Penda Samb
Contribution reçue via infowathi@wathi.org
Accès à la terre
Les femmes occupent une place très importante au sein de nos sociétés africaines : elles en sont le pilier. Qui dit crédit dit remboursement, et pour rembourser il faut avoir des revenus stables d’où la nécessité d’un emploi. Toutefois, nous constatons non sans regret qu’elles éprouvent des difficultés à accéder à un emploi et à un crédit. Cela peut s’expliquer par des raisons aussi différentes que réelles.
L’éducation
Bien qu’aujourd’hui beaucoup s’accordent sur le fait que le taux de réussite à l’école des filles est plus élevé que celui des garçons, force est de constater que le taux de scolarisation de ces derniers reste supérieur à celui des jeunes filles. La raison est que les filles sont très tôt assignées aux travaux domestiques, ou elles sont mariées dès leur puberté, surtout en zone rurale. Ces situations les éloignent de l’école et donc d’une chance d’avoir accès à un emploi plus tard. Certaines de ces femmes peu instruites se lancent dans entrepreneuriat, mais en raison d’une assise financière instable, l’opportunité d’accéder à un crédit (qui sous-entend des garanties solides) leur est presque impossible.
Le mariage
Dans notre société sénégalaise, il n’est pas rare de voir des femmes mariées arrêter leur activité professionnelle. Bien que parfois diplômées, elles se consacrent entièrement à la création et à la gestion de leur foyer. Cette situation crée une frustration dont elles ne se rendent compte souvent que lorsqu’il est trop tard. Même si dans nos sociétés l’homme est le chef de famille et celui qui subvient à ses besoins, il n’en reste pas moins certain que la femme a elle aussi des besoins et ambitions qu’elle seule est à même de réaliser pour son épanouissement et son développement personnel.
Une discrimination à l’embauche sous prétexte d’un manque de productivité
Il n’est pas rare dans des entreprises aujourd’hui de voir des recruteurs afficher ouvertement leur préférence pour des hommes pour certains postes plutôt que des femmes, peu importe leurs qualifications. La raison la plus citée est le manque de productivité.
On a souvent (à tort) véhiculé l’idée selon laquelle les femmes sont moins productives que les hommes. Elles sont des mères, donc prennent plus de congés, vont davantage chez le pédiatre, tombent malade plus souvent… Bref, elles sont moins présentes au bureau et donc moins productives que les hommes (ce qui n’a évidemment aucun lien), ce qui pourrait ainsi ralentir l’entreprise dans ses projets de développement.
En conclusion, malgré les raisons citées plus haut sur la difficulté d’accéder à l’emploi, il y a une chose que les femmes savent faire : c’est se battre pour atteindre leurs objectifs, ce qui laisse présager une forte amélioration. Dans notre société actuelle, on commence à comprendre qu’il est impératif pour parler de développement durable d’intégrer les femmes.