Le « One Sustainable Health Forum » qui se déroulera les 25 et 26 octobre à Dakar réunit des professionnels de la santé humaine, animale et de l’environnement pour présenter les actions prioritaires à mener pour améliorer ces trois piliers de ce que l’on appelle le « One Health ». Ce forum, organisé en Afrique de l’Ouest, aux portes du Sahel, est l’occasion de rappeler l’importance de la nutrition pour la santé des populations de la région et son lien avec ces approches « One Health ».
Dans cette région fortement impactée par les bouleversements climatiques et ses conséquences multiples, il nous paraît primordial de renforcer la prise en compte des enjeux alimentaires et nutritionnels des populations en lien avec les autres enjeux de santé. La situation est grave puisque le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde est reparti à la hausse, nous faisant revenir 15 ans en arrière, avec un tiers de la population mondiale sans accès à un régime alimentaire adéquat, et 70 millions de personnes en Afrique de l’Ouest souffrant de la faim.
Santé humaine et malnutrition, un lien évident
Une bonne alimentation est primordiale pour la santé des femmes, particulièrement les femmes enceintes et pour le développement et la croissance des enfants. Sous sa forme la plus sévère, la sous-nutrition est une maladie qui touche plus de 14 millions d’enfants par an dans le monde et joue un rôle dans plus de la moitié des décès d’enfants de moins de 5 ans. Elle provoque par ailleurs une baisse des défenses immunitaires face aux maladies infectieuses, réduisant la capacité des individus de tout âge à se défendre, comme les personnes infectées par le VIH et la tuberculose –pathologies qui créent un cercle vicieux étant elles-mêmes à l’origine de dénutrition sévère. Elle est aussi un double fardeau, entraînant à l’inverse des surcharges pondérales, des pathologies chroniques, type diabète, cholestérol, qui affectent durablement l’état de santé et nécessitent des prises en charges complexes et au long cours.
La situation est grave puisque le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde est reparti à la hausse, nous faisant revenir 15 ans en arrière, avec un tiers de la population mondiale sans accès à un régime alimentaire adéquat, et 70 millions de personnes en Afrique de l’Ouest souffrant de la faim
Environnement, agriculture et santé animale, déterminants pour notre alimentation
Le bouleversement climatique, au centre de l’approche One Health, impacte directement la capacité des populations à produire localement une alimentation équilibrée et à répondre à leurs besoins nutritionnels en quantité comme en qualité. Et les politiques agricoles et pastorales doivent répondre à cet enjeu, en favorisant des systèmes de production d’une alimentation plus saine qui soient à la fois plus respectueux de l’environnement mais aussi de la santé animale et ainsi limiter le risque de zoonoses (maladie transmise de l’animal à l’homme) menaçant les élevages et potentiellement les populations humaines. D’autres déterminants sont à l’œuvre : les inégalités de genre et socio-économiques, les conflits, et les politiques agricoles des états, faisant de la malnutrition la maladie de l’inégalité.
Une mobilisation de tous les états et institutions urgente
Si les causes de la faim sont politiques, frappant les populations les plus vulnérables, les solutions le sont aussi. C’est pourquoi un sursaut collectif est nécessaire et urgent pour adresser les enjeux de nutrition, au travers de la mobilisation des États, des organisations internationales et des citoyens. L’OSH Forum, qui doit porter des recommandations fortes autour de cette question, sera suivi de rendez-vous politiques majeurs, Nutrition for Growth (N4G) en mars 2025 en France puis l’Assemblée mondiale de la santé en mai 2025 où doivent être renouvelés les engagements des états sur la malnutrition. Il est donc urgent d’agir et de renforcer la mobilisation de toutes les institutions et États pour lutter contre la malnutrition sous toutes ses formes, ses causes, et ses conséquences sur la santé de toutes et tous.
Crédit photo: Vétérinaire sans frontières
1 Commentaire. En écrire un nouveau
Merci de se préoccuper de la santé nutritionnelle de nos populations. J’aimerais bien en tant que acteurs dans ce domaine assister à toutes vos activités pour apporter un contribution sans faille aux solutions sur la problématique de la prise en charge globale