« Il faut que les femmes fassent « exploser » le plafond de verre »
Extraits de l’entretien
« Il y a très peu d’évolution dans la situation des femmes…»
«Actuellement, il n’y a pas beaucoup d’évolution ou très peu d’évolution dans la situation des femmes. Même si beaucoup de choses se font, je pense qu’on n’a pas encore atteint le statut que l’on doit atteindre. Il faudrait beaucoup plus de force, de puissance et de communication, car pour l’instant, il reste énormément de choses à faire.
Il faut que les femmes puissent s’inclure dans le grand H; s’inclure dans l’Homme et être au même niveau que les hommes, qu’il n’y ait plus cette situation de genre, que nous puissions tous être au même niveau sur dans les sphères. A tous les niveaux, nous passons tout le temps après les hommes. Ils sont beaucoup plus mis en avant, ils ont beaucoup plus de facilités et de facultés à entreprendre, donc nous subissons des discriminations sur nos capacités à faire aboutir nos projets et nos capacités à nous réaliser.
A tous les niveaux, nous passons tout le temps après les hommes
Je pense qu’il faut que les femmes fassent « exploser » le plafond de verre. Il faudrait qu’on arrête de nous cataloguer juste en tant que femme, que l’on prenne en compte nos capacités et nos compétences. »
« Lorsqu’on veut mettre en avant nos compétences, certains employeurs sont plus intéressés par notre physique… »
« En tant qu’étudiante, pour trouver un stage ou un travail, c’est très compliqué. Lorsqu’on veut mettre en avant nos compétences, on nous demande de mettre en avant autre chose où on ne sera finalement que des femmes. Les recruteurs ont tendance à plus se focaliser sur autre chose comme notre physique. Ils demandent toujours une chose en échange pour recevoir nos CV.
Les faits de violences sont devenus d’une banalité que finalement on se demande juste à quand le prochain cas et c’est vraiment dommage
J’ai moi-même un jour déposé mon CV dans une entreprise, l’entretien s’était bien passé, j’étais très optimiste mais au final, la personne m’a rappelée pour me faire des avances. »
« Je pense qu’on ne parle pas assez de toutes les violences que subissent les femmes… »
« Je pense qu’on ne parle pas assez des filles qu’on retire de l’école. On ne parle pas assez des femmes qui se font battre, on ne parle pas assez de toutes les formes de violences que subissent les femmes. Même si on en débat parfois, les actions concrètes ne suivent pas. Les faits de violence sont devenus d’une banalité telle que finalement on se demande juste à quand le prochain cas et c’est vraiment dommage. »
« Il faut que les femmes dénoncent, qu’elles soient fortes et solidaires… »
« Les femmes doivent dénoncer et dire non à toutes les situations inconfortables, s’assumer pleinement et toujours avoir le courage. Il faut qu’elles aient un esprit constructif et très libéral pour pouvoir avancer. Que ce soit mon père ou mon mari, s’il a fait une chose qu’il ne devrait pas et que je ne mérite pas, je dois le dénoncer. Ensuite assumer. Des fois, elles dénoncent mais avec toute la pression sociale elles n’assument plus. Il faudrait aussi que nous soyons plus solidaires entre nous, faire le lien avec toutes les autres femmes qu’importe le lieu où elles se trouvent et nous engager ensemble. »
« Je dirai aux décideurs de prendre plus en compte nos besoins… »
« Je dirai à nos dirigeants de nous écouter un peu plus, de prendre en compte nos besoins. De rendre plus accessible l’éducation aux filles. Je souhaite que l’on permette aux filles qui quittent l’école d’avoir un chemin de sortie plus noble. Je souhaite qu’on leur offre d’autres opportunités de s’épanouir dignement. Et surtout d’être à l’écoute des femmes et de poser des actions concrètes.
Nous sommes pareils et nous devons accéder aux mêmes métiers et aux mêmes formations que les hommes
Nous sommes pareils et nous devons accéder aux mêmes métiers et aux mêmes formations que les hommes. Je souhaite dire à toutes ces jeunes filles qui rêvent par exemple de faire de la mécanique ou de devenir ingénieures spatiales, qu’elles ont quelque chose à faire valoir, de ne pas hésiter, de ne pas avoir peur d’aller dans le milieu des hommes et de se former. »
Photo : WATHI
Ndeye Diéné Cissé est étudiante en master 1 en Marketing, communication et stratégie d’entreprise au Centre de formation consulaire de la Chambre de commerce et d’industrie de Dakar.