WATHI propose une sélection de documents sur le contexte économique, social et politique au Liberia. Chaque document est présenté sous forme d’extraits qui peuvent faire l’objet de légères modifications. Les notes de bas ou de fin de page ne sont pas reprises dans les versions de WATHI. Nous vous invitons à consulter les documents originaux pour toute citation et tout travail de recherche.
Liberia Infrastructure et croissance inclusive
Groupe de la Banque africaine de développement
Fragilité et stabilité
L’analyse des problèmes de fragilité et de stabilité au Liberia fait ressortir trois conclusions principales sur les causes de la violente guerre civile de quatorze ans qui a ravagé le pays. La première d’entre elles est l’exclusion pendant plus d’un siècle des Libériens autochtones, par les Américano-Libériens, de toute participation significative à la gouvernance politique du pays et l’accès aux opportunités économiques, faisant du Liberia un pays divisé, et semant les germes d’un conflit que l’exacerbation des différences allait faire éclater. La deuxième constatation est que, face à la détérioration des conditions économiques et à la réduction drastique des prix dans le commerce des produits de base durant les années 70, les réponses politiques adoptées par les autorités sont apparues comme la volonté d’aggraver la souffrance imposée aux pauvres.
Ce sentiment est à l’origine de la contestation du régime par l’opposition naissante, un phé- nomène qui a déclenché le soulèvement militaire et allumé le brasier du conflit qui a suivi. La troisième conclusion importante a trait à la constatation du phé- nomène de «croissance sans développement» au moyen duquel la politique économique ouverte du ré- gime a engendré des inégalités horizontales dans la société, enrichissant quelques-uns sans pouvoir assurer le développement pour les masses populaires. Il en a résulté un style de gouvernance qui n’a pas créé les mécanismes sociaux permettant d’assurer une plus large distribution de la richesse nationale et n’a pas non plus réussi à créer les institutions de règlement ou d’atténuation des griefs de manière non violente.
Cette histoire et la guerre civile elle-même ont laissé un certain nombre de séquelles qui continuent de se manifester aujourd’hui et nécessitent une attention soutenue ; il s’agit, notamment, du manque de légitimité de l’État, de la fragmentation ethnique et de la vulnérabilité aux menaces internes et externes. La menace d’une nouvelle guerre civile continuera de planer sur le Liberia tant que les conditions qui ont engendré le premier conflit perdureront. Pour asseoir durablement la paix, le Liberia doit atténuer les menaces suivantes durant les prochaines années.
Le favoritisme et la corruption qui minent la légitimité de l’État : Le Liberia doit continuer de bâtir un État capable d’assurer convenablement la sécurité, la justice et de fournir d’autres services publics, en évitant de renouer avec la culture du favoritisme, de l’impunité et de la corruption. S’il est vrai que le pays a fait d’énormes progrès dans le domaine de la transparence, sa stratégie de croissance basée en grande partie sur la collecte des rentes tirées des ressources naturelles l’expose aux conditions propices au développement naturel de la corruption. La dépendance considérable du Liberia vis-à-vis de l’exploitation des ressources naturelles, tant renouvelables que non-renouvelables, pose le défi permanent de veiller à ce que les rentes soient exclusivement mises au service du bien public.
Exposition aux activités criminelles chez les jeunes chômeurs : Il est essentiel que la génération perdue du Liberia commence à bénéficier du regain de croissance de l’économie par la participation directe aux programmes d’emploi et de formation qui les préparent à s’engager dans les activités productives de la société. Des solutions de rechange légitimes comme ceux-là sont importantes pour dé- tourner les jeunes de la drogue et des activités criminelles qui menacent la nation.
- Éclatement de l’identité nationale : Bien que l’idée d’offrir un foyer aux enfants d’Afrique, descendants d’esclaves opprimés, ait été à l’origine de la fondation du Liberia, l’appartenance tribale demeure plus puissante que l’ascendance africaine commune. Les considérations religieuses, linguistiques et ethniques divisent le pays bien plus que l’ascendance raciale commune ne l’unifie. La création du sentiment patriotique et de fierté nationale s’impose plus que jamais pour unifier le pays.
- La double menace de la pauvreté et de l’iné- galité : Ces menaces ne peuvent être atténuées que si l’on insuffle de la croissance dans l’économie rurale ; et, pour ce faire, il faut, d’abord et avant tout, sortir les provinces rurales du Liberia de leur isolement relatif et ouvrir aux habitants l’accès aux marchés. L’amélioration de l’infrastructure, à savoir les réseaux de transport, d’électricité et de communication, contribuera à cet objectif. La réforme agraire est également essentielle pour donner aux petits exploitants la sécurité de la propriété et améliorer les mesures incitant les paysans à passer de l’agriculture de subsistance à l’agriculture commerciale.
