Auteur : Rim Berahab
Rim Berahab est économiste au Policy Center for the New South depuis 2014. Titulaire d’un diplôme d’ingénieur d’Etat de l’Institut national de la statistique et de l’économie appliquée (INSEA) au Maroc, ses travaux portent sur les problématiques énergétiques en Afrique, notamment sur les opportunités que recèlent les énergies renouvelables, ainsi que sur les questions d’intégration régionale et de commerce intra-africain.
Policy Center for the New South (PCNS) est un think tank marocain dont la mission est de contribuer à l’amélioration des politiques publiques, aussi bien économiques que sociales et internationales, qui concernent le Maroc et l’Afrique, parties intégrantes du Sud global.
Date de publication: Avril 2020
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Site de l’organisation : Policy Center for the New South
L’effondrement des prix du pétrole, couplé à la gestion de la pandémie du Covid-19, rend plus vulnérables les pays africains subsahariens exportateurs de pétrole tels que le Nigéria (1er producteur africain en 2017), l’Angola (2ème producteur africain en 2017), le Congo-Brazzaville (6ème producteur africain en 2017), le Gabon (8ème producteur africain en 2017) ou encore le Ghana (9ème producteur africain en 2017). Alors qu’ils peinaient à sortir des récessions du choc des prix du pétrole de 2014, la pandémie du nouveau coronavirus risque fortement de conduire ces pays à nouveau dans une saison de récession économique. Avec une chute de plus de 50% des cours pétroliers, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) estime que les pertes des revenus liés à l’exportation du pétrole pourraient s’élever entre 14 et 19 milliards de dollars, rien qu’au Nigéria. Les pertes dues à l’annulation des investissements de nombreux projets pétroliers, dont le seuil de rentabilité correspondait à un prix au baril de plus de 45 dollars, sont évaluées à 10 milliards de dollars. A l’heure actuelle, où les répercussions économiques de la crise sont alarmantes, où le niveau de surendettement est élevé et où des retards de projets d’investissement sont ou pourraient être enregistrés, WATHI a choisi ce document parce qu’il met en relief les enjeux économiques pour les pays africains dont les économies sont peu diversifiées, en particulier les pays exportateurs d’hydrocarbures.
Face à la crise du Covid-19, les pays africains exportateurs de pétrole doivent hiérarchiser les mesures à prendre et les adapter en fonction de l’ampleur des chocs. A cet effet, deux recommandations majeures, à l’endroit de ces pays, figurent dans ce document. Primo, endiguer la maladie est la première des priorités. Pour cela, les pays doivent poursuivre le financement des dépenses de santé prioritaires et des projets de recherche et de développement ciblés. Secundo, il est indispensable d’apporter une réponse en matière de politique macroéconomique adéquate et efficace, en mettant l’accent sur des mesures spécifiques et ciblées qui atténuent les contraintes de liquidité des entreprises et des ménages. En termes de politiques macroéconomiques, au Nigeria, la Banque centrale a obtenu une prolongation du moratoire d’un an sur ses lignes de crédit, ce qui entraînera la baisse des taux d’intérêt sur les lignes de facilité de crédit de 9% à 5% par an durant un an, à compter du 1er mars 2020. En réponse à l’effondrement des prix du pétrole, les prix réglementés des carburants ont été réduits et une formule automatique de calcul du prix des carburants a été introduite pour garantir la suppression des subventions aux carburants. Le taux de change officiel nigérian a été ajusté de 15%. Le Cameroun a évalué, à 11 millions de dollars (0,1 % du PIB), le coût global du plan de réponse à l’épidémie du Covid-19. Le Tchad, prend des mesures budgétaires estimées à 0,3 % du PIB non pétrolier, notamment, la formation du personnel médical et technique, l’achat des équipements médicaux nécessaires, la construction de nombreux centres de santé d’hôpitaux mobiles et la gestion sécurisée des points d’entrée. Les autorités envisagent, également, des mesures budgétaires pour aider le secteur privé. Ces deux pays, membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, bénéficient du soutien de la Banque des États de l’Afrique centrale qui prévoit une augmentation des injections de liquidités de 400 à 800 millions de dollars. Au vu des répercussions désagréables attendues de la crise du Covid-19, les politiques macroéconomiques des pays africains exportateurs de pétrole devront s’accompagner d’une mobilisation des fonds supplémentaires auprès des institutions financières internationales et de la communauté des donateurs.
