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Le Plan Politique du Programme Politique d’Ambroise FAMARA
L’Etat :
Le terme « État » désigne un territoire, délimité par des frontières (on parle aussi dans ce cas de « pays »), et l’autorité qui s’exerce sur ce territoire et sa population. L’État se compose donc de trois éléments : un territoire, une population et un gouvernement.
L’Organisation des Peuples Africains reconnaît à l’Etat les missions principales suivantes: -garantir l’inviolabilité du territoire, la sécurité des citoyens et de leurs biens ;
-garantir l’égalité des citoyens devant la loi et l’égalité de chances ;
– réguler et contrôler l’action politique et économique ;
– décider du format sociétal et réguler les équilibres sociaux;
– garantir les libertés collectives et individuelles, les droits humains et la préservation des valeurs fondatrices de la société.
Pour l’Organisation des Peuples Africains, l’Etat doit assurer l’égalité des citoyens devant la loi et la justice et promouvoir l’inclusion de toutes les couches sociales dans le jeu démocratique fondé sur la démocratie participative.
L’Etat doit assurer une protection ciblée aux plus faibles au sein de la société et mettre en place des stratégies d’émancipation liées au genre (femmes, jeunes, personnes vulnérables) de toutes servitudes, coutumes et pratiques discriminatoires ou dégradantes.
L’Etat doit assurer une juste répartition des richesses et mettre en place, le cas échéant, des filets sociaux comme expression de la solidarité nationale à l’endroit des moins nantis. L’Etat doit garantir une exploitation judicieuse et visionnaire des ressources de la nation qu’elles soient en sol, en sous-sol ou dans le ciel.
Pour l’Organisation des Peuples Africains, la base doctrinale de l’Etat révolutionnaire a pour quintessence le pouvoir démocratique et populaire. Il nous faut en finir avec les tares de l’Etat néocolonial, qui n’est qu’une machine incomprise et qui fait peur aux citoyens. Il nous faut démystifier l’Etat néocolonial et le démanteler. L’Organisation des Peuples Africains travaillera à l’avènement d’un Etat unitaire, décentralisé, laïc et révolutionnaire, fier et jaloux de sa souveraineté nationale, de son intégrité territoriale, du règne de l’ordre public et de la stabilité institutionnelle, de la promotion des libertés collectives et individuelles, de la promotion du respect du bien commun.
L’Etat révolutionnaire que préconise l’Organisation des Peuples Africains remettra le pouvoir entre les mains du peuple, à travers la démocratie participative. Le Peuple exercera le pouvoir d’Etat, à travers ses structures populaires, et les organes de mise en œuvre issus de ces structures. L’Etat doit se réserver les seuls domaines régaliens conformes à la vision d’une idéologie socialiste fondée sur un pouvoir populaire et une démocratie participative. Il est impérieux d’instaurer le vote populaire pour toutes les questions d’intérêt national de haute portée et pour toutes les questions d’intérêt supra national.
Une moralisation de la vie publique et politique, l’instauration d’une véritable éthique faisant des charges électives comme des charges nominatives des sacerdoces, la promotion de l’équité, de la justice et de la justice sociale seront des objectifs à atteindre. La clé de voûte de l’Etat révolutionnaire dont nous rêvons est la démocratie sociale. Dans un tel Etat, la solidarité nationale devrait être institutionnalisée. Aucun citoyen ne devrait vivre de façon indigne.
Le caractère révolutionnaire de l’Etat découle aussi des modalités de répartition des richesses, modalités à fonder sur un principe privilégiant les moins possédants au détriment des plus nantis. Le caractère révolutionnaire réside également dans la permanence de l’équilibre entre Etat central et structures populaires d’exercice du pouvoir. Aussi, dans le contexte de la décentralisation, l’Etat devra céder aux collectivités territoriales les compétences dans tous les domaines pertinents ainsi que les moyens d’exercer efficacement lesdites compétences. Ces domaines concernent notamment :
- la mobilisation des intelligences et des énergies locales dans le cadre d’une faîtière sociale et politique autour d’une plateforme consensuelle de construction d’un développement équitable ;
- l’exercice du pouvoir local par mandat électif dévolu par un système électoral populaire ;
- l’éducation, l’instruction et la formation ;
- la santé ;
- l’emploi ;
- l’habitat ;
- le cadre et les modalités de production et de consommation;
- la culture.
