Nabou Fall
L’entrepreneuriat féminin en Côte d’Ivoire est un phénomène qui n’est pas nouveau comme dans tous les pays d’Afrique mais c’est un entrepreneuriat de subsistance en ce qui concerne les femmes. Les femmes africaines sont les premières entrepreneures du monde avec un pourcentage de 34% en moyenne sur le continent. D’ailleurs, on le voit quand on va au marché, ce sont les femmes qui contrôlent le vivrier.
Aujourd’hui, nous sommes à un niveau où nous devons renforcer les capacités des femmes afin qu’elles puissent arriver à un entrepreneuriat plus durable. Il faudrait un système d’entreprenariat qui leur permettra de s’enrichir et de créer de la valeur en Côte d’Ivoire et dans les autres pays. Aujourd’hui, nous avons de plus en plus de femmes entrepreneures à des niveaux élevés et dans des secteurs assez pointus tels que la technologie et la santé mais cela reste insuffisant.
Le numérique : un catalyseur pour le développent du potentiel de la jeunesse ouest- africaine
Le numérique représente l’avenir et le présent. De nos jours, à partir du numérique et de la digitalisation des processus, on réinvente les activités commerciales que ce soit au niveau de l’utilisation des moyens de paiement, de l’agrotech, ou la création des plateformes d’échanges. On peut innover en proposant de nouveaux services et de nouveaux projets.
Aujourd’hui, nous avons de plus en plus de femmes entrepreneures à des niveaux élevés et dans des secteurs assez pointus tels que la technologie et la santé mais cela reste insuffisant
Le numérique offre une multitude de possibilités qui permettent de rationaliser les solutions entrepreneuriales, de les simplifier mais surtout de les rendre plus accessibles à travers des applications ou des processus simplifiés. Aujourd’hui, nous devons combler le déficit et la fracture numérique entre les jeunes africains et ceux de l’Occident. Il faut assurer l’accès à la connexion de haut débit et à des tarifs accessibles. Il faut surtout assurer la formation autour du digital et du numérique concernant le « coding », la cybersécurité qui sont des domaines extrêmement importants.
La formation et le renforcement des capacités dans les parcours entrepreneuriaux
Nous avons été conditionnés à être des « super intellectuels ». En tout, la réussite passait par le fait d’être docteur, ingénieur, avocat ; ce qui n’est pas mauvais parce que c’est une construction mentale et une contribution dans la société à un certain moment mais les temps ont évolué. Aujourd’hui, la fonction publique ne peut pas absorber tous les chercheurs d’emploi et même les entreprises.
Nous avons un grand nombre de diplômés qui sortent de nos universités et de nos écoles de formations chaque année. Nous avons besoin de formaliser, de modéliser à travers l’entrepreneuriat afin de donner des outils à ces jeunes qui veulent se lancer dans la création d’un service ou un produit qu’ils vont vendre par eux-mêmes. Il est extrêmement important de mettre en œuvre des programmes de formation sur le processus entrepreneurial, ses forces et ses faiblesses.
Il y a de plus en plus d’incubateurs et un écosystème de plus en plus riche dans la région qui accompagnement les porteurs de projets mais aussi les entrepreneurs confirmés qui les accélèrent. On a des incubations, des idéations et des « Hackathon » qui sont des sessions de réflexion où des gens trouvent des solutions ensemble à travers des procédés de méthodologie et d’apprentissage.
Plusieurs universités de la région ont développé différents dispositifs afin de stimuler l’esprit entrepreneurial chez les étudiants. L’État ivoirien a mis en place le Programme économique pour l’innovation et la transformation des entreprises (PEPITE) afin d’identifier, de sélectionner et de soutenir les PMEs et PMIs ayant le plus grand potentiel de transformation et d’impact, et dont le développement accéléré permettra de renforcer le tissu entrepreneurial
L’entrepreneuriat social pour promouvoir les droits des femmes
Les mouvements associatifs et les organisations ont déjà les bases et des outils de plaidoyer permettant de renforcer le statut juridique des femmes mais pas seulement. L’association ou l’ONG permet de se concentrer sur des points très spécifiques liés aux droits des femmes car elles sont confrontées à de nombreux défis pour commencer ou développer leurs activités. L’entrepreneuriat social peut prendre la forme d’un Groupement d’intérêt économique (GIE).
Ce sont des forces qui peuvent avoir des milliers de membres qui se mettent ensemble pour entreprendre ou développer des chaînes de valeurs, pour se former et avoir accès à des financements. Par exemple, avec ma fondation WIMNET, nous organisons des formations ainsi que des séances d’informations à l’endroit des femmes un peu partout dans la région au Mali, au Niger, en Guinée, au Sénégal et en Côte d’Ivoire pour les former au digital et les sensibiliser sur le droit à l’autonomisation.
Parler des droits, c’est bien, mais lorsqu’ il n’y a pas une indépendance économique il n’y a pas de droits pour les femmes. La discussion sur les droits des femmes commence par une certaine indépendance économique. Elle permet d’agir dans des zones où les gouvernements sont inexistants. Les femmes sont des relais pour les instances gouvernementales, notamment les banques de développement et les organismes internationaux et elles collaborent à l’implémentation et l’application de programmes parce qu’elles agissent sur le terrain. Elles sont proches des populations et connaissent les réalités des communautés.
Source photo : Care
Nabou Fall est la fondatrice de l’agence Vizeo. Elle est conférencière (TEDx) ainsi que coach de développement personnel de renom, auteure et mentor dans diverses organisations d’autonomisation des femmes. Elle est la présidente de WIC Côte-d’Ivoire (Women Investment Club) et co-fondatrice d’Impact Hub Côte-d’Ivoire.
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Bonjour monsieur où Madame je suis à la recherche d’un coach me montrer des stratégies pour réussir dans le domaine dans lequel je veux intégrer