La situation des droits de l’homme en Afrique La situation des droits de l’homme en Afrique est catastrophique, surtout dans les pays en conflits. Vous allez au Mali, vous avez un conflit asymétrique entre les forces de défense et de sécurité et les groupes armés terroristes. Mais, plus grave encore, ce sont les conflits intercommunautaires dans le Centre du Mali qui pratiquement tous les jours, font des morts au sein de la populations et chez les militaires. Ils ont également des effets sur le plan humanitaire qui est catastrophique. Il y a des crimes contre l’humanité et des crimes contre le droit humanitaire international. Récemment aussi avec la dégradation continue de la situation sécuritaire, la Minusma vient de donner quand même une vue extrêmement préoccupante de la situation des droits de l’homme au Mali. Vous avez également le Burkina Faso où nous avons pratiquement le même problème. Ce qu’on note aussi, c’est vraiment la faiblesse manifeste de notre mécanisme régional de promotion et de protection des droits humains Vous avez également la question de l’impunité surtout des différentes armées, que ce soit le Niger, le Mali ou le Burkina Faso. Généralement, les crimes qui sont commis par les militaires, ne sont pas punis ou restent impunis, y compris pas seulement les militaires maliens, mais les militaires nigériens ou du Burkina. Il y a aussi ceux qui sont commis par Barkhane. Donc, c’est une situation qui est extrêmement grave dans les pays qui sont en conflit. Vous avez des pays qui ne sont pas en conflit, mais qui sont extrêmement instables, où les mécanismes de régulation des droits humains sur le plan national sont faibles. Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire c’est un problème, le Sénégal aussi, qui était une référence, offre des sujets de préoccupation, surtout par rapport à la liberté d’expression, avec les arrestations que nous avons et les préoccupations par rapport à la situation des détenus à la prison de Reubeuss. La surpopulation et la dégradation des conditions de vie à l’intérieur même des prisons posent un sérieux problème. Et puis, par rapport à la situation régionale des droits de l’homme, que ça soit aujourd’hui en Guinée-Conakry avec les élections sont surtout des occasions aussi où on a eu de graves violations de droits humains dans le pays. Ce qu’on note aussi, c’est vraiment la faiblesse manifeste de notre organe, de notre mécanisme régional de promotion et de protection des droits humains., on les entend peu. Il y a très peu de commissions d’enquête qui vont sur place, que ce soit au Mali, au Niger, au Burkina, soit en Guinée Conakry. Vraiment, il y a très peu d’enquêtes à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. Les obstacles majeurs Aujourd’hui, nous n’avons pas un mécanisme régional fort. Nous observons une faiblesse des mécanismes régionaux à prévenir les violations des droits humains, à prévenir les conflits parce que les conflits, quand même, c’est l’opportunité ou l’occasion de graves violations de droits humains. Vous n’êtes pas une démocratie, si vous n’êtes pas un pays qui respecte les droits humains, qui ne respecte pas les décisions de justice de la CEDEAO, de la Cour africaine des droits de l’homme, vous ne pouvez pas être un pays leader. Nous avons besoin de séparation des pouvoirs, nous avons besoin d’avoir des organes de régulation qui soient forts, soient entendus et impartiaux pour qu’effectivement, le travail qui se fait sur le terrain ,ne soit pas un travail qui est perçu comme partisan. Il nous faut cela aussi au sein de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. Il faut que cette commission soit renforcée, il faut que ses moyens soient renforcés. Quand on parle des moyens, c’est à la fois aussi bien les ressources humaines, les ressources financières, le nombre de commissaires, y compris de consacrer le temps plein pour les droits humains. Ils sont actuellement dans une situation extrêmement difficile en Afrique. On ne sent pas aujourd’hui la Commission africaine des droits de l’homme mais aussi on ne sent pas les organisations des droits de l’homme. Il y a un forum des droits de l’homme à la Commission africaine des droits de l’homme. Il vise à renforcer, à prévenir les conflits, à prévenir les violations des droits de l’homme et donner de la voix. Vous savez une session de la Commission africaine ne peut se passer sans vraiment qu’on entende la voix du Forum sur un certain nombre de questions essentielles Je pense que là aussi, les jeunes générations, il faut qu’on les interpelle, qu’ils donnent de la voix parce que vraiment, la région est aujourd’hui en danger. La région risque d’exploser et si les gens ne parlent pas très fort, cela va exploser parce qu’il y a non seulement une faiblesse sur le plan national des organes de régulation internes et une faiblesse des organes de régulation régionale et une faiblesse des organes de régulation internationale. Les Nations Unies aussi ont été très affaiblies, y compris par les grandes puissances elles-mêmes. Elles ont été affaiblies d’ailleurs sur le plan politique, et tout cela fait que nous avons un monde où la vulnérabilité est pratiquement généralisée à l’heure actuelle.
