Auteur : Groupe de La Banque Mondiale/Éducation
Site de publication : Banque mondiale – Open Knowledge
Type de document : Rapport
Date de publication : Mai 2020
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Introduction
La pandémie de COVID-19 a déjà̀ eu de profondes répercussions sur l’éducation avec la fermeture des écoles à tous les niveaux presque partout. À présent, les dommages vont encore s’aggraver car l’urgence sanitaire se traduit par une profonde récession mondiale. Cette note décrit les chocs qui frappent les systèmes éducatifs et indique comment les pays peuvent y répondre.
Avant même la pandémie de COVID-19, le monde traversait une crise de l’apprentissage. La plupart des pays accusaient clairement du retard quant à la réalisation de l’Objectif de développement durable 4.
Cet objectif engage le monde entier à « assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie » d’ici 2030, mais jusqu’à présent, même une scolarisation universelle de qualité au niveau primaire sans parler de l’enseignement secondaire, supérieur ou de l’apprentissage tout au long de la vie – s’est avérée irréalisable pour de nombreux pays.
L’indicateur de pauvreté́ des apprentissages a montré qu’avant la pandémie, 53% des enfants de 10 ans dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire ne savaient pas lire et ne comprenaient pas un texte simple. De plus, la crise n’est pas équitablement répartie : les plus défavorisés ont le plus mauvais accès à la scolarité, les taux d’abandon scolaire les plus élevés et la qualité d’enseignement la plus faible.
Sans une action stratégique forte, les chocs subis par les écoles et l’économie vont accentuer la crise de l’apprentissage. Les enfants et les jeunes qui sont contraints de quitter l’école risquent de ne pas y retourner ; ceux qui y retournent auront perdu un temps précieux pour apprendre et verront leurs écoles affaiblies par les réductions budgétaires et les pertes économiques subies par la communauté. De nombreux élèves ne prendront plus leur repas le plus important. Et les ménages les plus pauvres étant durement touchés par la crise économique résultant de la pandémie, le fossé en termes d’opportunités entre les riches et les pauvres va davantage se creuser. Au-delà de ces effets à court terme sur la scolarisation et l’apprentissage, les pays subiront aussi des pertes im- portantes à long terme en matière d’éducation et de capital humain.
Mais beaucoup peut être fait pour réduire ces coûts immédiats et, en définitive, pour transformer la riposte à la crise en améliorations de long terme dans l’éducation. Ce document décrit les principaux chocs qui frappent le secteur de l’éducation du fait de la pandémie, et il présente les réponses stratégiques – des politiques qui peuvent atténuer les torts subis par les élèves et la communauté à court terme ; favoriser la reprise de l’apprentissage lorsque les écoles rouvriront, en mettant l’accent sur la réduction des écarts d’apprentissage et de scolarisation qui auraient pu se creuser ; et aider les systèmes éducatifs à « reconstruire en mieux » à mesure qu’ils reprennent pied, en accélérant leur trajectoire d’amélioration et en sortant de la crise de l’apprentissage.
Chocs pour l’éducation
La pandémie de COVID-19 menacera l’éducation du fait de deux types de chocs principaux : (1) les effets immédiats de la fermeture des écoles et des universités et, (2) les effets de la récession économique déclenchée par la réponse à la pandémie qui ont déjà commencé à se faire sentir et s’intensifieront pendant un certain temps encore. Ces chocs menaceront tous les principaux moteurs de l’apprentissage : des apprenants préparés et actifs, des enseignants efficaces et soutenus, des salles de classe bien équipées, des écoles sûres et inclusives et, une bonne gestion du système. À moins que les pays ne déploient des efforts importants pour y répondre, pris dans leur ensemble ces chocs auront un coût à long terme sur le capital humain et le bien-être.
Répercussions sur l’apprentissage
Pour la plupart des enfants et des jeunes, l’apprentissage scolaire va cesser. À compter du 24 avril 2020, les écoles avaient fermé dans 180 pays, et de nombreux pays ont annoncé une prolongation des fermetures jusqu’à la fin avril ou mai. Dans l’hémisphère nord, dans de nombreux systèmes, les cours sont terminés pour l’année et, dans l’hémisphère sud, l’incertitude est grande. Ces fermetures d’écoles touchent environ 85% de la population des élèves à l’échelle mondiale. Même si les élèves de nombreux pays à faible revenu et à revenu intermédiaire apprennent beaucoup moins, par année de scolarité, que dans les pays les plus performants, l’apprentissage intervient même dans les systèmes les moins performants.
C’est ce qu’illustre la perte significative d’apprentissage que les élèves subissent habituellement pendant les vacances scolaires, par exemple chez les élèves des petites classes au Malawi.
En outre, la période hors de l’école peut en fait entrainer des pertes d’apprentissage qui continuent de s’accumuler après la réouverture des écoles.
Dans la crise actuelle, si un quart de l’année scolaire est perdu à cause de la fermeture des écoles, le nombre d’enfants de 10 ans en situation de pauvreté́ des apprentissages au Brésil augmentera d’environ 84 000 (ou 6%) – même si les pertes d’apprentissage s’arrêtent à la réouverture des écoles. Ces pertes dans les domaines cognitifs (tels que la lecture, l’écriture, le calcul et les capacités de raisonnement) seront plus faciles à quantifier, mais il pourrait également y avoir un coût d’apprentissage dans les domaines socio-émotionnels.
Dans l’enseignement supérieur également, les activités universitaires et de recherche ont pratiquement cessé. À compter du 8 avril, les universités et autres établissements d’enseignement supérieur ont fermé dans 175 pays et communautés et, plus de 220 millions d’étudiants de l’enseignement supérieur ont vu leurs études interrompues ou fortement perturbées en raison de la pandémie de COVID-19.
L’éducation de la petite enfance et les apprentissages fondamentaux, en particulier au début de l’école primaire, sont susceptibles d’être affectés négativement. Comme la plupart des ménages et des systèmes éducatifs donneront la priorité à la poursuite de l’apprentissage des enfants plus âgés pendant la fermeture des écoles, l’accent mis sur l’éducation préscolaire pourrait diminuer. Cela peut également s’expliquer par le fait que les enfants de cet âge (0-8 ans) sont moins à même de tirer parti, de manière autonome, des programmes et des outils de télé-enseignement. Cette période de développement de l’enfant et d’enseignement initial de la lecture, de l’écriture et du calcul est essentielle pour le développement des acquis fondamentaux sur lesquels repose tout apprentissage futur. L’apprentissage des élèves est cumulatif : s’ils n’acquièrent pas les compétences de base dans les petites classes, les enfants peuvent avoir beaucoup plus de difficultés à apprendre par la suite. Par conséquent, un affaiblissement du développement de la petite enfance et des apprentissages fondamentaux au début de l’école primaire, dû à la crise, se traduira par des trajectoires d’apprentissage plus faibles pour toute une génération.
Les inégalités en matière d’apprentissage vont se creuser. Les niveaux élevés d’inégalités en matière d’apprentissage sont déjà une caractéristique de nombreux systèmes de pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, mais la fermeture des écoles va exacerber ce problème. Les familles les plus instruites et les plus riches seront mieux à même de faire face aux défis posés par la crise et de soutenir l’apprentissage de leurs enfants à la maison. Elles sont plus susceptibles de disposer d’équipements informatiques avec une connectivité, d’un espace de travail, de livres et d’autres supports pédagogiques à la maison ; il est plus probable qu’elles aient les connaissances nécessaires pour soutenir leurs enfants et leur enseigner elles-mêmes les matières scolaires, ainsi que pour leur apporter un soutien émotionnel et motivationnel.
L’attachement à la scolarité peut également diminuer. Pour certains enfants et jeunes, le fait de ne pas être scolarisés peut entraîner un désengagement et une baisse de la continuité de la scolarisation. Les enfants qui avaient déjà un faible lien avec l’école pourraient être davantage découragés, ce qui les rendrait particulièrement vulnérables à l’abandon scolaire au moment où le choc économique frappe. Par exemple, l’intérêt pour le retour à l’école peut être beaucoup plus faible pour les élèves vulnérables ou en difficulté s’ils estiment qu’ils ne pourront pas rattraper leur retard en raison de la fermeture des écoles et, si les écoles n’offrent pas un soutien important à travers des cours de rattrapage. L’accès à l’école pour les apprenants handicapés était déjà un défi majeur avant la crise, et le nombre d’enfants handicapés non scolarisés est susceptible d’augmenter. Les personnes handicapées étant confrontées à des taux plus élevés de pauvreté multidimensionnelle, la corrélation étant particulièrement forte dans les pays à faible revenu, elles pourraient être particulièrement vulnérables.
- Effets sur la demande d’éducation
L’abandon scolaire des élèves pourrait augmenter, nombre d’entre eux quittant l’école pour de bon. Le chômage généralisé et la perte de revenus mettront à rude épreuve la capacité des ménages à payer pour maintenir les élèves à l’école. L’un des facteurs susceptibles d’atténuer ce phénomène tient au fait que la faiblesse du marché du travail réduira le facteur d’attraction pour les jeunes qui envisagent d’abandonner l’école pour aller travailler. Mais pour les ménages les plus pauvres, les contraintes budgétaires pourraient les inciter à ne pas remettre leurs enfants à l’école, même lorsque les écoles rouvriront. Les estimations tirées de certaines crises récentes font état d’une augmentation significative de l’abandon scolaire :
Dans les zones rurales d’Éthiopie, le choc du prix du café après la crise financière mondiale de 2008 a augmenté́ la probabilité d’abandon scolaire pour les enfants de 15 ans et plus de près de 8%, ces effets atteignant 13% pour les filles.
En Sierra Leone, les écoles ont été fermées pendant presque toute une année scolaire lors de l’épidémie d’Ebola. Lorsque les écoles ont réouvert, la probabilité que les filles âgées de 12 à 17 ans aillent à l’école était de 16 points de pourcentage en moins.
L’augmentation des taux d’abandon scolaire pourrait également entraîner des troubles sociaux et une instabilité, s’il existe de larges cohortes de jeunes non scolarisés et sans emploi, dans un contexte de mauvaises perspectives économiques et sociales.
La baisse de la scolarisation et de l’apprentissage en période de crise économique n’est pas inéluctable ;57 elle peut être évitée grâce à une action proactive des pouvoirs publics. Toutefois, cela ne peut se produire que si les écoles restent actives, sont perçues comme étant sûres et offrent ce que les parents considèrent comme une éducation de qualité.
Même pour les élèves qui n’abandonnent pas l’école, les ménages seront moins en mesure de payer les moyens éducatifs jusqu’à ce que l’économie se rétablisse. De nombreux enfants bénéficient d’apports éducatifs financés par les ménages tels que les livres et autres supports d’apprentissage ou des cours particuliers. Ces dépenses vont diminuer, ce qui risque d’exacerber les chocs liés à l’offre dus à la fermeture des écoles et (par la suite) la baisse de qualité des écoles.
Les parents pourraient transférer leurs enfants des écoles privées vers les écoles publiques, ce qui accroîtra la pression et abaissera la qualité des systèmes scolaires publics fonctionnant déjà à la limite de leurs capacités. De nombreux ménages n’auraient plus les moyens de payer des écoles privées (et de nombreuses écoles privées pourraient également fermer ; voir la sous-section suivante), ce qui obligerait les systèmes publics déjà en difficulté à accueillir un grand nombre de nouveaux élèves, au détriment de la qualité.
- Effets sur l’offre et la qualité de l’éducation
La réduction des investissements dans l’éducation peut se traduire par une détérioration de la qualité de l’enseignement. Même dans le meilleur des scénarios, le choc économique réduira les augmentations prévues des budgets de l’éducation. Toutefois, dans de nombreux pays, les budgets de l’éducation pourraient diminuer en termes absolus, les gouvernements étant aux prises avec une chute de la croissance économique et des recettes. Si les contraintes budgétaires réduisent les investissements dans l’éducation – que ce soit pour les manuels scolaires, les supports pédagogiques ou l’amélioration des infrastructures – cela pourrait entraîner une nouvelle détérioration de l’enseignement et de l’apprentissage.
En Afrique subsaharienne, on estime que les dépenses publiques d’éducation par enfant pourraient diminuer de 4 à 5% en 2020 en raison de la crise économique. La part des dépenses d’éducation dans le budget devrait également diminuer, les pouvoirs publics accordant la priorité aux programmes en faveur de la santé, de la protection sociale et du marché du travail ; ce processus a déjà̀ débuté dans certains pays.
La qualité de l’enseignement en souffrira probablement. Divers facteurs auront pour effet de réduire la disponibilité et la qualité de l’enseignement, même après la réouverture des écoles. La pandémie elle-même pourrait réduire l’offre d’enseignants, en particulier les plus expérimentés, pour cause de maladie ou de décès. Les effets budgétaires du ralentissement économique pourraient réduire la qualité de l’enseignement. Les retards et les réductions de salaires pourraient réduire la motivation des enseignants et leur capacité à consacrer du temps à l’enseignement.
Politiques visant à atténuer ces effets
- Politiques de prévention des pertes d’apprentissage
Même pendant qu’ils contribuent à la lutte contre la pandémie, les systèmes éducatifs doivent lancer une campagne contre la perte d’apprentissage. Sans une action efficace, ces pertes seront probablement graves, en raison du désengagement et de l’abandon des élèves et parce que la plupart des ménages ne seront pas en mesure de soutenir l’apprentissage aussi bien que les écoles.
Dans la mesure où l’apprentissage dépend du maintien à l’école, il serait important d’éviter l’abandon scolaire par la communication et un soutien financier ciblé. À moins que les systèmes éducatifs ne soient très efficaces en matière de suivi des élèves, il peut être difficile d’évaluer le niveau d’engagement des élèves lorsque les écoles sont fermées, et il se pourrait que l’abandon scolaire ne devienne visible qu’au moment de la réouverture des écoles. Des campagnes médiatiques visant à maintenir l’engagement des élèves pendant cette période pourraient être utiles.
Pour atténuer la perte d’apprentissage de ceux qui restent engagés, il sera essentiel de mettre en place des systèmes de télé́-enseignement efficaces et inclusifs. Bien que rien ne puisse remplacer une expérience de scolarisation en présentiel, les systèmes d’éducation peuvent faire participer les élèves de manière significative et productive pour améliorer leur apprentissage.
De nombreux pays font déjà preuve de rapidité et de créativité dans l’utilisation des technologies éducatives pour fournir des solutions de télé-enseignement.
Voici quelques principes à garder à l’esprit :
- Utiliser les infrastructures existantes pour offrir des possibilités de télé́-enseignement qui peuvent fonctionner pour tous les élèves. Au moment de développer ces options d’apprentissage à distance, les considérations d’équité doivent être au centre de leur conception, afin que les élèves ayant un accès limité ne soient pas négligés. Il est tout aussi important d’évaluer la capacité et les ressources actuelles du système éducatif pour s’assurer que les solutions peuvent être mises à l’échelle rapidement et de manière accessible ; un télé́-enseignement qui dépend d’une technologie qui n’a pas été utilisée auparavant a peu de chances de réussir dans une situation d’urgence.
- Veiller à ce que les possibilités de télé-enseignement soient multimodales et spécifiques au contexte du pays. En raison du manque d’accès au haut débit et aux appareils numériques dans les environnements à ressources limitées, les systèmes éducatifs doivent envisager des modalités alternatives pour s’assurer qu’ils atteignent tous les élèves. Dans les pays dépourvus d’infrastructures technologiques, les modèles d’apprentissage à distance hors ligne peuvent représenter la meilleure et la seule option. Il pourrait s’agir de distribuer des supports imprimés pour que les élèves puissent apprendre chez eux. Si la technologie le permet, ceux-ci pourraient être distribués par voie électronique. Dans les pays où l’accès au haut débit est limité, la diffusion de programmes de télé-enseignement via la radio ou la télévision éducative est une option que de nombreux pays envisagent ou mettent déjà en œuvre.
