La pression de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples sur les États La Commission a été créée par les États, elle a un certain statut qui ne lui permet pas d’être définitivement indépendante. Les commissaires sont des représentants des États qui les désignent. S’il y a une volonté de changer les choses en Afrique, la petite indépendance qui leur est donnée à la commission doit être utilisée pour faire pression sur les dirigeants africains, sur l’Union africaine et sur l’ensemble des institutions africaines pour faire bouger les choses mais cela dépend de la volonté. La Commission doit faire pression sur les dirigeants africains, sur l’Union africaine et sur l’ensemble des institutions africaines pour faire bouger les choses… J’estime que les États ne sont pas comparables. Il y a des États où les droits de l’homme évoluent, il y a des États où les droits de l’homme sont bafoués. Il y a des États qui sont entre les deux donc les États africains sont différents sur ce registre. On ne peut plus continuer à avoir les mêmes pratiques, continuer à exclure la société civile, les institutions et vivre dans l’impunité totale. l’exclusion et les violations des droits de l’Homme sont révolues, ce n’est plus acceptable. Les pays africains ne peuvent pas se développer avec des violations graves des droits de l’homme. Il faut qu’ils changent leur stratégie. Il faut qu’ils changent leur façon de voir les choses et il faut aussi qu’ils collaborent avec les institutions de droits de l’Homme pour faire avancer les choses. Mission de protection de la Commission J’aurais souhaité qu’elle soit plus exigeante avec certains États africains et même avec tous les États africains parce que nous savons que nos États africains ont la même politique. Mais, c’est différent dans les domaines de l’application et dans celui de l’évolution des droits. Mais, si la Commission est aussi exigeante avec eux il y aura une évolution. Elle peut influencer le processus de développement dans ces pays et exiger le respect des droits humains et de la déontologie. Elle peut influencer le processus de développement dans ces pays et exiger le respect des droits humains et de la déontologie Je crois que la Commission fait beaucoup de choses mais elle n’a pas encore atteint les résultats attendus par les organisations de la société civile. Elle doit encore fournir des efforts dans plusieurs domaines notamment celui de la migration, de la nationalité, de l’état civil, du genre, des droits des femmes, des violences , du leadership féminin et de l’accès au foncier. Aujourd’hui, dans notre région, les femmes se plaignent du manque d’accès au foncier alors que ce sont elles qui assurent la charge familiale. Les hommes émigrent partout dans tous les pays africains et c’est la femme qui assume la charge. Les femmes ne sont pas associées aux prises de décision et tant qu’elles ne le sont pas, il n y aura pas de développement. Dans de nombreux pays, les femmes constituent la majorité de la population donc leur contribution est nécessaire aujourd’hui pour faire évoluer les choses.
En tout cas, la première recommandation que j’ai faite aux pays africains est de mettre en place des lois de protection des défenseurs des droits humains en particulier les femmes parce qu’elles sont victimes des violations des droits humains. Elles sont victimes de harcèlement, d’emprisonnement et de maltraitance. La deuxième recommandation serait d’établir des lois qui protègent les femmes des violences qu’elles subissent. La deuxième recommandation serait d’établir des lois qui protègent les femmes des violences qu’elles subissent. La troisième recommandation est d’exiger la révision de l’arsenal juridique qui existe avec les pays pour une conformité avec la Charte africaine des droits de la femme et surtout le protocole de Maputo. Il faudrait faire le suivi de ce protocole pour que les objectifs visés soient appliqués dans l’ensemble des pays qui ont adhéré.
Aminetou Mint El Moctar est une féministe et une militante mauritanienne des droits humains. Elle est la présidente de l’Association des femmes chefs de famille (AFCF) en Mauritanie. Cette association milite pour l’égalité sans réserve. Aminetou Mint El Moctar a été victime d’une fatwa en 2014 et elle est engagée notamment dans la lutte contre le mariage forcé des enfants et l’esclavage et pour les droits des femmes.
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Force à toi nôtre présidente
Je pense que la source de violation des droits de l’homme en Afrique est la prise forcée du pouvoir par les militaires, généralement ne comptent pas de femmes.