Auteur : Mpine Makoe
Organisation affiliée : Université d’Afrique du Sud
Type de publication : Document de réflexion
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Les études à l’avenir La nature de l’éducation se fonde sur l’idée du futur, car elle vise à doter les étudiants des connaissances, des compétences et des attitudes qui sont censées être utiles à l’avenir. Pour appuyer les établissements d’enseignement supérieur à faire face à un environnement en changement constant, il est capital que les universités réfléchissent et agissent de manière stratégique pour atteindre les résultats qu’elles se sont fixées par objectifs. D’après Mannermaa, penser et rechercher sur l’avenir « ne s’agit pas d‘étudier le « futur » en soi, mais il s’agit d’étudier « la réalité présente et la connaissance historique du passé ». L’idée est donc de considérer des caractéristiques remarquables qui méritent d’être renforcées, les menaces qui doivent être éliminées et les lignes probables de développement qui doivent d’être repérées.
« Pour s’adapter au futur dans un contexte difficile et contingent, il nous faut identifier un certain nombre de scénarios futurs plausibles, explorer les impacts qu’ils pourraient déclencher et identifier les implications potentielles pour les politiques ». Les politiques sont essentielles, car elles reflètent les aspirations qui ont été employées pour construire l’agenda du futur de l’éducation.
Malheureusement, lorsque les établissements d’enseignement supérieur font face à des perturbations et à l’incertitude, elles ne donnent pas la priorité au besoin de prédire l’avenir. En périodes de bouleversement, la tendance est de se concentrer sur des solutions à court terme et, ce faisant, d’ignorer ce qui pourrait émerger après le règlement de la crise. D’après Olcott, c’est justement pendant la crise que nous devons mettre l’accent sur le long terme et penser et agir de manière stratégique vers des résultats réalisables dans l’avenir.
Les établissements d’enseignement supérieur devraient guider ce changement par le biais d’une contribution significative au développement économique et social du pays, une participation civique accrue, le développement d’une réforme de l’éducation et la promotion de la culture de la paix et de la non-violence.
Pour répondre à ces nouvelles demandes il est nécessaire de se doter de nouveaux types de ressources et de nouvelles formes de gestion permettant la création de résilience dans l’avenir dans le champ de l’enseignement supérieur. Dans ce sens, il est capital de penser à quoi pourrait ressembler l’enseignement supérieur en 2050. De nombreuses études ont développé des scénarios et ont analysé des tendances susceptibles d’avoir un impact sur l’avenir de l’enseignement supérieur. Les gouvernements, en particulier dans les pays en développement, ont ordonné la préparation d’études sur le futur de l’éducation, tandis que de centaines de personnes ont contribué à ce sujet en écrivant des articles de journaux, des blogs, sur les médias sociaux et sur de nombreuses plateformes. L’idée qui émerge clairement c’est que l’enseignement supérieur doit se transformer pour être à la hauteur des besoins actuels et futurs du monde. Selon le rapport Educause Horizon (2020), les établissements d’enseignement supérieur doivent s’adapter et repenser la façon dont ils vont faire face à l’évolution démographique des étudiants, les différents parcours d’études dont les étudiants auront besoin et la prévalence de l’apprentissage en ligne. Tous ces facteurs contribueront à l’élaboration de politiques pour l’enseignement supérieur. Ainsi, les politiques qui vont guider le développement de l’enseignement supérieur dans l’avenir doivent prendre en compte certaines caractéristiques actuelles qui pourraient s’inscrire dans le futur.
L’enseignement supérieur en 2050 L’identification des caractéristiques qui devraient être renforcées peut aider à explorer d’autres développements futurs possibles tout en tenant compte de l’évolution de la dynamique et des incertitudes. En conséquence, l’enseignement supérieur en 2050 sera sans doute plus ouvert, numérisé, personnalisé et collaboratif.
Ouverture
Le principe fondamental de l’ouverture dans l’éducation est le traitement du droit fondamental de l’accès à l’éducation, tel que contenu dans l’article 26 de la Déclaration des Nations Unies : « Toute personne a droit à l’éducation. […] L’enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l’accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite ». Ce principe montre que les Nations Unies reconnaissent l’importance de l’éducation ouverte pour élargir l’accès à une éducation de qualité, pour stimuler l’alphabétisation et fournir les compétences de haut niveau si nécessaires pour l’économie du savoir.
Le terme « ouverture » ne touche pas seulement l’accès, mais il permet également à un individu de se doter de la capacité de créer, de modifier et de mettre en profit l’information et les savoirs d’une façon personnalisée. L’éducation ouverte se caractérise de manière particulière par l’élimination des barrières à l’apprentissage, quand celui-ci n’entraîne aucune qualification préalable, aucune discrimination fondée sur le sexe, l’âge ou la religion et quand il entend l’accessibilité pour tous. L’ouverture signifie aussi de compter sur des structures flexibles permettant l’accès au plus grand nombre possible de personnes avec une variété de chemins de route à la fois formels et non formels. Les tendances actuelles dans l’enseignement supérieur suggèrent que la popularité accrue de l’accès à une éducation abordable – grâce à une offre plus flexible et une utilisation plus répandue de la pédagogie ouverte- est susceptible de se poursuivre dans l’avenir.
