Auteur : Thierry Hommel
Organisation affiliée : futuribles
Type de publication : Document de travail
Date de publication : 31 mars 2020
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Un défi sanitaire pour les autorités
Une réponse tardive?
Tout comme leurs homologues européens, les dirigeants ouest-africains ont certainement tardé à prendre la mesure des conséquences sanitaires, médicales, économiques et sociales ou encore financières de la pandémie du Covid-19. Après avoir mis l’accent sur les gestes préventifs, les États initient ou amplifient leurs mesures pour endiguer la propagation de la pandémie.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) n’est pas en reste; elle a également annoncé des mesures pour à la fois prévenir et contenir la propagation de la pandémie du coronavirus 19 alors que le virus était déjà signalé dans la sous-région où seulela Sierra Leone n’avait pas encore déclaré de cas à la date du 31 mars 2020.
Quelles mesures préventives, quelle efficacité?
Dans leur grande majorité, les États ouest-africains limitent ou interdisent les entrées et sorties du territoire. Pour prévenir et contenir la propagation du virus sur leur sol, ils restreignent également, par le biais de mesures plus ou moins restrictives, les mouvements et les rassemblements de population. Si certains États ont déclaré le couvre-feu et confiné les populations la nuit (voir tableau 1), la possibilité d’appliquer des mesures de confinement intégral calées sur les approches à l’œuvre en Italie ou en France interroge.
L’absence de liquidités immédiates et de réserves financières d’une large frange de la population explique ces difficultés. Rappelons que plus de 80 % de la population active ouest-africaine tire ses revenus d’activités informelles . Ces personnes ne disposent pas de réserves financières pour subsister si elles cessent leur activité. Sachant qu’elles ne peuvent pas non plus se reposer sur une couverture / assurance chômage, elles n’ont pas d’autre choix que de poursuivre le travail. Autre élément d’importance en ville : les plus vulnérables ne disposent pas d’équipements pour stocker et préserver la nourriture, et doivent se ravitailler quotidiennement; ces populations sont souvent privées d’un accès à l’eau, indispensable pour mettre en pratique les gestes d’hygiène recommandés par les experts.
Enfin, leur habitat non formalisé des bidonvilles amplifie la difficulté du confinement. Pour les ruraux, souvent actifs dans l’agriculture, l’impossibilité de la cessation d’activité est tout aussi présente : elle équivaut à une contraction de la production et d’importantes pertes de revenus. Encore parfois coupés des médias, les ruraux ne seraient par ailleurs pas assez sensibilisés aux risques d’exposition au Covid-19. Dans ces conditions, la distanciation sociale est délicate et le confinement semble difficilement envisageable dans la sous-région, d’autant plus que les moyens d’un contrôle strict de l’observation des mesures de confinement y sont également plus limités qu’en Chine ou en Europe.
Une autre impasse se dessine dans la sous-région pour faire face à la crise: la mise en œuvre d’une stratégie de détection efficace et complémentaire des personnes infectées est tout aussi problématique que l’observation de la distanciation sociale. Le 20 mars, la sous-région ne disposait que de deux laboratoires opérationnels Institut Pasteur, Sénégal et Guinée susceptibles de détecter des échantillons de salive infectés par le Covid-19.
Très prochainement, en collaboration avec le Centre africain du contrôle des maladies (CDC), le nombre des laboratoires régionaux de référence dédiés au diagnostic des coronavirus devrait passer à cinq dans la CEDEAO. Les personnels de laboratoire de quatre États membres (Gambie, Ghana, Côte-d’Ivoire et Nigeria) ont été formés au diagnostic du Covid-19 et équipés en collaboration avec l’Institut Pasteur de Dakar, au Sénégal. Selon l’OMS, la Sierra-Leone aurait également reçu des équipements . Ces capacités sont encore insuffisantes, ce qui risque de ralentir la détection : la sous-région compte aujourd’hui plus de 350 millions d’habitants.
Rappelons que plus de 80 % de la population active ouest-africaine tire ses revenus d’activités informelles . Ces personnes ne disposent pas de réserves financières pour subsister si elles cessent leur activité. Sachant qu’elles ne peuvent pas non plus se reposer sur une couverture / assurance chômage, elles n’ont pas d’autre choix que de poursuivre le travail
De trop faibles capacités de prise en charge pour les personnes infectées?
