Auteur : Mohamad Bakhoum
Organisation Affiliée : Rose Dieng Lab
Site de publication : www.rosedienglab.defarsci.org
Type de publication : Article
Date de publication : Avril 2022
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L’intelligence artificielle (IA), c’est un ensemble de fonctions que l’ordinateur peut accomplir mieux qu’un cerveau : analyser des masses colossales de données pour évaluer des risques, faire un diagnostic ou prendre les décisions dont l’homme a besoin. Audrey Azoulay, Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a déclaré que la promotion de l’IA en Afrique est une priorité absolue pour l’organisation.
« L’IA peut nous aider à avancer plus rapidement vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), en favorisant une meilleure évaluation des risques, en optimisant la précision des prévisions et la vitesse de partage des connaissances, en proposant des solutions innovantes dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’écologie, de l’urbanisme, des industries créatives et en améliorant les conditions de vie et le bien-être quotidien. »
Cela associé à une gestion propre appuyant une souveraineté numérique, l’Afrique peut être maîtresse de ses données et donc de son usage.
Des défis à relever
« L’Afrique fait face à de nombreux défis dans les secteurs où l’IA pourrait être bénéfique, peut-être même un peu plus qu’ailleurs », a déclaré Moustapha Cissé, Directeur du Centre de Recherche de Google à Accra.
Les mécanismes de planification devraient donc s’orienter vers des systèmes humains et environnementaux plus intelligents dans différents territoires afin d’améliorer le sentiment d’appartenance et le sentiment d’appartenance des communautés locales
Le rôle de l’IA dans l’éducation
L’intelligence artificielle, bien qu’encore loin de remplacer les enseignants, peut avoir un impact énorme lorsqu’elle est utilisée dans l’éducation. Surtout sur ce continent où l’accès à une éducation de qualité fait cruellement défaut. Certaines études montrent que, même après plusieurs années d’école, de nombreux enfants ne savent ni lire, ni écrire, ni faire des mathématiques de base. Il n’en demeure pas moins que tous les élèves apprennent de différentes façons. Ainsi, au lieu d’employer une approche unique, l’IA peut être utilisée pour personnaliser les leçons en fonction des forces et des faiblesses de chaque élève.
La société Langbot se concentre sur la façon dont les chatbots peuvent être utilisés comme mentors virtuels. Un chatbot qu’ils ont élaboré pour enseigner le français aux anglophones a été utilisé par près d’un quart de million d’utilisateurs depuis le lancement en décembre dernier. Ils travaillent actuellement sur une plateforme qui permet aux écoles et aux enseignants de créer facilement leurs propres chatbots pour les applications de messagerie populaires. Ces chatbots offrent des leçons et des exercices amusants, répondent aux questions fréquemment posées et permettent aux enseignants de suivre les progrès de leurs élèves.
L’intelligence artificielle en agriculture
Les technologies de l’intelligence artificielle pourraient accroître notre capacité à prendre des décisions et à contrôler les systèmes, et surtout à en tirer valeur et signification.
L’intelligence artificielle est d’ailleurs un contributeur précieux. A ce stade, sont en élaborations des projets ambitieux pour aider les agriculteurs à améliorer le rendement, la productivité et le bilan énergétique tout en réduisant l’utilisation d’intrants chimiques par une meilleure recommandation des cultures et des engrais, un meilleur suivi des rendements, à partir des données pédologiques, des plantes, des machines agricoles, des parcelles, du temps, des prix des différents produits agricoles, des images satellite, etc. Nous présentons dans cette session, comment l’utilisation des technologies d’IA contribue à améliorer les rendements et donc la qualité de vie des agriculteurs tout en réduisant la pollution.
