Auteur : Banque Mondiale/Éducation
Site de publication : worldbank.org
Type de document : Note d’orientation
Date de publication : 25 mars 2020
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Comment atténuer l’impact du COVID-19 dans l’éducation
- L’apprentissage à distance pour atténuer la perte d’apprentissage
Pendant la fermeture des écoles, de nombreux pays se sont tournés vers l’enseignement à distance comme mesure d’atténuation de la perte de temps et de maintien des services d’éducation. Certains pays mettent simplement des ressources sur leur site web et mettent à disposition davantage de produits, mais pas nécessairement des cours en ligne. D’autres, comme l’Espagne, demandent aux enseignants de préparer du contenu en ligne et d’offrir des cours en ligne. L’infrastructure et la bonne connaissance des outils semblent être le moteur de la réussite (et des problèmes) dans cette approche d’apprentissage. La Chine, par exemple, avec sa connectivité robuste, a bien réussi avec l’enseignement à distance, tandis que d’autres pays à pénétration limitée de l’Internet, du téléphone portable ou de la télévision (tels que le Vietnam ou la Mongolie) ont du mal à atteindre l’ensemble des élèves de façon égale. En outre, de nombreux pays ont du mal à garantir un accès égal aux services d’éducation pour les employés/élèves en situation de handicap.
Il est désormais possible de fournir les ressources permettant de travailler à domicile à l’aide de différentes options technologiques. Cependant, il existe de fortes variations en fonction du niveau de revenu en ce qui concerne l’accès à la connectivité et à différents types d’appareils et, par exemple, la possibilité d’assurer l’accessibilité pour les élèves en situation de handicap. Ainsi, un défi essentiel se pose, celui d’éviter d’aggraver les inégalités préexistantes. Certains pays africains (Kenya, Rwanda, Afrique du Sud, Sénégal, Botswana, Gambie) peuvent d’ores et déjà commencer à se préparer, étant donné qu’ils disposent d’une connectivité scolaire raisonnable et que les enfants peuvent ramener chez eux des appareils (tablettes). Dans la plupart des pays, cependant, les élèves ont un plus ou moins accès aux appareils mobiles et les efforts devraient se concentrer sur l’optimisation des solutions accessibles sur ces appareils.
Si le contenu numérique est disponible en abondance, y compris du contenu libre de droit, un défi essentiel reste à relever au cours des semaines à venir, celui de remodeler le contenu pédagogique de manière à le présenter d’une façon structurée qui capte l’attention de tous les élèves.
Il serait utile d’étudier les possibilités de partenariats avec des fournisseurs du secteur privé en vue de fournir un contenu qui a déjà été développé. Un des points clés de la discussion sur l’utilisation des smartphones sera les partenariats avec les opérateurs de télécommunications pour permettre le téléchargement gratuit du contenu mis à disposition sur le site du Ministère de l’Éducation (ou toute agence hébergeant des plateformes de ressources d’apprentissage). La télévision, qui offre la possibilité de sous-titrages pour tenir compte des apprenants de diverses langues et des élèves en situation de handicap ou la possibilité d’avoir des interprètes en langue des signes pour atteindre les apprenants à déficience auditive, et les options offertes par la radio peuvent toujours être utilisées, quoiqu’elles conviennent généralement mieux aux petites classes (et doivent être préparées en gardant les enfants et leurs responsables à l’esprit). De nombreux pays disposent de contenu pouvant être rediffusé.
En plus de l’infrastructure et de la connectivité, le degré de maitrise des outils et des processus par les enseignants et les administrateurs constituent également des facteurs clés de la prestation de l’enseignement à distance.
- Utilisation des ressources de l’éducation pour soutenir la riposte en général
Vu leurs faibles capacités et le peu d’infrastructures dont ils disposent, certains pays ont fait appel aux infrastructures et au personnel de l’éducation pour appuyer l’ensemble de la communauté pendant les crises. Par exemple, dans les zones où les communautés ont une connectivité faible ou nulle, les infrastructures d’enseignement peuvent servir de centres d’information ou de centres de détention médicale (une fois les écoles fermées). Dans de tels cas, il faudra veiller à clairement définir le processus à suivre pour restituer les écoles à leur usage initial, une fois la crise terminée.
De plus, les administrateurs d’école et les enseignants constituent une catégorie qui, pendant la fermeture des écoles, peut être formée à aider sur des initiatives telles que la sensibilisation et d’autres activités sociales (par exemple, lors de l’épidémie du virus Ebola en 2014, les enseignants en Guinée ont mené́ un travail de plaidoyer auprès de leurs communautés et ont appuyé la recherche des personnes qui ont été en contact avec les patients atteints d’Ebola.)
Enseignements tirés des urgences passées en vue d’un redressement adéquat
Pour appuyer le retour du secteur à la normale, plusieurs mesures clés doivent être prises :
- Évaluation de l’impact en vue tirer des enseignements pour l’avenir
Il est essentiel de comprendre l’ampleur de l’impact effectif et potentiel des perturbations sur l’apprentissage (par exemple, la fermeture des écoles, l’absentéisme des élèves et des enseignants, le report des examens, les familles manquant de moyens pour remettre leurs enfants à l’école, etc.).
- Il est essentiel de mener des campagnes de communication de partager les informations pour assurer aux parents que leurs enfants sont en sécurité à leur retour à l’école. Il est critique d’entreprendre cette démarche auprès des communautés ravagées par une catastrophe qui doutent des efforts et de l’action des gouvernements. Le contenu des communications pourrait inclure un calendrier de désinfection des écoles (si les écoles ont été utilisées comme centres d’isolement), la diffusion des protocoles de dépistage (processus qui serait appliqué au cas où un enfant a de la fièvre à l’école), la mise à disposition de stations de lavage des mains accessibles à tous et de fournitures, etc.
- Veiller à une plus grande résilience des écoles à leur réouverture si le système éducatif en place est en difficulté et si les écoles ne disposent pas des infrastructures de base nécessaires pour répondre aux besoins des élèves.
La remise en l’état initial des infrastructures d’éducation peut ne pas être insuffisante dans le cas où elles ne sont dotées ni de stations de lavage ni de latrines, ce qui fait que les élèves restent vulnérables aux risques sanitaires à venir. En d’autres termes, le redressement post-crise offre des opportunités reconstruire en mieux.
La baisse des revenus familiaux à cause des impacts économiques de la crise pourrait avoir affecter l’assiduité, en particulier lorsque les frais de scolarité sont à la charge des familles. Si cette situation est notée lors de l’évaluation, les pays pourraient envisager la suspension temporaire de ces frais ou l’octroi de transferts monétaires conditionnels aux plus démunis.
- Préparer des mécanismes de collecte de données robustes.
Les systèmes sont plus efficaces lorsqu’ils sont dotés d’outils d’information et de plans d’intervention bien établis et éprouvés. Dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne où les données sont rares, les équipes de la Banque mondiale soutiennent la mise en place de systèmes robustes pour appuyer la prise de décision en situation d’urgence.
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