L’Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments (ANSSA) a été créée en 2003 par la loi n°03-043 du 30 décembre. Unique dans l’espace UEMOA, cette agence est le cadre institutionnel adéquat pour garantir aux populations une alimentation saine et sans danger pour leur santé. Elle permet l’accès facile des produits nationaux sur le marché international, par le biais de l’amélioration de leur qualité sanitaire et phytosanitaire. Compte tenu de la pluridisciplinarité de la sécurité sanitaire des aliments, l’ANSSA a évolué en bonne intelligence et en synergie d’actions avec les autres institutions nationales et internationales de recherche en matière de sécurité sanitaire des aliments, les structures d’inspection et de contrôle, les organisations socioprofessionnelles et les organisations / associations de consommateurs. Dans le domaine de l’évaluation des risques sanitaires des aliments, plus d’une trentaine de travaux de recherche ont été réalisés portant sur la plupart des aliments de grande consommation comme la viande rouge, le poulet, le poisson, le pain, les céréales (riz, sorgho, fonio, sésame), les cultures maraichères, les cubes alimentaires, l’alimentation de rue, entre autres. Ces travaux sont régulièrement publiés dans les revues scientifiques, internationales, régionales et nationales. Des programmes d’études et de recherches sont aussi mis à profit pour le renforcement des capacités des cadres de l’ANSSA dans une option de formation doctorale. L’ANSSA élabore aussi des campagnes de communication parmi lesquels des dépliants, des brochures, des microprogrammes, pour une large information du public. Les éditions de la semaine nationale de la sécurité sanitaire des aliments et du prix national de la sécurité sanitaire des aliments, sont les évènements les plus déterminants de communication sur les risques et l’exhortation des entreprises à l’application des bonnes pratiques d’hygiène et des bonne pratiques de fabrication (BPH/BPF) et des populations au choix éclairé des aliments sains. Missions principales de l’ANSSA : L’Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments a pour mission d’assurer la sécurité sanitaire des aliments. A ce titre, elle est chargée de : L’Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments peut se saisir de toute question relative à la sécurité sanitaire des aliments et proposer aux autorités compétentes du Conseil national de la sécurité sanitaire des aliments toutes mesures de nature à préserver la santé publique lorsque celle-ci est menacée par un danger. Les ressources de l’ANSSA sont constituées par : Les organes d’administration et de gestion de l’ANSSA sont :
les additifs alimentaires ;
les résidus de matières fertilisantes et supports de cultures ;
les conditionnements et matériaux destinés à se trouver en contact avec les éléments ci-dessus cités ;
Activités de recherche « Nous avons commencé à faire des études, particulièrement dans le domaine alimentaire qui est notre domaine de prédilection. Nous abordons dans nos recherches, toutes les catégories d’aliments. Nous avons mené des études par rapport aux céréales, aux viandes, aux poissons, aux légumes et sur la filière horticole de façon générale. La plupart des denrées qui font partie de l’alimentation de l’être humain dans nos zones ont fait l’objet de recherche. Nous avons produit des données afin de pouvoir conduire des évaluations et communiquer sur les risques au niveau du pays et pour que le gouvernement puisse prendre les décisions appropriées afin de pouvoir protéger le consommateur. » Définition des thématiques et priorités de recherche « Dans la planification, nous faisons une évaluation en prenant en compte les données qui nous parviennent d’abord des consommateurs, ensuite des scientifiques pour pouvoir véritablement choisir un thème approprié qui va garantir la sécurité du consommateur. Dans notre approche, nous tenons compte des informations disponibles auprès des scientifiques, des journaux, des consommateurs et même des études qui ont été réalisées au niveau des universités. Tous ces éléments sont pris en compte afin de pouvoir faire un choix judicieux du thème à aborder. » Lien entre la sécurité alimentaire et l’environnement « Quand, on dit sécurité alimentaire, cela inclut la nutrition. Nous préférons même l’appellation « sécurité alimentaire et nutritionnelle ».
Nous avons produit des données afin de pouvoir conduire des évaluations et communiquer sur les risques au niveau du pays et pour que le gouvernement puisse prendre les décisions appropriées afin de pouvoir protéger le consommateur
Quand bien même votre aliment est nutritif, s’il n’y a pas de sécurité sanitaire autour, vous ne pourrez pas avoir la valeur ajoutée que vous cherchez à travers la consommation de cet aliment. Ce qui n’a pas de sens. Donc obligatoirement, il faut lier sécurité sanitaire des aliments et sécurité nutritionnelle, car ils vont de pair. En ce qui concerne l’environnement, c’est un tout, nous évoluons dans un milieu précis, donc nécessairement il faut avoir des données environnementales qui vont conditionner le fait que les aliments soient sains ou pas. Sur le plan du changement climatique, cela a également un effet et un impact sur les productions. Parce que, quand vous êtes en rupture du fait des changements qui provoquent la sécheresse ou bien qui apportent des vecteurs pouvant ravager beaucoup de cultures, l’approvisionnement en aliments devient difficile. On se retrouve, dans ces cas, à juste prendre ce que l’on a à portée de main, ce qui n’est pas toujours nutritif ou sain. Donc, on ne peut pas parler de sécurité sanitaire des aliments sans parler des qualités nutritionnelles. Et la qualité nutritionnelle s’obtient dans un environnement sain, c’est tout un ensemble. » La disponibilité des ressources financières « Dans les pays comme le nôtre, qui ne sont pas bien nantis, la recherche peine à prendre son envol. Le fait que le budget attribué à nos recherches soit insignifiant fait qu’on ne peut pas, à la limite, mener plus de deux bonnes études sur une même période. C’est difficile quand nous sommes vraiment limités en termes de ressources financières. Nous avons les compétences mais les ressources financières ne suivent pas. Nous rédigeons beaucoup de projets qui restent non exécutés, faute de financement. Nous avons aussi beaucoup de projets de recherche sur lesquels nous peinons à avancer parce que le financement non seulement est insuffisant mais aussi lent de la part de l’État. » Message à l’État « En ce qui concerne l’État, nous avons déjà suffisamment parlé. On a toujours demandé à ce qu’il y ait un apport substantiel pour le financement de la recherche. Aucun pays ne peut se développer sans la recherche. Mais, un pays comme le nôtre a certainement d’autres priorités que la recherche. Cela peut justifier l’absence des fonds.
Le fait que le budget attribué à nos recherches soit insignifiant fait qu’on ne peut pas, à la limite, mener plus de deux bonnes études sur une même période
Il peut y avoir quand même des mécanismes de partenariats mis en place pour inciter les partenaires potentiels à venir nous accompagner. Nous les invitons à venir, ce qui constituerait un atout et un tremplin pour nous. »
Fana Coulibaly est technologue alimentaire de formation et expert qualiticien. Il est le chef de la division autorisation de mise sur le marché des denrées alimentaires au sein de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments.