Violations des droits humains Quand une nation est indexée pour des violations de droits humains par ricochet, c’est une remise en question de la démocratie. Quand on parle de droits humains, les gens pensent aux droits politiques alors qu’au-delà des droits politiques, il y a les droits économiques, sociaux et culturels. Maintenant, j’en reviens effectivement à ce petit bilan que je veux faire pour dire tout simplement que ce qui a plus reculé, c’est d’abord les libertés individuelles et collectives. On a constaté que depuis l’avènement de l’alternance, on nous avait beaucoup promis de liberté d’expression, de liberté de presse et on a vu au fil des temps que cela a diminué. Qu’est-ce qu’on constate de plus en plus avec cette deuxième alternance? Il n’y a pas trop d’autorisations pour laisser les gens manifester, que ce soit à travers des marches, à travers des sit-in et autres, alors que la Constitution donne ce droit au peuple, aux citoyens de pouvoir en tout cas montrer leur désaccord par rapport à des politiques publiques, leur désaccord par rapport aux engagements de l’État. Il n’y a pas trop d’autorisations pour laisser les gens manifester, que ce soit à travers des marches, des sit-in et autres, alors que la Constitution donne ce droit au peuple L’État n’est pas l’ennemi de la société civile ou des organisations qui s’activent dans le domaine des droits humains. L’État est un partenaire qui est là pour la société, pour le peuple, pour les citoyens, autant que ces organisations de droits humains qui s’activent pour le respect des droits économiques et sociaux. Fonctionnement des institutions régionales Nous avons l’art de produire des institutions dans la nomenclature mais notre tare c’est comment appliquer, comment faire vivre dans la réalité ces institutions que nous mettons en place. Je parle de la commission, également de la Cour africaine des droits de l’homme, ce qui se passe c’est que le plus souvent, le peuple n’est pas dans la mouvance de ce qui se passe. C’est comme si c’est une affaire des chefs d’État, une affaire des ministres des Affaires Etrangères, une affaire de ministre de la Justice. Quand des questions sont diligentées, vous voyez toujours cet aspect politique qui rentre en jeu. Les institutions sont là mais pour qu’elles puissent devenir des institutions fortes, il faut qu’il y ait des personnes fortes pour les incarner parce que ce ne sont pas seulement des bureaux et des murs Qui sont les pères africains qui disent à leurs compatriotes africains, que tel président ou tel premier ministre ou tel ministre des finances a dilapidé les deniers publics et qu’ils devaient répondre à la Cour africaine des droits de l’homme? Parce que c’est une affaire de présidents et moi je pense que les institutions sont là mais pour qu’elles puissent devenir des institutions fortes, il faut qu’il y ait des personnes fortes pour les incarner parce que ce ne sont pas seulement des bureaux et des murs.
On sent une jeunesse qui est là, qui veut se couper de cette tradition, qui voulait tout le temps se calquer sur l’occident pour les décisions, pour les ambitions et tout pour l’Afrique. Et il y a une classe qui est là pour manipuler une certaine partie de la jeunesse pour leur donner de petits avantages. Et c’est à cette jeunesse africaine que je lance un appel, qu’elle ne se laisse pas berner par les jouissances de l’État ou tout ce qu’on peut leur promettre, mais qu’ils se remettent en question en se disant nos parents ont connu l’esclavage, la colonisation, plus jamais ça. Je serai fier de voir mon pays se hisser dans le concert des nations comme pays émergeant et que ce ne sont pas seulement des slogans, mais une réalité Aujourd’hui, on se dit indépendant mais on ne l’est pas vraiment. Mais je dis aux Africains, surtout aux jeunes, il faut être serein et prendre notre destin en main en restant patriote. Le Patriote c’est celui qui se lève et qui va faire parce qu’il sait que c’est pour le bien commun, parce qu’il sait que c’est pour la génération future, parce qu’il sait qu’il le fait pour des leaders. Il le fait parce qu’il sait que d’ici 20 ans, 40 ans, il sera fier de voir son pays se hisser dans le concert des nations comme pays émergeant et que ce ne sont pas seulement des slogans, mais une réalité.