Bénin : sortir du piège sans fin de la démocratie corrompue
Gilles Olakounlé Yabi
Le directeur d’une régie financière de l’Etat nouvellement nommé qui organise une messe dans son église pour remercier le président qui l’a choisi pour ce poste. Et qui fait diffuser son message de remerciement à Dieu et au président au journal du soir de la télévision nationale. Un directeur d’une grande entreprise publique, récemment nommé aussi, qui doit remercier aussi le président de la République en se prêtant à un meeting dans sa région d’origine. Remerciements appuyés du DG et de ses parents de la localité diffusés aussi dans le journal télévisé de la chaîne publique. C’était il y a plus d’un an. On m’avait expliqué que la pratique était courante, voire systématique, que le président exigeait lui-même ces marques de reconnaissance médiatisée des hauts fonctionnaires promus.
Plus récemment, il y a deux semaines, alors que j’étais à Cotonou, la même télévision publique diffusait en boucle une vidéo de présentation de la maquette surréaliste d’un projet de développement touristique sur la côte béninoise. Tous les Béninois d’âge adulte ont entendu parler depuis dix ou quinze ans du projet de transformation de la « Route des Pêches », une route sablonneuse reliant Cotonou à Ouidah distante de 42 kilomètres, bordée par les cocotiers et l’océan atlantique, au potentiel touristique évident. On a tous eu le temps de franchir plusieurs étapes dans nos vies sans voir le moindre début de réalisation du projet. Rien. Même pas quelques lampadaires pour éclairer cette corniche naturelle à la tombée de la nuit.
A trois semaines d’une élection présidentielle, la télévision publique n’avait rien d’autre à diffuser que les images de la maquette de l’énième version du projet, conçue cette fois par un promoteur venu de Macao… J’ai vu de mes propres yeux la diffusion de la cérémonie de décoration officielle du promoteur par l’Etat béninois. Décoré par l’Etat pour avoir proposé une maquette.
Dire que le Bénin est gravement malade peut paraître incongru, voire choquer. Dans cette Afrique de l’Ouest, nombre de pays connaissent une insécurité permanente, font face au terrorisme, se débattent dans des crises politiques interminables.
J’écris rarement sur le Bénin, mon pays, parce que j’ai vraiment du mal à savoir par quel bout prendre ses problèmes, et comment en évaluer la gravité. Dire que le Bénin est gravement malade peut paraître incongru, voire choquer. Dans cette Afrique de l’Ouest, nombre de pays connaissent une insécurité permanente, font face au terrorisme, se débattent dans des crises politiques interminables. D’autres se relèvent depuis quelques années seulement de périodes très difficiles.
Le Bénin connaît la paix et de manière générale la sécurité. C’est aussi un pays où on peut observer au quotidien des femmes et des hommes, dans cet ordre, levés aux aurores, travailler de longues heures sous un soleil de plomb, très majoritairement dans le secteur informel, pour gagner leur vie, payer les frais de santé et de scolarité de leurs enfants. C’est aussi un pays de grande liberté, où les gens s’expriment librement sur la politique, critiquent et insultent publiquement les plus hautes autorités. Un pays où les gens créent de nouvelles activités économiques tous les jours et diversifient leurs sources de revenus par tous les moyens.
C’est une sorte de paradis de l’entrepreneuriat privé et de la non régulation. Chacun peut transformer sa maison en une école du jour au lendemain, créer même une université privée, et prétendre délivrer des MBA (Master of Business Administration). Les autorisations formelles nécessaires seront obtenues sans mal. Chacun peut aussi faire le choix de l’investissement dans la très prospère économie de la foi, de la rédemption des âmes et des rêves d’une vie meilleure, et créer dans son salon une filiale d’une des multiples églises nigérianes d’inspiration américaine. Les fonctionnaires, les cadres du secteur privé formel, tous ou presque ont au moins deux sources de revenus et de multiples usages du temps de travail quotidien normalement affecté à une occupation professionnelle précise.
Chacun peut aussi faire le choix de l’investissement dans la très prospère économie de la foi, de la rédemption des âmes et des rêves d’une vie meilleure, et créer dans son salon une filiale d’une des multiples églises nigérianes d’inspiration américaine.