Compte tenu de ces menaces et des défis de taille auxquels le Liberia est confronté, le rapport propose les leçons énoncées dans l’encadré 1 et tirées de l’expérience d’autres pays qui cherchent à se relever d’un conflit.
LIBERIA DOCUMENT DE STRATEGIE PAYS 2013-2017
GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT
Contexte social
En dépit des améliorations intervenues depuis la fin de la guerre, le Liberia est toujours confronté à de formidables défis en matière de reconstruction et de développement, ce pays occupant le 174e rang sur 187 pays au classement effectué sur la base de l’Indice de développement humain pour 2012 (voir graphique 6). La croissance économique a eu des effets limités sur la réduction de la pauvreté et la création d’emplois. Selon les enquêtes conduites sur la base du questionnaire unifié sur les indicateurs de base de bien-être (QUIBB), les niveaux de pauvreté ont baissé à l’échelle nationale, tombant de 64 % en 2007 à 56 % en 2010, et le taux de pauvreté demeure plus faible à Monrovia (43 %).
Selon les estimations de l’enquête conduite sur la main-d’œuvre en 2010, une proportion de 78 % de la main-d’œuvre est engagée dans un « emploi vulnérable », sans salaire garanti. Avec environ un tiers de la population du pays résidant à Monrovia, l’urbanisation croissante et 70 % de la population âgée de moins de 30 ans, la concentration de jeunes sans emploi formel dans les zones urbaines constitue un risque d’instabilité. Les compétences sont limitées, en particulier chez les jeunes, environ 62 % de la main-d’œuvre de la tranche d’âge de 15 à 24 ans n’ayant pas achevé les études primaires ou n’étant pas scolarisée.
Il y a des progrès vers la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD), et il est probable que le Liberia réalise l’OMD 3 relatif à l’égalité hommes-femmes; l’OMD 6 relatif au traitement du VIH/sida, du paludisme et d’autres maladies; et l’OMD 8 relatif à l’instauration d’un partenariat mondial. Toutefois, l’accès limité aux services continue d’avoir un impact négatif sur la réduction de la pauvreté, en plus d’entraver la réalisation des autres OMD. L’enquête conduite sur la base du QUIBB en 2010 montre que 5,1 % seulement des ménages des zones urbaines avaient accès à l’électricité aux fins d’éclairage en 2010, contre 0,8 % pour les ménages des zones rurales. Une proportion de 45 % seulement de la population a accès à une route praticable en toutes saisons dans un rayon de cinq kilomètres, tandis qu’une proportion de 27 % n’a pas accès à une telle route dans un rayon de 30 kilomètres.
La sous-nutrition demeure d’un niveau élevé, touchant 31 % de la population, tandis que 20 % des enfants âgés de moins de cinq ans souffrent de malnutrition qui est accentuée par le faible accès aux marchés des produits alimentaires et par le coût élevé du transport. Les indicateurs d’éducation se sont certes améliorés, mais ils demeurent d’un niveau faible, le taux net de scolarisation dans le primaire (TNSP) s’établissant à 41% en 2011. Il est vrai que le taux global d’alphabétisation des adultes s’établissait à 61% seulement en 2010, mais le taux d’alphabétisation des jeunes s’est amélioré pour atteindre 77%.
Le Liberia a enregistré une baisse significative de la mortalité infantile au cours de la décennie écoulée, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans tombant de 194 pour 1 000 naissances vivantes en 2000 à 108 en 2012, mais il est peu probable que ce pays réalise l’OMD-4 en ramenant ce taux à 64 d’ici 2015. Les progrès du Liberia vers la réalisation de l’OMD-5 relatif à la mortalité maternelle sont aussi limités. L’accès à une source d’eau améliorée et à des services d’assainissement appropriés s’est élargi pour s’établir à 73 % et 18 %, respectivement, mais il est peu probable que le Liberia réalise l’OMD-7.
Égalité hommes-femmes
En dépit de progrès manifestes obtenus dans la réduction de l’écart entre les hommes et les femmes, il subsiste des disparités considérables. Le Liberia occupe le 143e rang sur 187 pays au classement effectué sur la base de l’Indice d’inégalités de genre du Rapport sur le développement humain 2012. Le gouvernement a approuvé une politique nationale du genre et un plan d’action pour combattre les violences basées sur le genre, en plus d’adopter un plan d’action national sur la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies en 2010. Le gouvernement s’attache également à harmoniser le droit coutumier et le droit statutaire en vue d’éliminer les discriminations à l’égard des femmes au titre du droit coutumier, notamment pour ce qui est de l’accès aux terres et du contrôle de celles-ci. Le Liberia s’est vu décerner le prix de l’OMD-3 pour son leadership, son engagement et ses progrès exceptionnels vers la réalisation de l’OMD-3.
