Auteur : Moise Tossou
Site de publication : Journal du Net
Type de publication : Chronique
Date de publication : Novembre 2020
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Le machine learning et le deep learning ne représentent plus une projection du futur mais sont désormais mises en application au sein des entreprises. Ils semblent d’ailleurs toucher tous les secteurs. Dans cette course mondiale à l’innovation, les États-Unis et la Chine sont en pole position. Mais qu’en est-il de la France ?
Souhaitant faire de l’Hexagone un champion de l’IA, le gouvernement a impulsé une véritable dynamique pour soutenir ce marché prometteur. Pourtant, la France peine encore à occuper la position de leader face à la complexité d’accès à certains financements, ou encore, à cause des lourds investissements en recherche et développement (R&D) que nécessite le lancement d’une activité dans l’IA.
IA : un marché porteur
D’après les sources publiées le 4 mai 2018 et le 25 novembre 2019 par Statista, le chiffre d’affaires du marché de l’intelligence artificielle dans le monde a représenté à 11,3 milliards de dollars en 2019. Les prévisions pour 2020 atteignent 17,3 milliards et jusqu’à 5 fois plus à horizon 2025. À l’échelle des entreprises françaises, l’investissement dans l’IA est estimé à 350 millions d’euros en 2020, visant plus de 1,3 milliards d’euros en 2023.
La question n’est plus de savoir s’il est opportun ou non d’investir dans l’IA car cet investissement est devenu incontournable. Pionniers dans ce domaine, les secteurs de la défense et de l’armement intègrent depuis déjà longtemps des nouvelles technologies de machine et deep learning mais aussi de computer vision. Ces dernières permettent en effet d’aiguiller les prises de décisions à forts enjeux, en fournissant des données exploitables et contextualisées de plus en plus intelligentes.
D’un point de vue économique également, l’IA promet aux entreprises qui auront su en faire un atout, un avantage concurrentiel puissant. Cette technologie permettra de s’adapter au plus près des besoins des clients, jusqu’à faire des volumes de vente une donnée prédictive. L’IA s’inscrit bien dans une tendance qui existe déjà, notamment dans certaines industries où la stratégie du sur-mesure s’est substituée à la production de masse. Les entreprises favorisent les lancements de gammes ou de séries limitées, offrant parfois la possibilité à leurs clients de personnaliser entièrement leurs produits. Pour des secteurs comme celui de l’industrie durable par exemple, ce changement de mode de production répond à une utilisation parfaitement optimisée des ressources. Le gaspillage est ainsi réduit tout en permettant d’inscrire les clients dans une logique de contribution environnementale qui leur est chère.
Des signaux forts en faveur du marché de l’IA en France
D’après un communiqué publié le 5 avril 2019, les ministres de l’Économie et des Armées confirment la dimension stratégique que constitue l’IA pour la France. Les budgets conséquents comme les 800 millions d’euros alloués au plan “Deep Tech” lancé en 2019 illustrent cette priorité donnée par le gouvernement.
Au-delà de ces budgets, il existe des dispositifs d’accompagnement dédiés aux entrepreneurs à travers un écosystème de financement établi : banques privées, organismes publics tels que Bpifrance ou d’autres fonds d’investissements privés représentés par les business angels par exemple.
En comparaison aux autres pays, la France dispose de véritables talents issus d’excellents cursus de formation. Cette intelligence collective contribue grandement à la renommée de la French Tech. L’enjeu sera alors d’éviter la fuite des cerveaux en favorisant l’attractivité des entreprises françaises les plus innovantes.
L’investissement dans l’IA est estimé à 350 millions d’euros en 2020, visant plus de 1,3 milliards d’euros en 2023
Certains obstacles freinent l’élan de l’innovation française
Mais alors quelles sont les raisons qui empêchent les entreprises d’investir massivement dans l’IA ? La R&D sur le sujet implique de lourds investissements que les entreprises devront fatalement répercuter sur les prix de leurs produits. Le principal frein viendrait donc de la capacité de disposer de suffisamment de fonds pour mener à bien les travaux de recherches. Le second facteur limitant pourrait provenir des consommateurs eux-mêmes, peu enclins à payer plus cher un produit… sauf si celui-ci répond parfaitement à leurs besoins.
Les obstacles à l’innovation en France se révèlent être avant tout d’ordre financier. Malgré l’existence de dispositifs privés et publics, peu de projets sont retenus. Face à un avenir incertain, un grand nombre de ces projets est jugé trop risqué ce qui expliquerait en partie qu’il n’y ait pas encore d’élan massif pour investir sur l’IA.
En réalité, l’IA est une composante qu’il devient difficile à ignorer face aux défis que posent nos modes de vie. Que l’on songe par exemple à la manière dont la population mondiale croît et s’urbanise, de manière exponentielle, face aux ressources naturelles forcément limitées et qui tendent à s’appauvrir. L’IA se présente comme un levier efficace pour contrôler la consommation énergétique ou encore, améliorer le confort de vie des habitants à l’échelle des grandes métropoles.
Face à de tels freins, l’investissement sur le marché de l’IA reste pourtant une dynamique actuelle. Au-delà du rêve, c’est la passion des entrepreneurs qui les pousse à agir, à vouloir révolutionner les usages futurs. Dans un contexte de vieillissement et d’accroissement de la population, l’IA peut par exemple favoriser l’accompagnement à la personne et réguler la consommation d’énergie et d’eau, déjà problématique aujourd’hui.
Sans doute ne reste-t-il aux Français qu’à percevoir concrètement l’apport de l’IA dans leur vie quotidienne. L’IA deviendra ainsi non seulement incontournable mais également un bienfait souhaitable. Le développement vers les technologies de l’IA représente un moyen pour les entreprises françaises d’œuvrer concrètement à rendre meilleur le monde de demain.
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