Discours programme du président de Vision Burkina-Parti Pacifiste prononcé lors de la rentrée politique du parti le 13 juin 2020 à Ouagadougou
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LE RÉTABLISSEMENT DE LA PAIX ET LA DÉMILITARISATION DU BURKINA FASO
- Cette analyse commencera par une réforme en profondeur de l’armée nationale, qui pourrait aboutir à terme à la démilitarisation du Burkina Faso.
- A l’instar d’autres pays dans le monde qui ont déjà fait ce choix, au Burkina Faso, à moyen et long termes, il n’y aura plus de recrutement de militaires, et conséquemment, il n’y aura plus d’armée au sens conventionnel du terme.
- En clair, notre ambition est de faire du Burkina Faso un pays neutre, pacifiste renonçant définitivement à la guerre comme moyen de règlement des conflits.
- Renoncer à la guerre suppose que nous renoncions aux matériels de guerre. Il n’y aura plus d’achat massif de chars de combat ni de cargaisons d’armes létales. La grande partie du budget de la défense ira aux secteurs vitaux pour le pays, comme l’eau, la santé, l’éducation, les routes.
- Une autre partie du budget dédié à la défense servira à renforcer la sécurité, et à améliorer les conditions de vie et de travail des agents de la police et de la gendarmerie, afin qu’ils soient de véritables « gardiens de la paix ».
- L’opération de démilitarisation se fera sur une base volontaire, aucun militaire ne sera forcé de quitter l’armée contre son gré. Ceux qui aiment l’uniforme, ceux-là resteront dans l’uniforme s’ils le désirent. Leur place sera dans des bataillons spécialement dédiés à la surveillance des frontières et à la protection civile, tout comme dans le bataillon Laafi qui sera maintenu pour être la contribution du Burkina Faso pour les opérations de maintien de la paix dans le monde.
- Certains militaires pourront être intégrés dans la gendarmerie ou dans la brigade nationale des sapeurs-pompiers, D’autres seront reversés dans les corps para militaires en conservant tous leurs avantages. Et certains iront renforcer le secteur de la douane, pour mieux sécuriser les agents qui risquent leur vie jour et nuit dans la chasse aux fraudeurs et aux trafiquants.
- Tous les militaires qui voudront quitter l’armée, VISION BURKINA proposera des indemnisations pour leur reconversion. Sous toutes réserves, le montant de l’indemnisation de chaque militaire sera calculé en fonction des années de service restantes, avec prise en compte des avancements au regard des états de service. Les indemnisations seront payables en trois (03) versements, sur renonciation à tous les autres droits.Mais pour que cela soit possible, il nous faut d’abord éviter l’effondrement de l’Etat face au terrorisme, et ramener la paix.
- Pour réussir sa transition vers le pacifisme, le Burkina saura compter sur ses partenaires traditionnels certes, mais aussi sur l’apport des citoyens du monde entier épris de paix et de solidarité. Pour la première fois en Afrique, la mutation politique d’un pays pourrait être financée par des fondations philanthropiques et des citoyens du monde entier, disposés à accompagner un pays qui désire sortir définitivement de la logique de guerre. Pour la première fois, un pays pourra faire appel à la solidarité citoyenne internationale de sorte que chaque organisation, chaque citoyen, toutes nationalités confondues, de partout dans le monde, pourra faire une contribution à l’effort d’un pays pour sortir de la pauvreté par la promotion de la paix. Ce modèle de financement participatif, c’est le « crowdfunding et le giving pledge».
- Toutes les armes de guerre en notre possession seront revendues sur le marché international, ou détruites. A l’exception de certaines garnisons qui seront maintenues pour les besoins de sécurité, de protection civile, de surveillance du territoire ou du bataillon Laafi, tous les camps militaires situés dans les villes seront parcellisés et vendus aux citoyens en quête de logement, en privilégiant les militaires eux-mêmes.
- La parcellisation des camps militaires va booster l’immobilier pour procurer des emplois aux travailleurs de la construction.
- L’indemnisation des militaires va permettre la création de milliers d’emplois, car chaque militaire indemnisé deviendra de facto un chef d’entreprise.Ils pourront ainsi créer des petites et moyennes entreprises, avec l’accompagnement de l’Etat qui leur accordera une part dans l’attribution des marchés publics, à concurrence égale.
- Des centaines d’emplois supplémentaires dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie seront créés, car le pays sécurisé attirera à nouveau les touristes et les grandes rencontres internationales, sportives ou scientifiques.
Mais quel sera le montage financier de cette vaste opération de démilitarisation?
- Tout cet argent ne sera pas une dépense mais un investissement. Avec 3 francs des retombées pour 1 franc d’indemnisation, c’est l’investissement le plus rentable de tous les temps. Donc ce ne sera pas une perte pour l’Etat, bien au contraire, selon la formule de Lavoisier : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. ».
- Mais attention, il y a deux conditions : la mise en œuvre de cette réforme sera assujettie au résultat de deux (02) consultations qui se tiendront à la même date: un référendum à l’échelle nationale, et une consultation à l’échelle exclusive des casernes. Pour la validation du référendum à l’échelle nationale, le score de majorité simple de voix sera demandé, mais pour la consultation des casernes, un score minimal de 60% sera requis, pour éviter toute contestation, et pour un mandat franc et clair.
- L’enjeu de ces deux (02) consultations est capital : si les deux conditions ne sont pas réunies, il n’y aura pas de réforme de l’armée, donc si le candidat de VISION BURKINA est élu à la Présidence du Faso, lui qui aura fait de la démilitarisation du Burkina le socle de son programme de gouvernement et de son projet de société, il devra en tirer toutes les conséquences, et présenter sa démission.
