La jeunesse guinéenne est un orphelin politique, car ses besoins de justice et d’égalité continuent d’être ignorés par les acteurs et décideurs politiques. Ce qui s’explique tout d’abord par un rapport de subordination que la classe politique entretient avec la jeunesse, réduite à être un valet de pied au service de partis politiques, dont le seul souci est le renforcement des privilèges liés au pouvoir. De même, l’incapacité des structures juridiques et institutionnelles à prendre en compte les intérêts et les opinions de la jeunesse, a contribué au maintien d’un système de gouvernance affranchi de toute obligation envers les citoyens.
De sorte qu’est marginalisée la voix de la jeunesse lorsqu’elle exprime des exigences en matière d’éducation, de santé, d’emploi, d’accès à l’eau et à l’électricité. Toutes les ethnies confondues, les jeunes guinéens partagent en commun une misère sociale et économique qui empêche l’expression de leur potentiel en tant que ressource humaine indispensable à l’avenir de notre pays.
Ainsi la dignité de la jeunesse se trouve continuellement remise en question par un système politique incapable de relever les défis liés au développement humain, politique et économique. La désertion, quitte à ce qu’elle soit par les voies périlleuses de l’immigration clandestine, est devenue la seule alternative qui se présente à une jeunesse trahie et abusée par une classe politique résumant à elle seule soixante ans d’échec moral et politique.
Ne prenez pas en otage notre avenir
Nous, signataires de ce Manifeste, pensons cependant que cette alternative n’est pas la seule valable. Mieux, elle n’est pas souhaitable. C’est pourquoi nous voulons interpeller les décideurs et acteurs politiques afin qu’ils libèrent l’avenir de la jeunesse guinéenne aux moyens d’un sens retrouvé de la responsabilité politique et d’un engagement sincère à jeter les bases d’une véritable société de droit.
L’incapacité des structures juridiques et institutionnelles à prendre en compte les intérêts et les opinions de la jeunesse, a contribué au maintien d’un système de gouvernance affranchi de toute obligation envers les citoyens
Nous ne voulons plus être les otages des luttes pour la conquête du pouvoir et de la transhumance politique qui les alimente. Et au-delà de la contestation des élections et des discours répétitifs sur le changement, nous appelons à l’organisation des états généraux sur les soixante ans de gouvernance politique en Guinée et l’instauration d’un environnement constitutionnel et politique favorable à une alternance pacifique du pouvoir.
Il s’agira de penser et surtout de rendre effectif un minimum de contraintes morales collectives permettant aux Guinéens de soustraire les pouvoirs publics des logiques de la concussion, de la survie et de la mort.
Nous invitons le président Alpha Condé et l’ensemble de la classe politique guinéenne, à créer les conditions politiques et juridiques favorables à l’avènement d’un État effectif et représentatif des intérêts des citoyens
Ce dont souffre notre pays et qui condamne la jeunesse à un mode de vie précaire et dévalorisant, c’est l’absence d’un minimum de moralité collective qui impose à tous des limites à ne pas franchir. C’est la traduction de ces limites qu’est censée incarner, à certains égards, la Constitution d’un pays. Sans l’effectivité de ce cadre constitutionnel qui organise les rapports de pouvoir, contraint les comportements collectifs et individuels, et définit les rôles et les obligations mutuelles, une société ne peut satisfaire aux demandes de justice et d’égalité que formule sa jeunesse.
Pour que les intérêts de la jeunesse guinéenne soient pris en considération, encore faut-il que nous ayons le pouvoir de présenter et de défendre nos droits devant les autorités publiques. Or, lorsque la personne de l’autorité publique prime sur l’autorité des lois, la jeunesse est dépouillée de tout pouvoir, et c’est son statut comme citoyen qui devient inopérant dans la vie politique. Justement, depuis son accession à l’indépendance, la citoyenneté de la jeunesse guinéenne fait défaut, car c’est ailleurs que les jeunes guinéens ont toujours cherché à étudier, à travailler, à se soigner et à vivre décemment. Nous disons que cette situation, au regard des richesses de notre pays, est politiquement injustifiable et moralement condamnable.
Nous ne voulons plus être les otages des luttes pour la conquête du pouvoir et de la transhumance politique qui les alimente
La jeunesse guinéenne n’entend plus être spectateur passif d’un jeu politique qui a transformé la Guinée en un véritable lieu de désolation. Nous aspirons désormais à revendiquer notre droit à une Guinée qui n’offense pas et n’humilie pas sa jeunesse. Nous allons faire de notre vulnérabilité une arme afin de donner un sens à cette figure de l’avenir que nous sommes censés représenter.
Nous invitons le président Alpha Condé et l’ensemble de la classe politique guinéenne, à créer les conditions politiques et juridiques favorables à l’avènement d’un État effectif et représentatif des intérêts des citoyens, ce qui, entre autres, pourrait prendre la forme d’un dialogue inclusif et constructif. Le caractère systémique et la dimension culturelle des maux qui handicapent notre pays obligent à explorer d’autres voies qui permettent à la Guinée de devenir une nation hospitalière à la dignité de sa jeunesse.
Crédit photo : guineepolitique.com
Amadou Sadjo Barry, professeur de philosophie, Canada Mory Camara, activiste des droits de l’homme, Guinée Halimatou Camara, avocate, Guinée Kadiatou Konaté, présidente par intérim Club des jeunes filles leaders de Guinée Alpha Diallo, président d’Ablogui et datajournaliste, Guinée Félix Dounia Millimono, médecin, Guinée Ramadan Diallo, politologue et consultant, Guinée Zenab Martin-Fofana, credit controller, Londres Mangué Sylla, ingénieur environnement, Guinée Aissatou Bah, économiste, Guinée Pierre Sakouvogui, universitaire, Russie Aboubacar Doré, juriste, Guinée Mounjirou Barry, gestionnaire, Guinée Fadia Diallo, architecte, Guinée Sory Traoré, transitaire, Guinée Kaba Konaté, étudiant génie civil, Guinée Mohamed Baldé, ingénieur civil, Guinée Mohamed Lamine Camara, éditeur, Guinée Mamadou Baba Thiam, banquier, France Elhadj Tounkara, ingénieur, France Alhassane Sylla, supply chain specialist, France Diouma Koulibaly, comptable, France Mamadou Kindy Diallo, universitaire, Luxemboug Thierno Amadou Foula Barry, politologue, Guinée Mamadi Cissé, économiste, model, Guinée Moise Diawara, ingénieur, model, Guinée Ibrahima Diallo, juriste, model, Guinée Cheick Mamadou Sacko, politologue, model, Guinée Mariame Diallo, étudiante, Guinée Mamadou Cellou Kamano, interprète, Guinée Baba Millimono, ancien commissaire à la Haute autorité de la communication (HAC), Guinée Idrissa Doré, sociologue, Guinée Kadiatou Diallo, analyste en audit et certification, Canada Fatima Binta Diallo, infirmière, Canada Elhadj Boubacar Diallo, universitaire, France Mamadou Lamarana Diallo, ingénieur informatique, France Abdoulaye Kalissa, formation en mécanique, France Mamadou Amirou Diallo, agent de sécurité, France Mamadou Diogo Diallo, sociologue, France Alpha Oumar Diallo, ingénieur web, France Aissata Traoré, gestionnaire de paie, France
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Je voudrais que vous m’aidiez à avoir des propositions de thèmes de soutenances sur chacune de ces matières :
1)Sociologie politique (Guinée)
2)Sociologie de la jeunesse(Guinée)
3) Sociologie des processus migratoires (Guinée)