Contrastées, les capacités de prise en charge hospitalière ouest-africaines sont actuellement insuffisantes pour faire face aux besoins sanitaires de base des populations. S’il n’existe pas de règle d’or pour déterminer si les personnels de santé sont en effectif suffisant pour couvrir les besoins sanitaires d’une population, l’OMS estime peu probable que les pays disposant de moins de 2,3 professionnels de santé (en associant les médecins, le personnel infirmier et les sages-femmes) pour 1000 habitants puissent couvrir convenablement les interventions essentielles en matière de soins de santé primaires.
Or, dans la CEDEAO, à l’exception du Cap-Vert, aucun des pays n’atteint ce score de 2,3. Certes, la situation progresse le Sénégal a quatre hôpitaux en chantier, la Côte-d’Ivoire a débloqué plus de 3 milliards de francs CFA (4,6 millions d’euros) pour la réfection de ses services d’urgence, etc. De plus, la couverture universelle de santé se développe, avec d’importants progrès effectués au Sénégal, au Bénin ou encore au Ghana. Mais les capacités des services de soins intensifs, équipés des lits adéquats et du matériel respiratoire nécessaires pour la prise en charge des patients infectés par le Covid-19 sont très réduites.
…Mais une expérience salutaire des crises sanitaires à faire valoir?
Comme le soulignait Le Monde concernant la Guinée, pays depuis lequel l’épidémie d’Ebola s’est répandue en Afrique de l’Ouest en 2013-2014, la crise sanitaire de 2014 aurait permis de tirer certaines leçons et de gagner en expérience dans la gestion des crises épidémiques. Ainsi, il n’aurait fallu que 24 heures aux autorités guinéennes, qui ont réactivé les dispositifs de gestion mobilisés lors de l’épidémie d’Ebola, pour confirmer le premier cas de Covid-19 dans leur pays le 5 mars et remonter l’itinéraire du malade afin de confiner les potentiels infectés.
Depuis 2014, la Guinée aurait augmenté ses capacités de gestion des crises épidémiques : trois centres de traitement, directement opérationnels pour le Covid-19, trois laboratoires en mesure d’effectuer des tests épidémiologiques , ainsi qu’une agence nationale de sécurité sanitaire chargée de coordonner la prise en charge des malades sont désormais disponibles, mais le manque de moyens humains, matériels et financiers reste un problème. Les capacités de surveillance épidémiologique et de traitement sont ténues, et seulement 1,45 million de masques seraient disponibles pour une population de 12,8 millions de personnes.
Les pays présentant le risque d’importation du virus le plus élevé, notamment du fait de l’intensité des échanges aériens avec les provinces chinoises contaminées (Égypte, Algérie et Afrique du Sud), auraient une capacité certaine (modérée à élevée) de réponse aux flambées épidémiques: ils sont parmi les mieux équipés du continent pour détecter rapidement les nouveaux cas et pour les prendre en charge. En Afrique de l’Ouest, un pays comme le Nigeria dispose de capacités au-dessus de la moyenne pour détecter et répondre aux infections; la Guinée ou le Liberia également, même s’ils sont plus vulnérables du fait de leur situation sociale et économique.
Le 20 mars, la sous-région ne disposait que de deux laboratoires opérationnels Institut Pasteur, Sénégal et Guinée susceptibles de détecter des échantillons de salive infectés par le Covid-19
Un frein au développement économique?
L’Afrique a tout à redouter de la crise économique qui s’esquisse. La fermeture du monde a provoqué un brusque ralentissement de nos économies interconnectées alors que le mouvement de globalisation et d’élargissement des marchés s’est traduit par une réorganisation des chaînes de valeur et la suppression des redondances. La crise en Chine et la fermeture des frontières paralyse ainsi de nombreuses activités alors que le confinement ralentit la demande. Les marchés financiers ont anticipé cette crise: depuis le krach du 12 mars 2020, ils fluctuent au gré des informations sanitaires et annonces de mesures de sauvegarde des économies faites par les dirigeants des États et des institutions multilatérales.
Baisse des exportations et de la croissance?