- Il est essentiel d’apporter un soutien aux parents et aux enseignants, afin qu’ils puissent aider les enfants à maintenir leur engagement pour l’éducation et l’apprentissage. L’introduction du télé-enseignement d’urgence, pour les enfants, imposera aux parents une charge plus lourde pour aider à enseigner. Dans le cadre de ce soutien, les enseignants (de même que les élèves) auront besoin d’une formation rapide aux compétences numériques du niveau basique à intermédiaire. De nombreux enseignants, et étudiants, même au niveau universitaire, n’ont pas les compétences numériques requises pour utiliser les technologies numériques en ligne, ou même pour passer à l’utilisation de leur matériel d’enseignement et d’apprentissage existant en mode synchrone ou asynchrone. Ces lacunes sont plus importantes dans les zones plus défavorisées et il est donc important d’essayer de réduire cette fracture numérique pour éviter que les inégalités liées aux acquis ne s’accentuent.
- Politiques d’amélioration et d’accélération
- Amélioration et mise à l’échelle des politiques efficaces de riposte à la pandémie de COVID
L’une des principales priorités est de maintenir, d’adapter et d’améliorer les initiatives de riposte à la pandémie de COVID qui ont fonctionné.
Il est essentiel de tirer les enseignements de ces succès et de les intégrer dans les processus réguliers afin qu’ils puissent être durables. Certains des domaines les plus prometteurs pour l’application de cette approche sont les suivants :
L’utilisation efficace de la technologie dans les systèmes de télé-enseignement : La fermeture des écoles entraînera nécessairement beaucoup d’innovations dans l’utilisation des technologies d’apprentissage, comme nous l’avons vu. Les systèmes peuvent passer de modalités de télé-enseignement d’urgence à des modèles plus durables qui combinent l’apprentissage à distance et d’autres utilisations de la technologie, avec un enseignement dirigé par un enseignant. Les systèmes éducatifs devraient tirer les leçons de ce qui a fonctionné jusqu’à maintenant sur le plan technologique ; les méthodes les plus efficaces peuvent être intégrées à l’enseignement en classe pour stimuler l’apprentissage et favoriser la participation des élèves.
Un soutien accru aux parents, aux enseignants et aux élèves, y compris un soutien socio-émotionnel : Toutes les personnes impliquées dans la communauté scolaire auront besoin d’un soutien dans les mois à venir, non seulement pour poursuivre l’apprentissage scolaire, mais aussi dans les domaines socio-émotionnels et autres. Des moyens novateurs seront identifiés pour fournir ce soutien et, pendant la période de reprise, il devrait être possible de maintenir certaines de ces innovations. Par exemple, pendant la période de fermeture des écoles, dans certains pays, les pouvoirs publics ont fourni aux familles des livres pour enfants et des conseils sur la façon de soutenir l’apprentissage ; la poursuite de ces programmes après la réouverture des écoles pourrait accélérer le relèvement et l’amélioration à long terme.
- Reconstruire des systèmes éducatifs en mieux
De nouveaux investissements seront nécessaires pour assurer la résilience à long terme du système, des écoles et des élèves. Malgré les efforts héroïques de nombreux éducateurs et administrateurs, la crise du COVID-19 a montré, même dans les pays riches, à quel point les pouvoirs publics sont mal préparés pour absorber des chocs majeurs. Dans le domaine du développement humain, en particulier, où des vies et des avenirs sont en jeu, il est nécessaire de disposer de mécanismes permettant de maintenir les prestations de services dans des situations d’urgence et ce, de manière inclusive.
L’objectif de ces changements sera de permettre le passage, sous l’impulsion de la pandémie de COVID-19, à un système plus efficace, plus équitable et plus résilient.
En particulier, il faudra augmenter le financement destiné aux premières lignes et aux zones où les besoins sont les plus importants, en utilisant des mécanismes qui ont fonctionné lors des crises passées. L’un des principes consiste à diriger les fonds vers les ménages et les écoles les plus durement touchés par la crise, par exemple au moyen d’un financement basé sur une formule qui donne la priorité aux plus vulnérables.
Plus généralement, les pouvoirs publics devraient préserver les dépenses publiques en matière d’éducation afin de protéger et de stimuler le capital humain.
La communauté internationale devrait appuyer cet effort. Tant pour soutenir le capital humain que pour promouvoir l’équité, les acteurs internationaux devraient faire ce qu’ils peuvent pour aider les gouvernements à préserver et à améliorer le financement de l’éducation.
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