Auteurs : Jonathan Chuks Mba et Sam Kwesi Acquah
Site de publication : Global Partnership
Type de publication : Article
Date de publication : Juillet 2018
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Après avoir connu des décennies de défis, l’enseignement supérieur en Afrique est actuellement perçu par les principales parties prenantes comme une composante indispensable au développement.
L’enseignement supérieur est la porte d’entrée du développement durable pour le continent africain à tous les niveaux. Pour que l’Afrique puisse utiliser efficacement ses ressources naturelles et humaines inexploitées, elle a besoin d’un enseignement supérieur de qualité qui dotera ses citoyens des compétences et des connaissances requises. Cependant, assurer un enseignement supérieur de qualité sur le continent nécessite des investissements financiers massifs.
L’enseignement supérieur est le pivot de la recherche et de l’innovation de toute économie en croissance. La recherche axée sur la résolution de problèmes facilite la croissance économique car elle fournit la base de l’industrialisation et du développement durable
Au cours des vingt dernières années, les établissements d’enseignement supérieur en Afrique ont connu une augmentation considérable en matière d’inscription des étudiants. Une telle augmentation, associée à une contrainte financière et à une perte continue de capital intellectuel, va à l’encontre d’une éducation de qualité. À l’échelle mondiale, l’enseignement supérieur subit une transformation et un développement substantiels tous les jours. Pour que les établissements d’enseignement supérieur africains puissent bénéficier de ces changements, il est urgent de renforcer les capacités des universités à poursuivre une recherche de qualité, innovante et axée sur la demande.
L’enseignement supérieur est le pivot de la recherche et de l’innovation de toute économie en croissance. La recherche axée sur la résolution de problèmes facilite la croissance économique car elle fournit la base de l’industrialisation et du développement durable. L’Afrique est dotée de grandes quantités de ressources naturelles inexploitées qui devraient être le fer de lance de son développement. Sans un investissement approprié dans l’enseignement supérieur et une recherche de qualité, ces ressources ne peuvent être optimisées de manière efficace.
L’état de la recherche dans l’enseignement supérieur en Afrique
Même si l’enseignement supérieur au cours de la dernière décennie a connu une nette augmentation en termes de scolarisation, de recherche et d’innovation, en particulier dans la région subsaharienne, elle en est encore à ses balbutiements. Les universités sont confrontées à des contraintes financières qui vont à l’encontre de leur capacité à fonctionner comme prévu par rapport à leur mission et à leurs objectifs.
Les tentatives des parties prenantes clés visant à répondre à la demande de l’enseignement supérieur ont progressivement des répercussions sur les investissements dans la recherche et l’innovation. Cependant, le personnel universitaire est occupé à enseigner et à remplir les tâches administratives, ce qui lui laisse peu de temps pour les activités liées à la recherche.
Bien que la pratique « publier à tout prix » se soit révélée efficace pour encourager les universitaires à s’engager dans des travaux de recherche, elle a aussi détourné leur attention de la recherche axée sur la qualité et sur la demande afin de répondre aux critères de publication des revues universitaires de haut niveau.
De même, les étudiants de troisième cycle, censés se lancer dans une recherche de pointe qui devrait relever les défis du développement, se concentrent plutôt sur des sujets ou des problématiques de recherche simples ou faciles qui leur assureront l’obtention de leur diplôme.
L’importance des investissements dans l’enseignement supérieur et la recherche en Afrique
L’enseignement supérieur et la recherche en Afrique sont essentiels pour le développement du continent. Par conséquent, les principaux acteurs et décideurs politiques doivent canaliser les ressources visant à renforcer la capacité des établissements d’enseignement supérieur et à promouvoir la recherche orientée vers l’action.
Compte tenu de la croissance démographique prévue pour l’Afrique d’ici 2040, il est évident que le continent doit investir massivement dans l’enseignement supérieur pour lui permettre de répondre à la forte demande en éducation et en emploi décent. En outre, l’investissement dans l’enseignement supérieur et la recherche contribuera à réduire le chômage et la pauvreté ainsi qu’à faciliter la paix et la prospérité.
Initiatives visant à promouvoir les investissements dans l’enseignement supérieur et la recherche en Afrique
La Coalition pour la recherche et l’innovation en Afrique (CARI) est une plateforme de durabilité soutenue par l’Académie africaine des sciences. CARI cherche à générer un financement durable pour les projets portant sur les sciences, la technologie et l’innovation.
Le Partenariat pour le développement des compétences en sciences appliquées, ingénierie et technologies (PASET) est une initiative lancée en 2013 et dirigée par 5 pays africains (Côte d’Ivoire, Éthiopie, Kenya, Rwanda et Sénégal) conjointement avec la Banque mondiale. Il vise à combler les lacunes systémiques en termes de compétences et de connaissances dans les domaines relatifs aux sciences appliquées, de l’ingénierie et de la technologie (ASET). Il vise également à renforcer la capacité des établissements d’enseignement supérieur africains à former des techniciens, des ingénieurs et des scientifiques de haut niveau pour répondre aux demandes des économies africaines.
De nombreuses initiatives ont été lancées aux niveaux régional et international pour renforcer le paysage de l’enseignement supérieur en Afrique dans les domaines de la recherche, de l’innovation et le perfectionnement du corps professoral (universitaires). Ces initiatives incluent, sans s’y limiter, l’Université panafricaine de l’Union africaine (PAU) et le projet des Centres d’excellence africains (ACE) de la Banque mondiale. Parmi les autres initiatives financées par des accords bilatéraux et multilatéraux, citons l’Office allemand des échanges universitaires (DAAD), l’Agence norvégienne de coopération pour le développement (NORAD) et l’Agence suédoise de coopération internationale pour le développement (SIDA).
Pour aller de l’avant : engagement et appropriation
Alors que les dirigeants africains et les principales parties prenantes s’efforcent de réaliser la vision de l’Union africaine de « L’Afrique que nous voulons » d’ici 2063 et d’assurer un continent dont le développement est axé sur les populations, en s’appuyant sur le potentiel des Africains, en particulier des jeunes, il doit exister une volonté délibérée de donner la priorité à l’investissement dans l’enseignement supérieur et la recherche. Les pays africains doivent honorer leurs engagements à mobiliser des fonds pour la recherche et le développement à 1 % de leur produit intérieur brut s’ils veulent que leur continent prenne la place qui leur revient sur la scène internationale.
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