En 2020, l’économie de la CEDEAO reste rentière et fortement dépendante de l’exportation de quelques ressources brutes (pétrole, gaz, minerais, productions alimentaires, etc.). Cette économie est extravertie : les échanges avec les partenaires extérieurs à la CEDEAO pèsent plus sur les résultats économiques de la sous-région que son marché intérieur, dont la taille ne dépasserait pas, en dollars US, 10 % à 15 % des échanges commerciaux totaux. Ces données brutes masquent par ailleurs de forts contrastes entre pays. Quatre d’entre eux, le Ghana, le Nigeria, la Côte-d’Ivoire et le Sénégal assurent à eux seuls 93 % des importations régionales et 94 % des exportations ! Dans ce quatuor, le poids du Nigeria est prépondérant, ses résultats économiques influencent fortement ceux de la communauté économique.
Or, le Nigeria risque d’être particulièrement touché par la crise. Dans le contexte de ralentissement économique, la demande en ressources brutes diminue. Les marchés des partenaires Europe et Chine sont aujourd’hui fermés. Pour les pays producteurs (Nigeria, Ghana, Niger) les effets sur les recettes des États sont immédiats. La situation va donc peser sur la croissance du pays et in extenso, de la sous-région, avec une intensité qui dépendra de la durée de la crise et de la paralysie de l’offre comme du retour de la demande.
À l’échelle du Nigeria, dont le pétrole représente 91 % des exportations, des problèmes importants sont à anticiper : le prix du brut a chuté à 30 dollars US alors que le prix anticipé dans le budget fédéral 2020 est de 57 dollars US. Selon Vera Songwe, secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), le Nigeria à lui seul pourrait perdre 19 milliards de dollars US en 2020.
Difficultés d’approvisionnement en produits stratégiques?
Les importations régionales sont dominées par 10 catégories de produits. Les hydrocarbures représentent 24 % des importations totales. Ils sont suivis par les automobiles, tracteurs, cycles et autres véhicules (2e), les machines, appareils mécaniques et chaudières (3e), les machines et appareils électriques (4e), les céréales (5e), les plastiques (6e), la ferronnerie, le fer et l’acier (7e), la fonte, l’acier (8e), les produits pharmaceutiques (9e), le poisson et les fruits de mer (10e).
Avec 41 % des transactions, le Nigeria occupe la première position. Il est suivi du Ghana avec 18 %, du Sénégal et de la Côte-d’Ivoire qui représentent chacun 10 %. Ensemble, le Nigeria et le Ghana représentent 59 % des importations de la Communauté contre 36 % pour les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Burkina Faso, Mali, Sénégal, Côte-d’Ivoire, Niger, Guinée-Bissau, Bénin, Togo). Les autres cinq pays de la CEDEAO (Liberia, Sierra Leone, Guinée, Gambie, Cap-Vert) représentent seulement 5 % des importations de la Communauté.
La sous-région est donc extrêmement dépendante de certaines importations stratégiques pour la gestion de la crise, comme les médicaments, les céréales… Face à la crise des partenaires extérieurs et dans un contexte d’incapacité du marché intérieur à se substituer aux importations, des augmentations de prix et des pénuries peuvent être anticipées.
Freins à la mise en œuvre des politiques de développement?
Sans injection massive de capitaux pour poursuivre les projets en cours ou programmés, le ralentissement des économies ouest-africaines devrait avoir des effets sur la mise en œuvre des processus de développement initiés par les États avec l’appui de leurs partenaires. Pour créer des emplois et diversifier leurs économies, les États ouest-africains se sont engagés dans la mise en œuvre de stratégies de développement et de transformation structurelle de leurs économies.
Ces plans les ont notamment conduits à investir massivement dans les infrastructures pour le développement. Ces États se sont ré-endettés auprès de leurs créanciers internationaux (institutions multilatérales de financement, partenaires bilatéraux, entreprises privées, marchés financiers) alors que la chute des exportations va provoquer une baisse des revenus commerciaux et des ressources pour les États.
