Auteur: Par Aurélie Bazzara
Organisation affiliée: Le Point
Type de publication: Article de presse
Date de publication: Mars 2016
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Rien de la croissance espérée pour l’Afrique ne sera possible sans électricité. Et pour le moment, du côté des infrastructures, on est loin du compte.
Près de 650 millions de personnes sont privées d’électricité en Afrique subsaharienne, selon les récentes données de la Banque mondiale. Et encore ces chiffres seraient minorés selon les spécialistes, car il ne suffit pas en effet de vivre dans une ville où le réseau électrique est disponible, il faut aussi avoir les moyens d’accéder à ce réseau à un prix abordable.
Sur les 54 pays que compte le continent, seulement 19 pays dépassent les 50 %, à l’instar du Sénégal, du Ghana ou encore de l’Afrique du Sud
L’Afrique ne peut continuer à éclairer les autres continents grâce à ses ressources en restant elle-même dans l’obscurité », a lancé le président sénégalais Macky Sall à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, le 21 septembre 2015.
De fortes disparités entre les pays africains
En 2016, 3 Africains sur 4 n’ont pas accès à l’électricité. Selon les données de la Banque mondiale, moins de 10 % de la population dispose de l’électricité dans certains pays comme le Tchad, la République démocratique du Congo ou encore le Malawi. La Côte d’Ivoire, première puissance économique d’Afrique de l’Ouest francophone, affiche tout juste un taux de 26 %. Sur les 54 pays que compte le continent, seulement 19 pays dépassent les 50 %, à l’instar du Sénégal, du Ghana ou encore de l’Afrique du Sud.
Un déséquilibre de couverture du rural et de l’urbain
Au sein même d’un même pays, ceux qui ont le moins accès à l’électricité se situent dans les zones les plus reculées. Alors que la population rurale représente 60 % des habitants du continent, le raccordement électrique ne progresse en revanche que très lentement par manque d’infrastructures de qualité. Au Gabon par exemple, qui fait figure de bon élève en affichant un taux global de 89 %, seulement 17 % de la population vivant en dehors des grandes villes à un accès à l’électricité contre 72 % en milieu urbain. L’une des solutions d’étendre les réseaux centralisés. PWC a consacré une étude Electricity beyong the grid sur l’électrification des pays en développement, notamment l’Asie et l’Afrique. Dans cette étude, il est question notamment de développer des solutions alternatives qu’elles soient déconnectées du réseau (off-grid) à l’échelle d’un foyer (systèmes domestiques) ou d’une petite communauté (mini-grid).
Si l’électricité est une énergie difficile d’accès en Afrique sans compter les nombreuses coupures (56 jours en moyenne par année et par pays selon l’OCDE), son prix est l’un des plus élevés au monde
Une demande croissante mais les infrastructures ne suivent pas
Pourtant, les 1,2 milliard d’Africains ont des besoins énergétiques toujours plus importants. Et ils seront 2,4 milliards en 2050, selon le rapport de l’Unicef publié en août 2014. Mais les infrastructures permettant l’accès à l’électricité peinent à suivre. Selon les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), dans certains pays comme le Bénin, la Namibie ou encore le Togo, la production est inférieure à la demande, provoquant une insécurité énergétique.
Un coût élevé
Si l’électricité est une énergie difficile d’accès en Afrique sans compter les nombreuses coupures (56 jours en moyenne par année et par pays selon l’OCDE), son prix est l’un des plus élevés au monde. En cause : le prix des matières premières comme le pétrole et le fioul nécessaires à la production électrique, des infrastructures inadaptées et la frilosité des investissements. Pourtant les ressources sont immenses : l’Afrique, c’est plus de 10 térawatts (TW) de solaire, 350 gigawatts (GW) d’hydroélectricité, 110 GW d’éolien, et un surcroît de 15 GW de géothermique.
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