La Nation :
Le terme « nation » désigne un groupe humain qui possède une unité culturelle, linguistique et historique et qui a conscience de son unité. L’Organisation des Peuples Africains œuvrera au renforcement du sentiment d’appartenance à une seule et même Nation chez tous les Burkinabè. Pour l’Organisation des Peuples Africains, le Burkina Faso est composé d’ethnies et non de nationalités. La réalité nationale transparaît à travers le drapeau et l’hymne nationaux.
L’Organisation des Peuples Africains œuvrera à élever ce sentiment d’appartenance à la Nation au-dessus de toute autre considération. La notion affective de la Nation est la Patrie. Ainsi, pour la Patrie, chaque Burkinabè devrait être prêt au sacrifice suprême. Nous mettrons l’accent sur ce qui nous rassemble, afin que nous finissions par nous ressembler tous.
L’Etat-Nation
Dans le cas d’un État dont tous les habitants appartiennent à une même nation, on parle d’État-nation. Mais, à l’Organisation des Peuples Africains, nous affirmons que l’Etat-Nation est le fruit de la volonté de ses habitants. Pour le cas du Burkina, depuis la colonisation, nos peuples ont clairement indiqué leur volonté du vivre ensemble. La diversité ethnique et culturelle, le plurilinguisme sont pour l’Organisation des Peuples Africains des atouts.
L’Organisation des Peuples Africains travaillera à consolider les bases de l’Etat-Nation. A l’intérieur de l’Etat-Nation, tout citoyen a droit à un espace de vie et à la protection de la Nation sur cet espace. La langue officielle sera un des ciments de l’unité nationale. Les mouvements de sécession, les rebellions, le terrorisme sont généralement liés aux frontières, aux ressources naturelles, aux replis identitaires, à de l’instrumentalisation. L’Organisation des Peuples Africains fera preuve d’anticipation sur ces questions. L’Etat-Nation est une construction permanente.
De la souveraineté nationale
La souveraineté nationale suppose les souverainetés territoriale, politique et économique.
La souveraineté territoriale suppose et implique l’inviolabilité de nos frontières, suppose une armée nationale professionnelle et forte. En matière de défense nationale, force est de constater que les pays qui se font respecter sont ceux qui disposent d’une puissance militaire dissuasive. Le Burkina Faso doit se donner les moyens de se faire respecter par ses voisins proches ou lointains. Le caractère révolutionnaire de l’armée nationale transparaîtra à travers son orientation vers la production.
La souveraineté territoriale suppose notre monopole absolu sur les ressources de notre sous-sol, de notre sol et de notre ciel. L’Organisation des Peuples Africains salue l’existence de la loi sur le droit du sol au Burkina. C’est une disposition révolutionnaire en ce qu’elle impulse la fraternité internationale et prévient des crises identitaires. L’Organisation des Peuples Africains préconise la libre circulation des Africains en Afrique et leur libre établissement conformément aux lois nationales.
La souveraineté politique suppose notre libre arbitre dans nos options politiques, dans le choix de nos systèmes politiques, de nos gouvernants et dans la conduite de notre action politique.
Les objectifs économiques du Programme Politique de Ambroise FAMARA
La souveraineté économique commence par le slogan : « Produisons ce que nous consommons et consommons ce que nous produisons ». Notre rapport à la monnaie devra changer, de même que les mécanismes d’échanges, de même que la finalité de notre consommation. Cette souveraineté ne signifie pas autarcie. Mais un équilibre doit être rétabli dans l’échange entre matière première et produits finis. En particulier, l’Organisation des Peuples Africains travaillera à affranchir le Burkina Faso de l’aide publique au développement.
De la souveraineté du peuple
Le peuple est l’éternel souverain. Il l’a démontré à travers l’histoire.
En matière de luttes victorieuses du peuple, le Burkina Faso a donné des leçons au monde, depuis le 3 janvier 1966 jusqu’à la résistance au putsch du 16 septembre 2015, en passant pat l’insurrection populaire victorieuse de fin octobre 2014. Le peuple n’a besoin d’autre ressort que sa conscience et sa volonté de lutter. En une journée, le peuple est capable de réécrire sa propre histoire. Mais, sans avant-garde, la satisfaction consécutive à la victoire peut être de courte durée. Infiltrée ou dévoyée, la lutte populaire produira certes des fruits, mais ils pourraient être à goût amer ou cueillis par des imposteurs.