Or, cette crise intervient après une période d’emprunt sans précédent sur les marchés, marquée, à l’échelle mondiale, par un renforcement de l’emprunt public comme privé. Cette situation renforce les risques encourus par les économies ouest-africaines. À la fin de 2018, le stock de dette contracté auprès des marchés atteignait 229 milliards de dollars US. Cette somme représente deux fois et demie le produit intérieur brut (PIB) mondial et une augmentation générale de 152 milliards de dollars US depuis la crise financière de 2008 ! Les producteurs de ressources largement endettés, comme le sont les pays ouest-africains, sont sur la ligne de front des stress provoqués sur les marchés par la pandémie de Covid-19, notamment si leurs réserves de change sont limitées.
Contraction des investissement directs étrangers (IDE)?
À court terme, la situation devrait aussi modifier l’attractivité des marchés africains pour les investisseurs privés. Une baisse des investissements directs étrangers doit être anticipée. Les IDE dans la partie continentale de la Chine auraient ainsi chuté de 8,6 % en glissement annuel au cours des deux premiers mois de l’année 2020. Une ventilation des données suggère que les entrées d’IDE ont augmenté de 4 % par rapport à l’année précédente en janvier, mais auraient chuté de 25,6 % en février.
À l’échelle du Nigeria, dont le pétrole représente 91 % des exportations, des problèmes importants sont à anticiper : le prix du brut a chuté à 30 dollars US alors que le prix anticipé dans le budget fédéral 2020 est de 57 dollars US. Selon Vera Songwe, secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), le Nigeria à lui seul pourrait perdre 19 milliards de dollars US en 2020
La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a analysé plusieurs scénarios de l’impact de l’épidémie sur les investissements dans plusieurs régions du monde. Avec des scénarios de propagation de l’épidémie allant d’une stabilisation à court terme à une poursuite tout au long de l’année, la baisse des IDE pourrait osciller entre – 5 % et – 15 % (par rapport aux prévisions précédentes qui prévoyaient une croissance marginale des IDE pour 2020-2021).
La CNUCED envisageait initialement des effets très inégalement répartis entre les régions du monde. L’institution estimait que les pays les plus gravement touchés par l’épidémie et ceux qui étaient contraints de prendre les mesures les plus drastiques pour contenir la propagation du virus connaîtraient les répercussions financières les plus fortes, mais restait «optimiste» concernant l’Afrique à la fin février et estimait que la baisse à anticiper était de l’ordre de 1 % contre 9 % au niveau mondial.
Quelles réponses des partenaires du développement?
Alors qu’ils sont eux-mêmes englués dans la crise, les partenaires du développement doivent également porter leur attention sur les conséquences de la pandémie dans les pays en développement. La réaction tardive des autorités lors de la crise d’Ebola a permis de tirer des leçons sur les gestes à adopter; force est de reconnaître que la mobilisation semble, pour l’heure, encourageante.
Gel des dettes bilatérales et politiques de soutien?
Le 25 mars, face aux conséquences potentielles de la pandémie de Covid-19, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont appelé au gel du remboursement des dettes bilatérales des pays pauvres qui en feront la demande. Il appartient ensuite à chaque pays de négocier avec les partenaires bilatéraux, sachant que le FMI et la Banque mondiale sont des institutions multinationales qui ne peuvent pas dicter leur conduite aux pays. La négociation de ces suspensions permettrait de différer les remboursements et d’utiliser les créances pour financer la lutte contre la propagation du coronavirus et atténuer les difficultés économiques générées par la pandémie.
Notons qu’à l’échelle du continent, l’Afrique de l’Ouest fait figure de bon élève en matière d’endettement ; elle n’est pas nécessairement la sous-région la plus fragile. En 2018, l’Afrique de l’Ouest présente le ratio de dette publique le plus faible du continent, avec un taux moyen de 38 % du PIB. Toutefois, ces chiffres sont en trompe-l’œil : le faible endettement de la sous-région est largement tributaire du faible endettement du Nigeria (28 % du PIB). Le reste de la zone affiche un ratio nettement plus élevé (56 % du PIB). En 2019, l’encours de dette obligataire externe a ainsi atteint 15 % du PIB au Sénégal, 14 % en Côte- d’Ivoire, 11 % au Ghana.
Alors que les négociations devraient s’engager avec les pays membres de la Banque mondiale, la Chine semble avoir pris les devants et intensifie ses efforts pour se présenter en premier urgentiste du monde, cherchant ainsi à restaurer une image dégradée par l’absence de transparence dans la gestion de cette crise épidémique. Les annonces se succèdent sans pour autant lever le voile d’une opacité souvent consubstantielle des interventions de l’empire du Milieu.