Le ratio filles/garçons dans le primaire et le secondaire est passé de 74 % en 2000 à 91 % en 2011 pour le primaire, et de 73 % à 81 % pour le secondaire. Les femmes ont accompli des progrès remarquables dans leurs efforts pour parvenir à l’égalité hommes-femmes dans les principaux postes de prise de décisions, et cinq des 21 ministères reviennent actuellement aux femmes, tout comme 12 des 103 postes de membres du parlement, et deux des cinq postes de membres de la Cour suprême. La violence basée sur le genre constitue un problème sérieux, et les violences sexuelles basées sur le genre représentent le deuxième crime le plus courant dans le pays.
Les femmes libériennes restent touchées de manière disproportionnée par la pauvreté. Elles assurent pourtant 53 % des activités agricoles et 80 % des activités commerciales, mais leurs activités sont concentrées dans le secteur informel qui n’offre pas de perspectives durables en matière de réduction de la pauvreté. Les femmes sont sous-représentées dans des secteurs clés tels que ceux du bois, des mines et du caoutchouc, qui constituent les principales sources de croissance économique dans le pays. Une proportion de 16 % seulement des femmes possède des terres, contre 33 % pour les hommes. En 2010, le taux de participation à la main-d’œuvre était de 67 % pour les femmes, et de 76 % pour les hommes. D’autres femmes sont également engagées dans l’auto-emploi.
Repartir à zéro: l’éducation au Liberia
Diana Quick
http://www.fmreview.org/sites/fmr/files/FMRdownloads/fr/pdf/EducationSup/11.pdf
Après 14 ans de guerre civile quasiment incessante, 150.000 morts et preque toute une population déplacée, le système éducatif du Libéria est un champ de ruines. Les organismes donateurs doivent maintenant travailler avec le nouveau gouvernement pour traduire dans les faits le principe de l’éducation pour tous. Au Libéria, la corruption fait rage à tous les niveaux. L’infrastructure a été anéantie : bâtiments scolaires, instituts de formation des maîtres, latrines, routes, tout est détruit. Le pays manque cruellement d’enseignants formés (et particulièrement d’enseignantes). Les programmes scolaires sont obsolètes, les manuels et les fournitures scolaires manquent. On ne dispose d’aucun chiffre exact sur le nombre des inscriptions, et nombre de jeunes ont perdu plusieurs années de scolarité. Le niveau de l’enseignement est lui-même un héritage de la guerre.
Le système en soi fonctionnait mieux il y a 25 ans que maintenant, ce qui fait que l’illettrisme est plus important chez les enfants que chez les adultes. Pendant les années de conflit, le statut de réfugié a créé des déséquilibres par rapport aux populations déplacées : il impliquait en effet un meilleur accès à l’aide humanitaire et aux financements étrangers, et donc une meilleure formation scolaire. Le système scolaire a été interrompu pendant si longtemps qu’à l’heure actuelle, deux tiers des inscrits en primaire ont bien au-delà de l’âge normal pour ce niveau. Ayant grandi sans la moindre éducation, ils sont maintenant bien plus âgés que leurs camarades de première année primaire. Dans le secondaire, 45% des garçons et 27% des filles ont entre 20 et 24 ans. Pour les filles, du reste, la paix n’a apporté aucune amélioration en ce qui concerne la violence ou l’exploitation sexuelle. Souvent harcelées par leurs professeurs ou par leurs camarades masculins, elles risquent également de se faire agresser sur le chemin de l’école. De ce fait, elles sont moins nombreuses à s’inscrire et plus nombreuses à abandonner avant la fin.
Conscients des avantages scolaires que leur apporte la vie dans les camps, les réfugiés et les personnes déplacées répugnent à retourner dans leurs villages, où ils ne retrouveront pas d’école en état de fonctionnement. Au niveau du secondaire, les établissements sont encore très rares au Libéria. Certains parents réfugiés laissent donc leurs enfants en Guinée, afin que ceux-ci puissent terminer leur cursus secondaire, et rentrent avec les autres au pays. Pour favoriser le rapatriement, il faut donc garantir la scolarisation dans les régions d’origine et fermer les écoles dans les camps.