Pour retomber après s’être levé, il faut le vouloir. Les récentes démonstrations magistrales des Burkinabè, en fin octobre 2014 et en septembre 2015, sont historiques. Le Voltaïque insoumis, digne, modeste, travailleur et courageux, engendra le Burkinabè, à qui Sankara assigna une tâche : être un Homme intègre. Cette intégrité s’exprime en esprit d’hospitalité, de tolérance, d’ardeur au travail, d’honnêteté, de fierté nationale et d’insoumission. Il y a, pour chaque peuple, une mémoire collective.
Cette mémoire, pour les peuples qui entendent se faire respecter, doit se parer de l’embellissement épique, par des mythes et légendes, qui font émerger des personnages, des héros, des martyrs, des lieux, des moments et des faits, comme éléments constitutifs d’une histoire glorieuse. Les Burkinabè, et plus largement les Africains, devraient rire des préjugés et récits fantaisistes sur eux. Ils doivent prendre le contre-pied de toutes les aberrations véhiculées depuis des décennies par des « experts de l’Afrique » en mal d’exotisme.
Le temps est venu de nous raconter nous-mêmes : dire (rappeler) au monde notre conception du rapport de l’humain à son semblable et à son environnement, valoriser nos inventions, expliquer le sens que nous donnons à la vie et à l’après-vie, etc. Face à la tromperie de la mondialisation, qui n’est qu’une tentative d’uniformisation appauvrissante en réalité, des cultures authentiques devraient sortir de l’ombre où on les a maintenues jusqu’à présent, pour montrer la voie du salut au monde.
Dans ces savoirs dédaigneusement appelés savoirs locaux, l’on trouvera peut-être des voies de sortie de l’impasse où se trouve le monde actuel, un monde d’agressions contre son semblable et contre la nature, un monde de mensonge, d’exploitation de l’Homme par l’Homme.
Nos relations avec l’extérieur
Qu’avons-nous à donner et qu’avons-nous à recevoir ? Dans nos relations avec l’extérieur, nous mettrons au premier plan l’intérêt de notre peuple. A ceux qui voudront nous prêter assistance nous dirons : « L’art de la pêche plutôt que le poisson ». Nos relations avec l’extérieur seront empreintes d’amitié, de solidarité, de réciprocité.
Le Plan Économique du Programme Politique de Ambroise FAMARA
Quel système économique pour le Burkina Faso et pour l’Afrique en ce début du IIIe millénaire ? Sommes- nous condamnés à être éternellement les dindons de la farce dans un système (l’économie de marché) dont les tenants et aboutissants nous échappent ? N’est-il pas temps de poser la question de la souveraineté monétaire ? N’est-il pas temps de changer le rapport entre le capital et le travail ? N’est-il pas temps de faire émerger une classe moyenne majoritaire ? N’est-il pas temps de revoir l’impôt, la condition du salarié, la condition du paysan, la condition de l’ouvrier, le statut de la ville et celui de la campagne ? N’est-il pas temps de questionner l’écologie et le nucléaire ?
Les classes économiques se composent de trois couches : la classe supérieure au revenu confortable, la classe moyenne qui a au moins un revenu, et les pauvres. De chacun il sera demandé selon ses capacités, à chacun il sera donné selon ses besoins.
Les classes et couches sociales sont une réalité. Il ne s’agira pas pour l’Organisation des Peuples Africains d’exacerber les antagonismes qui existent entre elles. Il s’agira plutôt d’étudier chaque classe et chaque couche, en ses caractéristiques, besoins et revendications, afin d’apporter des réponses adéquates aux besoins et revendications. C’est donc dire que l’Organisation des Peuples Africains ne sera pas insensible aux questions de genre (la femme, la jeunesse, les personnes vulnérables, la paysannerie, les ouvriers, les travailleurs, etc.).
L’Organisation des Peuples Africains engagera la lutte contre : les causes de l’ignorance, de la maladie, de la pauvreté, de la corruption, de la mal gouvernance (y compris la longévité au pouvoir). Elle luttera contre l’impérialisme, la balkanisation de l’Afrique, les oppresseurs nationaux et étrangers (qui opèrent souvent sous le couvert des traditions, de la religion, de la politique, du commerce, d la coopération).
L’Organisation des Peuples Africains engagera la lutte pour : l’éducation du peuple, la santé du peuple, la valorisation de nos cultures, le droit à la différence culturelle, l’autosuffisance alimentaire et énergétique. Sa lutte sera en faveur des personnes vulnérables, de la femme, de la jeunesse. L’Organisation des Peuples Africains travaillera à l’avènement d’une Afrique unie, elle revendiquera la réparation des torts subis, elle œuvrera à plus d’humanisme, à une fraternité universelle.
