Ministère de l’Education nationale, Direction de la planification et de la réforme de l’éducation
2015
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Parité et égalité des sexes dans l’éducation
Le Sénégal a connu de francs succès dans la scolarisation des filles, particulièrement dans l’enseignement élémentaire. En effet, la progression de la scolarisation au primaire a principalement bénéficié aux filles pendant la période 2000-2013. L’indice de parité filles/garçons du taux brut de scolarité (TBS) est passé de 0,87 en 2000 à 1,12 en 2013 en faveur des filles. L’objectif de parité dans l’enseignement primaire est atteint depuis 2006.
Au niveau de l’enseignement moyen, la parité a été atteinte depuis 2012 et elle est à 1,04 en 2013 en faveur des filles. C’est seulement dans le secondaire que cette parité n’est pas atteinte (0,83), cependant des efforts sont faits, l’indice était de 0,53 en 2003.
Au niveau des académies, les disparités dans l’indice de parité ont été fortement réduites puisque dans l’ensemble, seules celles de Kédougou, de Kolda et Sédhiou ont encore un indice peu satisfaisant, avec respectivement : 0,34 ; 0,53 et 0,40 en 2013. Contrairement à ces académies en retard, on retrouve celles de Dakar, Thiès et Saint-Louis avec des indices très proches de la parité absolue avec respectivement 0,94 ; 0,96 ; 0, 94 pour la même année.
Les résultats obtenus dans la scolarisation des filles sont d’abord le fruit d’une reconsidération, au plan global de la place de la femme dans la famille et dans la société d’une manière générale. Cette place centrale est aussi fortement influencée par le niveau d’étude des filles et des femmes.
En outre, pour l’élimination des disparités entre les sexes dans l’enseignement primaire et le secondaire et la lutte contre les discriminations liées à l’accès des filles à l’éducation, beaucoup d’efforts ont été faits. Dans ce cadre, le Ministère de l’Éducation nationale a mis en place, depuis le 31 mars 2007, le Cadre de Coordination des Interventions sur l’Éducation des Filles (CCIEF) confirmé par arrêté n° 001371 du 31 mars 2008, avec des démembrements dans toutes les académies.
Au Sénégal, au début des années 2000, le TBS des garçons dans l’enseignement élémentaire était de 71,9 % et celui des filles de 62,3 % (écart d’environ 9 points en faveur des garçons)
Ce cadre, qui se veut une réponse nationale à l’initiative des Nations Unies pour l’éducation des filles, s’investit pour une synergie des actions des divers intervenants, à travers une claire définition des rôles et responsabilités des parties prenantes. En tant qu’outil transversal, englobant et cohérent, le CCIEF prend en compte la question de l’équité et de l’égalité dans l’accès des filles et des garçons à l’éducation, tout en veillant à la visibilité des interventions des partenaires.
Dans la même dynamique, il a été élaboré un plan de développement de l’éducation des filles intégrant un plan d’action en 2009 /2011, articulé autour de l’accès, du maintien et des performances des filles, mais aussi de la gestion des interventions.
La volonté politique de l’État a également été affirmée à travers l’institution d’une journée nationale de l’éducation des filles, par le décret 2006-443 du 10 mai 2006. Moment fort de sensibilisation et de plaidoyer en faveur de l’éducation des filles, cette journée est célébrée le 11 novembre de chaque année autour d’un thème central.
Par ailleurs, tout en réitérant que l’admission des élèves mariées doit se conformer à la législation en vigueur, le Ministère a, par arrêté n° 004379, réglé la question du maintien des filles en état de grossesse qui font l’objet d’une suspension de scolarité jusqu’à l’accouchement. Auparavant, toute fille enceinte, quelle qu’en soit l’origine, était définitivement exclue du système éducatif.
Au Sénégal, au début des années 2000, le TBS des garçons dans l’enseignement élémentaire était de 71,9 % et celui des filles de 62,3 % (écart d’environ 9 points en faveur des garçons). Le taux d’achèvement du cycle élémentaire était de 45,8 % chez les garçons et de 31,2 % pour les filles.
