjeux de développement post-Ebola autour de 3 piliers (renouer avec la croissance décliné en fonctions des secteurs, renforcer la résilience et réduire la vulnérabilité et enfin soutenir les finances publiques).
Parmi les enjeux de ces plans, se trouve le développement des infrastructures dont la faiblesse actuelle constitue un réel goulot d’étranglement pour les investisseurs ; à titre d’exemple, Le Libéria compte l’un des taux d’électrification les plus bas au monde, avec moins de 2% de la population ayant accès à l’électricité à l’échelle du pays et un accès quasi inexistant en zone rurale. Le pays se classe 174ème sur 190 pays du classement 2017 du Doing business.
LIBERIA DOCUMENT DE STRATEGIE PAYS 2013-2017
GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT
Croissance économique et moteurs de la croissance
Performance et politiques macro- économiques
L’économie libérienne enregistre une forte croissance depuis 2006, à la faveur de la poursuite de la reconstruction après la fin de la guerre, en dépit d’une tendance à la baisse entre 2008 et 2010, essentiellement du fait de la crise financière mondiale (voir graphique 2). La croissance de 8,9 %, enregistrée en 2012, s’explique par la première pleine année d’exportation de minerai de fer depuis la fin de la guerre, ainsi que par la croissance des exportations de bois et de caoutchouc, et le boom des secteurs de la construction et des services. Depuis 2006, le Liberia a attiré, au titre des investissements directs étrangers (IDE), des engagements de l’ordre de plus de 16 milliards d’USD, en plus de bénéficier de l’un des flux d’aide publique au développement (APD) par habitant les plus élevés au monde, avec environ 185 USD par habitant en 2011, soit plus du triple de la moyenne africaine de 49 USD par habitant (Département de la statistique de la BAD).
Les IDE ciblant les secteurs des mines et de la construction et les exportations de fer, de caoutchouc et de bois devraient favoriser la croissance au cours des années à venir, même si les secteurs ouverts aux concessions, notamment ceux de l’huile de palme, du bois et du pétrole, ont été confrontés à certains défis liés à la gouvernance en 2012. Cependant, comme par le passé, il est peu probable que la croissance dans ces secteurs enclaves à forte intensité de capital crée des emplois substantiels, en raison des liens limités entre ces secteurs et le reste de l’économie.
Structure macroéconomique
En 2011, l’industrie des services représentait la plus grande composante du PIB, avec une part estimée à 44 %. Elle était tirée par le commerce et l’hôtellerie, les services administratifs, l’immobilier, le transport et les communications, et la construction. Selon les estimations, le secteur de l’industrie des services emploie 45 % de la main-d’œuvre totale et est appuyé par la forte présence des bailleurs de fonds. La contribution des secteurs de l’agriculture, des pêches et des forêts au PIB est de 41 %, et ces secteurs emploient environ 47 % de la main-d’œuvre. Les exportations de produits sylvicoles et de caoutchouc par les concessionnaires sont les moteurs de ces secteurs, devant les exportations de manioc, de riz et d’autres cultures de subsistance.
Le secteur des mines et des carrières représentait environ 7 % du PIB en 2011 et employait environ 2 % de la main-d’œuvre totale, mais ce secteur devrait connaître une expansion et représenter plus de 15 % du PIB d’ici 2015, à mesure que les investissements attendus de trois grands concessionnaires se matérialisent. Les activités d’exploration pétrolière se poursuivent, après la découverte, par une société, de quantités significatives en février 2012. La détermination de leur viabilité commerciale est en cours, même si la production potentielle ne saurait commencer avant la fin de la décennie.
Toutefois, la croissance a été ralentie, en raison de préoccupations liées à la gouvernance dans les secteurs des forêts, de l’huile de palme et du pétrole. Le secteur de la fabrication (essentiellement le ciment, les boissons et divers biens de consommation) continuera à avoir un impact limité sur la production et la croissance. Ce secteur pâtit considérablement de l’insuffisance de l’alimentation en électricité et de son coût prohibitif, ainsi que de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, du coût élevé des intrants et des capacités limitées de production. Selon les estimations, il emploie 7 % de la population active.
