Auteur : Ministère de la santé
Type de publication: Rapport
Date de publication: 2017
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Selon l’OMS (2008), les déterminants sociaux de santé sont « les circonstances dans lesquelles les individus naissent, grandissent, vivent, travaillent et vieillissent ainsi que les systèmes mis en place pour faire face à la maladie ». A l’origine de toutes les inégalités sociales de santé, les déterminants sociaux de santé sont décrits comme des facteurs dont le contrôle permet de rétablir l’équilibre à tous les niveaux. De manière pratique, les DSS peuvent être distingués en trois groupes : les environnements, les habitudes de vie et comportements, et les services de santé.
Facteurs de risque pour la santé
Les principaux facteurs de risque pour la santé comprennent les facteurs de risques comportementaux et les facteurs de risque biologiques. Le comportement de l’individu peut avoir une influence sur sa santé. Ainsi un certain nombre de facteurs sont considérés à risque pour la santé notamment la consommation de tabac, la consommation nocive d’alcool, le régime alimentaire déséquilibré (consommation insuffisante de fruits et légumes) et l’inactivité physique. La santé peut également être influencée par des facteurs intrinsèques de l’individu tels que la surcharge pondérale et l’obésité, la tension artérielle élevée , la glycémie élevée ,les lipides sanguins anormaux notamment une hypercholestérolémie et une hypohdlemie.
Consommation d’alcool
Au Burkina Faso, la consommation d’alcool est une pratique qui jalonne différents évènements de la vie quotidienne, touchant surtout les jeunes et les femmes dans 30% des cas.
Dans les pays à ressources limitées, la consommation d’alcool est en pleine mutation et demeure le premier facteur de risque des MNT. En effet, la prévalence de la consommation d’alcool au cours des trente derniers jours qui ont précédé l’enquête est de 27,3% chez les 25- 64 ans avec une moyenne d’âge à la première consommation d’alcool de 14 ans . Le taux de consommation d’alcool augmente avec l’âge.
Toutefois, il n’y a pas de stratégie mise en place de manière explicite pour réduire la consommation d’alcool
Il est de 21,8% chez les 25 à 34 ans contre 35,9% chez les 55 à 64 ans. Chez les sujets de sexe masculin cette prévalence est de 31,0% contre 24,2% chez les femmes. En outre, 65,2% de la population n’avait jamais consommé de l’alcool tout au long de leur vie13. Entre 2000 et 2005, on note une augmentation des quantités d’alcool consommées. La quantité pure d’alcool consommée par habitant est passée de 3,5 litres à 4,5 litres. Toutefois, il n’y a pas de stratégie mise en place de manière explicite pour réduire la consommation d’alcool.
Facteurs de risque des maladies chroniques non transmissibles
Au Burkina Faso, les maladies non transmissibles constituent un réel problème de santé publique eu égard l’importance des facteurs de risque et aux autres déterminants sous-jacents. En effet, de nos jours, la santé des populations est influencée d’une part par leurs comportements à travers le mode de vie (alcoolisme, tabagisme, sédentarité, consommation d’aliments de fabrication industrielle et/ou non contrôlés, consommation d’aliments chargée en sucre, sels et matières grasses); et d’autre part, par les changements climatiques (pollution de l’environnement, gaz à effet de serre…). Tous ces phénomènes augmentent la prévalence de ces maladies non transmissibles avec les conséquences sur l’augmentation de la morbidité et de la mortalité.
L’enquête STEPS a dressé un profil sur les facteurs de risques des MNT. Elle donne ainsi les prévalences respectives sur la consommation de tabac, la consommation d’alcool, la consommation de fruits et légumes, l’activité physique, les prévalences de l’obésité et du surpoids, les prévalences de l’HTA, du diabète et du cholestérol et une estimation des facteurs de risques combinés dans la population générale et du risque de maladie cardiovasculaire global chez les personnes les plus à risque comme indiqué dans le tableau ci-dessous.
Comportement sexuel à risque
Le multipartenariat dans les rapports sexuels accroît le risque d’infection par les IST. Ce risque est d’autant plus important que l’utilisation du condom comme moyen de prévention est faible. Sur le plan des comportements sexuels à risque, les résultats de a dernière enquête EDS en 2010 présentent des disparités importantes selon sur le niveau d’utilisation du condom et les autres moyens de prévention selon le sexe.
Ainsi, il ressort qu’une très faible proportion de femmes (0,6 %) ont déclaré avoir eu, au moins, 2 partenaires sexuels au cours des 12 derniers mois et parmi celles ayant eu 2 partenaires sexuels au cours des 12 derniers mois, 62 % ont déclaré avoir utilisé un condom au cours de des derniers rapports sexuels. Chez les hommes, les résultats de l’enquête EDS 2010 montre que 17% ont déclaré avoir eu deux partenaires au cours des 12 derniers mois avec une moyenne d’utilisation du condom de 27%.
