Le FONRID est un fonds national de financement créé par décret n° 2011- 828 /PRES/PM/MRSI/MEF signé le 27 octobre 2011. Il jouit de la personnalité morale et d’une autonomie de gestion. Il est placé sous la tutelle technique du ministère chargé de la recherche scientifique et de l’innovation et sous la tutelle financière du ministère chargé des finances.

Le FONRID est régi par la Loi n° 010 – 2013/AN du 30 avril 2013, portant règles de création des catégories d’établissements publics et le décret n° 2014 – 610/PRES/PM/ MEF du 24 juillet  2014, portant statut général des Fonds nationaux et celui portant adoption des statuts particuliers du FONRID. Son fonctionnement et son organisation sont régis par le décret n°2017-365/PRES /PM/MESRSI/MINEFID du 22 mai 2017 portant approbation des statuts particuliers du Fonds national de la recherche et de l’innovation pour le développement.

L’appel à projets est le dispositif d’expression de la demande mis en place par le FONRID pour financer les projets. Le FONRID ne finance pas les projets individuels. Il apporte son concours à des équipes ou réseaux d’équipes de recherche, d’innovation ou de valorisation de résultats officiellement reconnus.

Objectif

Son objectif est d’offrir un cadre sécurisé de financement des activités de  recherche et d’innovation sur l’ensemble du territoire national afin que les résultats produits soient réellement vecteurs de bien-être pour les populations et générateurs de richesses et de prospérité pour l’ensemble de la nation.

Les missions du FONRID

Les missions assignées au FONRID sont :

Offrir un cadre de mobilisation et de financement sécurisé et transparent aux activités de recherche et d’innovation des secteurs public et privé.

Servir de cadre à l’engagement financier du gouvernement et de ses partenaires en faveur de la recherche et de l’innovation pour le développement.

Financer tout ou partie des programmes ou projets de recherches soumis par des structures publiques ou privées de recherche et d’innovation du Burkina Faso.

Appuyer les équipes (publiques ou privées) de chercheurs ou d’innovateurs en équipements de laboratoire ou d’ateliers dans le cadre des programmes approuvés par le Fonds.

Contribuer au financement de la valorisation des résultats de la recherche et de l’innovation technologique par les acteurs pour le développement.

Soutenir la publication/diffusion des résultats de qualité obtenus dans le cadre des projets financés entièrement ou partiellement pour le fonds.

Les activités de recherche, d’innovation et de valorisation concernent (sans être limitatifs) les secteurs suivants :

– agriculture, élevage, pêche, foresterie et toutes spéculations y rattachées, de même que l’agroalimentaire;

– santé humaine, animale et pharmacopée traditionnelle;

– énergie, eau, assainissement;

– environnement et changement climatique.

Le fonctionnement du FONRID

Le FONRID est un guichet mis en place pour financer les projets en recherche et développement. Nous avons un budget mis à notre disposition par l’État. Nous finançons uniquement les projets en recherche et développement. Nous identifions les thématiques de recherche prioritaires puis nous lançons des appels à projets et les chercheurs soumettent leurs projets.

Il y a une première phase de soumission des notes conceptuelles. Si elles sont validées, nous demandons de proposer des projets complets. L’idée est de proposer des projets complets qui seront évalués par des experts des différents domaines avant d’arriver au conseil scientifique qui à son tour les évalue. Le conseil scientifique rend une décision qui sera transférée au conseil d’administration. C’est ce conseil administratif qui, en fonction de l’enveloppe disponible, va décider de financer par ordre de pertinence les projets sélectionnés. Le montant maximum est de 30 millions sur trois ans.

Le financement des projets

La vraie difficulté, c’est l’argent. Le budget alloué par l’État n’est pas suffisant. Nous recevons un certain nombre de projets, par exemple pour un appel on peut avoir plus de 200 projets sur lesquels nous n’arrivons qu’à financer une dizaine. Ce qui représente une part très faible.

Nous recherchons des ressources auprès des partenaires techniques et financiers externes et internes. À l’externe,Nous rentrons en consortium avec d’autres fonds pour pouvoir lancer des compétitions à l’échelle internationale.  Ces cadres permettent à nos chercheurs d’être en collaboration avec d’autres chercheurs à l’étranger pour compléter les financements et travailler. À l’interne, on essaie de nouer des partenariats avec les ONG, le secteur privé ou d’ouvrir des guichets spécifiques dédiés à leurs problématiques, en fonction des besoins.

La contrainte de l’aide internationale

Nous avons une autre vision au niveau du FONRID. On ne peut pas se détacher immédiatement des financements extérieurs, mais nous mobilisons des fonds à l’extérieur et nous développons des initiatives à l’intérieur du pays pour mobiliser suffisamment de ressources.

Il faut reconnaitre qu’en Afrique, les privés ne voient pas la recherche comme une solution à leurs problèmes. Ils utilisent généralement les résultats de la recherche mais peu d’entre eux savent que ces résultats proviennent de la recherche.

Le budget alloué par l’État n’est pas suffisant. Nous recevons un certain nombre de projets, par exemple pour un appel on peut avoir plus de 200 projets sur lesquels nous n’arrivons qu’à financer une dizaine. Ce qui représente une part très faible

Nous expliquons l’importance de la recherche, et ce qu’elle peut apporter pour optimiser leurs activités et profits. À partir de là, certains comprennent et acceptent de soutenir financièrement. L’objectif est d’avoir un financement national un peu plus élevé pour nous rendre plus indépendants des financements extérieurs.

Ainsi, nous pourrons mener la recherche en fonction de nos priorités nationales.

Le manque de communication sur les résultats de la recherche

Les chercheurs communiquent peu sur les résultats de la recherche. Moins on communique, moins on vend nos résultats et moins les gens s’intéressent à ce que nous faisons. Il est dans notre intérêt d’inverser la tendance pour mieux communiquer sur nos résultats.

Moins on communique, moins on vend nos résultats et moins les gens s’intéressent à ce que nous faisons. Il est dans notre intérêt d’inverser la tendance pour mieux communiquer sur nos résultats

Il n’y a pas très longtemps, les résultats d’un de nos projets financés ont été publiés sur les ondes par les médias pour que les gens puissent y accéder.

On ne peut pas se détacher immédiatement des financements extérieurs, mais nous mobilisons des fonds à l’extérieur et nous développons des initiatives à l’intérieur du pays pour mobiliser suffisamment des ressources

La recherche fait des choses très importantes qui peuvent contribuer à améliorer les activités du secteur privé. Je pense qu’il y a une plateforme qui est sur le point d’être créée au niveau du ministère pour être le cadre de concertation avec le secteur privé pour leur expliquer le bien-fondé de la recherche et la manière dont la recherche peut contribuer au développement et aussi à fructifier leurs investissements.

Les difficultés

Nous fonctionnons avec un financement de l’État soumis à une comptabilité. Il faut justifier les fonds que nous débloquons. Le milieu et l’environnement de la recherche sont souvent un peu reculés, il n’est pas du tout facile pour certains chercheurs de rassembler à temps les pièces justificatives des fonds.

À chaque fois que nous procédons à des financements, nous formons les promoteurs et les gestionnaires des projets sur les bonnes pratiques sur le plan financier et la remise de bonnes pièces comptables. Ceci, pour vraiment nous faciliter la justification de l’utilisation des fonds au niveau de l’État ainsi que des partenaires qui nous accompagnent.

Le docteur Aly Doumouniya est le directeur chargé de la mobilisation des ressources au Fonds national de la recherche et de l’innovation pour le développement au Burkina Faso.