La situation alimentaire
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Tchad : Plan National de Développement 2013-2015
Ministère du Plan, de l’Economie et de la Coopération internationale
http://www.td.undp.org/content/dam/chad/docs/UNDP-TD-PLAN-NAT-DVLP-2013.pdf
Extraits
Dans le domaine de la sécurité alimentaire et de la nutrition, la situation du Tchad est préoccupante. Elle se caractérise par de faibles disponibilités caloriques par personne et par jour. Selon L’enquête de Sécurité Alimentaire et de Vulnérabilité Structurelle (EVST-2009), la prévalence de l’insuffisance énergétique telle que définie par la FAO est de 31% au Tchad, ce qui signifie que 1 personne sur 3 ne dispose pas du minimum d’énergie nécessaire pour être en bonne santé, et mener une activité physique normale. Ce minimum d’énergie pour le Tchad a été évalué à 1.715 kcals par personne et par jour, et nécessite un budget de 238 FCFA. La moyenne nationale de consommation calorique est cependant de 2.280 kcals par personne et par jour, requérant un budget de 320 FCFA.
Cette prévalence de la malnutrition est beaucoup plus importante en milieu rural qu’en milieu urbain. En moyenne, plus de 35% des enfants en milieu rural, contre 23,6% en milieu urbain souffrent de malnutrition chronique globale; la prévalence de la malnutrition aigüe globale est de 17 % en milieu rural et de 10% en milieu urbain.
La malnutrition qui résulte tant d’une alimentation inadéquate que d’un environnement sanitaire déficient contribue à accroître la mortalité maternelle et infantile. La proportion de la population n’atteignant pas le seuil calorifique était de 33% en 1996 contre 31% en 2009 (EVST 2009). Il est prévu de ramener cette proportion à 22,1% en 2015 pour atteindre l’OMD n°1, cible 3 qui vise à réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim.
Quant à l’insécurité alimentaire, elle affecte au Tchad 44,2% de la population dont 64% vivent en dessous du seuil de pauvreté. Les couches sociales les plus vulnérables sont les enfants, les femmes, les personnes âgées et les petits producteurs. L’enquête de Sécurité Alimentaire et de Vulnérabilité Structurelle (EVST-2009) précitée met en lumière les principales variables qui ont une influence sur le niveau d’insécurité alimentaire.
Il s’agit de : (i) la pauvreté, (ii) les sources des aliments consommés, (iii) la région de résidence ( les ménages ruraux des régions de Batha, Biltine, du Mayo Kébbi, du Ouaddaï, du Moyen Chari, du Chari-Baguirmi, et du Kanem semblent être les plus enclins à l’insécurité alimentaire), (iv) le caractère déficitaire de la production céréalière du ménage, (v) le nombre de membres du ménage exerçant une activité génératrice de revenus, (vi) la pratique de l’agriculture, (vii) les groupes de moyens d’existence, (viii) la stratégie de survie, (ix) le niveau d’éducation du chef de ménage.
Pourtant le Tchad dispose d’importantes ressources naturelles : 39 millions d’hectares de terres cultivables, dont 5,6 millions sont irrigables. Il possède également d’importantes ressources en eaux souterraines et en eaux de surface dont le volume annuel varie entre 263 et 455 milliards de m 3 par an. Le cheptel estimé à plus de 19 millions de têtes (toutes espèces confondues) (DESP-MERA 2009) sans compter la volaille, une faune sauvage abondante et variée ainsi que des ressources halieutiques variant entre 186.000 et 373.000 tonnes par an.
Les pâturages couvrent une superficie de 84 millions d’hectares. Les productions ligneuses sont mal connues, même si l’Acacia senegalensis ou gommier, occupe une superficie d’environ 380.000 km² et place le Tchad parmi les premiers pays producteurs de la gomme arabique.
Au cours des dix dernières années, le Tchad a utilisé les revenus pétroliers pour financer plusieurs projets de développement dans le secteur rural, notamment le Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA) qui constitue le programme le plus important du Programme Triennal d’Investissement Public (PTIP).
L’objectif recherché est de « contribuer à vaincre la faim et combattre l’insécurité alimentaire à l’échelon national à l’horizon 2015 par l’augmentation durable de la productivité et du niveau de production combinée à des mesures susceptibles de garantir l’accessibilité des populations tant quantitativement que qualitativement aux denrées alimentaires tout en conservant les ressources naturelles de base et atteindre les OMDs en 2015 ».
D’un coût de 103,1 milliards de FCFA, pour la 1ère phase quinquennale (2006- 2010), contre 340,1 milliards de FCFA pour la seconde phase 2010-2015, le financement prioritaire du PNSA est promu comme un moyen d’atteindre quelques-uns des OMD en 2015.
Actuellement le programme s’attèle à renforcer la sécurité alimentaire et à augmenter les revenus des familles d’agriculteurs et d’éleveurs, dans un pays où seulement 10 à 15 % des terres arables sont exploitées et moins de 3% des terres irrigables aménagées.
Dans la continuité de ces efforts, les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) du Tchad l’ont appuyé pour élaborer le Cadre d’accélération de la réalisation des OMD, en particulier la Cible 3 de l’OMD 1 (réduire de moitié la population souffrant de faim). Pour y parvenir, les stratégies identifiées sont les suivantes :
- Développement de la petite irrigation et d’autres aménagements en faveur des petits producteurs et productrices, et mise à leur disposition des intrants et des équipements ;
- Vulgarisation des connaissances en matière d’adaptation au changement climatique et promotion de la diversification de la production ;
- Promotion des activités de transformation, de conservation et de commercialisation ;
- Facilitation de l’accès des groupes vulnérables aux denrées alimentaires (filets sociaux) ;
- Prise en charge et prévention de la malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et allaitant ;
- Pérennisation et renforcement des structures et systèmes d’information et de gestion des stocks;
- Promotion des mesures transversales d’accompagnement : développement de la microfinance, règlementation foncière, intégration du genre et bonne gouvernance dans les programmes et projets.
L’approvisionnement du Tchad en ressources halieutiques repose essentiellement sur la production de la pêche continentale du Lac Tchad. Or, avec la surexploitation, la pression démographique et les changements climatiques, la production est en déclin significatif, ne satisfaisant plus les besoins de la population. La consommation par tête a chuté de 6,8kg/hab./an en 2003 à 5,3kg/hab./an en 2007. Le Tchad possède des atouts et des opportunités pour le développement de l’aquaculture grâce à un environnement naturel et géographique favorable, et un environnement économique porteur caractérisé par une demande croissante en produits halieutiques.
La situation alimentaire dans le monde Dans quels pays mange-t-on le mieux et le moins bien ? 2014
Oxfam
https://www.oxfam.org/sites/www.oxfam.org/files/br-140115-good-enough-to-eat-fr.pdf
Extraits
La sécurité alimentaire au Tchad
Après avoir répondu à l’urgence de la crise alimentaire qui sévissait en Afrique de l’Ouest en 2012, Oxfam est également aujourd’hui à la recherche de solutions durables qui permettraient de réduire la vulnérabilité des populations, y compris celle du Tchad, face à la prochaine sécheresse.
L’année dernière, alors que l’insécurité alimentaire menaçait toujours 2,1 millions de Tchadiennes et de Tchadiens, Oxfam a apporté une assistance ciblée à 200 000 personnes pauvres au cours de la contre saison dans les régions de Bahr El Gazal, Guéra et Silla, notamment sous forme de distribution générale de denrées alimentaires mais aussi de transferts monétaires pour permettre aux bénéficiaires d’acheter ce dont ils avaient besoin.
Oxfam travaille aussi au renforcement des systèmes locaux d’alerte rapide et à l’amélioration des moyens de subsistance des personnes vulnérables sur le long terme, par exemple en établissant des jardins maraîchers et des réserves pour stocker les aliments en prévision des temps plus difficiles. Dans la région de Bahr el Gazal, la plupart des communautés dépendent de leurs animaux pour obtenir les revenus qui leur permettront d’acheter à manger, mais les sécheresses successives ont réduit la quantité de denrées alimentaires et de pâturages disponibles.
L’insuffisance des soins vétérinaires a également provoqué une hausse de la mortalité animale, ce qui ne fait qu’accentuer la pauvreté de communautés déjà vulnérables. Oxfam a contribué à l’introduction de banques de céréales et d’aliments pour animaux et, par l’établissement d’un programme vétérinaire, à l’amélioration des soins animaliers.
En outre, Oxfam a établi des jardins maraîchers dans 29 villages de la région de Bahr el Gazal et fourni à chacun d’entre eux une pompe à eau motorisée, du carburant, des outils et des graines pour stimuler le rendement des cultures et la diversification des aliments. Grâce à la culture de différents types de légumes, les récoltes seront étalées sur l’année et les communautés profiteront d’un approvisionnement alimentaire plus fiable et plus nutritif qui permettra d’améliorer pour de bon leurs conditions de vie.
Enquête nationale sur la sécurité alimentaire des ménages ruraux (ENSA) , 2014
Programme alimentaire mondial
http://documents.wfp.org/stellent/groups/public/documents/ena/wfp277371.pdf
Extraits
Vingt-six pourcent des ménages ont une consommation alimentaire pauvre et limite
La consommation alimentaire des ménages est mesurée par deux principaux indicateurs : le score de consommation alimentaire (SCA) et le score de diversité alimentaire ménage (SDAM). L’enquête révèle que les ménages sont équitablement répartis entre les groupes de consommation alimentaire pauvre (13%) et limite (13%).
En novembre 2013, respectivement 9% et 18% des ménages avaient une consommation alimentaire pauvre et limite. Par conséquent, l’on conclue que la consommation alimentaire des ménages est stable par rapport à novembre 2013. Par ailleurs, la consommation alimentaire des ménages peut être comparée par rapport à l’enquête de référence sur la sécurité alimentaire organisée en 2009. Il ressort que la proportion de ménages de consommation alimentaire pauvre a baissé de trois points de pourcentage, passant de 16% à 13%.
De même, en 2009, 25% des ménages appartenaient au groupe de consommation alimentaire pauvre contre 13% en octobre 2014; soit une baisse de douze points de pourcentage. En octobre 2014, la consommation alimentaire des ménages est particulièrement pauvre dans les régions de Wadi Fira (31%), Batha (26%), Kanem (22%) et Mayo Kebbi Ouest (20%).
Dans ces régions, la consommation d’aliments riches, notamment les protéines animales, le lait et les légumineuses est faible. Par exemple dans la région de Wadi Fira, les ménages n’ont consommé des protéines animales que trois jours sur sept contre cinq jours chez en moyenne au niveau national. De même, la consommation de légumineuses/oléagineux est quasi existante.
Par contre, la consommation alimentaire est particulièrement riche et variée dans les régions de l’Ennedi Est (95%), Chari Baguirmi (93%) et Logone Occidental (90%). En effet, la carte ci-dessus montre que des proportions élevées de ménages de consommation alimentaire pauvre vivent dans les départements de Biltine (44%) et Batha Est (31%). De plus, les départements de Wayi (27%), Bahr Koh (27%), Batha Ouest (27%), Abdi (25%), Fitri (24%), Ouara (24%), Nord Kanem (24%), Lac Lere (24%), Assoungha (23%) et Djourouf Al Hamar (23%), Iriba (21%) et Bahr El Gazal Nord (20%), plus d’un ménage sur cinq appartient au groupe de consommation alimentaire pauvre.
Prévalence à l’insécurité alimentaire stable par rapport à 2013, en baisse par rapport à 2009
Les résultats de l’analyse des données indiquent que 2,4 millions de personnes sont en insécurité alimentaire globale (20%) dont 428 000 en situation d’insécurité alimentaire sévère (3,6%). Ces ménages font également face à un déficit de consommation alimentaire important. Ils n’arrivent pas à couvrir leurs besoins alimentaires minimum sans l’assistance ou l’aide de parents/amis.
Tchad : Perspectives sur la sécurité alimentaire – Juin 2015
Reliefweb
http://reliefweb.int/report/chad/tchad-perspectives-sur-la-s-curit-alimentaire-juin-2015
Extraits
Messages clé
- Les semis avancent lentement au sud à cause de l’insuffisance des pluies qui ont commencé avec deux à trois semaines de retard au lieu de fin avril comme en année normale. Des pluies de faibles intensités ont été enregistrées dans les régions du Mayo Kebbi Est, Mayo Kebbi Ouest, la Tandjilé et au sud-ouest du Chari Baguirmi.
- L’épuisement des stocks des ménages, la baisse des revenus issus de la main d’œuvre agricole et de la vente du bétail, ainsi que la hausse atypique des prix des céréales réduisent l’accès alimentaire aux ménages pauvres du Sud Guera, une partie de Wadi Fira, Lac, Kanem, Bahr El Ghazel et Hadjer Lamis. L’insécurité alimentaire peut rester en Stress! (Phase 2 ! de l’IPC) grâce à l’assistance humanitaire.
- A cause des dégâts sur les cultures pluviales causés par la sècheresse de 2014 dans le département de Djourf Al Ahmar (Région de Sila), et les activités maraichères qui étaient affectées par la sécheresse et la forte chaleur, la situation alimentaire des ménages de ces zones reste sous pression. Cette situation est similaire dans les départements de Mangalmé et Abtouyour dans le Guera, ou la soudure a commencé précocement (mi-mai) avec l’épuisement des stocks.
Les réfugiés et retournés de la RCA dans les régions du Logone Oriental, Moyen Chari, et sud du Mandoul, n’ont pas de difficultés à satisfaire leurs besoins minimum et continuent d’avoir accès régulièrement à l’assistance humanitaire, aux marchés et à la main d’œuvre agricole.
Credits Photo: Slate