Dire que ce pays en paix, entreprenant, où le président va rendre le tablier à la fin de ses deux mandats, va très mal peut sembler incongru. Et pourtant. Le Bénin, qui a inauguré les conférences nationales africaines en 1990, me semble offrir aujourd’hui l’exemple le plus abouti des trajectoires de démocratisation corrompue et improductive. Comme beaucoup d’autres pays du continent, il est enfermé et s’enferme davantage, au rythme des kermesses électorales, dans le piège sans fin de la démocratie non réfléchie. La démocratisation et la libéralisation de l’économie à la béninoise ont interrompu l’œuvre difficile et de longue haleine de la construction d’un Etat et d’une nation. La démocratisation a apporté les libertés aux populations, et c’est là un acquis fondamental à préserver. Mais c’est bien le seul.
La démocratisation de ces 25 dernières années a fait exploser le clientélisme politique, légitimé la corruption et encouragé le repli identitaire et régionaliste. Les élites intellectuelles, suivies peu après par les élites économiques et traditionnelles, ont vite compris les règles du multipartisme intégral et de la démocratie électorale. Elles ont compris qu’il fallait mobiliser du monde derrière soi dans sa région d’origine, par tous les moyens, pour devenir un « honorable député », pour négocier une place dans un gouvernement ou dans une grande institution publique, et/ou pour s’assurer de pouvoir développer ses affaires licites, illicites, voire criminelles, avec la protection d’un Etat réduit à l’autorité politique suprême du moment.
La démocratisation de ces 25 dernières années a fait exploser le clientélisme politique, légitimé la corruption et encouragé le repli identitaire et régionaliste.
Si tout le monde dit publiquement que « voler, ce n’est pas bon », voler pour redistribuer dans sa région, se construire une base politique locale et l’offrir au pouvoir en place, est parfaitement acceptable. Ce n’est même pas voler. C’est savoir faire de la politique. La politique a ainsi fait corps avec la corruption, et l’a banalisée dans l’ensemble de la société. Les pratiques politiques réelles dans la démocratie modèle béninoise ont ridiculisé l’Etat de droit et le travail laborieux d’élaboration de lois que personne ne peut faire appliquer en l’absence de justice capable et indépendante, d’institutions de contre-pouvoir crédibles et d’une administration publique disposant d’un espace minimal de neutralité politique.
Au Bénin, on a pensé instaurer une démocratie digne de ce nom sans construire des partis politiques. Sans réguler les activités politiques et leur financement. Sans continuer à construire un Etat. Sans bâtir des institutions judiciaires indépendantes. Sans investir délibérément dans l’éducation civique et politique de populations majoritairement pauvres et non alphabétisées dans la langue officielle, subitement invitées à choisir leurs représentants et leurs gouvernants. Au lieu de renforcer l’Etat dans sa posture d’incarnation de l’intérêt général, la démocratie à la béninoise a considérablement affaibli la capacité de l’Etat à jouer ses rôles fondamentaux en faisant de l’allégeance politique le principal critère de nomination aux plus hautes fonctions publiques.
Il est même surprenant qu’il y ait encore autant de personnes compétentes dans les rouages de l’Etat. Le problème est que même ces personnes deviennent largement improductives dans un tel contexte politique. On ne peut pas être en train d’organiser des messes filmées et des cultes variés pour remercier le chef de l’Etat, être obligé d’être sur le terrain toutes les semaines pour soigner sa base électorale locale et diriger efficacement une grande administration ou une entreprise publique. Les pratiques politiques corrompues et le remplacement d’une éthique du travail et du service public par le culte de l’enrichissement personnel par tous les moyens n’ont miraculeusement pas encore eu raison de toutes les intelligences individuelles et de la créativité des Béninois.
Au Bénin, on a pensé instaurer une démocratie digne de ce nom sans construire des partis politiques. Sans réguler les activités politiques et leur financement. Sans continuer à construire un Etat.
Mais la moindre réalisation collective, – entendez tout projet qui implique plus d’une personne dans son exécution-, pose des problèmes quasiment insurmontables. C’est parce qu’on ne sait plus rien construire dans les délais et avec des coûts raisonnables, parce que « chacun veut manger quelque chose » à tous les niveaux, qu’on se contente d’applaudir des maquettes. Pendant ce temps-là, quelques-uns des pays voisins malgré leurs problèmes politiques, comme le Togo, ont construit en quelques années de nouvelles infrastructures d’envergure essentielles pour la relance économique.