Nous voulons construire un Citoyen burkinabè nouveau, un citoyen africain nouveau, un citoyen du monde nouveau. Le Burkinabè nouveau devra refléter l’amour de la Patrie, l’adhésion aux valeurs de l’ordre et de la discipline, l’engagement pour un développement endogène. Dans un monde caractérisé par la boulimie, il devra faire preuve de discernement dans sa production et dans sa consommation.
L’Organisation des Peuples Africains accordera une attention particulière aux questions suivantes :
La question de l’éducation
L’Organisation des Peuples Africains ramènera l’éducation : dans les familles, dans les écoles, dans les lieux de culte et dans l’espace public. A l’école formelle sera confiée la mission d’inculquer à des êtres en devenir autant des valeurs que des aptitudes.
La question de la culture
La culture exprime l’âme de son porteur. Un peuple qui vit dans le mimétisme a perdu son âme. L’Organisation des Peuples Africains fera la promotion des valeurs contenues dans nos us et coutumes. Elle démontrera que nos langues n’ont rien de moins que les autres langues et fera une place à nos religions, la religion étant à notre sens une codification du rapport de l’Homme à Dieu et un énoncé des principes et valeurs propres à une communauté religieuse.
En matière d’alimentation, le principe de produire ce que nous consommons et de consommer ce que nous produisons, au-delà de l’aspect identitaire, sera un accélérateur du mouvement d’industrialisation à partir du secteur agricole, tout en nous préservant de risques de mutations aux conséquences inconnues. Les différences culturelles, tant au niveau national qu’au niveau continental seront saisies comme des richesses et opportunités de rapprochement des peuples. Une véritable industrie culturelle sera mise en place afin de valoriser au sens moral et économique nos spécificités culturelles.
Les droits de l’Homme
Pour l’Organisation des Peuples Africains, les droits de l’Homme sont l’ensemble des prétentions légitimes reflétant les aspirations de la majorité d’une communauté, qu’elle soit nationale ou locale. Ces prétentions sont de nature économique, culturelle ou politique. Face à la montée de revendications liées à de prétendus droits catégoriels ou minoritaires, l’Organisation des Peuples Africains dénoncera et combattra tout appel à la déviance.
La question de la santé
La santé pour tous est un droit naturel. La bonne santé est un des bénéfices de l’éducation. C’est pour cette raison qu’après la première priorité de l’Organisation des Peuples Africains, à savoir l’éducation, l’instruction et la formation, la santé occupera la deuxième place.
La question de la femme
La femme burkinabè est encore victime d’entraves socio-culturelles. Démanteler ces entraves, c’est créer des conditions favorables à une pleine participation de la gent féminine à l’effort de construction de la nation. N’étant pas en infériorité intellectuelle ni physique, différente de l’homme par la nature, la femme n’a pas besoin de condescendance hypocrite.
La question de la jeunesse
La jeunesse non instruite en milieu rural doit être instruite et formée à la production agricole moderne. Son cadre, le village, doit être valorisé par la construction d’infrastructures de culture, de sport et de loisirs. La décentralisation ne doit pas générer des exploiteurs locaux, mais être une opportunité de valorisation des bras valides locaux que sont les jeunes. Organisés en associations et coopératives ces jeunes montreront en quoi ils sont aussi des vecteurs du développement local.
La jeunesse non instruite en milieu urbain est un réservoir d’ouvriers, d’artisans et d’artistes. Par l’instruction et la formation, elle pourra devenir la cheville ouvrière de l’essor industriel, artisanal et artistique. Elle fera l’objet d’une attention particulière, à travers la sensibilisation, car elle est bien souvent le vecteur de l’introduction de vices auprès de la jeunesse rurale.
En ville à travers le petit commerce, elle est le vecteur de la consommation de produits de mauvaise qualité, voire dangereux, agissant ainsi, comme d’autres Burkinabè, en agents inconscients de l’impérialisme. Il convient de l’encadrer et de l’orienter vers des emplois, qui existent en réalité, quitte à regarder vers la campagne.
La jeunesse scolaire connaît deux graves problèmes : l’enseignement trop théorique et l’amplification de comportements vicieux. Il faudra redéfinir la finalité du système éducatif : enseigner par mimétisme ou former pour l’emploi ? L’orientation précoce des élèves permettra à chacun de s’engager dans une branche de formation où il excellera dans l’apprentissage et dans la vie active plus tard. Les fondateurs d’établissements qui ne comprendront pas cette nécessité, parce que n’ayant pas le profil, devront trouver d’autres occupations.