Gouvernance
S’il est vrai que la performance du Liberia reste encore d’un niveau bien faible par rapport aux moyennes mondiale et régionale dans bon nombre de domaines de la gouvernance, il n’en demeure pas moins que la plupart des indicateurs suivent des tendances positives en matière de gouvernance depuis la prise de fonctions de la Présidente Johnson-Sirleaf en 2006. Les indicateurs de gouvernance dans le monde de la Banque mondiale montrent que la performance du Liberia s’établit à 39,8 sur une échelle allant de 0 à 100 pour ce qui est de la lutte contre la corruption, contre 14,1 en 2005. L’Indice Mo Ibrahim de la gouvernance africaine et l’indicateur EPIP de la BAD mettent tous les deux en lumière des progrès notables.
Le Liberia a en effet amélioré son classement, passant du 47e rang sur 52 pays africains en 2006 au 34e en 2012, pour l’Indice Mo Ibrahim, et obtenant au titre de la gouvernance la note de 3,7 à l’issue de l’EPIP de 2012, contre 2,1 en 2006. Le Liberia a également considérablement amélioré son rang au classement effectué sur la base de l’Indice de perception de la corruption de Transparency International, passant du 150e rang sur 186 pays en 2005 au 75e rang en 2012, même s’il subsiste des défis majeurs à cet égard. La faiblesse des institutions, le niveau modeste des salaires dans le secteur public, le manque de formation et les capacités limitées, ainsi que les insuffisances et les lourdeurs dans la réglementation ont créé à la fois des incitations et des circonstances favorables à la corruption dans le secteur public.
Des notes élevées sont attribuées au Liberia au titre des indicateurs de gouvernance attestant de la disponibilité d’instruments de jure, ce qui montre que les mesures initiales ont été prises pour améliorer le cadre juridique pour la gouvernance et la responsabilité. Toutefois, ces notes sont très faibles pour ce qui est des indicateurs mesurant l’existence de facto de pratiques et comportements institutionnels. Cette divergence est susceptible de remettre en cause la confiance à l’égard des institutions étatiques. Ces trois dernières années, le gouvernement a pris des mesures pour améliorer la gouvernance économique, et notamment la gestion des finances publiques (GFP), l’objectif général visé étant de rétablir la stabilité budgétaire et de renforcer la transparence et la responsabilité dans la gestion des finances publiques.
Le gouvernement a fait adopter des réformes cruciales, notamment la loi sur la gestion des finances publiques, une version révisée du code des recettes, une version amendée du code des investissements, et la loi de 2005 sur les marchés publics et les concessions (mise à jour en 2010), mais les progrès dans leur mise en œuvre ont été freinés par des contraintes en termes de capacités institutionnelles et humaines. Les processus de préparation et d’exécution du budget sont cependant devenus plus transparents et plus efficaces, en plus d’être alignés sur les objectifs de croissance.
La transparence s’est renforcée, à la faveur des audits externes des ministères, de la publication des contrats pour l’exécution des marchés et du respect des exigences de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Toutefois, de nombreuses entreprises étatiques ne se conforment pas encore pleinement à la loi sur la gestion des finances publiques, et les recommandations des audits sont rarement mises en œuvre. Le système intégré d’information relatif à la gestion financière (IFMIS) a été introduit au ministère des Finances, et le système douanier automatisé (SYDONIA) a été étendu à l’aéroport.
L’évaluation des dépenses publiques et de la responsabilité financière (PEFA) fait ressortir des progrès depuis 2007 pour 12 des 30 indicateurs. Les progrèes ont été réalisés pour l’administration des recettes fiscales, les arriérés de paiement, la gestion de la dette, la passation des marchés et le rapprochement des comptes. Toutefois une note «D» ou «D+» est attribuée à 16 indicateurs, notamment en raison des problèmes dans l’établissement des rapports sur le budget et la gestion financière, de l’ampleur des opérations gouvernementales non comptabilisées, des faiblesses dans l’audit interne et externe, du manque d’efficacité dans le recouvrement des recettes fiscales, et des problèmes dans la soumission des rapports aux donateurs.
En outre, le Liberia est doté de vastes richesses minérales, et en dépit des progrès réalisés dans la gestion des ressources naturelles, ce pays continue d’être confronté à des défis majeurs liés à la corruption et à la mauvaise gestion, et notamment aux carences en matière de contrôle et aux insuffisances des cadres législatifs. Par ailleurs, il y a dans le pays un énorme potentiel pour les investissements des concessionnaires dans les infrastructures, mais il faudra à cette fin améliorer la coordination et la supervision.