Les extraits suivants proviennent des pages : 2-9
Les pays pétroliers africains pris en tenaille entre le choc sur les cours du pétrole de 2014 et la crise du Covid-19
La pandémie de Covid-19 continue d’infliger des coûts humains élevés et enlise l’économie mondiale dans une crise sans précédent. A des degrés divers, les pays du continent africain sont également touchés par cette pandémie. En 2019, la situation économique de l’Afrique subsaharienne était relativement stable. Le continent avait alors réalisé une croissance économique modérée estimée à 3,1%, similaire à la performance de 2018. Cependant, l’Afrique demeure vulnérable à un environnement externe de plus en plus difficile, caractérisé par un ralentissement des échanges externes, les incertitudes liées au Brexit et les tensions commerciales sino-américaines. Ces incertitudes ont été aggravées avec l’apparition du Covid-19. Comme partout, ailleurs, la crise sanitaire a précipité une crise économique en Afrique à travers trois canaux principaux :
- La perturbation de la production, conjuguée à la réduction de la demande, en raison des mesures de confinement et d’atténuation, adoptées par les pays africains afin de limiter la propagation de l’épidémie ;
- Le déclin de la croissance économique mondiale, associé au resserrement des conditions financières mondiales, qui auront un impact important sur la région ;
- La forte baisse des prix des produits de base, en particulier du pétrole, qui exacerbera les difficultés de certaines des plus grandes économies de la région, tributaires de ces ressources.
Parmi les pays, ce sont les économies les moins diversifiées qui seront les plus fortement touchées, en particulier celles exportatrices de pétrole de la région, dont la plupart subissent encore des récessions économiques, suite au choc sur les prix du pétrole de 2014.
En 2014, justement, les cours du pétrole ont chuté de façon significative, en raison de la surabondance de la production américaine, dopée par une hausse de la production de pétrole de schiste, et de la production russe. En réponse à cela, l’Arabie Saoudite, à son tour, a augmenté sa production, inondant ainsi le marché afin de faire face à cette concurrence. Ce choc a eu un impact important sur le secteur du pétrole et du gaz en Afrique. Plusieurs projets pétroliers et gaziers ont été soit arrêtés, soit annulés. Cela a, ainsi, eu de graves répercussions sur les économies du continent dépendantes du pétrole qui ont connu un ralentissement de la croissance économique et un resserrement des recettes publiques.
Les pertes des revenus des combustibles africains sont évaluées à environ 65 milliards de dollars, dont une grande partie seront supportées par le Nigeria
Six ans, plus tard, une nouvelle crise se profile. Des perturbations généralisées provoquées par la pandémie du Covid-19 ont déclenché une baisse importante de la consommation d’énergie à l’échelle mondiale qui a fortement touché les marchés pétroliers. D’une part, les importantes réductions de production des raffineries chinoises, dues à la propagation rapide du Covid-19, conjuguées à des perturbations majeures dans les transports et sur le commerce international, ont pesé sur la demande de pétrole qui a fortement reculé. D’autre part, la rupture des négociations entre l’Organisation des Pays exportateurs de Pétrole et les pays alignés non membres de l’Organisation (OPEP+) a précipité une chute brutale et persistante des prix du pétrole. En conséquence, les cours se sont effondrés d’environ 50 % depuis le début de l’année, soit leur niveau le plus bas en 18 ans et qui continuent de baisser à un rythme jamais observé auparavant.