Dans sa quête de stabilité, le Liberia se heurte à maints obstacles : l’absence d’autorités locales, y compris au niveau administratif et judiciaire ; le manque de moyens pour réhabiliter et réintégrer les anciens enfants soldats – ce qui les laisse à la merci de bandes mercenaires, qui les recrutent sur le territoire libérien et même hors de ses frontières ; l’absence de mécanismes pour gérer la restitution des biens fonciers : de nombreux rapatriés, en rentrant chez eux, trouveront sans doute leurs maisons et leurs terres occupées par d’autres, parfois par d’anciens combattants ; le manque d’activité économique et un taux de chômage de plus de 80%.
Il est urgent que le pays reconstruise son système éducatif dans la transparence et l’honnêteté. La paix, la stabilité et le développement économique du pays ne se feront qu’avec une population formée, qui pourra prétendre à se nourrir par son travail. Le nouveau gouvernement est sur la bonne voie, s’efforçant de combattre la corruption et d’impliquer la population dans le développement d’un nouveau système éducatif. Les parents et les élèves y voient l’une de leurs priorités essentielles.
La situation des femmes dans les zones forestières au Liberia
Julie T.B. Weah, directrice de la Fondation pour les Initiatives Communautaires du Libéria
http://rightsandresources.org/wp-content/exported-pdf/rriafricabriefsfrcombined.pdf
Le concept d’égalité entre les sexes est relativement nouveau dans le discours sur le développement au Libéria. Pour beaucoup, l’inégalité sociale basée sur le genre est un « faux problème », tout comme l’échec des lois à prendre en compte les situations particulières des différents groupes sociaux, y compris les différents rôles que remplissent les hommes et les femmes. En effet, certains considèrent le « genre » comme un concept étranger, élaboré dans le but d’imposer les valeurs occidentales à l’Afrique. Cependant, les faits prouvent le contraire : les différences de genre, ou les différences de rôles et de droits entre hommes et femmes, constituent un enjeu central de la foresterie communautaire libérienne, lequel affecte les décisions politiques au niveau national.
L’inégalité basée sur le genre est un exemple de la marginalisation sociale qui a traditionnellement caractérisé la politique libérienne et la participation citoyenne. Des efforts soutenus sont désormais menés par la société civile libérienne pour remédier à cette marginalisation sociale historique à tous les niveaux. Malheureusement, les questions concernant l’égalité entre hommes et femmes et les droits des femmes sont souvent ignorées dans cette campagne. Qu’on le veuille ou non, de nombreuses personnes considèrent « qu’il existe un combat plus important » à mener pour élargir la participation citoyenne, et que, par conséquent, la situation spéciale des femmes ne mérite aucune attention particulière. Pourtant, les activités de plaidoyer en faveur d’une plus grande participation publique ne vont pas nécessairement à l’encontre de l’appel à l’intégration de la dimension de genre. Elles peuvent, et devraient, aller de pair.
Pendant de nombreuses années, les politiques et lois gouvernementales ont été élaborées en utilisant une approche par le haut (« top down »). Alors que la constitution et le droit, ainsi que la politique foncière et forestière, accordent les mêmes droits aux hommes et aux femmes, il existe en pratique des différences basées sur le genre au sein de la gestion forestière. De plus, dans les communautés gouvernées principalement par la loi coutumière, les femmes éprouvent des difficultés à jouir des droits qui leur sont octroyés dans la constitution. En dépit de cela, les décideurs politiques s’abstiennent très souvent de d’analyser la question du genre lorsqu’ils élaborent une politique.
La politique et les lois forestières du Libéria illustrent très bien cette lacune. Le pays a pris des mesures pour réformer le secteur forestier. En effet, une nouvelle politique, des lois et des dispositions réglementaires reconnaissent un rôle plus important aux communautés dans la gestion des forêts. Toutefois, les implications de ces politiques pour les hommes et les femmes engagés dans la foresterie sont différentes, et les impacts selon le genre sur la gestion forestière ne sont pas suffisamment compris par les décideurs politiques, ni par l’ensemble des organisations de la société civile qui promeuvent une plus large participation citoyenne.
La Stratégie de réduction de la pauvreté (PRS en anglais) du Libéria indique que les femmes sont les principales actrices des secteurs agricole et forestier et et donc de la croissance économique. L’agriculture est un des principaux piliers de la PRS et, avec l’investissement approprié, pourrait profiter grandement à l’économie. Les femmes représentent la majorité des petits producteurs et de la main-d’œuvre agricole en général. D’après la PRS, les femmes produisent environ 60 pour cent des denrées agricoles, réalisent 80 pour cent des activités commerciales dans les zones rurales et jouent un rôle vital de liaison entre les marchés ruraux et urbains grâce à leurs réseaux informels. En dépit de leur importante participation à l’agriculture, les femmes ont moins accès aux intrants productifs, y compris la terre, que les hommes. Tout au long de l’histoire du Libéria, les inégalités en matière d’accès à et de propriété de la terre et des autres ressources ont contribué de manière significative aux injustices économiques et politiques entre les différents groupes de populations – particulièrement entre les hommes et les femmes.