Climat des affaires et compétitivité
Le secteur privé du Liberia comprend essentiellement les grandes sociétés étrangères ayant obtenu des concessions pour l’exploitation de minerais, de bois, de caoutchouc et d’huile de palme ; ii) le secteur formel de Monrovia, qui dessert dans une grande mesure l’administration étatique et le secteur de l’aide ; iii) le secteur informel des micro et petites entreprisses ; et iv) le secteur de l’agriculture rurale de subsistance, qui emploie la majorité de la population.
De sérieuses insuffisances sur le plan des infrastructures entravent la croissance du secteur privé en dehors des secteurs faisant l’objet de concessions, avec potentiellement le coût le plus élevé au monde pour l’électricité (les coûts de l’énergie représentent en moyenne 54 % des charges d’exploitation) et un réseau routier largement impraticable pendant la saison des pluies. Cette situation est aggravée par les contraintes en termes de capacités humaines, le niveau modeste de développement de l’entreprenariat, la faible protection des droits de propriété et les insuffisances du régime foncier, l’inefficacité du système judiciaire et l’accès limité aux financements, notamment à long terme.
The World Bank In Liberia
The World Bank
http://www.worldbank.org/en/country/liberia/overview#1
Economic Overview
Liberia’s economy has stagnated over the past three years, representing an average annual growth rate of 0% over the period 2014–2016. The country is struggling to recover from the twin shocks of the Ebola Virus Disease and a sharp decline in commodity prices. The public budget has been slashed by almost 15% amid increased inflationary pressures and the relatively fast depreciation of the local currency. Liberia is therefore at a critical stage in its peace building and development process, given the number of additional fiscal challenges it has to grapple with in FY2017, such as taking full responsibility for peace and security following the UNMIL drawdown, funding the pending presidential elections, and allocating resources for investments required under the post-Ebola economic recovery plan.
Prospects for growth are much better in 2017, however, as GDP is projected to grow by more than 2%. Gold production and improvements in services are likely to account for the improvement in the country’s economic performance. But, while there has been an uptick in iron ore and rubber prices since the last calendar quarter of 2016, there has not yet been a notable response within Liberia in supply. In terms of fiscal performance, for the first half of FY2016/17 core revenues (tax and non-tax revenues together) amounted to $205.2 million, which on an annualized basis, is 27% lower than the forecast. This suggests that unless revenue improve considerably in the second half of the fiscal year, the government may be faced with a substantial shortfall.
Over the medium term, economic growth is expected to increase to 5.0% on average, due to a recovery in mining and improvements in infrastructure, particularly in energy and roads, and higher agricultural productivity. The fiscal position should also improve thanks to the authorities’ commitment toward domestic revenue mobilization and containing public spending. Resolution of the backlog of non-performing loans and improving bank profitability could support economic growth through increased credit, especially for small- and medium-size enterprises (SMEs).
Liberia Economic Outlook
African Development Bank, Organisation for Economic Co-operation and Development, United Nations Development Programme
https://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/AEO_2017_Report_Full_English.pdf
- Weak commodity prices continue to weigh on Liberia’s economy, which contracted by an estimated 0.5% in 2016. Economic growth is expected to strengthen in the medium term, reaching around 4% in 2017.
- The government faces the challenge of staying focused on development priorities during an election year, while also contending with weak growth weighing on revenues, limited borrowing capacity, and added expenditure pressures linked to security and the election.
- The government is pursuing a number of measures to help diversify the economy, increase productivity and entrepreneurship, and encourage value addition and investment in the agriculture sector.
Liberia continues to grapple with lower commodity prices, which have led to a third straight year of near-zero growth in 2016. The economy contracted by an estimated 0.5% in 2016. With limited growth expected in the iron ore and rubber sectors in the coming years, the government seeks to diversify the economy by increasing productivity in the agriculture sector. The economy can expect an uptick in growth to around 4.0% in 2017, largely due to increased production of gold and iron ore, investment projects, and agriculture expansion. Nonetheless, growth is expected to remain below previous levels into the medium term.
Fiscal policy continues to be strained by low growth and is facing further pressures due to election and security expenditure. With the withdrawal of the United Nations peacekeeping force, the government is taking on full security responsibilities. Combined with the elections in October 2017, this could increase uncertainty. Growth in public revenue has been low and borrowing space has tightened, so the government faces a delicate task, in an election year, in balancing expenditure and borrowing with development priorities. It is also critical to maintain momentum in public financial management (PFM) reforms into a new administration.