Ainsi, au lieu d’employer une approche unique, l’IA peut être utilisée pour personnaliser les leçons en fonction des forces et des faiblesses de chaque élève
Emploi et mutations économiques
L’Afrique subsaharienne est déjà la région la plus jeune du monde, avec plus de 60 % de sa population âgée de moins de 25 ans. D’ici 2030, le continent abritera plus d’un quart de la population mondiale des moins de 25 ans. Cette explosion démographique augmentera la taille de la main-d’œuvre dans la région plus que dans le reste du monde. Néanmoins, les données du Forum économique mondial révèlent que les pays africains sont très vulnérables aux délocalisations d’emplois provoquées par l’IA et l’automatisation. Les statistiques ci-dessous illustrent cette vulnérabilité :
- L’Afrique subsaharienne affiche une part d’emplois hautement qualifiés de seulement 6 %, ce qui contraste avec la moyenne mondiale de 24 %. L’Afrique du Sud, l’île Maurice et le Botswana sont en tête pour la disponibilité locale d’emplois hautement qualifiés, tandis que d’autres, comme l’Éthiopie et le Nigeria, maintiennent une forte proportion de travailleurs dans des emplois moins qualifiés – qui sont plus susceptibles d’être automatisés.
- D’un point de vue technologique, 41% de toutes les activités professionnelles en Afrique du Sud sont susceptibles d’être automatisées, tout comme 44% en Éthiopie, 46% au Nigeria, 48% à Maurice, 52% au Kenya et 53% en Angola.
Défis et opportunités d’une urbanisation intelligente et durable en Afrique
L’Afrique s’urbanise rapidement. D’ici 2035, plus de 50 % de la population de l’Afrique devrait vivre dans des zones urbaines, et c’est le continent qui connaît l’urbanisation la plus rapide au monde, avec un taux de 4,5 % par an.
Cependant, la manière dont cette urbanisation est menée reste un grand défi en termes de modernisation des villes actuellement en dégénérescence ou de projection de nouvelles villes durables et intelligentes. En raison de la montée de plusieurs nouveaux défis complexes tels que l’immigration rapide, l’aérosolisation, la mobilité, l’étalement urbain, la pollution et la consommation accrue de ressources, l’Afrique est en quête d’une planification urbaine et territoriale plus durable et plus intelligente pour réaliser des villes plus intelligentes.
Néanmoins, au-delà de la seule connotation de la technologie intelligente qui, jusqu’à présent, permettait d’obtenir des villes intelligentes fragmentées, il est opportun d’aborder de manière globale les questions de planification urbaine et territoriale en termes de résilience et de durabilité basées sur l’intelligence. Les mécanismes de planification devraient donc s’orienter vers des systèmes humains et environnementaux plus intelligents dans différents territoires afin d’améliorer le sentiment d’appartenance et le sentiment d’appartenance des communautés locales.
L’intelligence artificielle est d’ailleurs un contributeur précieux. A ce stade, sont en élaborations des projets ambitieux pour aider les agriculteurs à améliorer le rendement, la productivité et le bilan énergétique tout en réduisant l’utilisation d’intrants chimiques par une meilleure recommandation des cultures et des engrais, un meilleur suivi des rendements, à partir des données pédologiques, des plantes, des machines agricoles, des parcelles, du temps, des prix des différents produits agricoles, des images satellite, etc
Davantage de pays africains doivent se joindre à des pays comme le Kenya et la Tunisie pour mettre en place des politiques nationales sur l’IA afin de coordonner les efforts nationaux en faveur du développement de l’intelligence artificielle.
À l’heure actuelle, l’approvisionnement en électricité et l’accès à Internet en Afrique sont inexistants pour de larges segments de la population, ou insuffisamment fournis lorsqu’ils existent. Sans accès aux infrastructures de base, comme l’électricité et le haut débit, le développement des 4e Révolution Industrielle en Afrique sera entravé.
Cependant, avec des investissements continus dans ces secteurs ainsi que les nouvelles technologies comme l’IA, l’Afrique pourrait tout aussi bien prendre un virage et entamer un nouveau chapitre de développement qu’elle n’a –jusqu’ici- jamais connu.
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