En dépit de cette reconnaissance de l’inégalité traditionnelle entre hommes et femmes, le genre n’a fait l’objet d’aucune analyse dans les politiques, les lois et les dispositions réglementaires forestières du Libéria. Bien que des dispositions fassent état de la situation particulière des femmes, et de leur nécessaire participation à la gouvernance et gestion des forêts, les politiques ne considèrent pas la participation des femmes comme un droit. A leur décharge, certaines dispositions prévoient l’inclusion des femmes au sein des structures décisionnelles communautaires. Mais dans tous ces exemples, un langage et une approche basés sur les droits ne sont pas retranscrits dans les documents.
Par exemple, dans les dispositions réglementaires de la politique forestière, on a essayé de souligner l’implication et la participation des groupes marginalisés, tels que les femmes et les jeunes, lors des réunions publiques au sujet de la gestion forestière. Dans plusieurs dispositions, il est dit que « l’autorité [forestière] s’efforcera de son mieux pour faire participer les femmes, les jeunes et les autres groupes traditionnellement exclus, au sein de chacune des réunions publiques régionales . » Mais cette déclaration est superficielle, car elle ne parvient pas à identifier des actions ou mécanismes spécifiques pour accroître la représentation et participation des femmes au sein de ces réunions publiques.
De la même façon, la loi sur les droits communautaires du Libéria (dont le but est d’accroître le rôle des communautés forestières au sein de la gouvernance et gestion des forêts) n’aborde la question du genre que de façon superficielle. La seule mention directe de la participation des femmes au sein de la loi sur les droits communautaires se trouve dans la section 4.2 (a), laquelle stipule qu’« un groupe de gestion forestière communautaire composé de cinq membres administrera les activités quotidiennes des ressources forestières communautaires. Au moins un des membres de ce groupe devra être une femme. Le groupe comprendra un directeur, un secrétaire et un trésorier. »
Comme on peut s’y attendre, c’est exactement ce qui s’est passé – chaque Comité de Développement de la Foresterie communautaire (CFDC en anglais) comprenant au moins une femme. Toutefois, la disposition n’est pas assez solide pour garantir une représentation paritaire des femmes au sein de cet important groupe de gestion en charge de la gestion des ressources forestières communautaires. De plus, même là où une représentation paritaire est requise, il y a peu de chances qu’elle aurait permis de résoudre complètement le problème de la marginalisation des femmes. Cela aurait néanmoins constitué un meilleur point de départ que les exigences actuelles.
Les efforts en faveur de l’égalité entre hommes et femmes sont également limités par le fait que les membres de la communauté, en premier lieu les hommes, n’ont pas été mobilisés pour soutenir la participation des femmes ou pour leur offrir un espace au sein des forums décisionnels. La politique forestière n’a qu’une compréhension limitée des rôles uniques qu’hommes et femmes remplissent dans la vie de la communauté. La situation, les besoins et les intérêts particuliers de chacun de ces deux groupes n’ont pas été au préalable analysés de manière adéquate, afin de guider le développement des politiques, des lois et des dispositions réglementaires régissant le secteur forestier. Par conséquent, les hommes ne considèrent pas les femmes comme des partenaires avec des besoins légitimes, bien que différents, en ce qui concerne les forêts. Les politiques actuelles qui avaient pour but d’accroître les bénéfices collectifs issus de la foresterie communautaire sont mal équipées pour promouvoir les femmes qui y sont impliquées.
Liberia: Social and Economic Impact of Illicit Drugs
Foundation Against Illicit Drugs & Child Abuse
http://fileserver.idpc.net/library/liberiaFADCA.pdf
Youth debut in drug use continues to be on the increase in major urban and suburban communities of Liberia. Though unreported and short of clear statistics, youth involvement in the use and trafficking of drugs in Liberia tends to have more underlying causes and consequences on the entire country. With generational and future ramifications, drugs and crime tend to put Liberia in an irreversible economic and political downward trend. Proxy indicators such as age range of people arrested daily by drug enforcement agency, increasing number of street adolescents who openly show abnormal attitude and high level crime tend to be pointing to high prevalence of drug abuse.
