Auteur : Banque Africaine de Développement (BAD)
Type de publication : Article
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Perspectives économiques au Burkina Faso
Performances macroéconomiques et perspectives
Le taux de croissance du PIB est estimé à 6 % pour 2019 (6,8 % en 2018), tiré principalement par le dynamisme du secteur secondaire (8,3 %) et des services (6,6 %) et la progression soutenue de la consommation privée (7,5 %) et de la consommation publique (6 %).
Le taux d’inflation, estimé à 0,3 % pour 2019, devrait atteindre 1,6 % en 2020 et 2 % en 2021. Le déficit budgétaire a été réduit, passant de 7,8 % du PIB en 2017 à 3 % en 2019, sous l’effet principalement d’une réduction des investissements financés sur les ressources propres de l’État, qui semblent être la principale variable d’ajustement. Ces investissements sont passés de 11,6 % du PIB en 2017 à 7 % en 2019). Les recettes additionnelles générées par la commercialisation de licences de télécommunications (environ 1,4 % du PIB) pourraient atténuer la baisse des investissements publics.
Le déficit budgétaire a été réduit, passant de 7,8 % du PIB en 2017 à 3 % en 2019, sous l’effet principalement d’une réduction des investissements financés sur les ressources propres de l’État, qui semblent être la principale variable d’ajustement.
Les rentrées fiscales se sont améliorées (de 16,7 % du PIB en 2018 à 17,8 % en 2019). Le déficit du compte courant a connu une légère détérioration (de 5,8 % du PIB en 2018 à 6,3 % en 2019). L’analyse de viabilité de la dette par le FMI a conclu en 2018 que le Burkina continue de présenter un risque de surendettement modéré. Le taux d’endettement est estimé à 42,5 % du PIB en 2019 (le plafond de l’UEMOA est à 70 %), la dette extérieure (23,1 %) en étant la principale composante.
Facteurs favorables et défavorables
La croissance du PIB est projetée à environ 6 % en 2020 et 6,1 % en 2021. En dépit de la situation sécuritaire difficile, les autorités ont des moyens d’agir avec l’amélioration des rendements agricoles et la réalisation d’investissements stratégiques dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures. Elles ont engagé des actions dans le secteur agricole avec l’aménagement de 25 000 hectares de périmètre irrigué en 2019–2020, la fourniture aux producteurs de 150 000 équipements à traction animale et la réalisation d’une unité de montage de tracteurs et de motoculteurs.
Pour faciliter l’accès aux zones de production agricole, la proportion de pistes rurales aménagées devrait passer à 43 % en 2020, contre 32,60 % en 2018. Sur le plan énergétique, la construction de nouvelles centrales solaires photovoltaïques devrait fournir 155 MW d’électricité. La production aurifère devrait atteindre 55,3 tonnes en 2020 (52,9 tonnes en 2019).
Les allocations budgétaires totales du secteur sécurité et défense ont augmenté de 34 % entre 2018 et 2019, pour atteindre 3,9 % du PIB en 2019. De plus, l’accroissement des dépenses publiques pour la prise en charge du défi sécuritaire et le maintien de la masse salariale à un niveau élevé (projetée à 9,5 % du PIB en 2020) vont peser sur les perspectives de croissance.
La situation sécuritaire, qui touche les principales zones minières et agricoles, est susceptible d’affecter gravement l’économie du pays. Les allocations budgétaires totales du secteur sécurité et défense ont augmenté de 34 % entre 2018 et 2019, pour atteindre 3,9 % du PIB en 2019. De plus, l’accroissement des dépenses publiques pour la prise en charge du défi sécuritaire et le maintien de la masse salariale à un niveau élevé (projetée à 9,5 % du PIB en 2020) vont peser sur les perspectives de croissance.
L’incidence de la pauvreté était de 47,5 % en milieu rural en 2014, et de 40,1 % au niveau national. Les problèmes humanitaires liés aux déplacements des populations suggèrent un accroissement de la pauvreté dans les régions du Sahel et du Nord touchées par l’insécurité. En termes de développement humain, près de 75 % des personnes actives n’ont pas été scolarisées. Le taux de chômage chez les femmes (9,3 % en 2014) est supérieur au taux national (6,6 %), et le taux de chômage chez les jeunes de 15–24 ans est de 8,6 %. L’indice de fécondité a été estimé à 5,4 enfants par femme en 2015.