Auteur (s) : Ellen MacArthur Foundation
Type de Publication : Rapport
Date de Publication : 2017
Lien vers le document original
Les plastiques sont devenus omniprésents dans notre économie moderne en raison de leur bas prix et de leurs fonctionnalités inégalées. Leur utilisation a été multipliée par vingt au cours du dernier demi-siècle et devrait encore doubler dans les vingt prochaines années. Aujourd’hui, presque chacun, chaque jour, partout dans le monde, est en contact avec des plastiques – et plus particulièrement sous forme d’emballages, sur lesquels se concentre ce rapport.
Bien qu’elle offre de nombreux avantages, l’économie actuelle des plastiques présente des aspects négatifs qui apparaissent chaque jour de plus en plus clairement. Après un bref premier cycle d’utilisation, 95 % de la valeur des matériaux d’emballage plastiques sont perdus chaque année, ce qui représente 80 à 120 milliards de dollars US.
Par ailleurs, 32 % des emballages plastiques ne sont pas collectés, ce qui génère un surcoût significatif lié à la perte de productivité des systèmes naturels fondamentaux, tels que les océans, et à la saturation des infrastructures urbaines.
Le coût des externalités négatives liés aux déchets d’emballages plastiques, ajouté au coût des émissions de gaz à effet de serre lors de la production de ces derniers, est estimé au bas mot à 40 milliards de dollars par an – un montant supérieur aux profits de l’industrie des emballages plastiques dans son ensemble. A l’avenir, ces coûts devront être couverts.
Rechercher à surmonter ces effets négatifs fait naître une opportunité : la possibilité de mobiliser l’innovation dans le domaine des plastiques pour faire entrer le secteur dans une spirale positive de création de valeur, d’amélioration des performances économiques et de plus grands bénéfices pour l’environnement, tout en continuant à exploiter les nombreux avantages des emballages plastiques.
La « Nouvelle Économie des Plastiques » (New Plastic Economy) offre une nouvelle vision, conforme aux principes de l’économie circulaire, qui permet de saisir cette opportunité. Avec son approche explicitement systémique et collaborative, la « Nouvelle Économie des Plastiques » vise à dépasser les barrières existantes liées aux améliorations marginales et à la fragmentation des initiatives.
32 % des emballages plastiques ne sont pas collectés, ce qui génère un surcoût significatif lié à la perte de productivité des systèmes naturels fondamentaux, tels que les océans, et à la saturation des infrastructures urbaines
Son but est de faire naître une vision commune, de déclencher une vague d’innovations et de faire entrer la chaîne de valeur des plastiques dans une spirale positive, d’améliorer les performances économiques et d’apporter des résultats positifs pour l’environnement.
Le présent rapport propose une nouvelle approche vis-à-vis des emballages plastiques et des plastiques en général ; une refonte du système ayant le potentiel de transformer les flux mondiaux de matériaux d’emballage plastiques et de contribuer à une Nouvelle Économie des Plastiques.
Saisir les opportunités de la nouvelle économie des plastiques
L’objectif général de la Nouvelle Économie des Plastiques consiste à éliminer les déchets en réintégrant les matériaux en fin de vie dans l’économie sous forme de « nutriments » techniques ou biologiques(cf Cradle to Cradle). La Nouvelle Économie des Plastiques repose sur les principes de l’économie circulaire, ayant pour ambition d’obtenir des impacts positifs sur l’ensemble des systèmes économiques et environnementaux.
Il s’agit de refonder une économie efficace autour de la fin de vie des plastiques, en réduisant de manière drastique les fuites vers les écosystèmes naturels (en particulier les océans), d’éliminer les externalités négatives et de découpler ce secteur de la consommation de matières premières fossiles.
Créer une économie efficace autour de la fin de vie des plastiques
Créer une économie efficace autour de la fin de vie des plastiques constitue la pierre angulaire et la priorité de la Nouvelle Économie des Plastiques.Elle est essentielle si l’on veut augmenter la valeur des matériaux et améliorer la productivité des ressources ; elle procure en outre une incitation économique directe à diminuer les fuites vers les systèmes naturels et favorise la transition vers l’utilisation de matières premières issues de sources renouvelables.