However, there is no data on the causes of increasing youth involvement, the social and economic impact of drugs and the plight of low quantity drug users especially at the hands of security forces in the name of ‘war against drugs’. Everything done or said about the drug situation in Liberia, from policy development to the perception of security and other state actors toward drugs, is based on assumption. There is no empirical evidence about any aspect of the situation.
Controlled Drug and Substance Situation in Liberia
The 13 years of war in Liberia has left the contemporary social problem of youth bulge in drug use, trafficking and dependence. The problem is rooted from the use of children as war machines. Between 1990 and 2003, many children were conscripted and regularly drugged to fight wars for various factions.
Drug Policy Formulation in Liberia
Liberia’s new Controlled Drug and Substances Act and the associated Liberia Drug Enforcement Agency Act illustrate the Liberian government’s interest in adapting its legislation on drug control to place a strong emphasis on enforcement activities. According to the U.S. Bureau for International Narcotics and Law Enforcement Affairs, “Liberia is not a significant transit country for illicit narcotics,but the country’s weak law-enforcement capacity, porous border controls, and proximity to major drug transit routes leave it vulnerable to becoming one.
Country
Liberia is generally a data deficient country. Unavailability of strategic information culminates into the derivation of poorly informed policy decisions that fail to meet the needs of the people thereby amounting to latent conflict. Drug has domino effect and has ever been considered a monster due to its abuse, criminal breeding tendency and economic impropriety; thus the harsh mitigation effort to address it. The drug use prevalence in Liberia has three major root-cause phases. In 1980 when soldiers from the barracks took over government in a bloody coup that led to the demise of Liberia’s 20th President William R. Tolbert II, cannabis use became a public show and way of recognition and identification with the People Redemption Council led by Master Sergeant Samuel K. Doe. Secondly, then came the unconventional wars from 1990 to 2003. During these rounds of war (1990, 1992, 1996 and 2003), political, tribal, religious and economic interest became pervasive, with several individuals and groups forming factions to pursue their interests. To a large extent, children from age eight (8) or more and other persons were conscripted and drugged to participate in belligerent activities. A third side of the problem is elections financing, which is the newest margin that drug lords started to explore in recent years.
Background Characteristics of Respondents
There are three major background characteristics of the respondents that the survey took interest in analyzing due to relationship to youth debut, social, economic and security impact of drugs. Age and sex of respondents, educational level, parental status were considered; as the research instituting agency believed these aspects of life are key programmatic areas to explore in impacting the lives of ghetto resident. More than 600 interviews were conducted in the ghettos.
Demography of Respondents
Male involvement with drugs is far higher than female. Male constitute 82% of total respondents as opposed to 18% female respondents. This suggests that more community outreach services aimed at discouraging drug use should be target more to boys. Population between ages 20 to 39 constitute roughly 84% of survey participants. This implies the segment of the Liberian population deeply involved with drug use.
Formal and vocational education rate among drug users is very low to an extent that only 2% has ever entered college, while over 20% never went to school. Senior, junior and elementary school entry rate is 27%, 28% and 21% respectively.
In spite of the ghetto lifestyle, 73% of respondents consented being parents. The data shows nearly 200% child bearing rate among drug users. Interestingly, 22% of the respondents said their children live with them in the ghettos. Roughly 76% of respondents admitted criminality as their livelihood. Seventy-five percent and 81% of all male and female respondents respectively have confessed survival by criminal activities. The data also shows that 11% of respondents were involved with genuine business activities that put them in the US$1,000.00 monthly income bracket, while another 11% claimed to be gainfully employed at the same income level.
Causes of Drug Debut
This survey shows that earliest age of drug debut for 16% of respondents was between 8 to 12 years. A significant 82% experienced drug debut at ages 13 to 17 years. Fifty-three percent said they started by following examples of parents and friends, 26% attributed their involvement to peer pressure while 15% complained that the war led them to involvement with drugs.
Cannabis (Marijuana) and Italian White (cocoa) are two dominant drugs at debut. With Marijuana leading slightly by 1%, cocoa’s 44% debut rate indicate that it is not strange to Liberia drug users. Cocaine tends to experience less prevalence among Liberian debutants either due to its price or scarcity. Cocaine accounts for 6% debut rate, which indicates that the income level of many grassroots people cannot permit them to access it.
Seventy percent of drug debutants said they smoked the drugs, while 20% intimated that they inhaled the substance. Fifty-six percent said they felt stimulated on their first drug experience, 33% said they were depressed while 10% experienced hallucination. Significant 77% estimated that they were under the influence of drugs for over hours during their debut, 11% said they experienced the influence for up to nine hours, while 12% admitted ten hours of their debut experience.
