Auteur : Sandrine Naguertiga
Site de publication : Ideas4development
Type de publication : Article
Date de publication : 24 septembre 2021
Lien vers le document original
Bien longtemps marginalisées ou encore réduites au rang très « traditionnel » de la femme au foyer vouée à la maternité, les femmes ne se laissent plus décourager. Certaines parviennent à imposer leur leadership pour faire évoluer leurs idées de business et mener à bien leur entreprise.
Longtemps considéré comme un mauvais élève en matière de parité ou de promotion à l’emploi pour les femmes, le continent africain profite aujourd’hui de l’esprit d’initiative et du leadership des femmes, lesquelles représentent plus de la moitié de sa population. L’objectif de créer une activité à but lucratif pour permettre de subvenir aux besoins de sa cellule familiale a fait de nombre de femmes africaines des entrepreneures dans l’âme.
Les initiatives d’entrepreneuriat féminin sont actuellement bien plus nombreuses sur ce continent qu’ailleurs dans le monde, et y on retrouve des femmes notamment à la tête de structures agricoles, d’artisanat ou encore commerçantes sur les marchés. Reste que la femme africaine ne saurait être reléguée au rang de vendeuse de produits sur les étals de ces marchés.
Entrepreneure, une série de défis à relever
Si tout le monde peut en théorie le devenir, n’est pas entrepreneure qui veut. Réussir dans les affaires requiert un certain nombre de qualités et de compétences qui ne s’acquièrent pas toutes sur les bancs de l’école. Les entrepreneures africaines en font souvent la preuve, manifestant une forte personnalité qui les aide à faire face aux différents défis et difficultés qu’elles rencontrent au quotidien. C’est en cela que s’exprime l’essence même de la femme africaine : espoir, courage et persévérance. Des valeurs qui leur permettent aujourd’hui d’être une partie intégrante du développement économique, sociale et durable du continent.
Car les femmes doivent aussi gérer la cellule familiale avec efficacité, et s’organiser au mieux pour subvenir à ses besoins. Autant de qualités essentielles pour devenir entrepreneures. Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique subsaharienne, n’a pas dit autre chose lors du forum Afrique France de décembre 2016 à Paris : « La capacité entrepreneuriale des femmes en Afrique est impressionnante. Elles sont des agents de production essentiels. »
Entrepreneures 2.0 : casseuses de codes
Quand on revient aux origines de l’entrepreneuriat féminin africain, ce qui vient à l’esprit, ce sont les femmes et les mères qui vendent des produits alimentaires sur les étals du marché, notamment en Afrique francophone. Ou encore les « nanas Benz », ces femmes d’affaires originaires du Togo dont l’activité principale est le commerce de pagnes.
Au fil du temps, a émergé une génération d’entrepreneures, en l’occurrence jeunes, qui cassent les codes et réussissent dans des secteurs traditionnellement dédiés aux hommes comme l’architecture, le génie civil, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’aviation, la géologie ou les sciences. Le parcours de la célèbre « geekette » ivoirienne Édith Brou en est un exemple. Cette dernière a su prendre la vague du numérique et lui apporter sa touche personnelle dans un univers pourtant très masculin.
L’Afrique est le continent de demain et le numérique a su ouvrir de belles portes pour accélérer sa transformation. En tant qu’entrepreneure opérant dans le numérique, je fais partie de cette vague de la jeune génération qui cherche à saisir les opportunités qui s’offrent à nous pour repenser une autre Afrique. Malgré les difficultés liées au coût et à la qualité de la connexion Internet sur le continent, le numérique offre de vastes opportunités d’affaires.
L’accès au financement et à l’information, un parcours du combattant
L’accès au financement est un des freins majeurs pour les femmes qui se lancent dans la création d’entreprises. L’entrepreneuriat féminin a en effet longtemps été considéré en Afrique comme un entrepreneuriat de subsistance, suscitant peu d’intérêt pour les investisseurs et les bailleurs.
Au fil du temps, a émergé une génération d’entrepreneures, en l’occurrence jeunes, qui cassent les codes et réussissent dans des secteurs traditionnellement dédiés aux hommes comme l’architecture, le génie civil, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’aviation, la géologie ou les sciences
De plus, les femmes sont encore nombreuses à ne pas détenir un compte bancaire au profit d’une épargne personnelle : leur taux de bancarisation est ainsi très loin derrière celui des hommes. L’accès à l’information est aussi plus difficile pour elles et apparaît comme un véritable facteur d’inégalité.
La technologie et le numérique : accélérateurs de l’entrepreneuriat des femmes
Internet et le mobile ont clairement bouleversé la donne sur le continent africain et notamment dans les domaines de l’entrepreneuriat. Selon le cabinet de conseil MacKinsey : « Internet pourrait contribuer au PIB annuel du continent africain à hauteur de 300 milliards de dollars d’ici 2025, tandis que 67 millions de smartphones circulent déjà dans les mains d’une population extrêmement jeune. »
Les nouvelles technologies ont ouvert des champs d’action très prometteurs pour les femmes. Que ce soit dans les secteurs de l’éducation, des finances, de la santé, du commerce ou des médias, les femmes n’hésitent plus à surfer sur la Toile.
Ce levier de développement a permis de former des réseaux de femmes capables d’en conseiller, et surtout d’en inspirer d’autres. Le Women in Africa (WIA) ou WETECH Africa (Women in Entrepreneurship and Technology) font partie de ces réseaux qui promeuvent et financent des projets, souvent à fort impact économique et social et portés par des femmes.
L’avenir appartient aux entrepreneures
En Afrique, se développe un nouveau style d’entrepreneuriat qui allie les traditions locales et les réalités du monde socio-économique. Car le continent africain a une très grande particularité : il concentre une importante population de jeunes qui se modernisent tout en restant attachés à des cultures locales très fortes.
Les membres de sa diaspora en témoignent à travers le lien qu’ils nourrissent avec le continent africain lorsqu’ils entreprennent ailleurs. La culture africaine, riche et diverse, se déploie dans leurs modèles de business ou encore dans le choix des noms de leurs entreprises, que ce soit dans l’agroalimentaire, l’artisanat ou dans d’autres domaines.
Les Wathinotes sont soit des résumés de publications sélectionnées par WATHI, conformes aux résumés originaux, soit des versions modifiées des résumés originaux, soit des extraits choisis par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au thème du Débat. Lorsque les publications et leurs résumés ne sont disponibles qu’en français ou en anglais, WATHI se charge de la traduction des extraits choisis dans l’autre langue. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.
The Wathinotes are either original abstracts of publications selected by WATHI, modified original summaries or publication quotes selected for their relevance for the theme of the Debate. When publications and abstracts are only available either in French or in English, the translation is done by WATHI. All the Wathinotes link to the original and integral publications that are not hosted on the WATHI website. WATHI participates to the promotion of these documents that have been written by university professors and experts.
1 Commentaire. En écrire un nouveau
Programme riche et efficace pour la promotion de l’entrepreneuriat féminin et du développement inclusif… De très bonnes idées pour la construction, l’émancipation d’un monde meilleur pour les jeunes et femmes actrices de développement…