Défendre la cause des femmes à travers le digital « Je suis plus engagée sur les réseaux sociaux. J’ai un compte Twitter qui comptabilise 60.000 abonnés et sur Instagram, j’ai environ 20.000 abonnés. Je parle souvent sur les réseaux sociaux de tout ce qui concerne les violences faites aux femmes, les inégalités sociales. C’est une cause qui me touche premièrement, car je suis une femme, et deuxièmement, car il existe de nombreuses femmes à travers le monde qui subissent des choses qui pourraient m’arriver à moi, ou à des gens que j’aime. Le digital permet de transmettre des messages. Chaque personne a sa manière de faire ; on peut essayer de transmettre un message en faisant rire les gens, ou en racontant son vécu, ou en publiant un documentaire. Pour moi l’essentiel lorsque l’on communique sur les réseaux sociaux, c’est de créer de l’empathie chez la personne et faire naitre un sentiment de solidarité. Je veux prouver que les réseaux sociaux servent à aider les femmes et leurs causes. » La prise en compte de la question des inégalités dans l’espace public « On parle des inégalités dans l’espace public, mais je déplore deux choses. Premièrement, les femmes en parlent plus alors que c’est une cause qui concerne tout le monde. Sur les médias digitaux et traditionnels, nous entendons plus de femmes s’approprier cette cause et lorsque des hommes en parlent, soit ils le font de manière péjorative, soit ils parlent sans savoir de quoi il s’agit.
Pour moi l’essentiel lorsque l’on communique sur les réseaux sociaux, c’est de créer de l’empathie chez la personne et faire naitre un sentiment de solidarité
Je trouve que c’est dommage, car c’est un combat qui cible tout le monde et les femmes ne sont pas assez soutenues dans cette lutte. Deuxièmement, cela fait des années que l’on parle des inégalités homme-femme et des violences faites aux femmes, mais ces violences continuent. On en parle, oui, mais il faut également agir. » L’importance des réseaux sociaux pour sensibiliser sur les inégalités « Les médias sociaux doivent être un levier de communication pour permettre aux gens de comprendre la gravité de la situation et un levier pour éveiller et sensibiliser les consciences. Je pense sincèrement qu’aujourd’hui, à l’ère du digital, les réseaux sociaux représentent une réelle solution et une aide à la réalisation de grands projets. Il faut utiliser nos réseaux pour des choses essentielles, importantes, comme la cause des femmes. » La réticence des jeunes femmes à s’exprimer sur les questions d’inégalité « Je pense qu’elles sont oppressées. A titre personnel, je parle beaucoup, j’aime défendre les personnes et les causes qui me tiennent à cœur. Mais parfois, je suis réticente. Pourquoi ? Parce que quand je parle en présence d’hommes, je ne suis pas prise au sérieux, j’ai l’impression que ce que je dis n’est pas important. Ils ne vivent pas ce que j’ai vécu. Par exemple, dans une prise de parole de 3 minutes, une femme sera interrompue par un homme environ 2 à 6 fois alors qu’un homme ne le sera qu’une fois. Ce sont toujours ces petites choses qui créent de la frustration chez les femmes. Celles-ci ont l’impression de ne pas être prises au sérieux, d’être décrédibilisées. Les femmes ont de vrais problèmes au quotidien (harcèlement, inégalités salariales…), mais les réponses données sont décourageantes, et des millions de femmes à travers le monde ont cette expérience en commun. Personnellement, je n’aime plus trop parler en présence d’hommes. Or, les hommes devraient nous aider dans ce combat, mais ce sont les premiers à nous démotiver, d’où cette réticence à parler dans l’espace public. »
Par exemple, dans une prise de parole de 3 minutes, une femme sera interrompue par un homme environ 2 à 6 fois alors qu’un homme ne le sera qu’une fois
Mieux soutenir les femmes victimes de violence « Il faut être une oreille attentive pour les victimes. Peu importe la situation, une victime reste une victime. Écouter les victimes, ne pas juger, et être conscient qu’on peut parfois être maladroit et brusquer la personne. Les femmes victimes de violence ne devraient pas avoir peur de parler. Elles ne devraient pas se taire, ni se sentir jugées. Il y a une grande injustice dans le fait de se sentir victime et d’avoir peur d’être jugé, alors que l’agresseur ne ressent pas du tout cela.
Il faut être une oreille attentive pour les victimes. Peu importe la situation, une victime reste une victime
Une victime doit penser à elle certes, mais elle doit aussi penser à toutes les autres victimes potentielles si elle se tait. Il faut nécessairement être solidaires entre nous. »
Fatoumata est diplômée d’une licence en langues étrangères appliquées aux techniques de gestion et au commerce, elle suit actuellement un Master en marketing et stratégies commerciales.
Elle est très suivie sur les réseaux sociaux comme Instagram, Facebook et Snapchat, et met à contribution sa communauté pour défendre la cause des femmes.
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Il faut toujours parler des violences faites aux femmes, bravo et bonne continuation