Numérisation
Quand les établissements traditionnels d’enseignement supérieur s’ouvriront et commenceront à offrir un enseignement numérique flexible et à grande échelle, les universités d’enseignement ouvert et à distance devront introduire de nouvelles formes d’évaluation et de certification de l’apprentissage, fondées sur les compétences et la structure modulaire. La technologie a révolutionné l’éducation et les changements rapides demandés par le confinement lors de la pandémie de la Covid-19 l’ont mis en évidence comme jamais auparavant.
Le terme « ouverture » ne touche pas seulement l’accès, mais il permet également à un individu de se doter de la capacité de créer, de modifier et de mettre en profit l’information et les savoirs d’une façon personnalisée. L’éducation ouverte se caractérise de manière particulière par l’élimination des barrières à l’apprentissage, quand celui-ci n’entraîne aucune qualification préalable, aucune discrimination fondée sur le sexe, l’âge ou la religion et quand il entend l’accessibilité pour tous
L’accroissement de la numérisation de l’éducation, ainsi que l’impact de la Covid-19, mèneront à de nouvelles façons d’agir dans l’enseignement supérieur. Dans ce sens, les établissements d’enseignement supérieur doivent développer des stratégies institutionnelles propres pour garantir que l’intégration des technologies dans l’éducation soit bien fondée.
Personnalisation
La personnalisation de l’approche sur l’apprentissage offre aux étudiants des opportunités flexibles, une condition nécessaire pour le futur. Le concept de personnalisation de l’apprentissage se fonde sur l’emploi de l’analyse de l’apprentissage pour l’adaptation des services éducatifs à chaque élève. En 2050, les élèves choisiront de façon individuelle leurs meilleures options pour personnaliser et particulariser leur expérience d’apprentissage. L’objectif est donc d’employer des processus et des pratiques flexibles pour répondre aux besoins uniques des individus. Cette approche assure l’inclusion de tous les étudiants grâce à l’offre de plusieurs programmes pour de différents étudiants. Le mouvement flexible des étudiants et des professeurs est considéré comme clé pour ouvrir l’éducation et appuyer la collaboration professionnelle.
Collaboration et partenariat
Pour accompagner cette nouvelle manière d’enseigner et d’apprendre de façon ouverte, personnalisé et digitalisé, les établissements d’enseignement supérieur devront réunir leurs savoirs sur les ressources pédagogiques et les technologiques, s’ils veulent faciliter l’ouverture dans l’enseignement supérieur. Celui-ci comprendra également une collaboration accrue entre les établissements d’enseignement supérieur et l’industrie, le gouvernement, les innovateurs et la société civile. Dans ce sens, les établissements d’enseignement supérieur devront travailler avec le secteur privé et la société civile pour assurer sa viabilité dans le temps et sa résilience dans un environnement hautement compétitif. Si les universités veulent réussir, elles devront être capables de sortir de leur zone de confort et d’explorer des façons innovatrices pour travailler avec d’autres parties prenantes.
Pour accompagner cette nouvelle manière d’enseigner et d’apprendre de façon ouverte, personnalisé et digitalisé, les établissements d’enseignement supérieur devront réunir leurs savoirs sur les ressources pédagogiques et les technologiques, s’ils veulent faciliter l’ouverture dans l’enseignement supérieur
Développement des politiques
Le succès de ces aspirations va dépendre de la volonté politique et de l’existence d’un environnement politique favorable. Les politiques en éducation jouent un rôle capital parce qu’elles construisent une vision pour le soutien de la croissance économique, la promotion du développement social et l’encouragement de la réforme. Par conséquent, les décideurs dans le champ de l’éducation s’inspirent de plus en plus des politiques sociales et économiques pour structurer un ensemble d’objectifs et une vision de ce à quoi le système éducatif devrait ressembler s’il a pour but de répondre aux besoins futurs de l’économie. Mannermaa, soutient que si une politique éducative « n’a pas d’impact direct ou indirect sur le développement de la société, elle est totalement inutile ». De sorte que les politiques développées aujourd’hui devraient viser aux objectifs suivants : le besoin de faciliter l’ouverture dans l’enseignement supérieur, l’expansion organisée de l’enseignement supérieur au-delà de l’offre formelle d’éducation, le développement des systèmes, des structures et des pratiques prêtes à soutenir la numérisation de l’éducation, l’élargissement équitable de l’éducation pour inclure la population d’étudiants qui sont exclus en ce moment de participer à l’enseignement supérieur et la provision des programmes répondant aux besoins de développement des pays en développement.
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