Le Bénin ne sera pas gravement malade le jour où on se réveillera à Cotonou, Porto-Novo, Parakou ou Djougou avec le sentiment qu’il n’y a plus un Etat capable de faire face à la moindre catastrophe naturelle, ou au moindre choc sécuritaire ou économique. Quand on se rendra compte qu’il n’y a pas un Etat capable de fixer des limites à la criminalité organisée transnationale, aux faux prophètes et aux extrémistes religieux de tous bords. Ce sera trop tard. Le Bénin est déjà gravement malade aujourd’hui. Au lendemain de l’élection présidentielle du 6 mars, il faudra immédiatement hospitaliser le patient pour un traitement long et puissant. Quel que soit le nom de celle ou de celui qui succédera au président Yayi Boni.
Analyste politique et économiste, Gilles Olakounlé Yabi est l’initiateur du think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest, WATHI. Les opinions exprimées ici sont personnelles et ne représentent pas celles de WATHI.
21 Commentaires. En écrire un nouveau
Excellent! Toujours un plaisir de constater que tes analyses vont au-delà de sentiments personnels et de stéréotypes et prennent en compte la réalité telle qu’elle se décline sous nos yeux depuis plusieurs années. Malheureusement, la partisanerie et les problèmes de personne plongent, chez beaucoup, la lecture objective des situations sur le Bénin, lorsqu’ils n’empêchent pas la distance critique minimale sur les faits. Merci pour ta contribution. Cordialement
Gilles, ton analyse est simplement géniale ! Bien sûr, il reste à proposer des solutions, et c’est à nous tous de poursuivre la réflexion. Toutefois, le mal du Bénin ne s’éradiquera pas simplement par un changement de président. “Les peuples n’ont que les présidents qu’ils méritent” autrement dit, le président n’est qu’un homme issu en général de son peuple avec son héritage culturel. Le Bénin est malade quelque soit les générations. La jeunesse n’est pas épargnée; la maladie est plus grave chez les soi-disants “intellectuels”, moi je préfère parler d'”instruits”. Je suis d’avis que les populations rurales sont moins atteintes par le mal ainsi que celles qui ont une culture plus mixée. Peut-être est-ce la solution : Une équipe dirigeante de culture pas uniquement béninoise mais aussi occidentale ou asiatique qui trouvera le moyen d’associer les populations vilageoises souvent illétrées à la gestion du pays ?
Bjr Gilles,
Je viens de lire cette formidable analyse que vous nous avez proposée sur le Bénin. Les problèmes des pays d’Afrique de l’Ouest excepté quelques pays se ressemblent. La phrase suivante à retenu mon attention :”Pendant ce temps-là, quelques-uns des pays voisins malgré leurs problèmes politiques, comme le Togo, ont construit en quelques années de nouvelles infrastructures d’envergure essentielles pour la relance économique”. Et, j’aimerais dire qu’au Togo aussi, l’activité économique peut être ralentie voire interrompue pendant des heures ou même durant toute une journée pour remercier le Chef de l’Etat d’avoir nommé un fils d’une localité à un poste au sien d’une structure publique. Pas une visite du Président de la République dans une localité donnée sans la mobilisation des groupes forchloriques de la localité pour le louer. Ceux qui mobilisent ces groupes, se positionnent aussi pour des postes qu’ils cherchent à occuper. Cette pratique engloutie beaucoup d’argent dont on ne connait pas l’origine. Donc les “nouvelles infrastructures d’envergure essentielles pour la relance économique” ne sont que des arbres qui cachent la forêt. D’ailleurs certaines sont déjà en très mauvais état semble t-il à cause de la corruption.
Salut Gilles,
Merci pour cette analyse que nous partageons tous. Pour paraphraser Obama, le contexte que tu décris si bien a fait de nos états, des lieux où les solutions et les projets meurent… Ce n’est pas qu’il n’y a pas de solutions, mais comme à Washington en 2008, nos états sont devenus des lieux où les solutions meurent.
Le défi est d’arriver à inverser cette tendance. Comment juguler l’impact des acteurs qui font que, comme tu le dis si bien ” Mais la moindre réalisation collective, – entendez tout projet qui implique plus d’une personne dans son exécution-, pose des problèmes quasiment insurmontables. C’est parce qu’on ne sait plus rien construire dans les délais et avec des coûts raisonnables, parce que « chacun veut manger quelque chose » à tous les niveaux, qu’on se contente d’applaudir des maquettes.”. Le printemps des maquettes n’a que trop duré.
Merci encore Gilles pour ton engagement. Je sais que tu aurais pu faire un très bon banquier (puis candidat à la présidentielle) si tu le voulais. Tu as choisi cette voie, celle des fondateurs de la négritude, pour nous tenir en éveil et réveiller notre conscience, nous appeler à ce sursaut indispensable pour sortir de cauchemard qui a vraiment trop duré.