Social Impact of Drugs
Drug has had significant impact on the social relations of users in various forms and manners including distrust, criminal labeling and rejection by family and community members. For 78% of them, these social cleavages created by their habit are irreconcilable. Thirteen percent of them believed that reconciling differences with their family and community members meant a change of association with their colleagues.
Interestingly, 35% of respondents intimated that some community residents provide shelter and hideouts for them especially in some difficult circumstances, while another 11% has revealed that some community members protect them. Meanwhile, 36% confessed that some community people are their customers/clients. Thirteen percent said community people give them medication in the case of wound or sickness.
Fifty-seven percent of respondents recommended the need to flush drugs out of their bodies. Another 26% suggested that government isolate them as a means of stopping their access to drugs. By this, the respondents are suggesting a comprehensive rehabilitation program. Rehabilitation of users blended with harm reduction services remain the inarguably cheaper and drug impact mitigation approach compared to extra-judicial and human rights offensive criminalization and incarceration of people in relations to alleged drug related issues.
Health Impact of Drugs
Cold, malaria, tuberculosis and for women womb infections are the prevalent disease conditions among drug users living in ghettos. Other conditions such as gonorrhea, syphilis and hepatitis do exist based on response so far. Two female respondents have intimated having hepatitis. Sixty-eight percent and 20% said cold and malaria were the leading conditions followed by womb infection for women and tuberculosis with 5% each.
The rate at which respondents remain prone to sickness depicts a downward trend. Twenty percent of them said they felt sick every day, 10% said they felt sick every week while another 20% averred that they were sick once in every fortnight. Roughly 46% said they felt sick once every month. Eighty-six percent of respondents maintained that prevalent disease conditions such as cold and malaria lasted nearly one month in their bodies.
Scarcity and resultant secret purchase of needles continue to pose vulnerability to HIV and hepatitis for injecting drug users especially in the absence of harm reduction services. Under the influence of drugs or attempts to find money to purchase high cost substances such as cocaine and cocoa make ghetto resident women more susceptible to HIV as the capacity to negotiate safe sex is weak.
Security Impact of Drugs
Many Liberian ghetto resident drug users have said that they have had links with the three major rounds of wars in Liberia. At the time of the 1990 war, roughly 25% of all respondents were between ages 7 to 12 years while 19% were between 13 –19 years of age. Fifteen percent said they were within the 7 to 12 years’ age range and 14% of them were between 13 to 18 years at the advent of the 1996 war. Additionally, during 2003, 9% and 20% were between the ages 7 to 12 and 13 to 18 respectively, while another 15% claimed that they were within the 19 to 23 age range. Without specifying the round of the civil war, 34% of the respondents said they served as child soldiers, while 13% said they were armor boys.
Fifty-five percent of respondents claimed they were aware of the existence of the Liberian Controlled and Substances Act, while 42% said they were not aware. For those who claimed to be aware, 41% of them said their awareness was through civil society organizations, while 28% said they were told by the Liberia Drugs Enforcement Agency (LDEA). Another 15% said the Liberian National Police informed them about the existence of the drugs law. Sixty-one percent of the respondents said despite enactment of the law, security forces are still brutal against drug users, while 38% asserted that security officers join them in taking drug at various ghettos. While 30% alleged that security officer regularly visits ghettos to leak information of planned raid due to their individual or syndicated interest, another 15% also accused security officers of buying stolen items from them in the ghetto.
Significant 61% of respondents said drugs permeate communities through person-to-person trade, while 15% said the distribution is an undercover trade involving people from various sectors of society. Roughly 8% of respondents alleged that state security do escort drugs to communities. For various reasons and interests, ghetto raids every day according to 31% of the respondents. Meanwhile 61% intimated that ghetto raid takes place every Saturday in observance what security personnel call “Super Saturday”.
Economic Impact of Drugs
Drugs continue to adversely impact the economy of the country in various ways. Focus group discussions held on the economic impact of drugs shows that money laundering; crime and corruption are engendered by drugs. Bulk of the discussants agreed illicit drug and substance abuse and trafficking contribute largely strangulating through hoarding and counterfeit tenders on the market. According to them, small and medium businesses, especially owned by foreign nationals do use drug are fronting enterprises for drug lords.
Drug users lamented constant violation of their fundamental human rights by state security in the name of fighting drugs. They alleged that security personnel usually arrest and throw them into jail without due process of law. Farmers and dealers averred that “drug is a million dollar business”. “Quantity of drugs arrested over the year compared to the quantity ceremonially burned during occasion like June 26 has great variance. The drug burned by government through Justice Ministry is an infinitesimal portion of the drug arrested by the state.
