La situation en matière de sécurité alimentaire
Perspectives sur la sécurité alimentaire, Janvier à Juin 2015
FEWS (Family Early Warning Systems Network)
http://www.fews.net/sites/default/files/documents/reports/OL_Niger_2015_01_0.pdf
Extraits
Les résultats officiels de la campagne agricole et agro-pastorale 2014/15 ne sont pas encore disponibles. Toutefois en observant les conditions agricoles pendant la saison hivernale, les notes des différentes missions d’évaluation, les appréciations des informateurs clés, l’évolution des marchés selon la tendance saisonnière normale et la pression typique de la demande, on pourrait s’attendre à des disponibilités céréalières généralement bonnes au niveau du pays.
En zones agricole et agropastorale, plusieurs ménages s’approvisionnent en céréales grâce à leurs propres stocks pour leur alimentation. Dans les zones de cultures de riz irrigué, les disponibilités alimentaires sont renforcées par les récoltes de riz. Toutefois, les ménages de certaines zones, notamment celles de Ouallam (Tillaberi), Dungass/Magaria (Zinder), Abalak, et Tchintabaraden (Tahoua) ont commencé à dépendre des marches pour leur consommation suite à des résultats agricoles qui sont estimes inferieurs de plus de 60-70 pour cent à leurs besoins alimentaires.
Dans ces zones et dans tout le pays, la campagne des cultures maraichères est lancée avec l’installation des pépinières dans certains cas et les travaux d’entretiens des cultures dans d’autres cas. On assiste ainsi à une installation normale de cette campagne et à la faveur du bon niveau de recharge de la nappe phréatique et des appuis en intrants attendus du gouvernement et de ses partenaires dont la FAO, toutes les conditions seront réunies pour une mise en valeur du potentiel irrigable et pour des productions comparables à la moyenne. Les récoltes qui s’échelonner durant toute la période de février-mars/avril 2015 vont améliorer l’accès et la diversité alimentaire des ménages.
Toujours dans la région de Diffa, notamment dans les départements agropastoraux du Sud, la production agricole disponible pour la majorité des ménages ne représente que 5 à 10 pourcent des besoins de consommation annuelle, soit seulement 1 à 2 mois de consommation contre 3 à 4 mois en année normale. En dehors des quantités provenant des assistances alimentaires, la plus grande quantité de la nourriture consommée dans ces zones agropastorales fortement déficitaires est achetée en cette période de décembre au lieu de février-mars en année normale. La demande accrue de céréales par les ménages éleveurs et agropastoraux et les personnes déplacées du Nigéria contribue à maintenir les prix des denrées hauts au-dessus de la moyenne quinquennale sur les marchés.
Grace au démarrage les activités agricoles de contre-saison, notamment la culture irriguée de riz le long du Fleuve Niger, le poivron, le maïs et le niébé sur la Komadougou, l’oignon et les autres produits horticoles dans les différents bassins de production du pays, il y’a une demande normale de main d’œuvre agricole pour les travaux d’installation des pépinières et d’entretien des cultures en place. A la faveur d’une disponibilité suffisante en eau pour l’irrigation et des appuis obtenus en intrants agricoles, les superficies en cours de mise en valeur sont comparables à celles d’une campagne moyenne et permettent d’engager et payer comme d’habitude la main d’œuvre agricole locale.
Toutefois, les superficies mises en valeur pour la production du maïs et du niébé sur le Lac Tchad ont baisse comparativement à la moyenne et cette situation se traduit par une régression de la demande de main d’œuvre agricole et donc des revenus gagnés.
Suite au retrait et la baisse progressive du niveau des eaux, les cours saisonniers et permanents deviennent des espaces de pèche de poissons dont la vente localement et dans les centres urbains procure des revenus substantiels comme d’habitude aux pécheurs. Les sources de revenus des ménages sont aussi constituées par le ramassage et la vente de produits forestiers (bois, paille, gomme arabique) qui contribuent à maintenir les revenus à un niveau normal.
Sous l’effet conjugué des difficultés alimentaires, des pratiques de soins des enfants et de l’incidence des maladies saisonnières, la situation nutritionnelle des enfants sera marquée par des admissions des cas de malnutrition en augmentation normale durant cette période de janvier jusqu’au moins juin.
Niger : Aperçu des besoins humanitaires 2015
Nations unies
https://www.humanitarianresponse.info/system/files/documents/files/NIGER%20HNO_2015_%20FINAL.pdf
Extraits
1.1. L’insécurité alimentaire
L’insécurité alimentaire continue d’être préoccupante, malgré les mesures d’atténuation mises en place par le Gouvernement et les acteurs humanitaires. La faible capacité de production et l’insuffisance des revenus de nombreux ménages limitent leur accès aux vivres, d’où la nécessité de poursuivre l’assistance humanitaire tout en recherchant des solutions durables pour renforcer leur résilience.
La vulnérabilité des Nigériens à l’insécurité alimentaire trouve ses origines dans la pauvreté structurelle de certains groupes sociaux, dans les déficits céréaliers et fourragers enregistrés régulièrement depuis quelques décennies. Même en période de « bonne année » de production agricole, entre 3 et 4 millions de personnes sont dans une situation de vulnérabilité telle qu’elles requièrent une assistance humanitaire. En 2015, tout comme en 2014, environ 4.2 millions de personnes seront en insécurité alimentaire.
1.2 La crise nutritionnelle
Les résultats de l’enquête nutritionnelle SMART publiés en septembre 2014 révèlent encore un taux de malnutrition aigüe globale (MAG) de 14,8 % proche du seuil d’urgence de 15% défini par l’OMS. Ce taux est supérieur à celui de la précédente enquête conduite en 2013 qui indiquait un taux de MAG de 13,3%. L’assistance nutritionnelle a permis de sauver la vie de centaines de milliers d’enfants. Cependant, la détection précoce des cas de malnutrition et l’augmentation de la capacité de prise en charge des structures sanitaires, fortement appuyées par les organisations humanitaires, ont accru le nombre d’enfants accueillis et traités dans les centres de récupération nutritionnelle.
Au 26 octobre 2014, sur une cible de 356 324 enfants souffrant de malnutrition aigue sévère (MAS) et 649 557 soufrant de malnutrition aigue modéree (MAM), respectivement 303 167 cas sèvères et 360 056 cas modérés ont été admis dans les centres de prise en charge (Hypothèse de planification suite à une analyse rigoureuse des données disponibles au niveau sectoriel – SMART 2014).
En 2015, selon les estimations du cluster nutrition 1 319 934 personnes souffriront de malnutrition parmi lesquelles 366 858 MAS et 928 315 MAM.
Credits Photo: nofi.fr
WATHI propose une sélection de documents sur le contexte économique, social et sécuritaire du Niger et les enjeux les plus importants pour les cinq prochaines années. Chaque document est présenté sous forme d’extraits qui peuvent faire l’objet de légères modifications. Les notes de bas ou de fin de page ne sont pas reprises dans les versions de WATHI.