Auteur : Digital Africa
Site de publication : Resilient Digital Africa
Type de publication : Article
Date de publication : 25 février 2021
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Si l’Afrique a toujours été une terre de créativité, une source d’inspiration pour les stylistes, musiciens, peintres… du monde entier, elle ne représente que 5% du marché mondial des industries créatives évalué à 2,4 milliards de dollars. Pour transformer son potentiel en point de croissance, valeur ajoutée et en emploi pour sa jeunesse, tout un écosystème doit être construit. Désormais, tout le monde s’y met : États, bailleurs de fonds, banques, etc. Signe d’un réel essor du secteur alors que la crise Covid-19 pousse ses acteurs à se digitaliser.
Les Industries Créatives et Culturelles jouent un rôle central dans la transformation numérique
D’où l’initiative de l’ONU qui a consacré 2021 année de l’économie créative. « L’année 2021 est riche de promesses pour l’économie créative », annonce l’Institution qui entend contribuer à la promotion d’un secteur jugé stratégique en quête de développement durable, dans ce monde post-coronavirus. « Les industries de la création sont essentielles à l’Agenda pour le développement durable. Elles stimulent l’innovation et favorisent la diversification économique », souligne la Secrétaire générale adjointe de la CNUCED, Isabelle DURANT. « Elles sont un moteur important de développement du secteur des services, aiguisent l’esprit d’entreprise et contribuent à la diversité culturelle ».
Les Industries Créatives et Culturelles (ICC) jouent un rôle central dans la transformation numérique en cours à l’échelle mondiale, particulièrement en Afrique. Reste que la Covid-19 a durement frappé ces industries, qui emploient plus de 30 millions de personnes dans le monde, principalement des jeunes. En 2020, on estime que l’annulation des représentations publiques a coûté aux auteurs environ 30% de leurs droits d’auteurs. L’industrie cinématographique mondiale a perdu 7 milliards de dollars de revenus.
À l’échelle africaine, la situation est encore plus critique. Les pertes financières dans les industries culturelles et créatives en Afrique au cours du deuxième trimestre 2020 varient considérablement d’un pays à l’autre : entre 134 360 dollars US pour l’Ouganda et 1,49 milliard de dollars US pour l’Afrique du Sud. Le secteur le plus touché est celui des arts du spectacle, tels que la musique, la danse, le théâtre et les événements en direct, en raison de l’interdiction des rassemblements pendant la pandémie. D’où l’urgence de soutenir les artistes… en les invitant à se digitaliser notamment.
Pourtant, confinés et privés de leurs loisirs habituels, de nombreuses personnes se sont lancées dans des loisirs créatifs, ont lu, dévoré des séries et films, écouté des concerts en ligne… contribuant ainsi à soutenir l’économie créative via le numérique notamment avec la diffusion des contenus en ligne, et qui devrait connaître son apogée en 2021, estime l’ONU.
À l’échelle africaine, la situation est encore plus critique. Les pertes financières dans les industries culturelles et créatives en Afrique au cours du deuxième trimestre 2020 varient considérablement d’un pays à l’autre : entre 134 360 dollars US pour l’Ouganda et 1,49 milliard de dollars US pour l’Afrique du Sud
« Les industries créatives peuvent être de puissantes locomotives pour des stratégies de croissance plus équitables, durables et inclusives pour les économies africaines »
Reste toutefois à combler les failles qui demeurent dans cet écosystème créatif panafricain. Protection des droits d’auteur – pour une production de Nollywood achetée, 9 sont piratées – ; professionnalisation des filières et création d’instituts de formation dans les secteurs clés (mode, production audiovisuelle, graphisme et jeux vidéo, artisanat, arts plastiques…) ; mobilisation de financements, notamment privés… Un processus en cours manifestement.
Aux côtés de l’ONU, l’Unesco, l’OIF, la CEDEAO, l’UA, les États s’y mettent. Le Nigéria a mis en place un fonds pour faciliter les productions de Nollywood, au Sénégal et en Côte d’Ivoire, des fonds d’appui à l’industrie cinématographique ont été également mis en place, tandis que le gouvernement du Cap-Vert a créé une banque culturelle innovante, Fonds Autonome d’Appui à la Culture (FAAC), qui prend en compte les besoins et les réalités locaux du secteur culturel à travers notamment la mise en place d’un “cluster” d’industries créatives et le lancement de trois réseaux nationaux de diffusion (artisanat, arts et musées).
Or, prenant l’exemple de la « croissance astronomique des exportations créatives de l’Égypte au cours de la dernière décennie » et l’importance croissante de l’industrie de Nollywood qui a incité le gouvernement nigérian, dans son plan de relance et de croissance économique, à prévoir des recettes d’exportation d’un milliard de dollars provenant de cette industrie, ORAMAH assure : « Aujourd’hui, le changement est arrivé ». Avec l’entrée en vigueur de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) et le début des échanges commerciaux, l’Afrique supprimera les frontières, et un marché unique des produits créatifs verra le jour.
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