Quel bilan des pratiques démocratiques dans nos pays depuis 1990? Il n’est pas exagéré de dire aujourd’hui qu’en cette période d’euphorie démocratique qu’on ait plutôt mieux réussi l’euphorie de la corruption. Cette corruption gan graine toutes les spheres de l’état, partant de l’économie, à la politique en passant par la sécurité……
Elle a envahi tous les pans de la nation. Dans le champs politique, elle se traduit par ce slogan d’un ex ministre béninois “combien tu me donnes et je vote pour toi”.
Pour moi, l’election de candidat indépendant suite à l’affaiblissement des partis politiques a accélérée le développement du clientélisme politique. Si nous voulons reprendre la main, il faut donner corps au fait partisan, il faut mettre en place des garde-fous et légiférer sur les dépenses de campagnes, mettre l’accent sur les aspects programmatiques des candidats. Il urgent de reformer nos systèmes politiques car si les politiques ne changent pas les population, surtout les jeunes, font forcer le destin. Ils ne croirons plus aux décideurs mais voudrons eux-mêmes faire ce changement. Dans ce cas, ça risque de d’aller au clash. Il faut se réveiller quand il est encore temps.
Chers amis,
Très bonnes réflexions et j’ajouterai: voilà le prix que nous payons pour notre démocratie chèrement acquise, confisquée par les intellectuels « T » comme le dirait l’autre et convertis en politiciens véreux.
Que pourrait faire le meilleur des présidents sur ce terrain déjà pourri et infesté de marchands d’illusions, qui au lieu de se concentrer sur comment bien faire le travail pour lequel ils sont rémunérés, relever les défis de développement de notre pays, s’emploient plutôt à mettre toute leur énergie et leur temps à échafauder des stratégies de vol, d’enrichissement illicite et rapide ?
Nous vivons un système qu’on pourrait rapprocher par métaphore de l’assertion de cet économiste qui disait «quand il y a deux monnaies en circulation dans une économie, la mauvaise chasse la bonne». Ceux qui ont véritablement envie d’apporter quelque chose de bon pour notre pays sont systématique démotivés, écartés, sinon broyés.
J’ai souvent envie de donner raison à l’autre qui disait que « la démocratie est un luxe pour les africains ». Mais heureusement que la nôtre nous assure encore un peu de liberté et de sécurité, et ce, jusqu’à quand?
Il nous faut des institutions de contrepouvoir fortes totalement et véritablement indépendantes de l’exécutif, ayant à leurs têtes des hommes intègres, des professionnels dans leurs domaines et ayant des expériences bien avérées. Mais là encore, il y a des doutes que la situation démocratique actuelle puisse le permettre car ce sont les mêmes qui sont du côté du parlement où se votent les textes de lois non pas dans l’intérêt du peuple béninois, mais plutôt pour renforcer leur cupidité et pour se protéger davantage. C’est vraiment l’imputé érigée en système de gestion qui tue notre pays. Notre « JUSTICE » a donc du boulot, réellement du boulot !
Un fou pour mettre entre parenthèses cette démocratie et balayer la maison aux mépris de toutes les règles de droit avec la communauté internationale sur le dos??? Ce fou sera peut-être éclairé les premiers jours, mais après où nous mènera-t-il???
Il ne reste plus qu’à appeler Dieu à l’aide pour qu’Il nous accorde la Grâce d’avoir de bons dirigeants pouvant donner le bon exemple afin que soit libérée l’énergie créative des béninois de tous les bords pour le rayonnement de notre cher et beau pays.
am/
Inspirant comme analyse Gilles, et pas seulement le Bénin, mais pour l’Afrique.
Nous avons beaucoup perdu du sens des Valeurs. Celles positives, promues par nos cultures, sont mal vécues lorsqu’elles le sont encore. Elles subissent des attaques répétées, particulièrement par ceux dont la mission est de les protéger. Ce qui les codifie n’est plus respecté, par exemple la Constitution ou les lois. On devrait repenser à deux fois, voire plusieurs fois, avant même d’envisager de les modifier. Malheureusement, dans certains pays, l’on frise l’escalade dans leurs amendements, pour préserver des intérêts personnels. Le besoin est là d’une “renaissance culturelle (pour ne pas dire révolution)”, de “revivification de valeurs” que même les maisons de culte portent mal. Entièrement d’accord, soignons le Bénin et l’Afrique car in fine, lorsque nos pays éternuent, ce sont nous, citoyens, qui nous enrhumons .
