Production du coton au Bénin
Encore beaucoup d’efforts à faire !
A la cérémonie de lancement de la campagne cotonnière 2015-2016, les producteurs de coton ont promis au Chef de l’État, le Président Boni Yayi, de faire de leur mieux pour que l’objectif fixé par le Gouvernement pour la campagne, soit 500 000 tonnes de coton, soit atteint. Comparé à la performance du Bénin ces dernières années/campagnes, cet objectif est louable. Il confirme une progression continue depuis la campagne 2010-2011 au cours de laquelle le Bénin a véritablement atteint le fond et, s’il était atteint, marquerait un nouveau record dans la production cotonnière du pays. Comme le montre la Figure 1 ci-dessous, le précédent record d’environ 430 000 tonnes date de la campagne cotonnière 2004-2005, soit il y a dix ans déjà.
Et pourtant… Lorsque l’on compare la projection du Gouvernement béninois de 500 000 tonnes de coton pour la campagne 2015-2016 et la performance du pays en matière de production cotonnière ces dernières années/campagnes à celles d’autres pays de la région, l’appréciation change complètement. Alors que le Bénin se fixe comme objectif de superficies à emblaver 450 000 hectares (pour une production d’environ 500 000 tonnes de coton), le Burkina, la Côte d’Ivoire et le Mali se fixent respectivement 650 000 hectares, 440 000 hectares et 585 000 hectares comme objectifs pour la campagne 2015-2016. Comme le montre la Figure 2 ci-dessous, en dehors du Sénégal et du Togo qui sont de petits producteurs de coton, les autres pays progressent plus rapidement que le Bénin.
Selon la Figure 2 ci-dessus, la comparaison de la performance du Bénin avec celle des pays qui sont dans sa catégorie dans la sous-région devrait nous préoccuper. En effet, alors qu’il y a seulement sept / huit ans, en 2007-2008, le Bénin produisait deux fois plus de coton que la Côte d’Ivoire, en 2014-2015, la Côte d’Ivoire produit environ plus d’une fois et demie la production du Bénin. Dans la même période, le Mali est passé d’environ le même niveau de production que le Bénin à une fois et demie la production béninoise et le Burkina, d’environ 1,3 fois à plus de 1,7 fois la production du Bénin. Ce sont des chiffres édifiants qui se passent de commentaires.
Il est certain que pour aller de l’avant, il est important, utile et nécessaire non seulement de se comparer à soi, de tirer leçon des difficultés rencontrées et de la fierté des progrès réalisés. Il est tout aussi certain que se comparer aux autres peut être très utile et même nécessaire si on le fait dans le souci de s’améliorer. En ce qui concerne la performance du Bénin en matière de production cotonnière, suivre l’évolution dans les pays de la région peut constituer un élément de motivation supplémentaire pour nous. Le nouveau président qui sera élu en 2016 devrait garder cela bien présent à l’esprit.