La stratégie s’appuie sur une forte médiatisation des prêts et dons effectués en argent comme en matériel. Les fondations Jack Ma et Alibaba sont particulièrement actives; elles font dons de quantités importantes de masques chirurgicaux ou d’équipement de protection comme de kits de dépistage. Ces fondations entendent œuvrer dans plus de 50 pays africains, dont ceux de la CEDEAO. Elles ont fait de l’Éthiopie la basse logistique de ces opérations. Certaines marques ne sont pas en reste et soulignent leur «responsabilité sociale».
Participation des institutions de financement à la lutte
Après avoir approuvé une enveloppe de financement accéléré de 10 milliards de dollars US dès le 3 mars 2020 pour lutter contre la pandémie du Covid-19, ce sont finalement 14 milliards de dollars US que la Banque mondiale et la Société financière internationale (IFC) annonçaient vouloir débloquer le 25 mars 2020 pour accompagner les efforts déployés par les entreprises et les pays en vue de prévenir, détecter et faire face à la propagation rapide du Covid-19. Ce soutien a pour objectif le renforcement de la préparation des systèmes nationaux aux urgences de santé publique (lutte contre la diffusion de la maladie, diagnostic et traitements, et soutien aux activités économiques).
Dans le contexte de progression du Covid-19, le FMI n’est pas en reste. L’institution a annoncé vouloir fournir 50 milliards de dollars US en installation d’urgence aux pays à faible revenu et aux marchés émergents pour atténuer les chocs économiques du coronavirus, dont 10 milliards de dollars US en prêts concessionnels. Le fonds a reçu des demandes de financement d’urgence de près de 20 pays africains et attend que 10 autres pays du continent sollicitent son aide.
Le 25 mars, face aux conséquences potentielles de la pandémie de Covid-19, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont appelé au gel du remboursement des dettes bilatérales des pays pauvres qui en feront la demande
L’Union européenne (UE) a également procédé à des annonces. Elle souhaite contribuer aux plans de riposte des pays de la sous-région et a aussi annoncé une contribution exceptionnelle d’un montant total de 113,5 millions d’euros à l’OMS. Certains financements prévus via cette enveloppe concernent directement l’Afrique : l’UE doit contribuer au Plan stratégique de préparation et de riposte contre le Covid-19 lancé le 5 février 2020 par l’OMS pour les pays fragiles, notamment. Par ailleurs, 15 millions d’euros doivent être consacrés à l’Afrique à travers un soutien à l’Institut Pasteur de Dakar et à son réseau, pour mettre en place des formations d’experts, diffuser des moyens de diagnostic rapide et renforcer la surveillance épidémiologique. Ces activités prévoient d’utiliser le laboratoire mobile de l’UE hébergé à Dakar.
Afin de soutenir ses pays membres en cette période de besoin, le Groupe de la Banque islamique de développement (BID) met en place une «facilité de préparation stratégique et de réponse» de 730 millions de dollars US pour atténuer l’impact sanitaire et socio-économique négatif de la pandémie de Covid-19.
La Banque africaine de développement (BAD) a levé trois milliards de dollars US sur les marchés financiers internationaux à travers un emprunt obligataire social. Nommée «Combattre le Covid-19», cette obligation est le plus gros emprunt social libellé en dollars US jamais placé par un émetteur sur les marchés financiers internationaux, et le plus gros emprunt global de référence jamais émis par la BAD. Alors qu’elle était de 3 milliards de dollars US, l’émission obligataire sociale a d’ailleurs remporté un vif succès, avec des souscriptions dépassant 4,6 milliards de dollars US. Les critères d’affectation de ces montants aux pays africains restent à préciser.
L’Union africaine (UA), enfin, souhaite créer un fonds continental anti-Covid-19. Le président en exercice de l’UA et chef d’État sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé que 12,5 millions de dollars US seraient mobilisés pour démarrer. Les États membres de l’UA, la communauté internationale et les entités philanthropiques sont tous invités à contribuer au fonds. Ici encore, les modalités de ce fonds restent à définir.
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