Cher Gilles,
Merci pour la justesse de l’analyse …. De retour du Benin, ou je viens aussi de passer quelques temps durant cette période pré-électorale, je me demandais comment un pays longtemps considéré comme le quartier latin de l’Afrique se retrouve aujourd’hui avec 5 de ses plus importants candidats tous issus du secteur bancaire ou du secteur prive ? Ceci peut paraître anecdotique, mais derrière le symbole, il me semble que cela révèle une tendance de fond.
Certainement parce que le Benin est devenu ce paradis de l’entrepreneuriat décrit dans l’article. Mais surement aussi, parce que les élites “bien formées” n’ont pas su (et ne savent toujours pas) offrir de projets de société digne de ce nom en se concentrant sur les attentes des Béninois, plutôt que de sécuriser leur avenir politique.
A ce titre, j’ai été fasciné de voir comment les partis distribuer les millions en zone rurale (tous partis confondus…. a tout le moins ceux qui disposent de ressources), lorsque je pensais que ces pratiques étaient révolues dans une démocratie…ou au moins remis au second plan. Sous cet angle… la démocratie que nous propose les candidats actuelles est déjà totalement corrompue !
Mais le plus fascinant était de voir comment les jeunes ruraux prenait ces fonds….. et ensuite aller voir les partis concurrent pour faire monter les enchères…. Certains trouveront cela triste et diront que les jeunes n’ont plus de valeurs ! D’autres penseront que ces jeunes font preuve d’une certaine maturité en profitant de l’aubaine électorale…. tout en sachant pour qui ils voteront .lorsqu’ils seront seuls dans l’isoloir ! si ils vont voter !
J’éviterais de juger ces stratégies développer par les jeunes Béninois qui m’ont expliqué comment s’organiser leur “engagement” dans ces élections …. Mais ce qui est sur, c’est que cette petite histoire, confirme oh combien les candidats en course ne semble pas disposes a changer cette démocratie corrompue….tout au contraire !
Au regard de ce qui précède, on peut se demander si le Benin ne préfigure pas un peu ce que seront les futures élections dans la région (en terme de profil de candidats). Pas sur….
Par contre, il semble claire, que si les futurs décideurs, ne parviennent pas a sortir de cette trappe a démocratie corrompue… alors la déconnexion entre les décideurs et leurs populations ne fera que s’agrandir et le réveil sera brutal.
Cher gilles et chère équipe du WATHI,
Je vous remercie pour cet excellent et sincère article qui révèle les problèmes profonds qui minent le Bénin. Le système partisan au Bénin est en faillite. Plus de 250 partis, et pourtant aucun des grands partis existants n’a de candidat aux présidentielles mains plutôt des alliances, ou encore des candidats individuels. A l’heure actuelle, il n’y a plus d’opposition, et pourtant nous disons être en démocratie.
J’ai la ferme conviction que le successeur qui sera élu au mois d’Avril pourra redresser l’essentiel de ces maux profonds. Mais cela demandera aussi notre implication à tous.
Cette plateforme doit servir à chacun de nous pour contribuer à la discussion, et proposer des pistes de solutions concrètes.
1. Une assise nationale serait souhaitable en 2016, pour redéfinir le cadre légal dans lequel notre démocratie pourrait prospérer. Nos aînés ont fait un excellent travail en 1990, qui était adapté aux réalités du moment, et qui nous ont permis de maintenir la paix. A présent, nous avons besoin de faire une relecture de l’expérience passée, et de réadapter notre constitution.
2. Le Bénin a besoin d’un Président consciencieux qui peut inspirer par le travail bien fait – On dit souvent que le poisson pourrit par la tête. Le moyen d’y arriver est le droit vote dont le peuple dispose en ses mains. En s’assurant que nous assurons notre devoir citoyen chacun, en votant, et surtout en faisant un choix réfléchi, nous pouvons sûrement changer ne serait que d’une voix, la donne.
Ceci n’est que ma modeste contribution, et je suis sûre que de meilleures suggestions pourront surgir des lecteurs.
Soignons le Bénin!
Chapeau!
Les régimes se suivent et la situation s’empire faute d’idéologie politique. Vous parlez de la profusion des églises nigérianes qui émergent des salons; ce qui est bien dans ces églises c’est le fait qu’elles permettent de redonner vie aux maisons inachevées. Remercions au passage les différents Ministres en charge des cultes (pour le culte de la personnalité) qui se sont succédé.