Le Covid-19 ou la menace d’une nouvelle crise économique pour les pays pétroliers africains
Des répercussions économiques alarmantes
Le choc du Covid-19 sera particulièrement fort en Angola et au Nigeria, où les produits énergétiques représentent respectivement 88% et 76% des recettes d’exportation, et où les prix du pétrole budgétisés sont respectivement de 55 et 57 dollars par baril pour 2020. En effet, à peine sorti de l’ornière, le Nigéria risque d’entrer dans une nouvelle période de récession. Le taux de croissance de PIB risque, ainsi, de chuter à -3,4%, en 2020, selon les prévisions du FMI, soit le niveau le plus bas jamais enregistré ces 10 dernières années. L’Angola – qui ne cesse de se heurter à un contexte macroéconomique difficile depuis le choc de 2014 – verrait sa croissance économique chuter à -1,4%, en 2020, contre -1,5%, en 2019. Parallèlement à cela, l’Angola est également confronté à une réduction de près de 9% de sa production de pétrole depuis 2018, en raison du vieillissement des infrastructures pétrolières et de la faible performance des nouveaux gisements. Ces impacts économiques se répercuteront sur d’autres économies de la région dépendantes du pétrole, comme la République du Congo, la Guinée Equatoriale et le Tchad, où la baisse des prix du pétrole contribuera à la détérioration de la situation budgétaire.
Dès lors, le choc du Covid-19, et l’effondrement des cours de pétrole qui en résulte, entraîneront une forte détérioration des termes de l’échange des produits de base des pays pétroliers africains. Cette détérioration se traduira par la réduction des recettes d’exportation et contribuera à creuser davantage les déficits de la balance courante et du budget des États concernés. Selon la Commission économique de l’Afrique (CEA), les pertes des revenus des combustibles africains sont évaluées à environ 65 milliards de dollars, dont une grande partie seront supportées par le Nigeria. La CEA estime, selon deux scénarios, que l’impact du Covid-19 sur les revenus du Nigeria provenant des exportations de pétrole se traduirait par une baisse de 14 à 19,2 milliards de dollars, ce qui exercerait une pression accrue à la fois sur les recettes budgétaires du Nigeria et sur le naira. En outre, en l’absence de mesures d’assainissement des finances publiques, cette baisse des recettes risque de conduire à l’accroissement du niveau d’endettement de ces pays.
L’impact du Covid-19 sur les revenus du Nigeria provenant des exportations de pétrole se traduirait par une baisse de 14 à 19,2 milliards de dollars
Le resserrement brutal des conditions financières mondiales risque, également, d’avoir des effets beaucoup plus prononcés sur des pays tels que le Nigeria, l’Angola et le Gabon. En effet, ce resserrement risque de réduire les flux d’investissement vers ces pays et leur capacité à financer les dépenses nécessaires pour gérer la crise sanitaire et soutenir la croissance. Le resserrement des conditions financières mondiales pourrait, également, déboucher sur une réduction des dépenses publiques, une accumulation d’arriérés ou une hausse des emprunts publics sur les marchés locaux, ce qui engendrerait des conséquences sur le crédit et la croissance.
En outre, les retombées mondiales du Covid-19 sur le commerce se traduiront par un fort ralentissement de la croissance chez les principaux partenaires commerciaux des pays pétroliers africains, en l’occurrence l’Europe et la Chine, ce qui réduirait la demande extérieure. Par ailleurs, les perturbations des chaînes d’approvisionnement diminuent la disponibilité des biens importés, ce qui peut accroître la pression inflationniste. En effet, le fort déséquilibre entre l’offre et la demande du pétrole a conduit le Nigeria, à titre d’exemple, à réduire ses prix du pétrole jusqu’à 3 dollars le baril le 20 avril 2020, pour attirer davantage d’acheteurs, mais en vain, car l’offre continue de dépasser largement la demande de brut, et le Nigeria risque de manquer rapidement d’espace de stockage. Aussi, à date du 4 mars, environ 70% des cargaisons de pétrole brut chargées pour le mois d’avril en provenance de l’Angola et du Nigeria étaient toujours invendues, et d’autres exportateurs de pétrole africains tels que le Gabon et le Congo ont également des difficultés à trouver des acheteurs.
