Auteurs : Par Simon Duclos, Wiam Dahbi
Site de publication : Pourquoi Media
Type de publication : Article
Date de publication : 10 octobre 2020
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Quel rôle jouent les médias sociaux au sein d’une période de pandémie?
Selon une récente étude menée par la chercheuse et neuroscientifique de l’Université Concordia, Najmeh Khalili-Mahani, 700 personnes interrogées ont déclaré que leur utilisation des réseaux sociaux ainsi que des plateformes de diffusion avait augmenté.
L’étude détermine que le lien étroit entre le stress et la dépendance à l’écran était dû au fait que ces derniers offraient à certaines personnes un endroit où se réfugier contre le stress causé par la pandémie.
Toutefois, cette réalité n’est pas la même pour tout le monde puisque pour certains, une trop grande utilisation des médias sociaux serait plutôt la cause de plusieurs troubles mentaux.
Y a-t-il des changements de comportement liés à l’utilisation des réseaux sociaux?
D’après Guy Desrosiers, directeur de la campagne Pause ton écran, mise sur pied afin de sensibiliser les gens sur la surutilisation des écrans, le changement de comportement est très relatif à chacun, et dépend grandement de l’utilisation qu’en font les gens, mais aussi par rapport à l’attachement que chacun a vis-à-vis des réseaux sociaux.
« Les gens finissent par laisser les médias sociaux prendre toute la place. Ça peut affecter la vie. Il y’a une peur d’être séparé de notre appareil. Les gens pensent constamment à où est leur appareil et s’il est à proximité. » Ils seraient alors touchés par la mobidépendance.
En plus de changements de comportements personnels, des changements d’ordre plus général surviennent aussi. « Cela renforce le temps réel, la vélocité, la production de trace numérique, de donnée et intelligence artificielle. L’influence est beaucoup plus qu’individuel », note André Mondoux, professeur et responsable du Baccalauréat Médias numériques à l’UQAM.
Comment les médias sociaux affectent-ils notre cerveau?
Les médias sociaux sont des machines bien complexes, mais avec une mécanique bien précise. Les concepteurs de ceux-ci ne savent que trop bien, comment retenir l’utilisateur moyen sur leurs applications, une méthode efficace qui a de nombreux impacts sur notre cerveau.
Ils ont créé des outils pour nous garder actifs le plus longtemps possible d’où les signaux d’engagements (mentions j’aime, partage, etc.) ce n’est pas anodin […] Ce sont des mécanismes qui génèrent de la dopamine. […] Ça génère le fear of missing out (ou peur de manquer quelque chose en français), ça continue à nous attirer, il faut en être conscient de ça, c’est organisé par les compagnies vivant de notre attention
« Les compagnies qui nous offrent ces services marchandent ces informations à des tiers, parfois ce sera à des organisations qui vont influencer nos choix de société. Ils sont tous en concurrence. Ils ont créé des outils pour nous garder actifs le plus longtemps possible d’où les signaux d’engagements (mentions j’aime, partage, etc.) ce n’est pas anodin […] Ce sont des mécanismes qui génèrent de la dopamine. […] Ça génère le fear of missing out (ou peur de manquer quelque chose en français), ça continue à nous attirer, il faut en être conscient de ça, c’est organisé par les compagnies vivant de notre attention. Les gens qui publient, montrent de belles choses, il y a un environnement de lunette rose qui n’est pas la réalité, ce n’est qu’un côté de l’information et c’est choisi par les algorithmes. »
Quel type de personne se trouve plus à risque?
En ce qui concerne la tranche d’âge des gens les plus affectés par la problématique, il semblerait que ceux n’ayant pas atteint mi- vingtaine, se retrouverait plus affectés par une mauvaise utilisation des médias sociaux.
« Le développement du cerveau se complète à l’âge de 25 ans au stade d’autocontrôle, ce n’est plus uniquement les stimulations de plaisir, on a des stimulateurs d’autocontrôles qui nous disent, oui c’est le plaisir, mais là je dois faire autre chose. Il y a aussi les gens qui manquent de confiance en eux qui vont se réaliser sur les réseaux sociaux et sur le jeu en ligne. Tout cela, c’est du temps qu’on emprunte sur autre chose et ça peut devenir malsain ».
Quel est le meilleur moyen de se préserver sans arrêter de s’informer?
Afin d’éviter une abondance de stress et d’anxiété de la sorte, il vaudrait mieux diversifier la provenance de l’information que nous lisons, c’est-à-dire s’informer ailleurs que sur les médias sociaux.
« Si on s’informe sur les médias sociaux, c’est de l’information à sens unique (…) On n’est pas vraiment informé. Il faut fouiller ses sources, des informations peuvent être commanditées, donc il faut valider ses sources d’informations. Pour se faire une bonne opinion, il faut connaître tous les côtés d’une médaille, favorable et défavorable. C’est comme ça qu’on se fait une opinion complète. »
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