Non seulement les garçons fréquentaient davantage l’école, mais réussissaient mieux que les filles. Cet état de fait était surtout lié à des considérations socioculturelles, à la pauvreté, surtout en milieu rural, à l’analphabétisme des populations, mais aussi aux distances assez importantes que devaient parcourir les filles pour se rendre à l’école.
Entre 2000 et 2010, le taux d’admission en première année de l’enseignement élémentaire est passé : pour les filles, de 83,5 % à 129,7 % contre, 85 ,1 % et 117,7 % pour les garçons. Le taux d’admission des filles dépassa pour la première fois celui des garçons en 2004 (95,1 % contre 91,8 %)
Le Programme décennal de l’Éducation et de la Formation (PDEF) cadre de mise en œuvre de l’Éducation pour tous (EPT), a mis alors en place des stratégies et des moyens importants pour l’atteinte de la parité dans les délais prévus par l’EPT.
À ces initiatives pour la scolarisation des filles s’ajoutent les actions suivantes:
– l’intensification des campagnes de sensibilisation pour l’éducation des filles, surtout en milieu rural où les écarts filles-garçons atteignaient des chiffres record ;
– le renforcement des campagnes statistiques avec plus de moyens et une organisation plus efficace et plus régulière. Ceci a permis d’assurer un suivi année par année de l’évolution des indicateurs et principalement celui relatif à la parité genre dans toutes les localités, même les plus reculés ;
– un état des lieux effectué par le Ministère en 2006 sur toutes les interventions sur l’éducation des filles et un cadre de coordination de ces interventions mis en place ;
– la construction de nombreuses nouvelles écoles et salles de classe pour rapprocher l’école des populations et éviter aux filles de parcourir de longues distances pour y aller ; l’ouverture d’écoles franco arabes dans les zones de fortes réticences à l’éducation de filles telles que les foyers religieux;
– l’introduction de l’enseignement religieux dans toutes les écoles élémentaires avec un recrutement conséquent de maîtres coraniques ;
– l’amélioration de l’environnement éducatif avec la construction de latrines séparées dans toutes les écoles ;
– l’alphabétisation massive des femmes surtout en milieu rural ;
– la gratuité des manuels scolaires qui fut érigée en règle dans toutes les écoles élémentaires ;
– l’installation de cantines scolaires en milieu rural.
Grâce à la conjugaison de tous ces efforts, les indicateurs ont commencé à évoluer en faveur des filles et tous les indicateurs d’accès et de scolarisation du préscolaire à l’enseignement moyen général sont en faveur des filles.
Entre 2000 et 2010, le taux d’admission en première année de l’enseignement élémentaire est passé : pour les filles, de 83,5 % à 129,7 % contre, 85 ,1 % et 117,7 % pour les garçons. Le taux d’admission des filles dépassa pour la première fois celui des garçons en 2004 (95,1 % contre 91,8 %).
Le taux brut de scolarisation a suit la même tendance en passant de 62,3 % à 98,7 % contre 71,9 % et 90,3 % pour les garçons.
Ainsi l’indice de parité est passé de 0,87 en 2000 à 1,09 en 2010 en faveur des filles.
Les stratégies mises en œuvre ont connu de grands succès et la demande d’éducation a explosé autant pour les filles que pour les garçons. L’enjeu maintenant est de les maintenir le plus longtemps possible à l’école. Cela se pose en termes de taux d’achèvement, de maintien et de performance scolaire, d’infrastructures prenant en compte les spécificités de la fille. Les efforts continuent encore aujourd’hui.
Cependant, un certain nombre de défis restent à relever :
– L’atteinte de la parité dans l’achèvement à l’élémentaire et au moyen
– L’atteinte de la parité dans l’accès à l’enseignement secondaire
– Le maintien des filles dans tous les cycles