Des retards considérables prévus pour les projets pétroliers
À plus long terme, les reports de projets pourraient entraîner une baisse moyenne de la production de pétrole d’environ 1,2 million de bpj sur le continent entre 2026 et 2030
Outre les conséquences budgétaires et monétaires, des reports de projets pétroliers risquent d’enliser l’Afrique dans une crise sans précédent. Les économies africaines exportatrices des combustibles risquent de déplorer une perte d’investissements dans des projets pétroliers allant jusqu’à 10 milliards de dollars, d’après une analyse de Wood Mackenzie, avec de nombreux projets clés dépendant d’un prix du pétrole brut au seuil de rentabilité de plus de 45 dollars par baril – ce qui est loin de la valeur actuelle du produit de référence, le Brent, qui se situe bien en dessous de 20 dollars par baril. Le groupe de recherche Rystad Energy estime que les délais pour les décisions d’investissement préfinales des projets en Afrique pourraient entraîner une baisse de 200 000 barils par jour (bpj) de la production de pétrole entre 2021 et 2025. À plus long terme, les reports de projets pourraient entraîner une baisse moyenne de la production de pétrole d’environ 1,2 million de bpj sur le continent entre 2026 et 2030.
Deux projets majeurs au Nigeria, pour le champ de Bonga Southwest Aparo, exploité par Shell, et les champs Etan et Zabazaba, exploités par Eni, risquent d’être reportés, représentant des réserves de pétrole et de gaz totales estimées à 1,14 milliard de barils d’équivalent pétrole. Cela représente un risque économique important pour les perspectives économiques à court terme du pays, car il avait basé son budget 2020 sur des plans visant à produire 2,1 millions de bpj cette année à un prix du pétrole brut de 57 dollars le baril.
Quelles priorités économiques pour les pays pétroliers africains ?
La réponse à la crise du Covid-19 exige que les gouvernements des pays africains exportateurs de pétrole hiérarchisent les mesures à prendre et les adaptent en fonction de la gravité des chocs. La priorité immédiate est, en effet, d’endiguer la maladie. Il est alors nécessaire d’augmenter la capacité et les dépenses de santé publique, afin de contenir l’épidémie. Outre cela, une réponse efficace en matière de politique macroéconomique est indispensable. Il est, ainsi, crucial que les politiques budgétaires, monétaires et financières des pays pétroliers africains soient utilisées afin de protéger les groupes vulnérables, d’atténuer les pertes économiques et de soutenir la reprise économique. Ainsi, l’accent devrait être mis sur des mesures spécifiques et ciblées qui atténuent les contraintes de liquidité des entreprises et des ménages.
Toutefois, les exportateurs de pétrole sont confrontés à un choc économique durable. En effet, si les prix du pétrole continuent à être bas après 2020, les recettes resteront faibles pendant une longue période. Leur marge de manœuvre en matière de relance budgétaire discrétionnaire est, donc, plus limitée. Pour contrer cela, l’objectif pour ces pays devrait être, d’une part, de poursuivre le financement des dépenses de santé prioritaires et, d‘autre part, de poursuivre des projets de recherche et de développement bien ciblés, qui soient favorables à la croissance et qui œuvrent à préserver et à créer de l’espace pour les dépenses sociales. Dans ce contexte, la mobilisation des fonds supplémentaires auprès des institutions financières internationales (IFI) et de la communauté des donateurs est cruciale. En effet, la capacité des pays africains exportateurs de pétrole à instaurer la réponse budgétaire requise est fortement tributaire de l’apport de financements extérieurs importants par la communauté financière internationale, sous forme de dons ou de prêts concessionnels. L’absence de financement extérieur adéquat risque, ainsi, de transformer des problèmes temporaires de liquidité en problèmes de solvabilité et, donc, de prolonger les effets de la crise du COVID-19. Un assouplissement de la politique budgétaire semble être une possibilité pour les pays exportateurs de pétrole ayant une faible dette et une plus grande marge de manœuvre budgétaire.
