La situation des droits humains De manière générale, je pense qu’il y a eu quelques avancées par rapport au droit, surtout au droit à la santé sexuelle et reproductive des adolescents au Sénégal. Il y a des avancées puisqu’il existe de plus en plus de structures dédiées aux adolescents et jeunes. Le concept de participation significative des jeunes est de plus en plus connu. Il y a aussi les responsables étatiques qui, de plus en plus, impliquent les jeunes dans les espaces de prise de décision. On a quand même du chemin à faire pour ce qui concerne l’accès aux services et à l’information Mais on a du chemin à faire quand on parle l’accès aux services et à l’information. Quand on parle de rendre systématique l’implication des jeunes aux instances de prise de décision, quand on parle de structures décentralisées parce qu’on a quelques structures, mais qui restent dans la capitale. Quand on va au niveau rural, dans les zones reculées, on a cette problématique de l’accessibilité des services et de l’information par rapport à la santé sexuelle et reproductive. Donc, il y a des avancées mais on a encore du travail à faire en termes de droits, en termes de textes, de lois, de politiques, mais aussi de structures. Difficultés majeures Il s’agit de normes socioculturelles qui sont là, qui sont assez taboues quand on parle de sexualité, mais qui privilégient toujours l’idée que c’est à l’adulte de prendre les décisions, c’est l’adulte qui a les connaissances et que les jeunes doivent être dans une situation de suivisme. Après, on n’a pas de lois, ni de textes, ni rien qui encouragerait ou qui imposerait cette implication des jeunes ou l’accessibilité des services Après, on n’a pas de lois, ni de textes, ni rien qui encouragerait ou qui imposerait cette implication des jeunes ou l’accessibilité des services. On forme de plus en plus des prestataires, par exemple, mais on a quand même des soucis à ce niveau. Il serait important que la prise en charge des adolescents et les jeunes soit inclue dans les curricula de formation des prestataires, il serait important d’avoir des lois autour de ça. Ensuite, on a le fait que les services ne soient pas forcément adaptés aux jeunes, qui constituerait un troisième obstacle.
Je commencerai par les commissaires qui sont au niveau de la commission. Il faudrait qu’ils vulgarisent l’existence de ces commissions, l’existence de ces espaces régionaux, de ces structures, qu’ils les vulgarisent , les fassent connaître aux jeunes, qu’ils les fassent connaître aux populations pour que ces derniers puissent les utiliser. Ensuite aux jeunes, il faudrait qu’ils s’investissent, s’informent, qu’ils aillent vers l’information, qu’ils connaissent les textes, les lois, les cadres, les mécanismes, tant au niveau national, régional et qu’international. C’est seulement de cette façon qu’ ils pourront s’assurer de la redevabilité de l’État, et réclamer leurs droits. Et puis, quand on leur donne l’opportunité de parler, de pouvoir valablement porter la voix de leurs pairs. Ensuite, de manière générale, je pense que par rapport à l’État, il serait bien qu’il passe à l’application des lois et qu’il pense à une harmonisation par rapport à la législation nationale. L’État a ratifié beaucoup de textes au niveau régional et international, mais on a toujours des disparités tant par rapport à l’application au niveau national. Il faudrait penser à cela, réfléchir à l’application et penser à rendre beaucoup plus pratique, concrète l’implication des jeunes dans les instances de prise de décision. Ne plus se limiter à juste en parler, faire des discours et juste mettre en place des cadres qui sont légèrement vides. Aux jeunes, il faudrait qu’ils s’investissent, s’informent eux aussi, qu’ils aillent vers l’information, qu’ils connaissent les textes, les lois, les cadres, les mécanismes, tant au niveau national, régional et international Par rapport à la société civile, je pense qu’elle gagnerait à être beaucoup plus organisée et coordonnée pour éviter les duplications dans les interventions parce que plus on est ensemble, plus on est fort. Donc, plus la société civile se mettra en coalition pour travailler ensemble par rapport aux questions de droits humains, plus nous aurons des chances d’obtenir des avancées dans ce domaine. Les membres de la société civile devront eux aussi s’informer pour maîtriser les textes pas comme des juristes. Mais, il faut avoir des connaissances de base et connaître ces espaces aussi parce qu’ils pourraient jouer un rôle dans la vulgarisation de ces espaces régionaux auprès des populations. Mais, si les membres de la société civile ne connaissent pas ces espaces non plus, ça va être compliqué pour eux, déjà porter le plaidoyer à ce niveau, mais aussi de passer l’information au niveau national auprès des populations.