Avancées significatives au Sénégal Il faut dire que la situation actuelle des droits de l’homme dépend du contexte dans lequel on se trouve. Du point de vue historique, il y a eu des avancées considérables parce que l’Afrique se démocratise de plus en plus. Si vous prenez un pays comme le Sénégal, nous sommes en temps de paix. Il y a certes des violations de droits humains, mais il faut reconnaître que le Sénégal a fait des efforts considérables tant du point de vue institutionnel, mais également du point de vue organisationnel parce que si l’on prend par exemple au niveau de la direction des droits humains, cette dernière est en train de faire un travail remarquable, mais aussi surtout au niveau des prisons avec la création d’ un organe sur les lieux de privation de liberté. Tout n’est pas parfait, mais il y a des avancées significatives qu’il faut souligner même s’il y a encore des éléments sur lesquels on peut accentuer pour essayer d’améliorer. Il faut reconnaître que le Sénégal a fait des efforts considérables tant du point de vue institutionnel, mais également du point de vue organisationnel L’indépendance des organes de protection des droits humains Vous savez à la Commission des droits de l’homme, il y a eu des avancées significatives, même si on peut en discuter du caractère indépendant ou non. Même si certains le considèrent comme étant un organe quasi-juridictionnel, il faut dire que c’est un organe qui est éminemment politique, dans la mesure où, si vous prenez le mode d’élection des onze membres de la Commission, ils sont élus par la Conférence des chefs d’État et aussi pas mal les rapports, le fait de rendre public les rapports , il faut l’autorisation du Conseil exécutif et de la Conférence des chefs d’État. Donc, vous voyez c’est extrêmement difficile de parler d’une certaine indépendance. Mais, il faut dire que la cour est passée de par ses décisions de simple reconnaissance de l’existence des droits humains. Même si certains le considèrent comme étant un organe quasi-juridictionnel, il faut dire que c’est un organe qui est éminemment politique La Cour est allée plus loin parce que la Cour commence à exiger des États la traduction en justice, la réparation des préjudices et la réhabilitation des victimes. C’est dire que il y a certes des avancées mais le problème d’indépendance demeure. Toutefois, tout dépend de la volonté des États parties de faire en sorte que la Commission soit plus indépendante.
Concernant l’Afrique de manière générale, je pense qu’il faudrait qu’on essaye d’inculquer une culture des droits de l’homme et des peuples en Afrique. Il faudrait souligner que la source de la violation des droits humains, c’est souvent les acteurs étatiques et parfois, c’est lié à une insuffisance de la sensibilisation et de la promotion des droits humains. Donc, il faudrait qu’il y ait un renforcement de capacité institutionnelle sur les questions de droits humains, sur le système africain des droits humains pour que les acteurs étatiques puissent s’approprier de ces questions. Mais, il faudrait qu’on essaie d’inviter davantage les États à ratifier les dispositions communes africaines pour qu’il y ait beaucoup plus d’engagement, beaucoup de volonté pour que les droits humains puissent contribuer au développement de l’Afrique. Il faudrait qu’il y ait un renforcement de capacité institutionnelle sur les questions de droits humains, sur le système africain des droits humains pour que, les acteurs étatiques puissent s’approprier de ces questions Concernant les organisations de défense des droits des droits de l’homme, je pense que sur ce point, il faudrait encore qu’il y ait beaucoup plus de coordination, plus de synergie des efforts et que ces organisations ne se limitent pas seulement à soulever des cas de violation, mais a contribuer également à la promotion, à la sensibilisation de la population à une culture des droits humains en Afrique.