Un moratoire sur la dette pourrait injecter des liquidités et agrandir l’espace budgétaire pour lutter contre le Covid-19
Ainsi, les ripostes de politiques publiques adéquates dépendront des circonstances spécifiques à chaque pays et peuvent comporter une série de mesures, tels l’ajustement des taux de change, les interventions en devises et les mesures temporaires de gestion des flux de capitaux. Ci-dessous, un aperçu des principales mesures prises, jusqu’à présent, par les plus grands exportateurs de pétrole en Afrique :
Au Nigeria, la Banque centrale a obtenu une prolongation du moratoire d’un an sur les échéances de ses lignes de crédit disposant déjà d’un moratoire. En outre, les taux d’intérêt sur les lignes de facilité de crédit seront réduits de 9 % à 5 % par an pendant un an, à compter du 1er mars 2020. D’autres mesures comprennent la création d’une facilité de crédit ciblée d’environ 139 millions de dollars et le soutien au crédit pour l’industrie des soins de santé. Au niveau budgétaire, des fonds de contingence de 2,7 millions de dollars ont été débloqués pour le Centre de Contrôle des Maladies du Nigeria. Un plan de relance budgétaire est en cours d’élaboration pour soulager les contribuables et inciter les employeurs à conserver et à recruter du personnel pendant la récession. Par ailleurs, les prix réglementés des carburants ont été réduits et une formule automatique de calcul du prix des carburants a été introduite pour garantir la suppression des subventions aux carburants. En outre, le taux de change officiel nigérian a été ajusté de 15 %, avec une unification en cours des différents taux de change dans le cadre du guichet des investisseurs et exportateurs (I&E), du Bureau de change et des guichets de vente au détail et en gros.
En Angola, le gouvernement travaille sur un ensemble de mesures visant à lutter contre l’épidémie de Covid-19 et ses retombées économiques. Un moratoire sur la dette pourrait injecter des liquidités et agrandir l’espace budgétaire pour lutter contre le Covid-19. Les instruments de politique monétaire de l’Angola, quant à eux, restent inchangés depuis le quatrième trimestre de 2019, mais la Banque centrale autorise un taux de change de compensation du marché lors des enchères de devises.
Le Cameroun, le Tchad, le Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale, de par leur appartenance à la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), ces pays adoptent des mesures monétaires communes. Ces mesures comprennent une augmentation des injections de liquidités de 400 millions de dollars à 800 millions de dollars. Par ailleurs, les banques ayant des besoins de financement pourront satisfaire leurs demandes à la facilité de prêt marginal dans les conditions habituelles et de nouveaux délais accordés aux pays de la CEMAC pour le remboursement de leurs titres de prêts détenus par les établissements de crédit. Les mesures prises au niveau budgétaire, cependant, varient d’un pays à l’autre :
- Au Cameroun, le coût global du plan de réponse à l’épidémie du Covid-19 représente 11 millions de dollars, soit 0,1 % du PIB.
- Au Tchad, des mesures budgétaires, estimées à 0,3 % du PIB non pétrolier, ont été approuvées et sont en cours d’application. Les principales mesures incluent la formation du personnel médical et technique, l’achat des équipements médicaux nécessaires, la construction de nombreux centres de santé d’hôpitaux mobiles et la gestion sécurisée des points d’entrée. Les autorités envisagent, également, des mesures budgétaires pour aider le secteur privé.
- Au Congo, le coût global du plan de réponse à l’épidémie du Covid-19 a été estimé à 35 millions de dollars. Le gouvernement a aussi mis 1,4 million de dollars à la disposition du ministère de la Santé.
- Au Gabon, le gouvernement a agi sur plusieurs fronts, notamment à travers la création d’un fonds d’environ 2 millions de dollars pour lutter contre la propagation du Covid-19 ; et la préparation d’un plan d’urgence pour soutenir le secteur de la santé et limiter l’impact négatif de la crise sur l’économie. Par ailleurs, le gouvernement a préparé une loi de finances, en coordination avec le FMI, pour tenir compte du nouveau contexte des dépenses publiques supplémentaires. Le déficit de financement est, en effet, estimé à environ 470 millions de dollars.
- En Guinée équatoriale, le gouvernement a déployé un premier plan de dépenses de santé (0,07 % du PIB), axé principalement sur la prévention. Ce plan a permis de mettre en place un système de première intervention, des installations de quarantaines pour les voyageurs entrants et des installations de laboratoires/tests. À la lumière de la récente baisse du prix du pétrole, le gouvernement envisage de ralentir l’exécution des dépenses non prioritaires. Celui-ci a mis en place un programme d’urgence nationale, le Fonds Covid-19, qui a déjà reçu 8,6 millions de dollars du budget du gouvernement central. Les entreprises privées, les particuliers, les organisations à but non lucratif et les autres entités, sont invités à contribuer à ce fonds.
Source photo : naija247news.com