Investments in power generation and electricity access are gradually coming online, which should begin to gradually alleviate a significant constraint to the business environment. However, increasing capacity in the energy sector will be critical for sustainability and further improvements. Moreover, several key transportation corridors have been paved. These improvements notwithstanding, the business environment, which ranks very low in international comparisons, continues to impede competition, productivity and growth. The government has started work on addressing business environment constraints, attracting investment, and improving value addition in key agricultural value chains. Further efforts will be needed to raise incomes and address Liberia’s 54% poverty rate.
BTI 2016 | Liberia Country Report
Bertelsmann Stiftung’s Transformation Index (BTI) 2016
https://www.bti-project.org/fileadmin/files/BTI/Downloads/Reports/2016/pdf/BTI_2016_Liberia.pdf
Economic Transformation
Level of Socioeconomic Development
Poverty and inequality are structurally ingrained in Liberia. The 2014 HDI ranked Liberia 175 out of 187 countries. In contrast, Liberia ranked 182 out of 187 countries in 2011. As a result of continuous improvements to datasets developed by international data agencies, the data and subsequent ranking of countries are not comparable to that published in earlier HDI reports. The HDI does, however, provide a tool to measure trends in human development using consistent data calculated at five-year intervals between 1980 and 2013. Over this period, results for Liberia show only a nominal increase in human development over the past two years.
Unemployment levels in Liberia remain high. An estimated 85% of the population is without formal employment (figures have ranged from 80% to 85% for some years). Poverty remains pervasive, with 84% of the population living on less than $1.25 per day. The situation is even bleaker when one considers HDI’s Multidimensional Poverty Index, which uses data from household surveys to measure individual deprivation in terms of education, health and standard of living. Each person is assigned a ‘deprivation score’ comprising ten component indicators, with each dimension weighted equally. Households with a deprivation score of 50% or more are considered “severely multidimensionally poor”. According to this index, 52.8% of the population live in severe poverty. This marked a marginal improvement on previous years. According to the 2011 HDI, 57.5% of the population lived in severe poverty.
Given the limited capacity of the formal economy, most employment is in the informal sector, mainly in petty trading and subsistence farming. However, paid employment can be found with state institutions and NGOs, for example. The postconflict economic recovery has created private sector job opportunities (e.g., on rubber plantations and in the logging industry, which produces for the local market). At the same time, the rationalization measures undertaken by the Johnson-Sirleaf administration in the civil service sector have led to cuts in public sector employment. The large numbers of unemployed youth continue to pose the most pressing problem. Informal groups of young men, many of them ex-combatants, are not only perceived as key threats to security, but also highlight the unresolved issues of reintegration and the unemployment of young males. The situation has deteriorated and will continue to deteriorate as a result of the devastating Ebola crisis.
Organization of the Market and Competition
Economic freedom has improved since the last BTI report, as evidenced by the Heritage Foundation’s 2015 Index of Economic Freedom. In the 2015 index Liberia’s overall score increased 0.3 points on the 2014 index. With an overall score of 52.7 points, the country is no longer categorized as “repressed,” but as “mostly unfree.” Liberia’s performance places it among the top three most improved African countries, with respect to economic freedoms. In total, Liberia’s overall score has increased by 6.2 points over the past five years.
Reforms have also promoted access to business licenses and eased credit restrictions. However, weak institutions continue to provide fertile soil for persistent corruption and violation of property rights. The judicial system and protection of property rights remain weak. Furthermore, market competition is only present in some segments, and the informal sector is substantial. Although the Johnson-Sirleaf government’s economic policies favor a free market system, the government nonetheless feels compelled to fix prices and to control imports of certain basic commodities – especially rice, crude oil and oil products. There is reliable evidence that these practices, which Johnson-Sirleaf criticized during her campaign, have continued under the current government. Although no reliable data is available, the informal sector is certainly vast and includes large parts of the labor force
The formation of monopolies and oligopolies is only occasionally regulated. There have been changes in the antitrust and competition laws in recent years, but these are yet to bear fruit. For example, Liberia’s number one export product, rubber – which accounts for more than half of export earnings – is mainly produced by the Firestone Natural Rubber Company (a division of the Bridgestone Corporation) under an amended concession agreement with the Liberian government.
Trade is liberalized in principle. The large-scale revitalization of mineral, timber, rubber and palm oil production has led to a steady rise in export growth since 2008, with earnings expected to rise further as mining projects begin production. According to the Heritage Foundation, trade freedom has improved since 2010. However, Liberia only ranked 141 out of 178 countries in the 2015 Index of Economic Freedom. Its overall score remains below the global and regional average. Its economic integration into the world market remains one sided and mainly based on exports of natural resources.