Pour l’Organisation des Peuples Africains, l’école n’est pas une entreprise ; c’est le cadre de moulage des producteurs de demain, pour le développement du pays. Alors l’école formera en se basant sur une projection sur 50-100 ans.
Les étudiants doivent sortir de la vie de misère qu’ils mènent, dans les amphis et dans les cités. Crème de la jeunesse et avenir politique et économique du pays, les étudiants burkinabè, aujourd’hui, baignent dans une misère matérielle et morale. Insuffisance d’infrastructures, d’équipement pédagogique et d’assistance sociale ont dévalorisé l’étudiant, par ailleurs confronté à des réformes mal maîtrisées et à de nouvelles influences négatives. L’université est le stage terminal de la formation du futur cadre dans l’administration, dans le secteur économique et dans la politique.
L’université qui forme des diplômés inaptes à trouver de l’emploi doit céder la place à une université qui forme, mais qui forme aussi pour l’emploi. En plus de la formation académique, pour l’Organisation des Peuples Africains, sans esprit d’instrumentalisation, l’étudiant doit bénéficier d’une formation idéologique et politique. L’Organisation des Peuples Africains œuvrera à trouver une équilibre entre une université élitiste et une université populaire.
La question de l’environnement
Pour l’Organisation des Peuples Africains, le rapport de l’Homme à l’environnement doit être d’harmonie et non d’agression. L’Homme n’est qu’un élément de la nature et ne doit pas en perturber les équilibres établis. Le révolutionnaire est un ami de la nature !
IXe thèse : Revendications spécifiques
Nous sommes, comme indiqué plus haut, un parti politique révolutionnaire qui est à l’heure actuelle dans l’opposition. Notre programme d’opposant ne saurait être un programme de gouvernement.
Les revendications que nous formulons, si le pouvoir en place les trouve justes, alors il se remet en cause et perd son identité à notre profit ; s’il les rejette, alors le peuple, acquis à notre cause, le rejettera.
Nous revendiquons :
La Liberté
La quête de la liberté est naturelle chez l’Homme. Elle a justifié des progrès scientifiques, des luttes de libération, des constitutions et chartes, etc. Etre libre à sa naissance suppose un Etat qui assume son indépendance, une Nation qui assume sa souveraineté (territoriale, politique, économique). Vivre libre suppose un confort relatif dans la famille et dans la cité. Etre un Homme libre suppose un emploi, des infrastructures étatiques adéquates, la liberté de produire et de consommer ce qu’on veut, la liberté d’aller et venir, la liberté de s’établir où l’on veut.
Pour être libre, il faut être en bonne santé, être bien nourri, pouvoir respirer l’air que l’on veut, pouvoir exercer la réciprocité dans les relations avec l’extérieur. Mais un Homme libre est d’abord libre d’esprit. La femme est libre quand elle peut choisir son conjoint et décider avec lui de la vie de couple et de famille qu’ils mèneront ensemble. Mais la liberté n’est pas le libertinage.
L’Egalité
Les conditions de l’égalité sont l’éducation et l’instruction pour tous, la formation orientée, une loi qui garantisse cette égalité, une justice qui la garantisse, une justice sociale qui fait la péréquation sociale. Face à certaines revendications égalitaires, l’Organisation des Peuples Africains estime que dans tout groupe humain il y a nécessairement une autorité.
La Fraternité
L’esprit de fraternité secultive. Pour promouvoir la fraternité il faudra institutionnaliser la solidarité, avoir la conscience d’une histoire commune et d’un destin commun, avoir le désir de l’unité nationale et de la cohésion nationale, être unis par l’histoire, la géographie, la culture, les rêves et ambitions, être débarrassés de toute forme d’injustice ou de stigmatisation.
Nous revendiquons une société de démocratie sociale.
L’Etat révolutionnaire que nous préconisons et revendiquons se caractérise par : la décolonisation mentale, la fierté nationale, l’appropriation et la défense de principes et valeurs (ardeur au travail, probité, intégrité, combativité, génie créateur, solidarité, justice sociale), la formation idéologique et politique, la solidarité avec les causes justes, la solidarité entre révolutionnaires, les libertés collectives au-dessus des libertés individuelles, le panafricanisme, l’accélération des transformations qualitatives, la paix avec les pacifistes et la guerre aux belliqueux, la lutte contre les fléaux du moment, la participation au pouvoir d’Etat à travers des structures populaires, une alternative aux institutions bourgeoises (exécutif, législatif, judiciaire), une osmose entre le sommet et la base (entre leaders et peuple révolutionnaires).