Auteur: Leevy Frivet
Organisation affiliée: Inter Press Service (IPS)
Type de publication: article de presse
Date de publication: Décembre 2019
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Lorsque l’on est femme, on est de facto confronté à des inégalités. Et si la femme est handicapée de surcroît, c’est pire. Certains criminels et le mot n’est pas trop fort pour eux voient en ces femmes handicapées une proie sexuelle facile.
Ainsi, la femme africaine handicapée panse toujours ses blessures, infligées soit par le regard de la société, soit par les discriminations et d’autres violences sexuelles.
La femme handicapée est sans défense de par son mal et dans la plupart des cas, la résultante de cet handicap fait qu’elle dispose de très peu de moyens pour pouvoir obtenir une assistance médicale à la suite d’une agression, ni même juridique pour défendre ses droits.
Sur l’île Maurice, la justice prend des positions étonnantes par rapport aux pervers sexuels qui perçoivent les femmes handicapés comme une proie de choix. En octobre 2012, un auteur présumé de viol sur une handicapée a bénéficié d’un non-lieu, sous prétexte que la victime était inconsistante dans son témoignage. Comment aurait-il pu en être autrement quand on sait que la jeune femme souffre d’une déficience mentale?
Lorsque l’on est femme, on est de facto confronté à des inégalités. Et si la femme est handicapée de surcroît, c’est pire. Certains criminels et le mot n’est pas trop fort pour eux voient en ces femmes handicapées une proie sexuelle facile
Des cas similaires se produisent en Afrique sans que les fautifs soient punis pour autant, faute de dénonciation. Et quand il n’y a pas dénonciation, les gens ont tendance à penser que l’acte était consentant.
A Madagascar, les autorités se penchent aussi sur cette question car 80 pour cent des femmes handicapées sont des mères célibataires confrontées aux difficultés de la vie. C’est ce qui ressort des diverses manifestations organisées en décembre 2012 à Antananarivo, la capitale malgache, pour marquer la Journée de solidarité envers les personnes handicapées.
La problématique du handicap est réelle à Madagascar car elle touche un nombre significatif d’enfants et de familles démunies. La prévalence globale du handicap dans la Grande Ile est estimée à 7,5 pour cent, soit 1,5 million de personnes.
L’État malgache dispose d’un cadre juridique reconnaissant le droit à l’éducation de l’enfant handicapé en milieu ordinaire ou spécialisé. Mais malgré cela, la prise en charge des personnes handicapées, notamment en matière d’éducation, reste critique.
A Madagascar, les autorités se penchent aussi sur cette question car 80 pour cent des femmes handicapées sont des mères célibataires confrontées aux difficultés de la vie
En Afrique du Sud, leur situation est plus grave. Ce pays détient le record, pour le continent, du nombre de viols sur les femmes handicapées, soit une femme violée toutes les 26 secondes. Ces deux dernières années, les viols ont augmenté en intensité.
Les stéréotypes et les mythes abondent à propos de la sexualité des femmes handicapées. Elles sont souvent perçues comme faibles, indésirables, ou encore asexuées, ce qui les rend encore plus vulnérables aux violences sexuelles. Pour justifier leur barbarie, certains violeurs estiment qu’ils font une faveur à ces femmes car sans eux, elles ne pourraient pas avoir de relations sexuelles. Pis, certains prédateurs ne les considèrent même pas comme des êtres humains.
Toutefois, cette situation inquiète beaucoup les gouvernements africains, notamment ceux qui ont ratifié le Protocole de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) sur le genre et le développement, de même que le Protocole de l’Union africaine sur les droits des femmes, qui soutiennent les droits des femmes âgées et handicapées.
S’il y a un domaine dans lequel les pays de la SADC doivent renforcer leur arsenal juridique, c’est bien envers les femmes et en particulier envers celles qui sont handicapées!
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