Très belle analyse. Tout est dit dans ton écrit. Cette épisode sombre vide l histoire de notre pays finira le 6 avril prochain.
Bonne continuation mon frère.
Je viens de finir cet article, et je me rends compte, que les problèmes énumérés au Bénin, sont très similaires à ceux qu’on rencontre au Sénégal.
Et je suis encore mois optimiste quand je vois le “retour vers le futur” qu’on vit en ce moment, avec la question du référendum, près de 5 ans après le 23 juin.
Merci Gilles pour cette belle analyse. La tâche qui nous attend est titanesque… Du désordre auquel nous assistons aujourd’hui jaillira j’en suis sure, une reconfiguration de l’espace politique avec de nouveaux acteurs qui penseront la chose politique autrement. Nous sommes au pied du mur et ce choix s’imposera à chacun.
Chers tous, merci pour vos commentaires. Sur l’absence de propositions et de remèdes pour le Bénin malade, je peux vous assurer qu’il ne s’agit pas d’un manque d’audace…ni d’idées. Pour que les recommandations soient utiles et ne soient pas un catalogue de généralités, elles doivent à mon sens être précises, détaillées et argumentées. Il faudrait (au moins) un autre article pour cela… Et comme nous avons pour une fois des projets de société des candidats, tout de même, je me suis dit qu’il fallait laisser d’abord les Béninois examiner ce que leur proposent ceux qui veulent les gouverner… Merci encore pour votre intérêt.
Salut Gilles,
Franchement, 100 % d’accord avec toi !
Très belle et pertinente analyse qui résume bien la situation actuelle de notre pays.
Entre business de la foi, clientélisme politique, corruption, repli régionaliste, absence de régulation des activités politiques, réalisation de projets de développement, … le Bénin souffre vraiment.
J’espère que les prochains dirigeants s’y attaqueront.
Good job my brother !
Monsieur Yabi,
Bravo pour vos réflexions.
Si votre analyse est correcte en terme de diagnostic, elle manque (á mon humble avis) sur la fin l’audace de proposer des pistes pour le centre hospitalier,voire le profil du chef de clinique potentiel.
Votre analyse constate á juste titre l’absence de structuration du sens l’intérêt public, dont le corollaire manifeste est la stricte défense des intérêts individuels ou regionalistes envers et contre tout…
J’ai pour ma part la conviction que la gangrène paralysante que vous décrivez au sein la classe politique urbaine de notre pays d’origine ne s’est encore pas étendue á toute la masse de population non lettrée et pauvre.
Notre salut pourrait probablement venir de cette base. Elle aura toutefois besoin d’un coaching pour de l’auto médication préventive…
L’un des candidats á la prochaine élection Présidentielle au Benin dont le programme offre â mon sens des pistes sérieuses de décentralisation des outils de progrès et de lutte contre la pauvreté, aura t-il (s’il devait être élu) le brio supplémentaire de créer un comité de promotion de l’éthique et l’intérêt public dans tous les quartiers du Benin?
La remission du malade figurera alors au registre des miracles que seul le BENIN est capable de montrer
Diagnostic sans complaisance,
Et si maintenant les acteurs politiques arrêtaient le cirque dans ce pays,la réponse viendra assurément de la capacité du peuple béninois à se redresser comme ceux d’autres pays de la sous-région.Il faut cependant se méfier de ce peuple qui a beaucoup subi.
Analyse de fond mais manque un peu plus de propositions ou de solutions durables, au-delà de l’hospitalisation du patient Bénin. Cela dit, merci pour votre éclairage superbement bien fait. En ce qui me concerne, seul un homme nouveau qui n’est pas du sérail ou qui a d’autres méthodes de travail pourrait faire l’affaire. De tous les présidentiables, un seul pourrait essayer de procurer des remèdes de choc au patient à condition que les renards ou les charognards le laissent travailler.
Très bien dit ; il faudra que la génération montante change. Car même les jeunes sont entrain de copier leurs aînés.
Cher ami,
Une analyse parfaite. Ca force mon respect. Voila le chantier qui nous attend Gilles. Nous devrions tous y apporter notre pierre!
Cher Ami,
Merci pour cette analyse qui traduit effectivement le mal dont nous souffrons dans ce petit pays qui a tout pour se développer. Au delà de ce diagnostic bien posé, quelles sont les pistes de solution que le prochain président devra explorer ? Il aurait été intéressant que les échanges en cours pour les élections du 6 mars soient structurés autour de propositions concrètes.