L’objectif général de la Nouvelle Économie des Plastiques consiste à éliminer les déchets en réintégrant les matériaux en fin de vie dans l’économie sous forme de « nutriments » techniques ou biologiques
Augmenter radicalement les performances économiques du recyclage, sa qualité et son exploitation
Établir un mécanisme de dialogue au sein de la chaîne de valeur et élaborer un Protocole Mondial sur les Plastiques afin de définir les orientations en matière de nouvelle conception et d’aboutir à une convergence de vue autour des matériaux, des formats et des systèmes de gestion après usage dans le but d’améliorer sensiblement les rendements, la qualité et les performances économiques de la collecte, du tri et du traitement, tout en autorisant les différences régionales et en favorisant une innovation permanente ; stimuler les marchés secondaires pour les matériaux recyclés à travers la création et la multiplication de plateformes d’échange, l’engagement du secteur et/ou des politiques ; se concentrer sur des innovations clés ayant un fort potentiel d’adoption, ou encore sur les investissements liés à l’innovation des matériaux et des technologies de retraitement ; s’interroger sur le rôle positif de certaines politiques.
Investir dans la création de nouveaux matériaux et formats dont l’impact négatif sur l’environnement est minime
Les emballages plastiques actuels offrent des avantages fonctionnels importants, mais présentent une faille inhérente à leur conception : ils sont conçus pour durer en général moins d’un an, alors que leurs matériaux subsistent durant des siècles, ce qui impacte durablement l’environnement s’ils sortent du système de collecte, comme c’est le cas aujourd’hui pour 32 % des emballages plastiques. Les actions décrites ci-dessus permettront de diminuer les fuites, mais elles ne pourront certainement pas être complètement éradiquées et même avec un taux de fuite de seulement 1 %, environ un million de tonnes d’emballages plastiques sortiraient du système de collecte et seraient déversés dans la nature chaque année.
Créer une économie efficace autour de la fin de vie des plastiques constitue la pierre angulaire et la priorité de la Nouvelle Économie des Plastiques
Développer des emballages plastiques inoffensifs pour l’environnement dont les impacts négatifs seraient réduits en cas de fuite, mais qui seraient également recyclables et dont les fonctionnalités et les coûts seraient concurrentiels, constituerait déjà une avancée significative. Cependant, les plastiques biodégradables actuels ne sont pas réellement à la hauteur de cette ambition, car généralement compostables dans des conditions contrôlées (dans des composteurs industriels, par exemple). Il est par conséquent indispensable de poursuivre la recherche et de lancer des innovations révolutionnaires.
La réutilisation présente une alternative économique intéressante pour au moins 20% des emballages plastiques
Il y a encore une cinquantaine d’années, les emballages réutilisables étaient très courants, mais les emballages jetables et à usage unique ont été privilégiés par la suite. Compte tenu des dernières innovations, de l’évolution des modes de consommation et de l’acceptation croissante par la société, la réutilisation apparaît de nouveau comme une option intéressante pour certains segments d’emballages plastiques. Les possibilités de réutilisation de ces derniers répertoriées et quantifiées par le présent rapport concernent au moins 20 % du marché actuel.
Les emballages plastiques actuels offrent des avantages fonctionnels importants, mais présentent une faille inhérente à leur conception : ils sont conçus pour durer en général moins d’un an, alors que leurs matériaux subsistent durant des siècles, ce qui impacte durablement l’environnement
Les bouteilles de produits de soin et de produits ménagers et les sacs de caisse pourraient à eux seuls permettre d’économiser près de 6 millions de tonnes de matériaux et générer 9 milliards de dollars. Ces chiffres pourraient augmenter car les innovations réalisées en matière de modèles économiques repoussent toujours plus les limites des applications, pour créer une large gamme de modèles de réutilisation intéressants. Là encore, il importe d’adopter un point de vue systémique pour évaluer ces modèles de réutilisation.
Les Wathinotes sont soit des résumés de publications sélectionnées par WATHI, conformes aux résumés originaux, soit des versions modifiées des résumés originaux, soit des extraits choisis par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au thème du Débat. Lorsque les publications et leurs résumés ne sont disponibles qu’en français ou en anglais, WATHI se charge de la traduction des extraits choisis dans l’autre langue. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.
The Wathinotes are either original abstracts of publications selected by WATHI, modified original summaries or publication quotes selected for their relevance for the theme of the Debate. When publications and abstracts are only available either in French or in English, the translation is done by WATHI. All the Wathinotes link to the original and integral publications that are not hosted on the WATHI website. WATHI participates to the promotion of these documents that have been written by university professors and experts.