Non-respect des droits des jeunes filles Par rapport aux droits des femmes et des filles spécifiquement le mariage des enfants, nous savons que le mariage des enfants est un mariage qui est fait avant l’âge de 18 ans. Ça touche les deux sexes, à savoir les garçons et les filles. Mais, les filles sont les personnes qui sont les plus vulnérables, qui sont les plus touchées. Et au Sénégal, nous voyons que 33 pour cent des filles ont été mariées avant l’âge de 18 ans. C’est un chiffre énorme pour un pays qui est en voie de développement parce que si nous avons plus de la moitié de la population qui est représentée par des femmes et des filles et que plus de la moitié de la population 33% est mariée. Il y aura un problème de développement parce que si les filles sont mariées avant l’âge de 18 ans, elles ne vont pas forcément continuer leurs études. Elles ne vont pas forcément avoir un travail bien rémunéré ou également avoir la capacité même de tenir au foyer en étant enfant. Nous voyons que 33 pour cent des filles ont été mariées avant l’âge de 18 ans Incohérence entre les textes nationaux et internationaux Juste pour revenir sur ça, le Sénégal dans le Code de la famille stipule que la fille peut se marier avant l’âge de 16 ans et le garçon avant l’âge de 18 ans. Nous voyons une inégalité dans le Code de la famille sénégalais, parce que les filles et les garçons ont les mêmes droits dans notre pays et que si ces filles et ces garçons qui ont les mêmes droits n’ont pas les mêmes opportunités d’études, les mêmes opportunités d’emploi ou bien les mêmes opportunités dans notre environnement juridique, cela va poser problème sur notre développement et également sur ce que nous voulons, c’est-à-dire avoir l’Afrique que nous voulons, atteindre le dividende démographique ou même les objectifs de développement durable parce que tous ces agendas internationaux on peut les atteindre si seulement les filles et les garçons sont dans de bonnes conditions. Le protocole de Maputo, en son article 6 dispose que l’âge légal du mariage pour les filles est de 18 ans et que si nous venons dans notre pays, l’âge légal pour les filles est de 16 ans. L’État doit harmoniser nos textes nationaux et les conventions internationales Il y a une incohérence parce que nous avons ratifié le Protocole de Maputo et nous voyons qu’il y a une incohérence et que l’État doit harmoniser nos textes nationaux et les conventions internationales. Vu notre environnement juridique, nous avons un arsenal bien défini. Nos tiroirs sont bien remplis de documents qui, normalement, doivent mettre la fille dans un environnement juridique bien favorable. Mais qu’en est-il de l’application? Dans notre société, la fille doit être mariée, mais pourquoi devons-nous marier les filles avant l’âge de 18 ans? Des fois, peut être que la fille est active sexuellement. Elle a une vie active précoce. Ou bien les parents ont peur que la fille puisse perdre sa virginité. Ou bien même les parents pensent qu’une fille ne doit pas avoir une vie scolaire bien avancée. Il y a tout. Toutes ces causes qui font que la fille est mariée. Mais qu’en est-il de son avenir, de cette fille? Qu’en est-il de ses droits? Qu’est-ce que notre pays le Sénégal prévoit pour protéger cette même fille qui se voit peut être, ne pas continuer son projet d’avenir qu’elle avait pour elle-même.
Il faut qu’on puisse suivre les engagements pris par nos États pour qu’on puisse respecter les droits des femmes et des filles, pour qu’elles puissent être dans un environnement favorable pour étudier, pour pouvoir travailler, mais également l’autre chose que nous devons faire c’est d’avoir une synergie d’actions avec toutes les parties prenantes, à savoir les autorités coutumières, les autorités religieuses, les communicateurs traditionnels, parce que ce sont des personnes très importantes dans notre société pour faire avancer notre combat qui est de permettre à la fille d’être autonome et d’être vraiment éduquée, scolarisée pour qu’on puisse avoir le développement qu’on veut.
Alima Dramé est la Secrétaire Générale d’Afriyan Girls qui est une association qui travaille sur les questions liées à la jeune fille. Ils ont décidé de mettre en place une entité de jeunes filles qui vont elles-mêmes prendre en charge les questions qui les concernent. Son engagement a commencé depuis ses 14 ans dans le club de santé de son collège.