RECOMMENDATIONS
In the view of the findings and the trend of the problem of drugs in Liberia, there search agency is pleased to make the following recommendations as a means of mitigating the problem.
- It is better late than never for government and development partners to institute programs aimed at rehabilitating drug users especially those who were engaged with belligerent forces
- With currently available opportunities, civil society organizations should be empowered to engage women and children in ghettos through positive women empowerment and child rearing programs that will not only transform them into productive citizen but also to advert the impending health burden with national ramifications
- Drug prevention strategy should holistically target all social institutions (family, school, health, market, law and religion) so as to touch all fabrics of society. By this recommendation, it would payoff should drug prevention services be enshrined in school curriculum; while tougher control measures are put in place through the social justice system.
- Drug users should not be labeled as criminals and consequently denied access to health services. Society should understand that addiction is a brain disease.
- Rehabilitation of drug users should not be haphazardly done. Regular raiding of ghettos and detention or imprisonment of people assumed to be drug users and criminals is an incomprehensive approach to the drug problem that is more socially offensive in the
Context of human rights.
- Punitive action provided for in the Liberia Controlled Drugs and Substances Law mirror disproportional distribution of justice to users and traffickers. While the law is crafted from a criminalization perspective, there is punitive disparity that favors traffickers over users
GLOBAL PARTNERSHIP FOR EDUCATION GRANT FOR BASIC EDUCATION PROJECT
The World Bank
http://documents.banquemondiale.org/curated/fr/539151499286023398/pdf/ICR00003617-05282017.pdf
Despite this growth, Liberia’s postwar recovery was precarious. The country ranked 182nd, in the bottom quintile, on the United Nations’ Human Development Index, reflecting continued weak basic services. The economy remained especially vulnerable to external shocks. This issue was glaringly evident when the country experienced rapid food and fuel price inflation during the first half of 2008. This resulted in GDP growth to dipping to 4.6 percent in 2009, and was the reason for the World Bank extending additional support to Liberia through the Liberia Emergency Food Crisis Response Program. The Government had a vision for improving the Liberian quality of life and thus had developed a Poverty Reduction Strategy Paper (PRSP) focused on rapid pro-poor growth. The PRSP featured education, together with job creation, infrastructure, and health, among the highest priorities.
Concurrently, partners such as the United States Agency for International Development (USAID), European Union (EU), the World Bank, and the United Nations Children’s Fund (UNICEF) were scaling up their engagement in the country, mobilizing and collectively supporting the Government’s vision for the first time in many decades.
At the time of project preparation and throughout most of this project’s implementation phase, the education service delivery was in the process of shifting from a focus on the provision of emergency educational services to the provision of accessible, quality-based services premised on a stronger education system. In 2010, approximately half a million students were studying at the primary level (539,887). The Gross Enrollment Ratio (GER) stood at 94 percent while the Net Enrollment Rate (NER) was 35 percent. Primary challenges confronting the education system included a lack of adequate education infrastructure, and difficulties in implementing sector-wide reforms while concurrently providing education of reasonable quality to citizens.
In 2010, Liberia’s Ministry of Education (MoE) prepared a 10-year Education Sector Plan (ESP) 2010–2020, building on the analysis of the comprehensive Country Status Report (CSR) and extensive consultations with donors and other stakeholders to the education sector.
Liberia’s ESP laid out a number of critical challenges to be addressed:
a) Lack of adequate resources. The Government of Liberia (GoL) had abolished school fees in public primary schools in 2006, which increased accessibility and spurred enrollment in primary education, particularly for girls and children from poor and disadvantaged households. However, increased enrollment had not been accompanied by substantial increase in resource flows to the sector, resulting in strain on the education system, depreciation in quality of services, and poor education outcomes.
b) Lack of school infrastructure. At the time of project design, Liberia had an insufficient supply of school infrastructure. In many rural areas, communities lacked access to a school building, or the existing school building had deteriorated to the extent that it was no longer fit for use. Only 22 percent of public and community schools had seats, and only one-third of public and community schools had functioning pit latrines or flush toilets. According to the PRSP, the ratio of public and community school students to classrooms in adequate condition was more than 300.
c) Insufficient monitoring and supervision. The decentralized offices of the MoE, which were created after the civil war, lacked financial resources and qualified personnel to adequately monitor and report on schools in their districts. Many staff demonstrated low levels of experience in providing pedagogical support, further compromised by a general absence of direction from the center with regard to their supervisory and reporting roles and responsibilities. Additionally, the challenge of ‘ghost workers’ on the MoE payroll and a weak Education Management Information System (EMIS) with delayed or unutilized data further contributed to a challenging monitoring, planning, and budgeting environment.