LA RÉFORME TOTALE DE L’APPAREIL JUDICIAIRE
- En cas de faute grave, le président du Faso, chef de l’Exécutif, peut être sanctionné par les électeurs, il peut être sanctionné par une procédure de destitution, il peut être victime d’un coup d’Etat, il peut être chassé du pouvoir par une insurrection.
- VISION BURKINA désengorgera les palais de justice par la mise en place de tribunaux spéciaux: par exemples, la cour des moyennes créances, les bureaux de règlements des OPJ, les tribunaux familiaux d’arrondissement et de quartiers, et les bureaux des litiges communautaires.
- Nous prendrons les dispositions légales nécessaires pour la mise en place de ces bureaux et tribunaux spéciaux.
- Si dans le dispositif actuel un magistrat peut devenir avocat, pour renforcer les effectifs de la magistrature, nous proposerons qu’un avocat d’expérience puisse devenir juge, sous certaines conditions, comme cela se fait déjà dans certains pays.
- Certains actes comme ceux touchant aux droits des enfants seront mieux encadrés pour plus de protection des enfants en cas de séparation ou de divorce. Par exemple, la fixation du montant de la pension alimentaire pour enfants sera régie par un barème, selon la catégorie professionnelle et le revenu de chaque parent. Le salaire seul ne sera plus le critère pour fixer la pension alimentaire pour les enfants mais le revenu, qui englobe également les primes, les indemnités et les autres avantages.
- Tout juge accusé d’actes contraires à l’éthique et à la déontologie du magistrat sera entendu par la commission de discipline du Conseil supérieur de la magistrature dans un débat contradictoire avec son accusateur.
- le Conseil Supérieur de la Magistrature, tout comme sa commission de discipline, relèvera de la Présidence du Faso. Puisque la réforme de la justice constituera un engagement électoral et un point fort de son programme de gouvernement, il est normal que le Président du Faso en ait la supervision pour en répondre devant le peuple et l’assemblée. Sans remettre en cause le principe de l’indépendance de la justice, le président du Faso sera le président du conseil supérieur de la magistrature.
- Le népotisme, le favoritisme, le machisme ou le féminisme n’ont pas leur place dans une cour de justice.
- VISION BURKINA posera les bases d’une réforme en profondeur de la justice, en procédant, si nécessaire, à une purge de l’appareil judiciaire.
LE REFUS ABSOLU DE LA CORRUPTION
- VISION BURKINA va supprimer l’ASCE- LC, pour mettre en place l’agence de répression de la corruption (ARC), avec sous ses ordres une commission permanente de vérification et de contrôle des biens publics et privés.Pour l’épauler dans sa mission, l’ARC pourra compter sur les services d’une brigade spéciale, la brigade de répression de la corruption, la BRC, qui sera le bras armé de ce combat contre la corruption, chargée de protéger les agents de l’ARC lors des opérations de contrôle.
- La commission permanente de vérification et de contrôle aura pour mission de faire l’inventaire de tous les biens mobiliers et immobiliers des citoyens. Des agents seront formés à cet effet, notamment à l’IACA, l’académie internationale de lutte anticorruption à Laxenburg en Autriche. Tout bâtiment, tout véhicule, tout objet de valeur devra faire l’objet d’une vérification sur les sources de son acquisition. Ce serait rendre justice aux citoyens honnêtes qui n’ont rien à se reprocher, tout en permettant d’épingler les auteurs de détournements de deniers publics, et de les traduire devant la cour de répression de la corruption qui sera spécialement créée à cet effet.
- La plupart des sommes colossales détournées en Afrique se retrouvent dans les banques hors d’Afrique ou dans les paradis fiscaux. Consciente que le Burkina Faso ne saurait mener tout seul le combat pour déterminer le montant des sommes détournées, ni trouver les auteurs de ces détournements, VISION BURKINA fera appel à l’expertise nationale et internationale pour réussir ce challenge, par appel à manifestation d’intérêt national et international.
- Aussi, un citoyen qui aura dénoncé un cas de détournement, sur la base de preuves ou des indices de preuves, pourra recevoir 25% du montant en jeu, après recouvrement. En outre, ce citoyen se verrait reconnaître le titre de « Serviteur de la république », et placé sous protection de l’Etat.
- Tout bien meuble ou immeuble sur lequel pèseraient des soupçons de détournements et qui n’aurait pas été justifié, sera purement et simplement saisi, avec poursuites judiciaires.
- Dans cette guerre contre la corruption, pour encourager les responsables à bien gérer leurs départements en toute transparence, VISION BURKINA leur offrira un traitement conséquent pour éviter les tentations, et au terme de son mandat, le ministre ou le responsable recevra une indemnité de départ dont le montant sera fixé en fonction du nombre d’années au poste, après un audit de sa gestion.
- En résumé, avec une meilleure gestion du parc automobile de l’Etat et la fin de la distribution du carburant comme des arachides, avec les retombées positives du combat contre la corruption, avec le boom de l’économie par les indemnisations des militaires et l’abandon de l’achat du matériel de guerre, avec l’augmentation des recettes de taxes et d’impôts multiformes, sous toutes réserves, il sera tout à fait possible de clore définitivement le débat sur l’IUTS sur les primes et les indemnités, et d’envisager dès 2022, une augmentation de salaires pour l’ensemble des agents publics d l’Etat.