Si nous devons nous focaliser sur la région, les questions régionales dans le domaine des droits de l’homme, dans le domaine de la démocratie, dans le domaine de la gouvernance partagent les mêmes “pathologies”. Donc, si nous avons sur le plan régional, des organisations qui se donnent la main, des jeunes qui se donnent la main, je pense que nous pouvons être beaucoup plus efficaces. Ce qui manque aujourd’hui, c’est vraiment un processus régional, un mécanisme régional, et des organisations interconnectées qui, quel que soit le pays où nous avons des problèmes, réagissent. Sinon, ce sont des organisations qui sont extérieures à l’Afrique et qui ont beaucoup plus de moyens qui viennent, qui parlent au nom de l’Afrique et au nom de la région. Les partenaires quels qu’ils soient privés ou les États doivent essayer de favoriser un “networking” qui permette aux Africains quand il y a des problèmes dans n’importe quel pays de l’Afrique de l’Ouest, que la voix des Africains s’entende. Mais, il faut le dire, la voix des organisations régionales africaines n’existe pratiquement pas. C’est quelque chose qu’il faut créer parce que ces voies sont absolument nécessaires pour prévenir les risques d’explosion réelle aujourd’hui de la région ouest africaine, du fait effectivement de l’insatiable appétit de pouvoir de certains. Je suis très profondément préoccupé par rapport au drame humain, à la stabilité et par rapport à la sécurité de la région ouest africaine. Je suis très profondément préoccupé par rapport au drame humain, à la stabilité et par rapport à la sécurité de la région ouest africaine Je pense que les dirigeants africains doivent tout d’abord respecter leurs Constitutions. Je pense que les dirigeants africains doivent renforcer les différentes institutions pour vraiment en finir avec ce que j’appelle “les impostures démocratiques”. Nous avons des postures démocratique mais une fois que vous êtes en place et que vous contrôlez tout, vous avez un pouvoir sans limite. Les dirigeants doivent travailler en symbiose avec les populations, avec leurs intellectuels c’est -à-dire aujourd’hui, il faut promouvoir le savoir de ce point de vue vraiment nous demandons à ce qu’il ait de plus en plus de dialogue, de consultations et de discussions entre les élites politiques qui gouvernent et les populations pour réinventer la démocratie. Nous ne pouvons pas continuer à vivre “une démocratie intermittente” qui est en train de déliter totalement nos sociétés. La “démocratie intermittente”, elle est celle électorale, or nous avons un concept de démocratie qui est totalement “malade”. Elle est en train de déstabiliser nos sociétés, nos États, nos institutions. Il faut qu’on réfléchisse pour dire quel type de démocratie, quel modèle démocratique peut être adapté à notre situation, à notre culture, et qui ne soit pas aussi une démocratie africaine complètement dévalorisée, qui répond également aux standards sur le plan international. Je pense que cela est extrêmement important. il nous faut réinventer et promouvoir le savoir, la recherche en Afrique, de manière à ce que vraiment, par rapport à nos problèmes, nous Africains, qu’on trouve les solutions pour nous émanciper de la “tutelle” de l’extérieur.
2 Commentaires. En écrire un nouveau
Vraiment intéressant cet article j’aime
Bonsoir chère admirateur juste savoir si la l organisation dispense des cours en matire des droits de l homme afin d obtenir le certificat de capacité en droits. Merci