Cependant, il ressort parfois que cette utilisation n’est pas systématique lors des rapports sexuels à risque.Par aileurs, les données de surveillance montrent une utilisation relativement plus élevée au sein des groupes spécifiques qui ont des comportements à risque par rapport à la moyenne nationale.
Hygiène
Les carences d’assainissement, d’hygiène et l’eau insalubre font partie des dix premières causes de maladies à travers le monde (rapport PNUD, 2013). Au Burkina Faso la défécation à l’air libre (dans la nature) est la pratique la plus répandue et cela concerne la moitié des ménages soit 50,5% de l’ensemble.
En matière d’hygiène au niveau des établissements scolaires, le constat est que beaucoup d’efforts restent à faire. En effet, on note que dans la plupart des établissements scolaires, il y a une insuffisance d’ouvrage d’assainissement (toilette, dispositifs de lavage des mains), de leur entretien et une insuffisance d’alimentation en eau potable. De façon globale, l’environnement interne et externe des établissements est peu favorable au confort et à la promotion de la santé.
État de la surveillance
La surveillance de facteurs de risques des maladies transmissibles est faite à travers la réalisation périodique des enquêtes STEPS qui permettent de mesurer et suivre les tendances concernant : le tabagisme, l’alcoolisme, la pratique des activités physiques, la tension artérielle, la cholestérolémie, la glycémie etc.
L’environnement physique
L’environnement physique désigne tout ce qui nous entoure et susceptible d’influencer positivement ou négativement notre vie. Pour ce qui concerne l’environnement physique, on peut mentionner l’insalubrité prononcée dans les villes et les campagnes. Les travaux d’intérêt commun qui comprennent le nettoyage, la collecte et l’élimination des déchets urbains ne retiennent pas suffisamment l’attention des collectivités territoriales, de la société civile, des communautés et des familles. On note également une insuffisance dans la gestion des déchets biomédicaux et industriels.
En dépit de l’existence de schémas directeurs de gestion des déchets solides et des plans stratégiques de gestion des ordures ménagères dans quelques grandes villes du pays, il est nécessaire de renforcer la lutte contre l’insalubrité.
Pour les nuisances telle que la pollution atmosphérique, notre pays est en proie à des difficultés. Pour ce qui concerne les ouvrages d’assainissement des eaux usées et excréta, leur réalisation a connu un essor ces dernières années avec la mise en œuvre de la politique et des stratégies en matière d’assainissement. Toutefois, on note une faible utilisation et un mauvais entretien de ces ouvrages aussi bien au niveau des ménages que dans les lieux publics (écoles, centres de santé, marchés, gares…).
Pour ce qui concerne l’environnement physique, on peut mentionner l’insalubrité prononcée dans les villes et les campagnes. Les travaux d’intérêt commun qui comprennent le nettoyage, la collecte et l’élimination des déchets urbains ne retiennent pas suffisamment l’attention des collectivités territoriales, de la société civile, des communautés et des familles. On note également une insuffisance dans la gestion des déchets biomédicaux et industriels
La gestion des eaux pluviales est lourdement compromise par l’insuffisance des ouvrages d’assainissement autonomes et collectifs et l’incivisme des riverains qui font des caniveaux collecteurs, des dépotoirs d’ordures. C’est dans ce contexte que le ministère de la santé à travers des programmes spécifiques, lutte sans relâche contre des fléaux tels le paludisme, les épidémies de dengue et les autres maladies transmissibles.
Les lois portant Code de l’environnement et Code de l’hygiène publique prévoient qu’un soin particulier soit apporté à l’environnement physique afin de le rendre propice à la vie et à l’épanouissement de l’homme. Malheureusement, la mise en œuvre de certaines dispositions de ces lois connaît des insuffisances au nombre desquelles on peut retenir la non effectivité de la mise en place des démembrements des organes déconcentrés du conseil national de l’hygiène publique (CNHP) et de la police de l’hygiène.
Maladie à transmission vectorielle
Les maladies à transmission vectorielle sont importantes et des actions de lutte sont mises en œuvre par les différents programmes. Parmi ces maladies on peut noter entre autres le paludisme, la Dengue, la trypanosomiase, la filariose lymphatique, la schistosomiase, leishmaniose et la fièvre jaune.
Le changement des comportements est l’un des éléments essentiels de la lutte contre les maladies à transmission vectorielle. C’est pourquoi l’OMS œuvre, auprès de ses partenaires, à éduquer et à sensibiliser les personnes et les communautés afin qu’elles sachent se protéger contre les moustiques, les tiques, les réduves, les mouches et d’autres vecteurs. L’accès à l’eau et aux systèmes d’assainissement est un facteur de premier plan dans la lutte et l’élimination des maladies.