Auteur : Mardochée Boli
Organisation affiliée : Scidev.net
Type de document : article
Date de publication : 14 avril 2020
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Avec le soutien de partenaires internationaux, le Mali s’apprête à fournir des semences améliorées à plus de 40 000 producteurs agricoles dans les régions de Sikasso, Koulikoro, Kayes et Ségou.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet APSAN-Mali qui signifie «Améliorer la productivité des cultures et la résilience au climat pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Mali».
Le projet est mis en œuvre par l’Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides en partenariat avec l’Institut d’économie rurale (IER) et certaines organisations paysannes. Il fait partie d’un programme de l’Union européenne dénommé: «développer une innovation intelligente grâce à la recherche en agriculture».
Interrogé par SciDev.Net, Baloua Nébié, chercheur et coordinateur du projet, affirme que «l’une de ses composantes est d’améliorer la tolérance à la sécheresse et les aspects de nutrition du sorgho, du mil, de l’arachide et du niébé».
Selon ses explications, la plupart des producteurs au Mali utilisent toujours les variétés traditionnelles qui sont bien adaptées aux conditions de culture ; mais qui ont un faible rendement. Or, certaines de ces variétés sont très tardives et n’arrivent pas à boucler leur cycle en cas d’arrêt précoce des pluies.
Par conséquent, les sélectionneurs des cultures-cibles du projet seront amenés à développer de nouvelles variétés et hybrides dont les caractéristiques sont supérieures ou égales aux semences améliorées existantes.
L’autre composante du projet consiste à améliorer l’accès des populations à des variétés performantes mais encore peu connues. À en croire Baloua Nébié, ces variétés ont été créées au Mali en utilisant comme parents des variétés locales, qui ont des caractères intéressants et complémentaires.
Avec le soutien de partenaires internationaux, le Mali s’apprête à fournir des semences améliorées à plus de 40 000 producteurs agricoles dans les régions de Sikasso, Koulikoro, Kayes et Ségou
Ainsi, l’on apprend que les variétés de sorgho et de mil créées ont un fourrage qui reste vert jusqu’à la récolte, un cycle court ou moyen allant de 70 à 110 jours et un rendement grain élevé dépassant deux tonnes à l’hectare.
Le fourrage est très apprécié des animaux et est plus digeste. Certaines variétés sont bio fortifiées, donc riches en fer et zinc ce qui améliore la nutrition en réduisant les cas d’anémie, surtout chez les enfants et les femmes enceintes.
Pour l’arachide, les nouvelles variétés ont une haute teneur en huile et un faible niveau d’aflatoxine. Elles sont tolérantes à la sécheresse et ont un haut rendement et un fourrage de qualité. Les variétés de niébé quant à elles ont un fourrage de meilleure qualité et sont plus riches en protéines.
Résilience
Seydou Keita, conseiller technique au ministère de l’Agriculture, estime que «le projet APSAN-Mali va permettre non seulement d’améliorer la résilience des petits exploitants au changement climatique et à la vulnérabilité économique, mais aussi de faciliter les échanges de matériels génétiques et de données à l’échelle régionale, et à renforcer durablement les équipes de recherche en sélection de cultures au Mali.»
Surtout qu’un rapport du ministère de l’Agriculture précise que l’emploi de semences de qualité contribue dans une large mesure à l’augmentation des rendements des cultures de 30 à 40%.
De son coté, Olivier Lefay, chargé de programmes pour la Commission européenne au Mali, interpelle les acteurs du secteur agricole à fournir aux populations des semences respectant les normes. «On ne produit pas uniquement pour faire du business mais on produit aussi pour que la santé des gens s’améliore», déclare-t-il.
Hamadoun A. Babana, microbiologiste, responsable du Laboratoire de microbiologie et de biotechnologie microbienne à la faculté des sciences et techniques de Bamako s’inquiète des effets néfastes que pourraient avoir les nouvelles variétés.
«C’est une excellente idée de créer de nouvelles variétés, mais que ces variétés ne favorisent pas l’éclosion de nouvelles maladies des plantes et qu’elles n’appauvrissent pas nos sols» se justifie-t-il.
Mais, le coordinateur du projet, quant à lui rassure: «ces variétés ne sont pas des variétés introduites de l’extérieur. Elles sont une copie améliorée des variétés locales et ont les mêmes exigences et tolérances. Elles produisent mieux que les variétés locales, que le sol soit riche ou pauvre.».
D’ailleurs, apprend-on, toutes les variétés améliorées sont évaluées par les producteurs dans leurs champs et leurs avis sur le rendement, la résistance, l’adaptation des grains à la préparation des mets locaux, sont pris en compte.
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