Auteur : Mbaye Dieng
Site de publication : idrc.ca
Type de publication : Article
Date of publication : Janvier 2011
Entre rareté et abondance, une situation paradoxale
Alors qu’il est avant tout perçu comme étant le continent de la sécheresse et des pénuries sous toutes ses formes, l’Afrique dispose en réalité d’un potentiel hydraulique assez important.
Le continent compte dix sept grands fleuves et une centaine de lacs auxquels s’ajoutent d’importantes nappes phréatiques. Les précipitations annuelles en Afrique totalisent 20 360 km3 environ. Cependant, cette ressource est mal répartie entre l’Afrique de la pénurie potentielle au Nord, l’Afrique du manque d’eau ou Afrique Saharienne et sub-Saharienne et enfin une troisième Afrique, celle de l’excès d’eau, dans la zone équatoriale.
La région de l’Afrique du Nord est la plus désavantagée avec moins de 1% des ressources renouvelables alors qu’elle représente 19% de la superficie de la région.
En plus de cette répartition très contrastée, on constate de nombreux cas de rupture aux échelles locale (inondations et sécheresses) et globale (réduction des débits des cours d’eau, modification des grandes étendues intérieures, au niveau du lac Tchad par exemple) qui constituent la principale menace sur l’avenir de l’eau douce si l’on se situe dans une perspective de développement économique et social des pays africains.
Dans la plupart des cas, l’absence de dispositifs institutionnels appropriés, c’est-à-dire des structures de gouvernance qui permettent de garantir une gestion rationnelle et durable de la ressource, a entrainé, et cela sous la pression des institutions financières, la mise en œuvre de politique de privatisation de l’eau
Des études mettent en évidence une raréfaction des ressources en eau. Les causes évoquées sont multiples. Le changement climatique en est une parmi d’autres telles que l’accroissement des besoins en eau (irrigation, usage domestique) pour faire face à la croissance démographique et aux enjeux de la sécurité alimentaire.
Les pénuries d’eau sont légion, et les trois quarts des pays africains, selon les experts du GIEC, sont situés dans des zones où il suffit d’une simple réduction des précipitations pour engendrer d’importantes diminutions de la disponibilité globale de l’eau.
Au-delà de la disponibilité de la ressource, se pose le défi de l’accès
L’autre grand défi du continent est lié à l’accès des populations à l’eau potable.
L’accès à l’eau est essentiel dans la mesure où cela permet d’atteindre plusieurs objectifs : (i) amélioration de l’hygiène et de la santé des populations, (ii) développement de la production agricole par l’extension des terres irrigables, (iii) essor de la production industrielle, etc.
Même dans les pays disposant d’un potentiel hydrique important, l’accès des populations à l’eau reste limité, en particulier dans les grandes villes. Face à cette situation, les rivières, les lacs et les mares temporaires sont utilisés comme source d’abreuvement. Ce qui contribue à la prolifération des maladies et constitue l’un des principaux facteurs de mortalité en Afrique.
L’accès à l’eau est essentiel dans la mesure où cela permet d’atteindre plusieurs objectifs : (i) amélioration de l’hygiène et de la santé des populations, (ii) développement de la production agricole par l’extension des terres irrigables, (iii) essor de la production industrielle, etc
Il est vrai que des efforts importants ont été entrepris pour améliorer l’accès des populations à l’eau potable dans le cadre de la décennie d’action «l’eau source de vie (2005-2015)». Si les taux d’accès à l’eau potable ont connu une hausse sensible en revanche, la question de l’assainissement reste le ventre mou des politiques de gestion de l’eau dans la plupart des villes africaines.
L’eau, bien public ou ressource économique ?
Dans la plupart des cas, l’absence de dispositifs institutionnels appropriés, c’est-à-dire des structures de gouvernance qui permettent de garantir une gestion rationnelle et durable de la ressource, a entrainé, et cela sous la pression des institutions financières, la mise en œuvre de politique de privatisation de l’eau.
On constate que l’option en faveur de la privatisation de l’accès à l’eau comporte des limites liées au fait que les compagnies multinationales ont privilégié la logique de la recherche du profit maximal.
Cette logique du profit est clairement contradictoire avec l’exigence du respect des droits humains qui garantissent à tout individu l’accès à l’eau potable. Actuellement, le coût de la connexion constitue la principale entrave à l’accès à l’eau.
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