The trade-weighted average tariff decreased from 15.6% in 2007 to 11.8% in 2012. While still high, it is an improvement on previous years. Trade freedom is restricted by sluggish customs procedures, import bans and restrictions, poor physical infrastructure, limited trade capacity, inadequate licensing, high levels of corruption and minimal enforcement of intellectual property rights. The WTO created the Enhanced Integrated Framework (EIF), which is a multi-donor support program designed to assist supply-side constraints that restrict trade in Least Developed Countries (LDCs). In partnership with the African Development Bank (AfDB), the EIF continues to promote trade in Liberia by strengthening Liberia’s capacity to implement trade policies and enhance coordination among international aid donors.
Liberia applied to join the WTO in June 2007. Its application is hampered by its status as an LDC and recent emergence from a protracted civil war, which undermined its ability to promote trade and investment. It is still awaiting a final decision. Efforts have been made to boost the capacities of the private sector, and improve trade with regional and global markets. In April 2014, for example, the president launched the National Trade Policy (NTP) and National Export Strategy (NES) at the National Micro, Small and Medium Enterprises Conference and Trade Fair in Monrovia. In addition to boosting trade, the NES and the NTP are expected to generate employment and reduce poverty by promoting a “balanced relationship between trade integration, sustainable development and social inclusion.”
A key focus area under Liberia’s first Extended Credit Facility (ECF) arrangement with the IMF covering the period 2008 – 2012 was the strengthening of the banking system through improved financial policy measures. According to the IMF, Liberia’s banking system remains capitalized and liquid. However, high non-performing loans and low profitability put the capital market at risk. Some banks have fallen below capital requirements as a result of bad loans, and the effectiveness of a commercial court mandated to improve asset recovery from borrowers defaulting on loans was limited, with no responsibility for loans approved prior to its establishment in 2012.
While the banking system has continued to grow, it is dominated by one bank which continues to hold more than half of the commercial bank demand deposits and is responsible for approximately 40% of credit lent to the private sector. In her speech to the 53rd Legislature in January 2013, the president noted that according to figures available in November 2012, total capital in the banking system stood at LRD 7.9 billion and the capital adequacy ratio stood at 22.5%, easily meeting the minimum regulatory requirement of 10%.
Economic Performance
The Ebola crisis has put a dent in Liberia’s economic outlook, with GDP growth projected to slow down. Projected average annual GDP growth for 2014 to 2016 has been revised down from 7% to 2%. Projections for GDP growth in 2014 made before the Ebola crisis have since been revised down from 5.9% to 2.2%. Prior to the Ebola crisis, post-conflict reconstruction measures were yielding considerable gains in the rate of GDP growth, with the IMF describing Liberia’s economic outlook as favorable. GPD per capita increased from $298 in 2011 to $413 in 2012. As a further illustration of the continued improvement, GDP per capita, based on purchasing power parity, has increased steadily from $380.50 in 2004 to $796.5 in 2012 to $878 in 2013.
A revival of in iron ore exports, strong rubber exports and increased timber production all contributed to this positive development. Due to the crisis, FDI has slowed as foreign companies remain reluctant to invest In its Country Report of February 2015, the IMF highlights the dire effects of the Ebola crisis on social and economic development. While there are noticeable shortterm effects, the more serious effect will be on medium-term economic growth, as proposed investments have been delayed or even canceled.
Not only has the reduced labor supply directly affected economic activity and placed pressure on the already strained health system, but domestic and international risk aversion will have severe negative repercussions on economic growth. For example, production in the agricultural sector has declined due to the limited labor supply in the short-term, which in turn could lead to more worrisome cuts in the production cycle in the medium term, leaving the country ill-equipped to prepare for the following season (procuring fertilizers and seeds), thereby delaying recovery.
Similarly, medium-term growth prospects will be lowered due to delayed investment in physical infrastructure and mining sectors, while the government and international donors concentrate their efforts on combating the spread of the disease. Compounding these immediate challenges, the baseline from which the country is growing is very low. The economy is still heavily dependent on donor support, with aid flows accounting for roughly 39% of GDP. Unemployment levels, which are estimated to be at 80% – 85%, have been high for years. Jobs outside the state and agricultural sectors remain scarce, so too jobs with NGOs (including U.N. organizations). Other economic indicators offer even more discouraging news. The trade deficit is projected to widen from about $764 million in 2014 to $848 million in 2015 due to increased imports for food, fuel and capital.
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