Auteurs : Konan-Kouame Honorée Ghislaine, Diabagate Abou, Coulibaly Yaya, Atta Koffi
Organisation affiliée : PASRES (Programme d’Appui Stratégique à la Recherche Scientifique)
Type de publication : Article de revue scientifique
Date de publication : Octobre 2017
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En réalité, il y a 884 millions de personnes dans le monde qui n’ont pas accès à une eau potable de qualité. Environ deux millions de personnes, pour la plupart des jeunes enfants, meurent chaque année des suites de maladies causées par une eau impropre à la consommation. La Côte d’Ivoire, ayant pris le poids de cette nécessité, a développé dès son indépendance une stratégie d’alimentation en eau potable principalement axée sur la ville d’Abidjan. Cette prouesse qui a enregistré une évolution du nombre d’abonnés, n’est pas le fait du hasard, elle est le fruit d’une politique d’investissement dans les infrastructures et équipements d’approvisionnement en eau potable.
La ville d’Abidjan à elle seule représente 70% de la production et consommation du réseau d’eau potable du pays.
Inventaire et caractéristiques des infrastructures et équipements d’approvisionnement en eau potable
Un forage hydraulique est un ouvrage de captage vertical permettant l’exploitation de l’eau d’une nappe, contenue dans les interstices ou dans les fissures d’une roche du sous-sol qu’on nomme aquifère. C’est l’une des infrastructures principales sur laquelle la ville d’Abidjan s’appuie pour approvisionner sa population en eau potable. Selon l’ONEP (2014), Abidjan compte cent dix (110) forages hydrauliques.
Les châteaux d’eau ou ouvrages de stockage d’eau sont des constructions destinées à entreposer l’eau. Ils sont placés en général, sur un sommet géographique pour permettre la distribution d’eau sous pression. La ville dispose de seize (16) châteaux d’eau. Cet état de fait qui montre en partie l’ancienneté et la vétusté de ces châteaux, pourrait expliquer en partie le déficit d’approvisionnement en eau potable d’Abidjan. Aussi, n’y a –t-il que huit (9) châteaux sur les 16 qui fonctionnent convenablement au grand désarroi des populations abidjanaises.
Les bornes fontaines sont des ouvrages permettant le prélèvement de l’eau nécessaire à la boisson, à la préparation, à la cuisson des aliments ou à tout autre usage domestique. Il existe deux types de bornes fontaines dans l’agglomération d’Abidjan, il s’agit de la borne fontaine avec monnayeur ou « Yacoli » et de la borne fontaine sans monnayeur dite « Yacoli modifiée ». L’un des objectifs de la construction des bornes fontaines est de lutter contre les revendeurs d’eau dans les quartiers sous équipés en infrastructures d’approvisionnement d’eau ou quartiers pauvres dont les tarifs de revente pénalisent les consommateurs.
La commercialisation et la distribution de l’eau potable est exclusivement assurée par la SODECI. A l’origine, la Société d’Aménagement Urbain et Rural (SAUR) obtient le marché, suite à un appel d’offre lancé à la fin de l’année 1959 par la mairie d’Abidjan. Elle signe un contrat de concession pour l’exploitation des services d’eau sur le territoire et dans la ville d’Abidjan, qui abritait alors 160 000 habitants. Aujourd’hui, la SODECI est une Société Anonyme au capital de 4,5 milliards de francs CFA qui dessert 8,8 millions de personnes, avec un taux d’accès à l’eau potable de 76% en zone urbaine et un savoir-faire qui s’exporte dans toute l’Afrique de l’Ouest.
L’ONEP [Office National de l’Eau Potable] a pour objet d’apporter à l’Etat et aux collectivités décentralisées, son assistance en vue d’assurer l’accès à l’eau potable à l’ensemble de la population ainsi que la gestion du patrimoine public et privé de l’Etat dans le secteur de l’eau potable.
Discussion
A l’instar des autres pays, la Côte d’Ivoire a besoin d’infrastructures de l’eau. Ce besoin est encore plus prononcé dans les pays situés dans des climats secs ou changeants. Abidjan, capitale économique et administrative de la Côte d’Ivoire a bénéficié de nombreux projets et investissements en la matière avec à son actif plus de 500 infrastructures et équipements d’approvisionnement en eau repartis en 477 infrastructures et 36 équipements.
Selon une étude de la Banque Mondiale (2016), les projets d’adduction d’eau potable (en milieu urbain comme rural) se résument en la construction de forages et de châteaux d’eau. Ces projets ont pour objectif général d’améliorer l’accès aux services d’approvisionnement en eau des villes et d’autres contrées du monde à travers la production et la distribution d’une plus grande quantité d’eau afin de réduire le déficit inquiétant qui existe entre l’offre et la demande ; d’améliorer l’efficacité de l’exploitation dans toutes les villes en réduisant la quantité d’eau non payante et en améliorant la gestion financière ; la facturation et le recouvrement ainsi que la gestion de la clientèle, d’améliorer la gouvernance au niveau des compagnies des eaux et d’instaurer chez les opérateurs des mesures incitatives liées au rendement.
Avec le programme d’urgence d’Abidjan, le cap a-t-il été mis sur la réalisation des stations de traitement Niangon 2, Nord Riviera, Akandjé, Bimbresso, l’équipement de la filière de traitement de Bonoua 1 et la construction de 794 pompes et châteaux d’eau ainsi que l’entretien de 11 446 pompes à motricité humaine. Toutes ces réalisations ont permis d’accroître le niveau d’accès à l’eau potable des populations. Par ailleurs, le réservoir de la station de traitement de la ville d’Abidjan a bénéficié d’un stockage de 10 000 m3 supplémentaire au sol.
Abidjan, capitale économique et administrative de la Côte d’Ivoire a bénéficié de nombreux projets et investissements en la matière avec à son actif plus de 500 infrastructures et équipements d’approvisionnement en eau repartis en 477 infrastructures et 36 équipements
Quant au système d’alimentation en eau potable de d’Abidjan, il est très performant, comparé aux autres systèmes d’Afrique occidentale. Pendant plus de trente années, des investissements adéquats ont permis au système de répondre aux besoins de la population pourtant grandissante et d’assurer la qualité d’eau desservie.
Cependant, malgré cette situation privilégiée, Abidjan connait un déficit d’approvisionnement en eau potable. En 1981, moins de la moitié de sa population était branchée au réseau d’alimentation. En 2008, 77 % des ménages abidjanais avaient accès à une source d’eau potable et 63% en 2012.
A Abidjan, l’afflux des populations des zones de guerre, a accentué les difficultés d’accès au service d’eau potable avec un déficit de production atteignant 200 000 m3/jour (pour une production actuelle d’environ 400 000 m3/jour). De ce fait, Abidjan, à l’instar de nombreuses villes ivoiriennes, est victime d’une pénurie avérée d’approvisionnement en eau potable. Il ressort des différentes statistiques que le déficit est dû en partie à l’insuffisance d’infrastructure de stockage, de distribution et surtout à leur non fonctionnalité.
Conclusion
En définitive, la ville d’Abidjan possède des infrastructures et équipements d’approvisionnement en eau potable inégalement répartis Cependant, nonobstant cette pléthore d’infrastructures et équipements, la ville d’Abidjan souffre toujours d’un déficit criard en eau potable d’où l’intérêt de rechercher les véritables déterminants de cette situation.
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